• il y a 6 mois
Pour cette dernière chronique, Juliette Arnaud s'est intéressée à un papier d'Ariane Mnouchkine qui a paru dans le journal « Libération ».Un texte qui pose des questions, à l'heure où l'année a été riche en désastres et que le pays s'apprête à aller voter.

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Amusant
Transcription
00:00Avec Juliette Arnault qui, pour clore cette saison, n'a pas choisi un classique et n'a même pas choisi un livre.
00:07C'est pour vous dire comment tout fout le camp.
00:09Mais un texte néanmoins.
00:11Une tribune dans Libération, l'édition de dimanche dernier, ma chère Juliette.
00:16Oui, Emmanuel Macron a dix sous.
00:19Alors on pensait tous qu'on avait trois ans, en fait on avait trois semaines.
00:22C'est ce qu'on appelle un moment d'accélération et celui-là peut potentiellement nous amener à ce qui est, de mon point de vue en tout cas, un désastre.
00:29Et ceci dans le courant d'une année qui, elle-même, connut un nombre certain de désastres.
00:34Toujours de mon point de vue, bien sûr.
00:36Depuis, mon intime conviction, c'est que je cours comme un poulet sans tête.
00:40Oui, c'est une rêve.
00:43Pas sur le plan esthétique, puisque je continue à porter belle.
00:47Rivée, cernée, cabossée, ménopausée certes.
00:50Mais franchement canon.
00:52Ah oui, je suis d'accord.
00:53Enfin, les gens le disent.
00:56Enfin, ma mère le dit.
01:00En ces circonstances où je cours comme un poulet sans tête, j'ai eu la sensation déplaisante qu'il ne me restait que deux choses.
01:06Ma bite et mon couteau.
01:08Oui, moi il faut que j'arrête de plagier l'ompret.
01:11Non, il me restait deux choses, c'est-à-dire deux bulletins de vote.
01:14Deux bouts de papier, ce qui m'a paraissé faible, eu égard à mon désarroi.
01:18Et puis enfin, il y a eu cet autre papier dans l'IB dimanche dernier, signé par une femme qui s'appelle Ariane.
01:23Et qui dénoue partiellement mon angoisse, qui est bien naturelle après tout, parce que c'est le rôle d'Ariane mythologiquement après tout.
01:29Dérouler du câble pour qu'on sorte d'un piège mortel.
01:32Alors c'est Ariane Mnouchkine, 85 ans, intellectuelle, femme de théâtre, metteuse en scène, patronne d'une troupe, le fameux Théâtre du Soleil, qui est un lieu subventionné.
01:41Pourtant c'est un texte qui ne donne pas de réponse, mais qui pose des questions.
01:44Particulièrement ces questions, elles sont adressées aux gens de gauche, aux gens de culture.
01:49Bon ben non quoi.
01:51Elle écrit qu'une partie de nos concitoyens en ont marre de nous.
01:54Elle précise, ils en ont marre de notre impuissance, de nos peurs, de notre narcissisme, de notre sectarisme et de nos dénis.
02:01Bon moi là sur le coup j'ai envie de lui dire, oh Ariane t'abuses, c'est pas nous les méchants.
02:06Sauf qu'elle n'a pas tort.
02:08Macron il ne peut pas porter à lui seul la responsabilité du désastre.
02:11Elle écrit, il est bien trop petit.
02:13Alors elle ne fait évidemment pas référence à sa taille, ou alors comme Victor Hugo lorsqu'il faisait référence à Napoléon III, Napoléon le Petit.
02:20Non c'est petit au sens de piètre, de moindre, de réduit.
02:23Ce que nous sommes toutes et tous individuellement d'ailleurs.
02:25Non la question qu'elle se pose à elle personnellement et que je prends aussi à mon compte, en fait c'est une situation possible.
02:30Et si l'ERN accède au pouvoir ?
02:33Elle écrit, à quel moment j'arrête ?
02:35Quand décide-t-on de fermer le Théâtre du Soleil ?
02:38Ou au contraire, va-t-on se raconter qu'on résiste de l'intérieur ?
02:42Parce que ça ne va pas forcément se passer dans le bruit et la fureur, cette histoire.
02:46On croit que la vie c'est un film spectaculaire, que les bottes, le bruit, la fureur, c'est bon.
02:51On les verra, on les entendra.
02:53Qu'on saura se battre s'il le faut.
02:55Et ça c'est déjà assez immodeste.
02:57Je vais encore une fois citer Renaud dans la chanson Hexagone.
02:59Quand les Français criaient vu pétain, il n'y avait pas beaucoup de gens moulins.
03:02Si donc c'est la seconde option, s'ils arrivent au pouvoir mais sans les bottes, sans le bruit, sans la fureur.
03:07S'ils enlèvent les libertés sans fracas.
03:09S'ils détériorent à bas bruit les solidarités.
03:11Ariane Neuchtin évalue cette modalité.
03:14Elle écrit, les loups joueront les renards et ils peuvent aussi nous gâter, nous flatter, nous financer.
03:19Saura-t-on percevoir cette option pour ce qu'elle est ?
03:22Honnêtement, j'allais vous délivrer ma réponse.
03:26Mais ça n'a jamais été le but de cette chronique.
03:28Alors pour la dernière fois, je me mets au moment de tenir.
03:31Merci, bisous, merci.
03:38D'habitude, on donne la référence des livres.
03:42Le Libération de dimanche dernier, c'est sur le site.
03:47Elle est encore sur le site.
03:49Merci ma chère Juliette.

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