• il y a 6 mois
Sophie Binet, secrétaire nationale de la CGT, était l'invitée de BFMTV ce mardi soir, et s'est exprimée sur l'appel de son syndicat à voter pour le Nouveau Front populaire aux élections législatives.

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Transcription
00:00Nous sommes avec Sophie Binet, bonsoir, secrétaire générale de la CGT.
00:04La CGT qui s'engage dans cette campagne des législatives
00:07et qui appelle à voter au premier tour pour ce nouveau Front Populaire.
00:12Pourquoi avez-vous décidé de vous engager ainsi ?
00:15Parce qu'on est dans un contexte inédit.
00:17Notre République, notre démocratie sont en danger.
00:20Dans quelques jours, Jordan, Bardella, l'extrême droite
00:23peut arriver au pouvoir.
00:25Ça serait la première fois dans l'histoire de notre République
00:28hormis l'épisode du régime de Vichy.
00:32Et donc, dans ce type de moment, la CGT prend toujours ses responsabilités.
00:36C'est la raison pour laquelle nous appelons non seulement à faire barrage
00:40à l'extrême droite, mais nous appelons à mettre le progrès à l'ordre du jour
00:43et à voter pour le programme du nouveau Front Populaire
00:46qui est celui qui répond le mieux aux aspirations du monde du travail
00:50et qui permet le plus d'avoir des mobilisations gagnantes.
00:53Parce que, pour nous, ça n'est certainement pas un chèque en blanc.
00:56Nous savons que toutes les avancées sociales ont été arrachées par les luttes sociales.
01:01La CGT a appelé à un Front Populaire dès la semaine dernière
01:04en disant contre l'extrême droite Front Populaire.
01:06Cette référence, on ne l'a pas faite par hasard.
01:09On l'a faite parce que nous savons qu'en 1934,
01:13c'est les manifestations appelées par la CGT qui ont permis de faire l'unité de la gauche.
01:17Et en 1936, c'est les grèves organisées par la CGT
01:20qui ont permis les grandes conquêtes du Front Populaire,
01:23les congés payés, l'augmentation des salaires, les conventions collectives.
01:25Et aujourd'hui, on est exactement dans le même contexte puisque le débat est clair.
01:28C'est l'extrême droite ou le Front Populaire et les conquêtes sociales.
01:32Parce que vous représentez des salariés.
01:35Est-ce que vous avez consulté les adhérents de la CGT ?
01:37Oui, tout à fait. Cette décision, nous l'avons prise cet après-midi.
01:41Nous avons réuni le Parlement de la CGT,
01:43donc toutes les unions départementales, toutes les fédérations.
01:46Cette réunion a été annoncée depuis une semaine.
01:49Donc il y avait des consultations qui étaient organisées auparavant dans l'organisation.
01:54Et le vote s'est fait très largement sur cette position,
01:58sachant que ce n'est pas inédit.
02:01La CGT se positionne régulièrement sur les échéances politiques.
02:06Oui, mais c'est un barrage.
02:07Là, vous choisissez un camp.
02:08Précisément, vous dites, c'est ce programme-là qu'il faut.
02:11Est-ce que vous ne sortez pas de votre rôle ?
02:12Vous n'êtes pas un mouvement politique, vous êtes un mouvement syndical.
02:14J'imagine qu'il y a des adhérents de la CGT qui votent Rassemblement National.
02:19Est-ce que vous ne prenez pas en quelque sorte, finalement,
02:22en otage, entre guillemets, tous les adhérents, tous les salariés,
02:25en faisant ce choix dès le premier tour de voter Nouveau Front Populaire ?
02:28Alors, d'abord, la CGT, elle ne vote pas.
02:30Par contre, elle dit aux syndiqués, aux salariés, la lecture.
02:34C'est une consigne politique ?
02:35La lecture.
02:36Est-ce que c'est le rôle d'un syndicat, en fait ?
02:38Nous, on ne donne pas de consigne.
02:39Et d'ailleurs, je pense que les salariés sont assez grands
02:41pour penser par eux-mêmes et par elles-mêmes.
02:43Mais par contre, ce qu'on leur dit, c'est qu'au vu des programmes,
02:46nous pensons que c'est le programme qui répond le mieux à nos aspirations,
02:50à nos revendications et qui permettra le plus de construire des mobilisations gagnantes.
