Jean-Pierre Grand, sénateur Horizons de l'Hérault, ex LR

  • il y a 3 mois
L'accord passé pour les législatives entre Eric Ciotti et le RN a fait beaucoup de vagues au sein de la droite classique.
Elle est en morceaux aujourd'hui, entre ceux qui vont voter RN, ceux qui dénoncent cet accord, et ceux qui vont voter pour la majorité présidentielle.
La droite a t'elle encore un avenir, et si oui lequel ?

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Transcript
00:00Chaque matin sur France Bleu Héros, sur les réseaux sociaux, vous avez une question à laquelle vous répondez bien gentiment, c'est cool, merci beaucoup.
00:07Alors selon vous, en cas de victoire de la gauche législative, Jean-Luc Mélenchon doit-il être Premier Ministre ?
00:11On a vu qu'il n'y avait pas photo au niveau des résultats, Guillaume, hein ?
00:14Absolument pas bougé, c'est-à-dire que vous êtes 306 à avoir voté au moment où l'on parle et vous êtes seulement 12 sur plus de 300 personnes à répondre oui, Jean-Luc Mélenchon.
00:24En cas de victoire de la gauche, il doit être Premier Ministre, et donc 294 à répondre non, ça fait du 96% contre 4.
00:31On n'a pas un parti adverse qui s'est un peu mobilisé, là, non ?
00:35Bah, manifestement, je ne pourrais pas vous dire, je ne sais pas.
00:40Vous allez pouvoir prendre la parole, en tout cas, vous, au 04-67-58-6000, là, dans un instant, appelez-nous tout de suite même, d'ailleurs.
00:45C'est Elsa qui vous accueille au Standard de France Bleu Héros.
00:47Guillaume Rouland, nous recevons Jean-Pierre Grand, sénateur horizon de l'héros ex-LR, ce matin.
00:52Bonjour Jean-Pierre Grand.
00:53Bonjour.
00:53Ça vous surprend, d'ailleurs, le résultat de ce petit sondage, 96 ou 97% de gens qui ne veulent pas de Jean-Luc Mélenchon ?
01:00Personne ne veut de Mélenchon, mais Mélenchon, c'est bon.
01:03J'imagine pas vous, ça, c'est inévitable.
01:05Non, mais le problème de Mélenchon, c'est qu'il a imposé son programme aux candidats du Front Populaire.
01:10Donc, qu'il ne soit pas Premier Ministre, d'accord, mais on ne peut pas à la fois, d'un côté, dire je ne veux pas qu'il soit Premier Ministre,
01:16et de l'autre côté, voter pour les candidats du Front Populaire qui portent son programme.
01:21Au début, il disait qu'il était candidat à rien, enfin que si on venait le chercher, bien volontiers.
01:24Là, il y a un changement de ton de la part de Jean-Luc Mélenchon.
01:26Oui, parce qu'il veut remobiliser l'électorat.
01:28Comment vous l'interprétez-vous ?
01:29Il mobilise, c'est top.
01:31Oui, mais est-ce qu'il ne risque pas de scier la branche sur laquelle les élus et les candidats du nouveau Front Populaire sont assis ?
01:38Parce qu'il est très clivant, Jean-Luc Mélenchon.
01:40Non, mais le problème de Mélenchon, ce n'est pas Mélenchon.
01:41Enfin, c'est Mélenchon parce que sa personnalité est clivante, mais c'est son programme.
01:45Il a imposé le programme aux candidats du Front Populaire.
01:48D'accord, mais ce n'est pas la question que je vous posais.
01:49Oui, mais c'est le plus important.
01:51Pourquoi ce changement de ton en cours de campagne, selon vous ?
01:55Il nous a habitués à ça, je veux dire, la fureur, le bruit.
01:59Mélenchon, il passe sa vie entre la Bastille et à manifester, à vociférer sur les chaînes de radio et de télévision.
02:10Bon, écoutez, c'est Mélenchon.
02:12On va le mettre de côté, en tout cas, pour le moment.
02:14Je voudrais qu'on parle un petit peu.
02:16Alors, aujourd'hui, vous êtes sénateur au Rizhon, le parti d'Édouard Philippe,
02:20qui fait partie de la majorité présidentielle que vous avez rejoint avant les législatives de 2022.
02:27Oui, il y a trois ans.
02:28Il y a trois ans.
02:29Quand ça s'est créé.
02:30Le jour de la création, je...
02:32Vous avez quitté Les Républicains, vous avez quitté.
02:34Oui, parce que c'était, d'ailleurs, j'ai bien fait.
