• il y a 6 mois

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00:00À 13 jours du premier tour et après le psychodrame de la semaine dernière, la droite peut-elle encore survivre aux prochaines législatives ?
00:06Notre invitée ce matin est l'un des représentants Les Républicains en Gironde, Marie Roach.
00:10Nous recevons le maire LR de Saint-Aubin-de-Médoc.
00:14Bonjour Christophe Duprat.
00:15Bonjour.
00:16Quatre candidats Les Républicains au premier tour de ces élections législatives anticipées en Gironde.
00:20Il y en avait neuf il y a deux ans.
00:22Est-ce que c'est un recul, il faut le voir comme ça ?
00:26C'est simplement conjoncturel, c'est-à-dire qu'un certain nombre de nos candidats qui étaient prêts à partir,
00:31vu ce qu'il s'est passé la semaine dernière, avaient beaucoup moins d'enthousiasme.
00:35Ça c'est le premier point.
00:36Puis le deuxième point, en fin de semaine est arrivé le programme du nouveau Front populaire
00:42qui nous a fait prendre conscience qu'il fallait absolument que l'on puisse faire un front,
00:47certes républicain contre le RN, mais également un front contre cette nouvelle alliance
00:53qui pourrait porter atteinte à ce que l'on considère comme étant un modèle de société française.
00:58Il faut le prendre comme une décision de sagesse ?
01:01Oui, décision de sagesse, suivant les départements, suivant les conditions qui existent.
01:08Nous avons fait ce choix-là parce que nous n'avons pas d'autres choix, pour être tout à fait honnête avec vous,
01:14après une semaine catastrophique, mais aussi parce qu'on a pensé avant de penser à nous, on a pensé à la France.
01:20Vous parlez de semaine catastrophique, il y a eu beaucoup de synonymes pour parler de ce qu'il s'est passé dans le camp des Républicains la semaine dernière.
01:27Vous faites partie de ceux qui sont tombés de leur chaise quand ils ont appris la décision d'Eric Ciotti de faire une alliance avec le RN pour ces législatives ?
01:35Oui, parce que jusqu'à présent, sans remonter à des décennies et des décennies, mais Jacques Chirac, plus localement ici Alain Juppé,
01:44nous avions toujours une ligne directrice que nous avons suivie, qui n'a pas toujours été très facile, il faut le reconnaître, mais nous y sommes tenus.
01:52Et là, sur le fond et la forme, parce qu'il y a le fond certes, mais aussi la forme, une prise de décision solitaire qui n'a pas été du tout discutée,
02:00le bureau politique aurait pu trancher, on connaît la réponse, mais au moins la question a été posée, débattue, ça n'a pas été le cas.
02:07J'ai un souvenir sur une radio périphérique d'écouter la secrétaire générale à 12h45 qui dit qu'il n'y aura pas d'alliance, et à 13h il y a alliance.
02:16Ce qui prouve bien que même les plus proches n'étaient pas au courant.
02:18Une soixantaine de candidats investis par Eric Ciotti et soutenus par le RN, il n'y en a pas en Géronde ? Est-ce que ça c'est un motif de satisfaction ?
02:26Oui, tout à fait. On était extrêmement vigilants sur ce sujet-là, on ne souhaitait pas ajouter de la confusion à la confusion.
02:33Alors c'est 60 sur 500 candidats investis en France, ça veut dire qu'ils sont encore très très minoritaires, dont certains ne seront pas députés demain.
02:44On a demandé à nos auditeurs ce matin, Christophe Dupras, si le RN était devenu selon eux un parti comme les autres ? On va écouter la réponse de Gustave.
02:51Si on prend la base des choses, c'est effectivement un parti comme les autres, dû à sa présence politique.
02:55C'est une idiotie de ne pas l'affirmer.
02:57Le truc, c'est que sa création met beaucoup de choses en lumière. Le fait qu'il est fondé par un ancien Waffen-SS, ça me pose problème.
