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Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce mercredi, il revient sur la visite du président argentin, Javier Milei, à Paris. Il sera reçu à l'Élysée pour un dîner de travail avec Emmanuel Macron.
Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international
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NewsTranscription
00:00A tout de suite, mais d'abord, l'éditant international d'Europe, bonjour Vincent Hervouet.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05Vincent, à Foueyra, vous nous parlez ce matin d'une visite officielle à Paris.
00:09Ben oui, c'est son cri de guerre, le président argentin, Javier Milei, est à Paris et le protocole ne l'a pas fait exprès.
00:17Mais vous nous dites qu'il tombe à pic, Javier Milei ?
00:19Il a sans doute pas amené la tronçonneuse avec laquelle il taille dans les dépenses et le désordre établi, bien qu'on ne sait jamais.
00:25En tout cas, il est parfaitement raccord avec l'atmosphère de crise aiguë qui règne ici depuis huit jours.
00:32Milei, à Paris, c'est l'homme qu'il faut, la place qu'il faut, au milieu de la pagaille.
00:36Et puis à la veille des JO, il ne sera pas dépaysé dans la capitale éventrée, paralysée, envahie par les rats, partout en chantier et nulle part enchantée.
00:46À Buenos Aires aussi, les chantiers publics sont abandonnés, mais c'est le président qui l'a ordonné.
00:51La capitale argentine a de faux airs haussmanniens, mais derrière la façade, la vérité crue, c'est que les Argentins sont ruinés.
00:58Ça mérite d'être médité, car le monde l'a oublié, le monde s'en fiche, mais c'était l'un des pays les plus riches qu'on puisse imaginer il y a seulement un siècle.
01:07Et le déclin argentin n'en finit pas.
01:09Alors ça, c'est la première leçon, on peut toujours tomber plus bas.
01:12La seconde, c'est que la remontée n'est jamais garantie.
01:15L'Argentine a tout essayé, les dirigeants progressistes ou autoritaires, les populistes, les militaires, les escrocs, les libéraux, les souverainistes, en vain.
01:24Les Argentins ont longtemps cru au retour du paradis perdu, écoutant les bonimenteurs qui se succédaient à la Casa Rosada, c'est l'Élysée locale, et qui ont entraîné le pays en enfer.
01:35Il faut être complètement désespéré pour élire Ravier Milehi, l'ultra libéral qui promet de tailler dans le vif, comme le chirurgien qui propose l'amputation aux blessés atteints par la gangrène.
01:48C'est ce qu'il fait depuis six mois.
01:49Bon, est-ce que ça marche ?
01:51Alors son parti s'appelle la Liberté Avance, on voit qu'elle avance lentement, quasi immobile, comme disent les voisins brésiliens.
01:58Le rebond de l'économie se fait attendre, ça devient urgent.
02:01Ravier Milehi a pourtant démarré très fort, deux décrets présidentiels ont libéré les prix à Noël, et le marché du travail aussi, supprimant toutes sortes de subventions, dévaluant la monnaie.
02:11Résultat, l'inflation ralentit, même si elle dépasse encore les 200% annuels.
02:17Ça n'était jamais arrivé depuis 16 ans, le budget dégage un excédent, et le FMI applaudit.
02:21Le nombre de pauvres augmente aussi.
02:24Mais sur sa route, Milehi a trouvé les politiciens, les magistrats, les syndicats.
02:29La semaine dernière, il a enfin réussi à faire adopter par le Sénat la réforme législative la plus ambitieuse des 40 dernières années, comme dit le président,
02:39avec l'humilité, le sens de la nuance qu'il caractériserait s'il n'y avait pas déjà un champion dans le genre, Donald Trump.
02:46Six mois de guérilla, avec ce qu'il appelle la caste, les politiciens professionnels ont obligé, Ravier Milehi, à réduire d'un tiers les réformes envisagées,
02:55à ramener les privatisations de 40 à 10. Les émeutes, en revanche, n'ont pas intimidé les élus.
03:01Alors, Ravier Milehi, à Paris, doit quand même envier Emmanuel Macron, Vincent.
03:05Alors, ça saute pas aux yeux, mais ils se ressemblent pas mal, finalement. L'un se prétend disruptif, l'autre anarchiste.
03:10Tous les deux ont un rapport bizarre au sacré, et croient surtout dans le capitalisme.
03:15Ils se sont imposés au sommet, sans complexe et sans expérience, deux vedettes qui adorent se mettre en scène.
03:22Ravier Milehi avoue qu'il ne comprend pas la politique qu'il trouve compliquée, on en connaît un autre.
03:27La vraie différence, peut-être, c'est que l'un a une tronçonneuse et compte ses sous,
03:32alors que l'autre a fait 1000 milliards de dettes et perdu son fusil à un coup, le pouvoir de dissoudre.
03:37Magnifique. Ravier Milehi, extrait d'une interview donnée la semaine dernière à Journal américain The Free Press,
03:43« Je suis une taupe dans l'État, je détruis l'État de l'intérieur, c'est comme être infiltré dans les lignes ennemies. »
03:49Il dit aussi, « Débrouillez-vous, courage ! »
03:52Signature Europe 1, Vincent Herbette.