02:36Mais vous dites, ben oui, ce n'est pas évident pour tout le monde.
02:38Je n'ai fait qu'anticiper ce qui s'est passé.
02:41Alors voilà, c'est là où je voulais en venir.
02:43Est-ce que vous sentiez déjà, à l'époque, qu'il allait se passer ce qui se passe aujourd'hui,
02:48c'est-à-dire une famille de la droite classique qui est complètement éclatée,
02:54et on peut le dire, complètement en morceaux ?
02:55Vous aviez pressenti ça, il y a trois ans ?
02:57Oui, bien sûr, bien sûr.
02:58Les discours, moi, je les écoute.
02:59Et puis, j'écoute ce qui est dit et surtout ce qui n'est pas dit.
03:02Donc oui, c'était tout à fait prévisible.
03:05Et pourquoi ?
03:06Parce que quand vous vous droitisez, que vous parlez...
03:08Vous tenez un discours qui est plus à droite que celui du Rassemblement national.
03:12Vous apportez de l'eau au moulin du Rassemblement national.
03:16Mais il y a trois ans, ce n'était pas le cas, Eric Ciotti.
03:18Ce n'était pas encore aux commandes, que je sache.
03:20Parce que vous ne l'écoutiez pas avec la même oreille qu'aujourd'hui.
03:22Moi, je l'écoutais avec la même oreille qu'aujourd'hui.
03:25Donc ce qui arrive à la droite aujourd'hui est logique ?
03:28Oui, bien sûr.
03:29Mais vous savez, ils sont quand même minoritaires, heureusement, à avoir rejoint l'extrême droite.
03:36Et donc, pour Ciotti, comme pour les candidats du Parti socialiste,
03:42Ciotti qui soutient la mouvance du RN,
03:48comme les candidats socialistes, je vois par exemple la troisième circonscription,
03:53Mme Dombrecoste, c'est devenu le candidat de la France insoumise.
03:56Si vous le permettez, je voudrais qu'on revienne à la droite.
04:01Est-ce qu'elle va s'en relever, selon vous ?
04:03Alors, moi, je le crois pour une raison très simple.
04:06C'est que la majorité silencieuse dans ce pays existe.
04:09Je le vois, moi, au Sénat.
04:11Je parle bien de la droite, pas de la majorité présidentielle.
04:14C'est encore autre chose, on en parlera après.
04:16C'est exactement ce que je vous dis.
04:18Moi, j'observe quand même que mes amis parlementaires,
04:21qu'ils soient à LR ou ailleurs, ne sont pas allés vers le FN.
04:27Pas du tout.
04:28Ils restent parfaitement dans leur esprit.
04:31Cette famille est éclatée aujourd'hui.
04:33Ceux qui ne veulent pas, ceux qui vont peut-être rejoindre la majorité présidentielle,
04:37ceux qui vont peut-être voter nouveau.
04:39– Vous êtes en train de m'expliquer, et vous avez raison.
04:42– Non, je n'explique rien.
04:43– Vous avez raison.
04:44Vous êtes en train de m'expliquer qu'aujourd'hui, il faut reconstituer,
04:49et ça, ça avait été fait avant, reconstituer un groupe central.
04:53Un grand parti central, où chacun trouve sa place.
04:56Les centristes trouvent leur place.
04:57– Pas central ou de droite, alors ?
04:58Parce que ma question, c'est par rapport à la droite.
05:00– Est-ce que la droite existe toujours aujourd'hui ?
05:02– Oui, la droite existe toujours, bien sûr.
05:04Mais la France est à droite.
05:07Sauf qu'il ne faut pas qu'elle soit à l'extrême droite.
05:09Donc, qu'est-ce qui va se passer ?
05:11Il va se passer naturellement que dans les prochains mois,
05:13les prochaines semaines, on verra,
05:15le groupe central, un grand groupe central va se recomposer.
05:19Et là, chacun aura sa particularité, aura sa place.
05:22– Il va se recomposer quand ?
05:23Après les législatives ou entre les deux tours ?
05:26– Avant dimanche, ce n'est pas possible.
05:28– Je ne vous ai pas demandé avant dimanche,
05:30mais parce qu'on s'en vient aujourd'hui.
05:32Il y a trois blocs, les sondages ne bougent pas,
05:36c'est toujours les mêmes.
05:37Le RN est donné toujours pour l'instant en tête,
05:40juste allonné derrière par le nouveau Front populaire
05:43et à 10 points derrière la majorité présidentielle
05:45à laquelle vous appartenez.
05:47Ça va être très vraisemblablement le résultat du premier tour
05:50de dimanche prochain.