03:03Le fait que ça ait eu l'occasion d'exister à l'époque, ça me sidère, mais le fait est que le parti essaie de se détacher de cette opinion, tant bien que mal.
03:09Et le problème, c'est que même si c'est des opinions qui ne sont pas les miennes, ça représente un tiers de la population.
03:14Près de 30% des voix pour le RN, c'est ce que donnent les sondages aussi à ce jour, pour les législatives, c'est un parti comme les autres, le RN.
03:21Alors oui, c'est un parti, aujourd'hui, démocratique, qui se présente aux élections, qui a des électeurs.
03:28Sans doute, contrairement peut-être à d'autres formations politiques, des votes plutôt d'alerte que des votes de 100% d'adhésion.
03:37On n'a pas dépassé ce stade-là, Christophe Duprat, aujourd'hui ?
03:40On a dépassé pour un certain nombre, mais pas pour la totalité.
03:43Nous qui connaissons les élus locaux plus finement, nos populations, on voit bien que, d'abord, les gens aujourd'hui le disent très clairement et ne s'en cachent plus.
03:50Mais surtout, pour un point de vue alerte, quand vous regardez le département de la Gironde, ça a commencé sur la zone rurale,
03:56et puis c'est arrivé sur la zone périphérique, et on arrive aujourd'hui sur la zone urbaine,
04:00parce qu'il y a des événements qui se passent à Bordeaux, d'un point de vue sécurité, qui inquiètent ceux qui vivent cette insécurité,
04:07mais ceux qui ne veulent pas non plus la vivre.
04:09L'élection européenne, certes, est une élection plus éloignée du quotidien des Françaises et des Français,
04:16mais l'élection législative, qui est un vrai choix de société, aura un score aussi élevé du RN,
04:22parce qu'il y a des gens aujourd'hui, vous écoutiez vos auditeurs tout à l'heure, inquiets.
04:27Et l'inquiétude se traduit par ce vote.
04:29On a notre invitée ce matin sur France Bleu Gironde, Christophe Duprat, maire républicain de Saint-Aubin-le-Médoc,
04:34et secrétaire départementale des LR en Gironde.
04:37On a un peu l'impression qu'au même mot, les mêmes remèdes, c'est-à-dire que le RN fait un gros score,
04:42notamment d'un front républicain.
04:44Il y a des alliances dans les partis, finalement.
04:46Les gens demandent du neuf, mais on fonctionne avec les vieilles recettes.
04:49Je crois que la balle est aussi un peu dans notre camp.
04:52Je crois qu'il y aura un avant et un après de ce qui s'est passé là.
04:56Tout le monde a très bien compris qu'il n'y aura vraisemblablement pas de majorité absolue le 7 juillet au soir.
05:02Donc ça va être encore des compromissions, ça va être encore des discussions qui vont être au cœur de l'été.
05:07Avec nous, n'oublions pas quand même des Jeux Olympiques à organiser.
05:10Je crois que le choix de cette dissolution ne pouvait pas être plus mal choisi.
05:13Le fait de dissoudre appartient au président de la République.
05:16Le défenseur de la Ve République que je suis ne va pas lui contester.
05:20Mais ce n'est pas à ce moment-là qu'il fallait le faire.
05:22Par contre, on va devoir, nous, à l'intérieur de nos formations politiques, se réformer.
05:26Je crois que nous n'avons pas assez travaillé, nous n'avons pas assez fait des propositions.
05:31Après, j'entends toujours beaucoup les gens qui souhaitent dire que ça ne va pas, que ce n'est pas bien,
05:37mais qu'ils s'engagent.
05:39On n'a jamais eu aussi peu d'engagement de citoyens pour leur vie quotidienne, quelque part.
05:45Regarder dans un certain nombre de collectivités, ça se chamaille, ça démissionne.
05:50Il n'y a jamais eu autant de démissions dans les conseils municipaux,
05:52parce que les gens veulent tout et tout de suite.
05:55La politique, c'est aussi un peu un apprentissage de la patience.
