JOURNAL DE CAMPAGNE - À cinq jours du premier tour des élections législatives dans les Pyrénées-Orientales, France Bleu Roussillon a balayé la deuxième circonscription du département ce mardi. Parmi les six candidats, David Berrué représente l'alliance à gauche du Nouveau Front populaire.
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00:00Nous accueillons Suzanne Chaudjahi, maintenant en studio, le candidat du nouveau Front Populaire dans la deuxième circonscription des Pyrénées-Orientales.
00:06Bonjour David Berrué. Bonjour. Vous avez 47 ans, dans la vie vous êtes guide canyoning, vous êtes écologiste.
00:12Il y a deux ans vous étiez déjà candidat dans cette circonscription,
00:15Canet, Saint-Cyprien, La Salanque, vous n'aviez pas réussi à accéder au deuxième tour à moins de 100 voix près.
00:21Et donc cette année vous vous représentez sous l'étiquette de l'Alliance à Gauche, le nouveau Front Populaire.
00:27Alors, puisqu'on parle de sécheresse ce matin, est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que cette ligne de votre programme veut dire ?
00:33Mettre en place des règles précises de partage de l'eau sur l'ensemble des activités.
00:38Oui, par rapport à une ressource en eau qui est sous pression, qui se raréfie, on le sait bien
00:43dans la deuxième circonscription des Pyrénées-Orientales, puisque la glie n'a quasiment pas coulé
00:48depuis trois ans.
00:50Alors, partager l'eau, ça veut dire que d'abord il faut se méfier d'un certain nombre de mesures techniques et technologiques
00:56qui ont plein d'effets pervers et qui ne sont pas durables.
00:59Prolonger le tuyau d'eau qui amène l'eau du Rhône vers les Pyrénées-Orientales, ça va coûter cher, ça va prendre du temps,
01:04et il n'est pas sûr que le débit du Rhône, à terme,
01:07permette qu'on puisse continuer à prélever l'eau dans le Rhône.
01:09Donc ça vous êtes contre ?
01:11Il y a des effets pervers. Pomper l'eau dans le karst, c'est-à-dire dans le sous-sol des corbières,
01:15pour prendre de l'eau potable, ça risque de diminuer les apports en eau douce dans les nappes
01:19en aval au niveau de La Salanque. Donc c'est également une solution technologique avec des effets pervers.
01:25Enfin, on peut imaginer de faire des usines pour dessaler l'eau, ça coûte cher et c'est une façon de s'adapter au changement climatique
01:30qui aggrave le changement climatique.
01:32Le problème de ces solutions technologiques, c'est qu'elles nous procurent un faux sentiment de sécurité
01:38par rapport à la nouvelle donne climatique,
01:40et on est dans l'illusion qu'on ne va pas avoir besoin de changer nos pratiques et de changer nos usages.
01:44Nous, ce qu'on dit, c'est que pour s'adapter à la nouvelle donne climatique,
01:47en effet, il va falloir ralentir l'écoulement de l'eau de l'amont vers l'aval.
01:52Ça, ça veut dire, au niveau de l'agriculture, aider les agriculteurs à remettre de la matière organique dans les sols
01:57pour que les sols fassent éponge et que l'humidité se rediffuse lentement dans les sols et vers les nappes.
02:02Ça veut dire qu'il faut stopper l'artificialisation des sols,
02:05parce que dès qu'on goudronne et que l'on bitume, ça accélère le ruissellement de l'eau de l'amont vers la mer.
02:11Et enfin, il faut freiner l'urbanisation.
02:14Il n'y a aujourd'hui pas assez d'eau pour les logements qui existent,
02:17il n'y aura demain pas assez d'eau pour les dizaines de milliers de logements
02:20qui sont prévus à l'urbanisation, notamment dans la plaine et vers le littoral.
02:25Il faut qu'on avance. Vous envisagez notamment de passer partout en régie publique pour l'eau,
02:31la gestion de l'eau, mais sachant que ça coûte les réparations du réseau,
02:34en quoi est-ce que ça ferait faire des économies ?
02:37Évidemment, il faut faire la traque aux fuites qu'il y a dans les réseaux de distribution d'eau potable.
02:42Et puis, nous nous proposons également que les premiers mètres cubes d'eau soient gratuits
02:47pour qu'il y ait une justice sociale par rapport aux usages de l'eau,
02:50que plus on consomme de l'eau et que plus ça soit cher.
02:53Mais je voudrais juste quand même revenir sur la question du partage de l'eau.
02:57La sobriété, et notamment dans notre département, elle est inéluctable.
03:02Et face à une ressource qui se raréfie, il y a deux options.
03:05Soit c'est la loi de l'accaparement, de la loi du plus fort ou du plus riche
03:08qui va prendre l'eau parce qu'elle en a les moyens.
03:11Soit on est dans une logique de partage et de solidarité.
03:14De solidarité entre les usagers, de solidarité entre les villes et les villages
03:18et de solidarité entre l'amont et l'aval.
03:20La sobriété, soit on en tient compte maintenant,
03:24soit on en tient compte maintenant et on l'organise de façon juste et équitable,
03:30soit elle sera imposée de façon autoritaire.
03:33Si on ne veut pas le voir venir, si on ne veut pas voir venir le problème de l'eau,
03:38ça sera une solution punitive.
03:41Autre sujet ce matin, l'hôpital.
03:43Qu'est-ce que vous comptez faire pour les établissements de santé
03:45qui n'arrivent pas à recruter ?
03:46C'est le cas par exemple des cliniques Médipaule et Saint-Pierre
03:49dans les Pyrénées-Orientales.
03:50Elles ont besoin de recruter pour les urgences de nuit,
03:52mais elles n'y arrivent pas.
03:53Qu'est-ce que vous comptez faire ?
03:54Pour éviter la saturation cet été, dans l'urgence,
03:58nous allons revaloriser les salaires pour les soignants
04:02qui voudront bien travailler de nuit et travailler le week-end.
04:05À quelle hauteur ? Par rapport au Ségur par exemple ?
04:07Ça, je ne peux pas vous dire en détail,
04:09mais ce qui est sûr, c'est qu'à un moment donné,
04:12il faudra très rapidement réguler l'installation des médecins
04:16dans les déserts médicaux.
04:17On sait que la profession n'y est pas favorable.
04:19Ma foi, la situation est tellement critique
04:21qu'il faut que tout le monde fasse un effort
04:23et vivre dans les arrières pays catalans et de fenouillettes,
04:25ce n'est pas forcément une clinicion.
04:27Augmenter les salaires, mais avec quel argent ?
04:29L'argent, dans ce pays, il y en a.
04:32Depuis le début de cette conversation,
04:33il y a plusieurs milliardaires amis de Macron
04:36qui ont déjà gagné plusieurs SMIC à la minute.
04:39Il faut taxer les plus riches,
04:41il faut faire un impôt progressif sur le revenu
04:44qui permet vraiment de redistribuer les richesses
04:46et à ce moment-là, ça deviendra possible
04:48d'embaucher des soignants à l'hôpital public,
04:50des soignants dans le médico-social
04:52et je pense notamment à la psychiatrie
04:54qui est en situation de sous-effectifs
04:56criants depuis des années.
04:57Merci beaucoup David Véruet,
04:58vous êtes donc le candidat pour le nouveau Front populaire
05:01sur la deuxième circonscription des Pyrénées-Orientales.
05:04Bonne journée.