05:51Après, qu'est-ce qui va se passer entre les deux ?
05:53Il y a un des deux premiers blocs qui va être en position de gouverner,
05:56sauf que la majorité présidentielle,
05:58est-ce qu'elle n'a pas déjà perdu sa déluxe ?
06:00– Vous me parlez de l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
06:02Ce qui va se passer dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale,
06:04aujourd'hui, je suis bien incapable de vous dire
06:06est-ce que l'extrême droite aura la majorité absolue
06:09ou est-ce qu'elle aura une majorité relative ?
06:11– Évidemment.
06:12– Ça, je ne sais pas.
06:13– Si elle a une majorité relative, elle a dit qu'elle ne gouvernera pas.
06:16– Oui, chaque jour, ils enlèvent un sujet de leur programme
06:21et maintenant, ils expliquent qu'ils ne vont pas aller gouverner.
06:25– Là, vous vous appelez à une refondation du centre
06:29qui va chercher un peu à droite et qui va chercher un peu à gauche.
06:32Le centre, par définition, ça va chercher les deux côtés.
06:35– Le centre, c'est le bloc central qui est entre les extrêmes.
06:40Et le bloc central entre les extrêmes, c'est une majorité, en fait.
06:43– D'accord, donc ça veut dire quoi ?
06:44Ça veut dire que si le pays est ingouvernable au lendemain du deuxième tour,
06:47parce que c'est un risque que tout le monde mesure aujourd'hui,
06:50il faut repartir de la majorité et aller chercher à droite et à gauche ?
06:53C'est ça que vous êtes en train de dire ?
06:54– Vous savez, l'histoire a montré, effectivement,
06:58que l'extrême droite pouvait gagner et conduire au pire.
07:03Mais dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale,
07:06on peut aussi imaginer qu'il y aura des réactions,
07:08qu'il y aura des gens qui ne vont pas tout accepter.
07:11Regardez, par exemple, ce matin, j'ai écouté M. Chassaigne du Parti communiste.
07:16Bon, il est communiste, il est très à gauche, mais il est raisonnable.
07:20On entend M. Guzman, il est socialiste, mais il est raisonnable.
07:25Et d'ailleurs, il est tellement raisonnable qu'on l'a mis de côté.
07:28– Donc vous faites un appel du pied en direction de ces gens-là ?
07:30– Bien sûr, regardez ici.
07:31Est-ce que moi, je n'ai pas travaillé avec Georges Frech pendant des années
07:34et on a laissé les gens d'extrême gauche et d'extrême droite de côté ?
07:37Aujourd'hui, le Parti socialiste…
07:39– Mais pourquoi vous n'avez pas réussi à le faire avant cette dissolution ?
07:42– Parce que la dissolution, d'abord, elle n'était pas prévue.
07:45Deuxièmement, aujourd'hui, il faut absolument, absolument
07:49que les gens de bon sens, ceux qui aiment la France
07:51et qui ne veulent pas qu'on parte dans une aventure terrible,
07:54aux effets terribles, pour les Français.
07:56Eh bien, il faudra qu'ils se rassemblent. Ils le feront, ils le feront.
07:59Mais d'abord, il faut qu'ils se rassemblent dimanche prochain.
08:02Voilà.
08:03– 04 67 58 6000, on va écouter Thierry Quétat-Bézier.
08:06Mais si vous voulez prendre la parole, c'est maintenant qu'il faut nous appeler tout de suite.
08:09Selon vous, en cas de victoire de la gauche législative,
08:11Jean-Luc Mélenchon, est-ce qu'il doit être Premier ministre ?
08:13Premier ministre, c'est la question qu'on vous pose ce matin.
08:15Bonjour Thierry. – Bonjour.
08:17– Vous êtes à Bézier, on vous écoute.
08:19– Je suis un jeune Bitéroi.
08:21– Très bien.
08:23– Oui, moi je suis dans la nuance par M. Jean-Luc Mélenchon.
08:27Vous savez, j'ai regardé l'émission avec Elisabeth Borne,
08:33l'émission où j'ai été interviewé.
08:37– Oui.
08:38– Il a rappelé, avec Natacha Polony,
08:41que Jean-Luc Mélenchon avait été attaqué violemment par l'extrême droite.
08:44– Oui, c'était samedi soir, effectivement, sur France 5.
08:47– Effectivement, M. Mélenchon, quoi qu'on en dise,
08:50il joue un rôle dans l'histoire de la politique française.
08:55Il a été menacé de mort deux fois,
08:57et les deux personnes sont emprisonnées, voyez-vous.