02:53Est-ce que c'est le rôle d'un syndicat de donner une consigne de vote ?
02:54Et oui, c'est le rôle.
02:55Ça peut être le rôle d'un syndicat.
02:56D'abord, on l'a déjà fait en 1936, en 1945, en 1974, en 1981.
03:02On l'a aussi fait en 2012,
03:04quand il y avait un deuxième tour entre Nicolas Sarkozy et François Hollande.
03:07Et pourquoi on l'avait fait ?
03:08Parce qu'en 2010, Sarkozy était passé en force contre la mobilisation,
03:11contre la réforme des retraites et qu'on avait dit,
03:14il a refusé de reculer face à la rue, ça va se payer dans les urnes.
03:17Et ça s'est payé dans les urnes,
03:18aussi parce que la CGT a pris ses responsabilités.
03:20Madame Binet, en cas de victoire du Rassemblement national,
03:26d'arriver Jordan Bardella potentiel, donc à l'hôtel de Matignon,
03:29est-ce que vous appellerez à la grève générale, à la paralysie du pays ensuite ?
03:34Est-ce que c'est un scénario qui est à l'étude ?
03:36Est-ce que vous pourriez le faire ?
03:37Non, la CGT avance étape par étape.
03:40On est dans un moment inévitable.
03:41J'imagine que vous projetez quand même ?
03:43Oui, sauf que…
03:44C'est en trois semaines.
03:45Moi, là, ce que nous mettons en œuvre, d'où la décision très forte…
03:50C'est une éventualité ou pas ?
03:52D'où la décision très forte que nous avons prise.
03:54Est-ce que ça peut être une éventualité ?
03:56D'abord, la CGT, dans toute son histoire, ça fait 130 ans,
03:58on n'a jamais appelé à la grève générale
04:00parce que malheureusement, je n'ai pas le bouton dans mon bureau.
04:02J'aimerais bien l'avoir, mais je n'ai pas trouvé.
04:03Parce que vous vous appelez à des mouvements de contestation.
04:04Et donc, en tous les cas, aujourd'hui, ce que nous mettons en œuvre,
04:08c'est que nous faisons tout pour ne pas nous réveiller le 8 juillet
04:12avec Jordan Bardella au pouvoir.
04:14Si jamais, par malheur, c'était le cas,
04:16tout simplement, nous nous réunirons, nous déciderons ensemble
04:19et nous aurons aussi des échanges en intersyndical
04:21pour avoir des décisions les plus larges possibles.
04:25Et donc, c'est comme ça que nous allons agoncer.
04:27Non, mais là, on est dans un contexte complètement inédit.
04:30Moi, je ne peux pas vous dire, le 8 juillet au soir,
04:32ce que nous ferons.
04:33Nous prendrons la décision ensemble, de façon la plus collective possible.
04:36Mais en tout cas, ce que je peux vous dire,
04:37c'est qu'aujourd'hui, pour nous, l'urgence,
04:39c'est d'empêcher ce scénario catastrophe.
04:42Et je veux ici m'adresser à toutes celles et ceux
04:44qui votent pour le Rassemblement national.
04:47Je veux vous dire que le Rassemblement national,
04:49c'est le parti du mensonge.
04:51Jamais le Rassemblement national ne défend et ne défendra
04:54les travailleuses et les travailleurs.
04:55La preuve, leur changement de position sur la réforme des retraites.
04:59Ils ont dit qu'ils l'abrogeraient, ils ont dit qu'ils l'abrogeraient plus.
05:02Bon, on voit qu'ils n'affronteront jamais le patronat.
05:04La deuxième preuve, c'est qu'on a regardé tous les votes
05:07du Rassemblement national à l'Assemblée nationale.
05:10En juillet 2022, il y a eu une proposition de loi
05:12pour augmenter le SMIC, ils ont voté contre.
05:14En mai 2023, il y a eu une proposition de loi
05:17pour geler les loyers, ils ont voté contre.
05:19En octobre 2022, il y a eu une proposition de loi
05:21pour rétablir l'impôt sur les grandes fortunes
05:23pour les plus riches, ils ont voté contre.
05:25L'extrême droite est toujours du côté des puissants.
05:28Elle ne défend jamais les travailleuses et les travailleurs.
05:30Et nous, on regarde du factuel.
