Didier Lemaire, professeur de philosophie, sur le jugement en deuxième instance ce mercredi d'un homme qui a menacé de mort le proviseur du lycée Maurice Ravel : «Ce procès va mettre en lumière la situation politique en France d'une institution qui a démissionné».
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00:00On trouve le même mécanisme que pour l'affaire de Samuel Paty,
00:03c'est-à-dire un mensonge, une victimisation,
00:06victimisation qui conduit à opposer deux communautés,
00:10une communauté de victimes, une communauté de bourreaux,
00:13et qui assigne finalement le proviseur, la personne,
00:18à appartenir à un groupe humain qui, de ce fait,
00:22n'est pas tout à fait humain, qui est déshumanisé.
00:25Et c'est ce sentiment très particulier que subit finalement
00:29le proviseur ou les enseignants qu'il faut prendre en compte,
00:32c'est-à-dire une situation qui est assez kafkaïenne.
00:35C'est ce que vous êtes qui est finalement mis en cause.
00:41Que vit le proviseur ?
00:43Selon vous, actuellement, il va y avoir ce procès.
00:47Il a dû quitter le lycée avant son départ à la retraite.
00:51Alors, le rectorat avait fait croire au début que c'était tout à fait prévu.
00:56En réalité, évidemment que ce n'était pas vrai et qu'il était exfiltré du lycée
00:59parce qu'on ne pouvait pas assurer sa sécurité et puis parce que, lui,
01:02on n'avait probablement pas envie de continuer dans ces conditions-là.
01:06Il était réellement menacé.
01:07Bien sûr.
01:07Il vivait donc dans la protection, dans la peur, dans un premier temps.
01:12Il s'est senti, je pense, aussi abandonné.
01:14Le patvaguisme a encore sévi.
01:17C'est la démission et la défaillance de l'État.
01:20Donc, je pense qu'au-delà de sa personne,
01:23ce procès va mettre en lumière cette situation politique en France,
01:28qui est la situation d'une institution qui, finalement, a démissionné.