08:59Il l'a dit, je le savais, sans le savoir.
09:01Ça m'a un petit peu émotionné, voyez-vous.
09:06– Donc tout ça pour dire quoi, Thierry ?
09:08Si effectivement, demain, la gauche le gagne et que LFI…
09:11– Demain, la gauche le gagne, effectivement, on le souhaite,
09:14parce que moi, j'ai pas envie que les héritiers de l'extrême droite nazis,
09:20parce que Mme Le Pen avait été danser avec des gens de la FNSS,
09:24que c'est facile de propager un poison dans les esprits des gens
09:31en disant que c'est la faute des immigrés
09:33si la France est en bas de l'échelle économique et sociale industrielle, voyez-vous.
09:37C'est très grave, quand même, l'or est grave.
09:40Je me rappelle, je t'avais dit, Sophie Binet,
09:43il est minuit moins le cœur, et oui, nous en sommes là.
09:47Moi, quand je vois à Béziers, la vie de Jean Moulin, voyez-vous,
09:50je dis toujours à des gens, mais c'est pas Jean Moulin qui est maire de Béziers,
09:53les gens, ça les fait rire, voyez-vous.
09:55– OK, merci Thierry, merci de nous avoir appelés pour nous donner,
09:59pour répondre à la question.
10:01Thierry fait un comparatif entre, parce qu'il l'a fait lui-même samedi,
10:05Jean-Luc Mélenchon et Léon Blum, Jean-Pierre Grand.
10:08– Bon, mais attendez, moi, je ne peux pas,
10:10Mélenchon, il dit tout et son contraire,
10:13Mélenchon, c'est un révolutionnaire, ce qu'il veut, c'est par la force,
10:17par la force, il veut imposer sa ligne,
10:21il a déjà commencé, il a réussi pour partie, grâce au Front Populaire,
10:26et aux investitures données à des candidats, y compris socialistes,
10:29et on le voit ici, dans le département de l'Hérault,
10:31et notamment dans la troisième circonception,
10:33et bien voilà, moi, je ne peux pas philosopher sur ça,
10:37écouter Mélenchon, c'est écouter l'extrême-gauche révolutionnaire,
10:41bon voilà, si on veut ça, moi, je ne perds pas deux heures à écouter Mélenchon.
10:46– Pour conclure, on a bien compris aujourd'hui, Jean-Pierre Grand,
10:48qu'à votre niveau, en tout cas, vous lancez un appel à tous les,
10:51je veux dire, les hommes raisonnables, entre guillemets.
10:53– Bien sûr, à ceux qui aiment la France.
10:56– Là, vous êtes déjà dans le troisième tour, d'une certaine manière, peut-être.
11:00Vous préparez la défaite ou pas ?
11:02– De toute façon, je vais vous dire, les gens, ils disent,
11:04on ne veut pas le dilemme entre l'extrême-gauche et l'extrême-droite.
11:07Moi non plus, moi, je vous le dis, dans ma circonception,
11:12je ne voulais pas le dilemme de voter pour Cristol.
11:14– Même si ce n'est pas une présidentielle,
11:16on a quand même le sentiment, Jean-Pierre Grand,
11:18que les gens veulent sanctionner quand même Emmanuel Macron.
11:20– Non, mais on peut toujours sanctionner.
11:22Dans les années 30, ils ont sanctionné, ils ont sanctionné partout.
11:26D'ailleurs, on est en train de le voir, en Europe.
11:28Et après, quand vous avez sanctionné, qu'est-ce que vous faites ?
11:31Qu'est-ce que vous faites ?
11:32– Il a eu raison de dissoudre Emmanuel Macron ?
11:34– Il ne fallait pas faire autrement.
11:36– Il ne pouvait pas attendre le mois de septembre ?
11:38Il fallait le faire maintenant ?
11:39– Imaginez qu'il dise, j'attends septembre.
11:42Le mardi qui a suivi l'élection européenne,
11:45l'Assemblée nationale ouvre ses portes.
11:48Les questions d'actualité, l'après-midi,
11:50les députés d'extrême-gauche et d'extrême-droite,
11:53ils auraient été debout sur leur siège,
11:55à hurler dissolution, etc., etc.
11:59On le savait, on le savait.
12:02– Merci Jean-Pierre Grand, sénateur horizon
12:05de l'héros d'être venu ce matin dans notre studio.
12:08Bonne journée à vous.
12:09– Merci de m'avoir reçu.
12:10– Merci.
12:11– Vous pouvez réécouter cette interview en allant sur notre site internet.

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