05:32Pourtant, aujourd'hui, les ouvriers votent majoritairement
05:35Rassemblement national.
05:36Majoritairement, ils s'abstiennent.
05:37Et c'est d'abord ça le problème.
05:38Majoritairement, ceux qui votent, votent majoritairement
05:41pour le Rassemblement national.
05:42Et ensuite, effectivement, à tous ces salariés qui votent
05:43pour le Rassemblement national,
05:44la CGT s'adresse à elle et à eux en leur disant
05:47regardez les votes du Rassemblement national,
05:50ils ne nous défendent pas, ça n'est pas vrai.
05:52Ils jouent pour les puissants, pour le patronat
05:54et pour le capital.
05:55Ne nous trompons pas de bulletin de vote,
05:56ne nous trompons pas de colère.
05:58Marc Landré est avec nous.
05:59Bonsoir, ancien rédacteur en chef du service
06:01Économie du Figaro.
06:02Est-ce que ça peut faire basculer les choses,
06:04l'appel sur l'annelle de la CGT
06:06à voter pour ce nouveau Front populaire ?
06:09Je ne suis pas persuadé que ça fasse bouger les lignes.
06:12En tout cas, c'est clair,
06:14même si on n'en a pas vraiment le besoin.
06:16Quand la CGT, comme en 2022 d'ailleurs,
06:19quand Philippe Martinez avait appelé à faire barrage
06:21avec Laurent Berger contre l'extrême droite,
06:24contre la candidature, la présence de Marine Le Pen
06:28au second tour de la présidentielle,
06:29ça revenait à dire voter pour le candidat en face,
06:33c'est-à-dire pour Emmanuel Macron.
06:34Là, on appelle un chat à un chat.
06:35Je ne suis pas certain que ça fasse énormément bouger les lignes
06:38ou que ça change fondamentalement la donne.
06:40Pardon, mais si j'ai bien compris,
06:40la CGT se sent quand même proche de ce programme-là de gauche,
06:44alors que la CGT ne soutient pas le programme d'Emmanuel Macron.
06:46Oui, mais ce n'est pas nouveau que la CGT, elle est proche de la gauche.
06:49Ce n'est pas nouveau pendant très longtemps,
06:50et on peut se finir de ne pas l'être,
06:52mais en tout cas, le secrétaire général de la CGT était membre du PCF,
06:56donc du bureau du PCF, ce qui n'est plus le cas depuis,
06:58de mémoire, Louis Vianney.
07:00Oui, tout à fait.
07:01Donc, ça fait quand même longtemps.
07:02Ça fait plus de 20 ans.
07:03Ça veut dire que derrière, on peut craindre une crise sociale
07:05si jamais le Rassemblement national arrive au pouvoir ?
07:08On fait de la poétique-fiction.
07:10Là, comme le disait Sophie,
07:11on est face à des éléments qu'on n'a jamais connus.
07:14Donc, ce qui va se passer demain et les réactions des uns et des autres
07:16sont totalement inédites et quelque part fictives.
07:19En revanche, il y a un point sur lequel je voudrais alerter.
07:22Supposons la poétique-fiction.
07:24Jean-Marc Badala arrive à Matignon,
07:26à partir du moment où il a la majorité absolue.
07:28Qu'est-ce qu'il fait ?
07:28Sa première décision est d'abroger le décret sur l'assurance chômage.
07:32Moi, je serais lui, ce qui n'est pas le cas,
07:33mais je serais lui.
07:34Qu'est-ce que je dirais aux partenaires sociaux ?
07:36Reprenez la main.
07:37Vous avez critiqué Emmanuel Macron
07:38qui vous a fait passer une réforme en force
07:41sans vous avoir demandé votre avis.
07:43Maintenant, vous voulez la main ?
07:45Prenez-la.
07:45Prenez-la et faites-nous une indemnisation de l'assurance chômage
07:48qui corresponde à ce que vous voulez.
07:49Je serais bien normal, je serais partenaire social,
07:52je serais syndicat ou patronat.
07:53Je serais bien normal de répondre.
07:54Qu'est-ce que je fais ?
07:55Je ne sais pas.
07:55Là, la réponse serait très simple
07:57puisque avant qu'Emmanuel Macron reprenne la main,
07:59il y avait un accord qui était presque prêt à rentrer en oeuvre.