05:57Vous parlez d'un avant et d'un après, Christophe Dupras-Savaud.
06:00Évidemment, plus particulièrement au sein des Républicains.
06:03Qu'est-ce qui peut se passer, là, maintenant, aux Républicains ?
06:06Je crois qu'il va falloir qu'on règle notre problème de ligne politique.
06:10Je crois que c'est urgent, de gouvernance des Républicains.
06:14Il n'est pas question, aujourd'hui, que ce parti meurt.
06:17Je crois qu'il a une histoire, il a un positionnement,
06:20même si les années qui viennent de se passer étaient plutôt compliquées.
06:23Mais nous avons quand même notre place dans la vie politique,
06:26par rapport à tout ce que nous portons, les valeurs qui sont les nôtres.
06:29Je crois qu'il faudra, si ça doit passer par un changement de nom,
06:32mais ça passera par un changement de nom, ça passera par un changement de gouvernance.
06:35Mais ça passera aussi, et ça, je le dis à tous mes collègues élus,
06:39cadres, militants, par du travail.
06:42Il faudra que nous puissions proposer un programme
06:45qui pourrait être en attente par rapport à ce que les Françaises et les Français pensent.
06:48Mais est-ce qu'il n'y a pas une fracture, aussi, avec les militants,
06:51au-delà des cadres du parti ?
06:53Oui, certainement, mais notre rôle, nous, cadres, est d'expliquer
06:56pourquoi nous avons fait ça, et ça se fait aujourd'hui dans les circonceptions.
06:59Il y a des comités de circonception, il y a des réunions d'adhérents
07:02qui se mettent en place pour aller tenter d'expliquer tout ça.
07:05Mais, encore une fois, si je reste fidèle à ça,
07:09c'est que, très honnêtement, aujourd'hui, je vous le dis avec beaucoup de sincérité,
07:13j'ai très peur. J'ai très peur du programme qui nous est proposé
07:17par le Front populaire.
07:21Très honnêtement, quand vous lisez dedans,
07:24l'élu municipal que je suis, en voyant les mesures,
07:27après avoir fait un rapide calcul, c'est une perte de recette
07:30de 1,8 million d'euros, soit 20% de mes recettes.
07:33Qui va me compenser ?
07:36Alors, sans aller jusqu'à défendre, mais l'héritage,
07:40l'héritage va être plafonné. Même en 1789, ça n'a pas été fait.
07:44Si vous vous retrouvez dans une circonscription
07:47avec un deuxième tour Assemblement national, nouveau Front populaire,
07:50Christophe Duprès, que vous appelez à voter contre les extrêmes ?
07:54Écoutez, oui, ça va de soi.
07:57Enfin, je veux dire, on ne va pas changer d'avis entre-temps.
08:00Après, je pense que... Je ne sais pas si les gens
08:03attendent vraiment des consignes. Je crois que les gens
08:06savent très bien ce qu'ils doivent faire.
08:09Je crois qu'ils ont, au fond d'eux-mêmes,
08:12savoir quelle est la tendance qu'ils veulent.
08:15Les consignes données par... On va avoir toute la semaine,
08:18des consignes qui vont venir de toutes parts.
08:21Les vedettes, tout ça, vont nous donner comme
08:24un bâpé qui est venu donner son avis. Encore que je trouve qu'il dit
08:27à la jeunesse d'aller voter, c'est plutôt bien. On n'a pas besoin d'avoir
08:30le risque politique pour dire à la jeunesse qu'il faut aller voter, qu'il faut aller s'exprimer.
08:33Mais, laissons les gens. Je ne suis pas sûr que les grandes manifestations,
08:36je ne suis pas sûr que les grandes consignes de vote soient pas
08:39un élément favorable encore plus pour l'ORN.
08:42Merci beaucoup Christophe Duprès d'avoir été avec nous ce matin sur France Bleu,
08:45Jérôme de Mer, Les Républicains, Saint-Aubin-de-Médoc.

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