• il y a 6 mois
L'équipe de Rothen s'enflamme débat de l'importance de Kylian Mbappé en sélection. Jean-Michel Larqué est déçu des attitudes des joueurs qui entourent Kylian Mbappé, qui ne prennent plus leurs responsabilités sur le terrain.

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Transcription
00:00Le problème, c'est que l'on fait tout pour considérer que le joueur qui est exceptionnel va vous faire la différence.
00:09Mais il n'y a pas qu'en France, on sait que c'est ça.
00:11Moi, j'ai entendu des consultants dire, ah oui, le Portugal, Cristiano Ronaldo, ils jouent tous pour lui.
00:18Et pour qui tu veux jouer ?
00:19Et pour qui tu voulais jouer quand Cristiano Ronaldo marquait 45 buts ou 50 buts dans la saison ?
00:26Voilà, à un moment ou à un autre, le problème, c'est de personnaliser une équipe comme on le fait Alexey avec des vedettes.
00:34Et là, on oublie de dire aux autres joueurs de faire leur match normal.
00:42Et moi, ce que je vois, c'est que quand Mbappé joue, il y a des joueurs autour de lui qui souvent me déçoivent.
00:49Parce que certainement, à force d'entendre dire que Mbappé va faire la différence, même sur une mauvaise passe, en marquant un but,
00:58même si ce n'est pas une occasion de but, ces joueurs ne font plus d'efforts.
01:01Donc, ça va les libérer le soir, c'est juste.
01:03Non, non, non, c'est qu'à force de leur dire qu'ils ne sont là que pour accompagner la vedette, ils ne font pas les efforts nécessaires.
01:15Mais il n'y a pas qu'en France que ça se fait.
01:17Et aujourd'hui, Jérôme, quand tu dis je ne sais pas, je ne connais pas la composition de l'équipe, on va la voir tout à l'heure officiellement.
01:24Mais si Marcus Thuram et Dembélé jouent, tu dis que c'est une preuve de confiance.
01:32Moi, je te dis que c'est un manque de remise en question parce qu'on est en équipe de France.
01:38On n'est pas, on n'est pas au Stade Brestois avec tout le respect que j'ai pour le Stade Brestois.
01:45Non, mais c'est vrai, Eric n'a pas sur le banc, le banc des remplaçables que tu as en équipe de France.
01:58Eric lui fait tout pour laisse Melou, c'est différent, c'est ça la différence.
02:02Non, mais je pense que quand il parle de se libérer, c'est pas dire que le problème, c'est qu'il y a un Mbappé ou qu'il met de la pression aux autres joueurs.
02:13Je pense tout simplement qu'à un moment donné, certains joueurs peuvent se dire ça sera peut-être à moi d'amener le plus.
02:20Alors qu'on attend toujours de Kylian qui fasse la différence, ce qui est logique aussi.
02:25Oui, ce qui est logique. Mais tu vois, c'est exactement ce que disait Jean-Michel aussi avec Cristiano sur le terrain ou Léo Messi.
02:32On rappelle donc le débat qui est en cours. L'absence de Mbappé va-t-elle libérer ou perturber les joueurs ?
02:36Eric Croix, qu'est-ce que tu en penses, toi ? Est-ce que ça peut permettre à certains de s'émanciper comme ça et de prendre des responsabilités ?
02:44De toute façon, il est évident que moi, je pense qu'au contraire, quand il est sur le terrain et autour de lui, il devrait être libéré parce que c'est lui qui a un petit peu la pression.
02:51C'est lui la vedette. C'est de lui qu'on attend justement que les choses se décampent, qu'on attend de lui qu'effectivement il fasse des différences.
02:58Donc les autres autour, quelque part, ils ont moins de pression là aujourd'hui à voir qui prennent leurs responsabilités.
03:04S'ils démarrent pas, il est évident que pour ceux qui vont être alignés, il va falloir être capable de montrer, de prendre du leadership sur cette attaque tricolore.
03:13Donc est-ce que ça va les libérer ? Est-ce que ça va remettre une pression supplémentaire ?