08:01Je le dis d'autant plus tranquillement que la CGT ne l'avait pas signé
08:03parce qu'il contenait certains reculs,
08:05mais il était beaucoup moins catastrophique
08:06que la réforme d'Emmanuel Macron.
08:08Il n'y avait pas d'accord ?
08:09Si, il y avait juste une disposition sur les seniors
08:13qu'il fallait dégeler,
08:14mais l'équilibre global de l'accord était là.
08:17Donc, si c'est ça, la décision n'est pas du tout difficile à prendre.
08:19Est-ce que vous discuterez avec ce nouveau pouvoir en place ?
08:21C'est ce qu'on vous demande s'il vous dit de reprendre la main.
08:22Est-ce que vous discuterez potentiellement avec ce nouveau pouvoir ?
08:24La politique fiction, ça ne m'intéresse pas.
08:27Vous êtes obligé de...
08:29Vous devez participer.
08:30Ce n'est pas le scénario de BFM.
08:31Moi, si le scénario de BFM TV ce soir,
08:33c'est de nous dire que Bardella est déjà Premier ministre,
08:35et dans ce cas-là, dites-le,
08:37c'est ce à quoi vous nous amenez.
08:38Non, je dis que c'est l'hypothèse.
08:39Vous êtes obligé d'avoir les deux hypothèses, Mme Binet.
08:41D'accord, mais sauf que moi, je ne veux pas en parler à ce stade.
08:43Je sais, vous voulez faire barrage,
08:43mais vous êtes obligé d'envisager l'autre hypothèse.
08:45Vous êtes partenaire social.
08:46Dans trois semaines, vous aurez peut-être de nouveaux interlocuteurs.
08:49Qu'est-ce que vous ferez à ce moment-là ?
08:50Ce que je peux vous dire,
08:51c'est que le 8 juillet, la CGT,
08:53elle sera présente et au combat
08:55pour défendre les travailleuses et les travailleurs.
08:57Que ça soit d'ailleurs le Front populaire
08:59ou le Rassemblement national,
09:00parce que si on avait une bonne surprise
09:02avec une majorité de gauche à l'Assemblée nationale,
09:04on est habitué à ce que les choses
09:05ne nous sont jamais tombées tout cuit dans le bec.
09:07Et c'est qu'il faut du rapport de force sociale.
09:09Donc la CGT, elle sera toujours dans son rôle.
09:11Vous avez François Hollande
09:12dans le nouveau Front populaire, là, maintenant.
09:14Justement, la CGT, elle sera toujours indépendante.
09:17Je ne sais plus si c'est un ami ou un adversaire.
09:19À fermenter la mobilisation sociale,
09:20parce que nous savons que la seule chose
09:22qui paye, c'est la mobilisation sociale
09:24des travailleuses et des travailleurs.
09:25Que répondez-vous à ceux qui disent
09:26qu'il n'y a pas de grande différence
09:27entre le programme économique et social
09:29du Rassemblement national
09:31et celui du nouveau Front populaire ?
09:33Les deux, par exemple,
09:34sont pour abroger la réforme des retraites.
09:36Non, c'est pas vrai.
09:37Vous êtes plutôt d'accord.
09:38Les deux sont pour dire,
09:39effectivement, la consommation en chômage,
09:40il n'est pas bon.
09:41Et ça, vous êtes plutôt d'accord avec ça.
09:43Il y a moins de différence, finalement,
09:45entre ces deux programmes
09:46du nouveau Front populaire
09:47et ce qu'a fait Emmanuel Macron pouvoir...
09:48Non, ce n'est pas vrai du tout.
09:49La différence en matière économique et sociale
09:52avec le Rassemblement national,
09:53elle est énorme.
09:54D'ailleurs, d'abord,
09:55sur la réforme des retraites,
09:56ce n'est pas vrai que le Rassemblement national
09:58va l'abroger,
09:59puisqu'il change de position tous les jours.
10:01Moi, je suis désolée.
10:02Quand quelqu'un ne sait pas
10:04s'il abroge ou s'il n'abrogera pas,
10:06méfiance.
10:07Et ce dont on est sûr,
10:08c'est que le Rassemblement national,
10:09il n'était pas dans la mobilisation
10:10contre la réforme des retraites.
