• il y a 5 mois
JOURNAL DE CAMPAGNE - À cinq jours du premier tour des élections législatives dans les Pyrénées-Orientales, France Bleu Roussillon a balayé la deuxième circonscription du département ce mardi. Parmi les six candidats, Anaïs Sabatini est la députée sortante sous l'étiquette du Rassemblement national.

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Transcription
00:00Notre invitée, elle était députée jusqu'il y a encore quelques semaines jusqu'à ce qu'Emmanuel Macron ordonne la dissolution de l'Assemblée Nationale.
00:05Ce matin, on poursuit sur France Bleue, notre tour d'horizon des circonscriptions dans le département, on s'arrête dans la deuxième circonscription,
00:12c'est celle de la Salanque, du littoral entre le Barcares et Saint-Cyprien, celle aussi du nord de Perpignan et également des Fenouillades.
00:21Suzanne Chojaï, votre invitée, c'est donc Anaïs Sabatini, la députée sortante Rassemblement National.
00:26Bonjour Anaïs Sabatini.
00:27Bonjour.
00:28Vous avez 34 ans, vous êtes avocate. Au moment où Louis Alliot a été élu maire de Perpignan en 2020, vous étiez conseillère municipale et puis vous avez donc été élue députée il y a deux ans.
00:38Alors avec vous, ce matin, on va s'intéresser à la sécheresse que les Pyrénées-Orientales vivent depuis plus de deux ans maintenant.
00:44Vous envisagez, je crois, de créer un ministre de l'eau. Pourquoi faire ?
00:49Je pense que pour moi, ça serait intéressant d'avoir un référent à proprement parler sur la question de l'eau,
00:54puisque l'eau, nous, on en manque, mais dans certains départements, il y en a aussi trop, donc c'est un élément majeur.
00:59L'eau, finalement, c'est un petit peu la vie. On voit aussi dans notre département, elle est prépondérante dans notre économie locale,
01:07puisqu'elle sert pour le tourisme, pour l'agriculture, pour la viticulture.
01:10Pourquoi il faudrait le dissocier du ministère de la Transition écologique ?
01:13Parce que je pense que c'est des portefeuilles assez larges. On voit même Olivier Grégoire qui a un portefeuille très large pour le tourisme, par exemple,
01:19alors que le tourisme, c'est qu'à 8% du PIB. Et l'eau, je pense que ça va être dissociée vu l'importance et surtout l'urgence de la situation.
01:25Est-ce que pour vous, il faudrait faire venir l'eau du Rhône jusque dans les Pyrénées-Orientales, même si ça coûte cher ?
01:30500 millions ?
01:32500 millions, oui. Écoutez, c'est un projet, je pense qu'il faut le regarder de près.
01:35Aujourd'hui, c'est un projet en étude. Les acteurs économiques et même les politiques ont été très déçus des annonces de M.Béchu,
01:42puisque ce sont des mesures qui ne sont pas applicables à court ou à moyen terme.
01:46Donc, il faut trouver des solutions beaucoup plus durables et je pense que faire venir l'eau du Rhône est un projet qui est sérieux
01:54et qui doit être entendu et mis en œuvre le plus rapidement possible.
01:58Donc là, si vous deviez dire oui ou non, ce serait plutôt oui ?
02:00Ça serait plutôt oui. Et puis, je vois aussi que le nerf de la guerre, c'est le financement, certes,
02:04mais quand je vois que le département veut changer de nom, ça va coûter beaucoup d'argent
02:07et je pense que certaines choses sont prioritaires pour notre économie locale.
02:10Autre sujet ce matin, Anaïs Sabatini, c'est la santé.
02:14Votre parti, le Rassemblement National, souhaite, je cite, c'est écrit dans votre programme,
02:18réduire le poids des services administratifs de santé et transférer une partie des emplois vers les services opérationnels.
02:24Qu'est-ce que ça veut dire ?
02:25Oui, exactement, puisqu'on voit qu'il y a un accroissement entre la demande et l'offre de soins.
02:28On voit que les délais pour avoir un rendez-vous chez le médecin sont de plus en plus longs.
02:32Même des chiffres sont criants, 56% des médecins généralistes sont en burn-out.
02:36On a 40% des infirmières qui souhaitent changer de métier, donc on est dans une situation d'urgence.