03:17Difficile de le dire. C'est le match qui nous le dira.
03:20Mais en tous les cas, moi, je considère que Jean-Michel en a un petit peu parlé.
03:26On ne peut pas construire une équipe, en tous les cas même, dans un genre de championnat d'Europe comme ça, avec effectivement tout miser sur un seul attaquant.
03:35Une équipe, ça reste une force collective.
03:37Et il faut qu'effectivement... Alors tu as parlé tout à l'heure que moi, je faisais tout pour Pierre-Alex Melou.
03:42Je me suis rappelé que sur les 4 derniers matchs, il ne jouait pas et qu'on a gagné un match important pour se qualifier pour la Ligue des champions.
03:47Donc ça veut dire que quelque part, t'es obligé de construire une équipe et que s'il te manque 2-3 joueurs très importants, il faut faire force pour l'équipe.
03:56Sauf que là, c'est le numéro 9, celui qui fait trop pour l'équipe.
04:00Je veux bien, mais Eric et Jean-Michel, on parle de Kylian Mbappé, on ne parle pas d'un joueur lambda ou d'un...
04:06Là, on parle d'un bon joueur, d'un grand joueur, on parle de Pierre-Alex Melou.
04:09Ah mais d'accord.
04:10Du Yann à l'euro, d'ailleurs.
04:11Peu importe.
04:12Si tu savais, si tu savais, comme il l'a dit...
04:16Mais non.
04:16Ah bah oui, certains ont bien, d'autres ont moins bien.
04:19Jean-Michel, automatiquement, l'équipe, elle tourne autour de Kylian Mbappé et toutes les équipes ont tourné autour de Kylian Mbappé depuis qu'il est professionnel.
04:28Si il n'est pas là, qu'est-ce qu'il fait ?
04:30Si il n'est pas là, moi, comme vous l'avez dit, c'est aux autres de prendre un peu plus de responsabilité.
04:37Et là, ils pourront plus... ils pourront plus se cacher.
04:39Et... et... et là, y aura plus une question de dire
04:43« Oh bah, l'excuse, ah bah non, tout passe par Kylian Mbappé, donc moi je me sens pas libéré. »
04:47« Et puis j'ai autant de déchets, ceci, cela... »
04:50Griezmann... Griezmann, il va jouer milieu de terrain, comme d'habitude.
04:53Et c'est même lui qui le dit, il a pas le même rôle qu'à l'Atletico.
04:56Il est plus relayeur en équipe de France.
04:58Donc on va jouer qu'avec un attaquant de point de Thuram,
05:01avec un mec d'Embelé, qui a frappé, qui a tout... qui a perdu tous ses...
05:05euh... duels, sur le dernier match, et qui a tout raté.
05:09Euh, Thuram, on peut pas dire qu'il a été très efficace.
05:12Donc en fait, ça se résume... — C'est des déchets. Non mais...
05:14Ça se résume à ces deux joueurs-là, et quand je dis qu'ils doivent prendre des responsabilités,
05:17y a cinq joueurs, sur le banc, qui ont quasiment pas joué pour l'instant.
05:22Cinq joueurs offensifs, en équipe de France.
05:24— Et puis pas... pas les moindres, hein. — Et donc ceux-là... Eh bah oui, bah donc...
05:27— Mais ça, on fera le débat à 18h30. On n'a plus poussé sur la compo,
05:29mais déjà ceux qui ont joué ce soir. — Jérôme, Jérôme...
05:31— Ils ont pu des excuses, ce soir. — Ouais, ouais.
05:33— Je vais te prendre l'exemple d'un joueur qui, à son époque,
05:36était... y a pas si longtemps, était le meilleur joueur du monde,
05:39ou l'un des meilleurs joueurs du monde, si certains en préféraient d'autres.
05:43Mais à Barcelone, à la grande époque de Barcelone,
05:46moi, ce que je remarquais, c'est qu'on attendait beaucoup de Messi.
05:51Mais rappelle-toi les saisons qu'ont pu faire les Luis Suárez et les Neymar,
05:55à l'époque de... au Barça. — L'Iniesta...
