Grâce à son terroir et son savoir-faire, la France détient le titre de premier producteur de lin au monde. Une fibre textile naturelle, locale et traçable en plein essor, qui nécessite par ailleurs une grande technicité. Rencontre avec Jacques Fauvel, producteur de lin fibre en Normandie.
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00:00Le lin sur l'exploitation a toujours existé, ça a toujours été une production importante.
00:16Donc, Jacques Fauvel, je suis agriculteur à Orme, donc au sud du Nebourg, entre le Nebourg et Conches, sur le plateau du Nebourg.
00:23Donc, c'est une exploitation de 147 hectares où il y a une production de blé, colza, betteraves sucrières, pommes de terre de plant, lin et lin textile d'hiver et de printemps,
00:33avec une production de semences de multiplication en lin.
00:38Le lin sur l'exploitation a toujours existé, ça a toujours été une production importante sur l'exploitation,
00:46parce qu'il y a l'usine de teillage qui se retrouve au Nebourg, dont je suis adhérent.
00:53Depuis que je suis producteur de lin, il y a eu des hauts et des bas, soit à cause du climat, soit en termes de prix.
01:00Ici, depuis quelques années, c'est plutôt le problème de climat et de manque d'eau.
01:05Bon, il se trouve que cette année, en 2024, ce n'est pas le cas, mais 2020, 2022 et 2023, en niveau production, c'était plutôt mauvais à cause de la faible biométrie et de la chaleur.
01:23Ce qui explique pourquoi depuis l'année dernière, depuis cette année, je produis du lin d'hiver et j'ai augmenté ma production de lin d'hiver pour passer à deux tiers, un tiers de production de lin d'hiver.
01:34L'année dernière, en termes de lin d'hiver, c'était plutôt une bonne production.
01:39Cette année, j'ai retenté l'expérience en multipliant par trois ma production de lin d'hiver.
01:47Pour l'instant, il est plutôt bien parti, sachant qu'il y a aussi des risques dans le lin d'hiver.
01:54Ça risque de geler et risque aussi d'autres aléas comme la verse ou la grêle à des moments de croissance.
02:05Le souci aussi, depuis quelques années, c'est la production de semences, puisque le climat a impacté aussi la production de semences de lin.
02:12Avec l'augmentation des surfaces de lin de la région et même au niveau national, il y a un gros problème d'approvisionnement.
02:22C'est vrai que depuis quelques années, la production de semences est plutôt déficitaire et on n'arrive pas à fournir la demande en semences de lin.
02:34La GPL s'est mobilisée avec quelques administrateurs pour réfléchir à comment pallier ce problème, ce manque de production.
02:48Jusqu'à présent, beaucoup de surfaces de lin étaient écapsulées.
02:54Avec les limites que l'on connaît par le matériel et le risque, puisque le lin est arraché, la graine peut se trouver au contact du sol.
03:03En cas de forte pluviométrie, la graine se met à germer et ça pénalise la production de semences.
03:12Après, il faut trouver d'autres moyens de production avec d'autres systèmes de production.
03:23Pour parler de la GPL, elle est aussi pas mal impliquée avec l'interprofession et avec l'alliance sur la promotion et sur la mise en place de la certification,
03:35sur la traçabilité, puisque de plus en plus, il y a une demande de la clientèle finale de connaître d'où vient l'approvisionnement, comment c'est cultivé, avec quels moyens.
03:55Il y a une certaine demande de transparence.
04:00Au niveau de l'interprofession et de l'alliance, on a créé un groupe de travail, où il y a des membres de la GPL, pour réfléchir et mettre en place un cahier des charges,
04:13dans le cadre de European Flax, pour écrire et expliquer notre façon de travailler, pourquoi on le fait et dans quel but.
04:29Ce qui est important pour nous, c'est d'être acteurs et ne pas se laisser imposer un cahier des charges qui ne nous conviendrait pas forcément.
04:36Parce que nous, agriculteurs, on est habitués à tout ce qui est habitué, peut-être un peu, pas agacé, mais un peu surchargé de contrôles et d'audits.
04:45Et donc, ce qu'on cherche, c'est d'avoir quelque chose de simplifié pour que le maximum d'agriculteurs adhèrent à cette charte et que nous, on puisse proposer et être crédible vis-à-vis du client final.
05:01Et comme ça, on peut justifier tout notre itinéraire.
05:11Une grosse demande de fil en l'un est en pleine expansion.
05:17C'est pour ça qu'aujourd'hui, compte tenu des années difficiles qu'on a connues, on a du mal à approvisionner la demande.
05:27Et puis après, c'est un pari sur l'avenir aussi, puisque je pense qu'on aura des productions qui vont s'améliorer.
05:35On fait tout pour, en tout cas.
05:37Et donc, c'est pour ça qu'il faut qu'on soit transparent et qu'on puisse justifier toutes nos pratiques.
05:48J'ai évoqué pas mal les aléas climatiques.
05:50Donc, la GPL est aussi dans cette démarche et s'est battue pour que les indemnisations, puisque tout est revu régulièrement et à chaque fois, on est en veille pour que l'agriculteur ne soit pas oublié, surtout dans l'indemnisation en cas d'aléas climatiques, puisque c'est une culture à fort risque.
06:13Tout au long de sa croissance, le lin est soumis à n'importe quelle aléa, que ce soit de la grêle, la grêle, la sécheresse.
06:23Ça peut être aussi des fortes pluies.
06:26Ça peut être aussi, une fois que c'est arraché, ça peut être la tempête, le vent.
06:31On a déjà vu des linières entières s'envoler à cause d'un tourbillon de vent.
06:37C'est pour ça que la GPL est en contact permanent avec l'aide de la FNSEA pour discuter sur les indemnisations de l'aléa climatique.
06:46Et aussi, à titre plutôt plus régional, on est souvent en contact avec les décideurs locaux, genre des DTM ou la préfecture.