02:41Une de nos propositions, puisqu'il y en a plusieurs, c'est un effet d'alléger la bureaucratie
02:45pour mettre au centre les soignants pour qu'ils aient la possibilité de soigner et ne faire que ça.
02:51Oui, mais vous avez dit justement burn-out, dépasser, c'est ce que les hospitaliers disent de leur situation
02:57et pourtant vous voulez supprimer le nombre de personnes qui traitent les dossiers,
03:01qui sont un petit peu en coulisses de tout ce système.
03:04En fait, je pense que l'hôpital est victime de la bureaucratie comme l'est le service public dans son ensemble.
03:08On voit la police, etc., c'est la même chose.
03:10Donc je pense sincèrement que dédouaner en tout cas les soignants de certaines tâches administratives
03:16pour être au centre de la santé et ne faire que soigner,
03:19c'est quelque chose qu'on avait déjà proposé lors de notre élection, en tout cas pour les présidentielles en 2022.
03:25Donc là, oui, c'est une des mesures.
03:27On veut également supprimer le numerus apertus, par exemple.
03:31C'est le nombre d'étudiants en médecine ?
03:34Voilà, parce qu'Emmanuel Macron avait supprimé le numerus clausus,
03:36on était passé à cette mesure-ci, mais on souhaite également le supprimer
03:40pour augmenter le nombre d'étudiants en médecine et surtout également construire des CHU.
03:46Je pense que c'est important pour avoir de plus en plus d'étudiants en médecine.
03:50À ce propos, comment vous comptez faire ? Vous comptez pousser les murs des universités ?
03:53Elles n'ont pas la capacité d'accueillir plus d'étudiants en médecine.
03:57Non, mais après, il peut y avoir aussi des villes qui n'ont pas de faculté de médecine, on peut aussi en créer.
04:00Donc après, je pense qu'il y a une marge de manœuvre à réfléchir.
04:04On voit aussi qu'il y a une population vieillissante, donc avec des besoins de soins.
04:08Donc il y a tout un panel à mettre en place et en tout cas, c'est une de nos réflexions.
04:13Prenons les cas locaux, les cas des urgences de nuit, par exemple de Saint-Pierre et de Médipole.
04:18Dans le département, ça fait des mois que les directions cherchent des médecins pour les urgences de nuit.
04:22Comment vous comptez faire au Rassemblement national pour faire venir des médecins, des infirmiers, des aides-soignants ?
04:27Je pense déjà que le point clé, c'est de mettre fin à des déserts médicaux,
04:30puisque les personnes qui n'ont pas accès à des soins de proximité se dirigent vers les urgences.
04:35Donc forcément, il y a une conséquence directe sur l'hôpital et sur le service des urgences,
04:39puisque des personnes qui veulent se faire soigner sont obligatoirement menées à aller vers ces services.
04:44Donc déjà, la première chose, c'est de remettre les médecins de ville ou en tout cas,
04:47accompagner les jeunes aussi pour qu'ils s'installent dans les communes beaucoup plus rurales,
04:52avec des mesures d'accompagnement, notamment financières, etc.
04:56Ça a déjà été annoncé, personne n'a réussi à le faire, rétablir les médecins en zone rurale, par exemple.
05:03Oui, mais en zone rurale, je pense aussi que c'est quelque chose qu'on doit avoir de manière beaucoup plus large.
05:07Parce que pourquoi personne ne va dans la ruralité ?
05:09Parce qu'il n'y a pas de service public, il n'y a pas forcément d'école, il n'y a pas forcément de transport.
05:13Moi, je le vois dans ma circonscription, les fenouillades, c'est très joli, c'est plein de potentiel, etc.
05:17Mais il n'y a pas de navettes, il y a beaucoup de choses à mettre en place.
05:20Et donc, toutes les terres enclavées aujourd'hui, il faut qu'elles retrouvent du service public.
05:25Pour que des familles et des médecins viennent dans les campagnes, il faut qu'il y ait des écoles,
05:29il faut qu'il y ait des infrastructures adaptées, alors qu'aujourd'hui, on n'en a pas.
05:32Donc, c'est améliorer toutes les conditions de vie pour atteindre les médecins.
05:35Merci beaucoup Anaïs Sabatini, vous êtes donc la députée sortante de cette deuxième circonscription des Pyrénées-Orientales,
05:41candidate Rassemblement National.
05:43Merci et à bientôt.
05:45A bientôt, merci.

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