05:58— C'est-à-dire, l'Iniesta et Xavi. C'est dire que c'est des gens qui...
06:04étaient meilleurs parce qu'ils avaient, à côté d'eux,
06:07de grands joueurs et des joueurs exceptionnels. — Ah oui ! Oui.
06:10— Et là, on a l'impression... On a l'impression, en France,
06:14que parce que t'as un joueur qui est au-dessus du lot,
06:16les autres peuvent se reposer que sur lui.
06:18— Mais c'est ce qu'on voit, malheureusement, hein.
06:20— Mais c'est parce que Dembélé et Thuram sont pas...
06:22Suárez, Neymar, Iniesta et Xavi, c'est ce que tu viens de me dire.
06:26— Mais je pense aussi peut-être que le problème, c'est qu'aujourd'hui,
06:30on construit tout autour de Kylian. Ce qui fait que quand il est pas là...
06:34— À Barcelone, tout s'est construit autour de Messi, hein.
06:38— Est-ce que c'est la même philosophie ? Moi, j'ai jamais joué là-bas,
06:40mais est-ce que dans ces pays-là, c'est la même philosophie ?
06:43Tu vois, en France, on sait comment c'est. On sait comment ça marche.
06:46Y a beaucoup de jalousie, y a beaucoup de... — Et on personnalise...
06:48On personnalise les équipes. — Ouais, mais justement, c'est peut-être notre erreur.
06:51C'est peut-être notre erreur d'être trop...
06:53— Le projecteur, il n'est que sur un joueur depuis 4 ou 5 jours.
06:58Tu ouvres les journaux... — Ah non, mais ça, c'est sûr. C'est une certitude.
07:01— Les conférences de presse, on ne parle que de BAPE.
07:03Les autres, on n'en tient pas compte. — Après, c'est ça...
07:07— Après, c'est le jeu, mais c'est vrai que... — C'est le jeu.
07:09Et ça a toujours existé. Ça a toujours été comme ça.
07:11— Oui, mais c'est vrai qu'il faudrait parler de Népozitlan.
07:13C'était la même chose. La Latinia avant, pareil.
07:17— Oui, eh bien exactement. Mais je te dis que c'est typiquement français.
07:20— Moi, j'ai toujours entendu parler...
07:22Je me rappelle à l'époque, quand Éric Cantona était justement à Manchester,
07:26on me disait « Là-bas, t'as 10 joueurs qui jouent pour lui ».
07:29Les mecs, ils sont à fond, ils se sacrifient, ils vont faire tous les efforts défensifs pour lui.
07:34Et c'est vrai qu'en France, on n'a pas cette culture-là.
07:38J'ai l'impression que quand on a un bon joueur, on le jalouse toujours, on est toujours en train de...
07:45Alors après, comme dit Jean-Michel aussi, je suis d'accord avec lui,
07:48c'est qu'on n'entend parler que de Kylian, alors qu'il y a un match.
07:52En fait, la question, c'est « est-ce qu'il va jouer ou pas jouer ? ».
07:54Je pense que Didier Deschamps a des armes pour...
07:57Si Kylian n'est pas là, bien sûr que c'est un joueur extraordinaire,
07:59mais s'il n'est pas là, on peut faire autrement, quand même.
08:01— Oui, mais excuse-moi, Tony... — On va continuer le débat dans un instant, Jérôme.
08:04— Mais pour te répondre à ça, c'est aussi de la faute du sélectionneur, dans ces cas-là.
08:07— Bah évidemment. — Parce que Didier Deschamps, quand tu l'entends parler,
08:09après le match de lundi, il est abattu. Il est dit « Ouais, je sais pas s'il continuera,
08:15s'il n'est pas forfait pour la compétition, s'il va se faire opérer ».
08:17On a l'impression qu'il était sous terre, quoi.
08:20— Ah non, mais peut-être que... — Il était sous terre, le monde s'est arrêté.
08:22— Mais peut-être que lui aussi, dans sa façon de gérer les choses,
08:27il n'a peut-être pas fait du mieux pour son équipe, quoi.

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