10:12Et puis, en plus,
10:13il nous avait quand même raconté
10:14l'année dernière...
10:16Sauf que la semaine dernière,
10:17Jordan Bardella a été interviewé
10:19et il a dit
10:20non, je n'abrogerai pas.
10:21Donc moi, quand j'entends ça,
10:22ça confirme effectivement
10:23tout ce que je pense,
10:24à savoir que le Rassemblement national
10:25n'affrontera jamais les patrons
10:27et jamais le capital.
10:28Pareil sur la question des salaires,
10:30le Rassemblement national
10:31n'est pas pour augmenter les salaires.
10:32Vous ne voulez pas affronter
10:33le RN non plus, vous ?
10:34Non, non, non.
10:35Vous ne voulez pas l'affronter
10:36puisque vous dites
10:37je ne veux pas discuter avec,
10:38je ne veux pas le recevoir.
10:39Là, par exemple,
10:40ce serait peut-être bien
10:41que vous puissiez rencontrer,
10:43avec Jordan Bardella
10:44puisque vous vous engagez
10:45dans cette campagne.
10:46Alors déjà, la CGT
10:47ne s'engage pas.
10:48La CGT, elle prend position.
10:49C'est une consigne de vote.
10:50Elle ne prend pas son émot.
10:51C'est donc un engagement.
10:52Une consigne de vote,
10:53c'est un engagement.
10:54On peut jouer avec les mots
10:55mais c'est un engagement.
10:56Laissez-moi parler,
10:57ça serait mieux.
10:58Laissez-moi parler, s'il vous plaît.
10:59Donc la CGT, elle ne débat pas
11:00avec l'extrême droite.
11:01Elle la combat.
11:02Elle la combat
11:03parce que la CGT considère
11:04que l'extrême droite
11:05n'est pas un parti
11:06comme les autres.
11:07Et je veux le dire ici
11:08très solennellement
11:09parce que nous sommes
11:10de plus en plus seules
11:11sur cette position.
11:12Toutes les dix sont en train
11:13de tomber
11:14et c'est très grave.
11:15Pourquoi est-ce que
11:16l'extrême droite
11:17n'est pas un parti
11:18comme les autres ?
11:19Parce que contrairement
11:20aux autres,
11:21si elle arrive au pouvoir
11:22par les urnes,
11:23en général,
11:24elle ne rend pas le pouvoir.
11:25C'est ce qui s'est passé
11:26aux États-Unis
11:27ou au Brésil
11:28où Trump et Bolsonaro
11:29ont essayé de faire
11:30des coups d'État
11:31pour refuser
11:32le résultat des urnes.
11:33Et ensuite,
11:34c'est arrivé.
11:35Justement,
11:36ils ont essayé
11:37d'organiser des coups d'État
11:38en Italie
11:39où elle est en train
11:40de faire une réforme
11:41constitutionnelle
11:42pour remettre en cause
11:43l'indépendance de la justice
11:44et les libertés syndicales.
11:45Ce que fait
11:46l'extrême droite
11:47quand elle arrive au pouvoir,
11:48c'est qu'elle s'attaque
11:49d'abord à tous
11:50les contre-pouvoirs
11:51pour être sûre
11:52de garder le pouvoir
11:53et de rester au pouvoir.
11:54C'est ça,
11:55la différence de nature.
11:56Elle pourrait s'attaquer
11:57aux syndicats,
11:58à la CGT notamment ?
11:59Évidemment,
12:00elle l'a déjà dit.
12:01Marion Maréchal
12:02l'a déjà clairement annoncé
12:03qu'elle remettra en cause
12:04les libertés syndicales
12:05et le droit de grève.
12:06Et c'est la raison
12:07pour laquelle la CGT
12:08ne mettra dos à dos
12:09l'extrême droite
12:10avec une quelconque
12:11autre force politique
12:12malgré tous les désaccords
12:13que nous avons
12:14avec les autres
12:15forces politiques,
12:16que ce soit
12:17les républicains,
12:18les macronistes,
12:19etc.
12:20Ce sont
12:21des forces politiques
12:22républicaines,
12:23ce qui n'est pas
12:24le cas
12:25du Rassemblement National.
12:26Donc,
12:27on ne les mettra
12:28jamais dos à dos
12:29avec une quelconque
12:30autre force politique.
