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Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce mardi, il revient sur le sommet des BRICS, sui se tient en Russie.
Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international
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NewsTranscription
00:00Mais d'abord, l'éditoire international, bonjour Vincent Herouet.
00:02Bonjour Dimitri, comment ça va ?
00:04Ça va très bien, il fait un peu chaud dans le studio.
00:06Vladimir Poutine accueille ce matin le sommet des briques pour trois jours, Vincent.
00:11Oui, c'est une semaine radieuse pour Vladimir Poutine.
00:14Hier, le monde a découvert que la Corée du Nord lui avait confié des milliers de soldats
00:18qu'il va engager sur le front ukrainien.
00:20L'OTAN n'est pas prêt d'en faire autant.
00:23Le bain de sang peut continuer aussi longtemps qu'il le décidera,
00:26et on ne voit pas trop pourquoi il arrêterait.
00:28On le verra peut-être dans quinze jours, si Donald Trump est réélu,
00:32ce qui serait une autre bonne nouvelle pour Vladimir Poutine.
00:35En attendant, le sommet des briques vient de prouver qu'il n'y a pas que le tyran nord-coréen
00:42comme allié, ou le Donald comme partenaire.
00:44La moitié du monde débarque aujourd'hui sur les bords de la Volga,
00:49à Kazan, la porte de l'extrême-orient russe,
00:52des dirigeants qui gouvernent la moitié de la population de la planète,
00:5546% précisément, c'est-à-dire 4 milliards d'habitants,
00:59des asiatiques, des arabes, des africains, des latinos.
01:02Ensemble, ils représentent 43% du pétrole, la moitié des minerais,
01:07le tiers du PIB mondial.
01:09Ce n'est pas la banlieue du monde, donc.
01:11Et pour Vladimir Poutine, les accueillir revient à tirer la langue
01:15aux américains qui ignorent où se trouve Kazan,
01:17et aux européens auxquels il tourne le dos.
01:20BRIC, on rappelle, c'est l'anagramme de Brésil, Russie, Chine, Inde.
01:25Bravo, le terme a été inventé par un analyse de Goldman Sachs,
01:29épaté par leur croissance au début des années 2000,
01:32on a rajouté un S pour les Sud-Africains, qui sont venus plus tard,
01:36et il faut maintenant parler des BRICS plus, car l'Égypte, l'Iran, l'Éthiopie,
01:40les Émirats Arabes Unis ont intégré cette année ce bloc des pays émergents,
01:44et peut-être aussi l'Arabie Saoudite.
01:45C'est un club assez sélect, n'y entre pas qui veut,
01:48il est sain qu'ils soient restés à peu près unis,
01:50malgré tout ce qui les oppose,
01:52parce que la Chine veut un réseau d'alliances pour supplanter les américains,
01:56l'Inde veut des infrastructures,
01:57et la Russie, redevenir un empire,
01:59et que plus personne n'ose lui marcher sur les pieds.
02:02A 10, le défi sera beaucoup plus lourd,
02:05ce sera difficile de rester cohérent,
02:07et c'est pourquoi 23 pays restent à la porte du club,
02:10de la Turquie à l'Indonésie, du Nigeria au Vietnam.
02:14Les BRICS, c'est pas l'Europe sans frontières et sans fin,
02:17c'est pas non plus une sorte d'ONU des anciens pauvres et des nouveaux riches.
02:21Au début, les BRICS vantaient d'être le monde de demain,
02:24désormais ils se présentent comme l'autre face du monde,
02:27Vladimir Poutine veut les enrôler dans sa croisade,
02:30qui conteste l'autorité de l'Occident,
02:33refuse les mises en demeure,
02:35proclamait le monde multipolaire pour le Kremlin,
02:37c'est dénoncé l'hégémonie américaine.
02:40Alors les Russes disent aussi que c'est l'événement diplomatique le plus important
02:43qu'ils aient jamais accueilli,
02:44bien que le pays soit soumis à 14 trains de sanctions
02:47et que la Cour pénale internationale, on le rappelle,
02:49ait émis un mandat d'arrêt visant Vladimir Poutine.
02:51Ça ne gêne pas trop Xi Jinping, Narendra Modi ou Recep Tayyip Erdogan,
02:55lui aussi attendu à Kazan,
02:57ni même Antonio Guterres,
02:58le secrétaire général de l'ONU qui va assister aux deux jours de travaux.
03:02Concrètement, qu'est-ce qu'il faut en attendre ?
03:04Moscou voudrait lancer de nouvelles institutions financières
03:08en plus de leurs banques de développement
03:10pour contourner le dollar et les sanctions,
03:12ne pas être seulement un anti-G7,
03:14être aussi un anti-FMI,
03:16une plateforme d'échange monétaire,
03:18une bourse agricole.
03:20Les autres hésitent,
03:21ils veulent bien défier l'Amérique,
03:23mais sans suicider sa colère.
03:25Ils ont peur des sanctions.
03:26Sur le papier, les briques, c'est un mur.
03:28Dans les faits, pour l'instant, les briques, ça ne casse rien.
03:31Signature Europe 1, Vincent Herbouet.
03:33Merci Vincent, 7h40.