12:31Les insoumis
12:32sont républicains
12:33mais pas le Rassemblement National.
12:34Les insoumis
12:35sont républicains,
12:36et le fait de mettre
12:37dos à dos
12:38comme le fait Emmanuel Macron
12:39les insoumis
12:40avec l'extrême droite,
12:41c'est scandaleux.
12:42Le général De Gaulle
12:43doit se retourner
12:44dans sa tombe
12:45puisque ça,
12:46c'est l'héritage
12:47du Conseil National
12:48de la Résistance.
12:49C'est l'héritage
12:50du Conseil National
12:51de la Résistance.
12:52Non mais je finis.
12:53C'est l'héritage
12:54du Conseil National
12:55de la Résistance
12:56justement de dire
12:57qu'il y a des digues morales
12:58et que jamais,
12:59jamais,
13:00jamais,
13:01on ne fait alliance
13:02avec l'extrême droite.
13:03Écoutez,
13:04le programme
13:05du Nouveau Front Populaire
13:06est très clair.
13:07Il condamne
13:08l'antisémitisme
13:09de façon très forte.
13:10La CGT
13:11a toujours été
13:12très clair
13:13sur ce point-là.
13:14Donc,
13:15il n'y a pas
13:16à mettre dos à dos
13:17une quelconque force politique
13:18avec le Rassemblement National
13:19parce que ça contribue
13:20à la banalisation
13:21et c'est ça qui fait
13:22qu'aujourd'hui,
13:23ils sont aux portes du pouvoir.
13:24C'est justement
13:25tous ces discours
13:26de banalisation
13:27qui sont très graves.
13:28Juste une dernière chose.
13:29J'imagine que vous l'avez lu,
13:30le programme
13:31du Nouveau Front Populaire.
13:32Vous prenez
13:33tout,
13:34tout ce qu'il y a,
13:35vous convient parfaitement
13:36ou est-ce qu'au fond,
13:37vous défendez ce programme
13:38parce que c'est celui
13:39à vos yeux
13:40qui permet de s'opposer
13:41à l'arrivée
13:42du Rassemblement National ?
13:43Est-ce que vous pouvez dire
13:44que les 100,
13:45130,
13:46160 mesures
13:47qui sont listées,
13:48tout vous convient à la CGT ?
13:49Non,
13:50ce n'est pas le programme
13:51de la CGT
13:52et nous n'avons pas participé
13:53à sa rédaction.
13:54Donc,
13:55il reprend un certain nombre
13:56de nos propositions
13:57mais pas toutes.
13:58Par exemple,
13:59sur la question de l'énergie,
14:00nous,
14:01on a une proposition majeure
14:02et donc,
14:03avec le Nouveau Front Populaire
14:04et puis avec les députés élus.
14:05Donc,
14:06c'est un appel à voter
14:07mais ce n'est pas un appel
14:08à appliquer in extenso
14:09ce programme-là.
14:10Tout à fait
14:11et ce n'est certainement
14:12pas un chèque en blanc.
14:13Notre proposition sur l'énergie,
14:14elle est beaucoup plus ambitieuse
14:15que celle du programme
14:16puisque nous pensons
14:17qu'il faut sortir
14:18les prix de l'énergie
14:19de la spéculation
14:20et revenir sur des prix
14:21de l'énergie réglementés
14:22ce qui permet de baisser le prix
14:23pour les consommateurs
14:24et les entreprises
14:25et d'avoir une part
14:26pour investir
14:27dans la transformation
14:28de l'outil productif.
14:29C'est le seul sujet ?
14:30Il y en a plein d'autres
14:34Voilà.
14:35Donc,
14:36ça n'est pas le problème
14:37de la CGT
14:38mais par contre,
14:39il y a des avancées
14:40très importantes
14:41pour les travailleuses
14:42et les travailleurs.
14:43L'augmentation des salaires,
14:44l'abrogation de la réforme
14:45des retraites,
14:46la retraite à 60 ans,
14:47le fait de créer
14:48un pôle public du médicament.
14:49Je serai jeudi à Sanofi
14:50pour dénoncer
14:51les licenciements à Sanofi.
14:52Il faut arrêter
14:53de spéculer sur le médicament
14:54et donc créer
14:55un pôle public du médicament
14:56c'est très important
14:57pour les salariés
14:58et les consommateurs par exemple.

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