• il y a 4 mois
Le directeur de Citroën a promis fin mai des "améliorations" dans la prise en charge des clients touchés par un rappel massif de modèles C3 et DS3. Thierry Koskas détaille au micro de Yves Calvi ces améliorations et leurs modalités d'application.
Regardez L'invité d'Yves Calvi avec Yves Calvi du 13 juin 2024

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Transcription
00:00Yves Calvi, Amandine Bégaud, RTL Matin jusqu'à 9h30.
00:05Il est 8h23, bonjour Thierry Koskas.
00:07Bonjour Monsieur Calvi.
00:08Vous êtes directeur général de Citroën, merci beaucoup de prendre la parole ce matin sur RTL en exclusivité.
00:12Nous allons faire le point avec vous sur cette grave crise des airbags défectueux
00:16qui touche des millions de vos véhicules, 8 millions dans le monde, 1,4 million en France.
00:21Je rappelle les faits, vous m'arrêtez si je me trompe.
00:23Il y a deux mois, Citroën et DS Automobiles lancent une grande campagne de rappel en France
00:28pour les C3 et les DS3 équipés d'airbags fabriqués par le japonais Takata
00:32en cause d'un déclenchement intempestif en métropole, en outre-mer,
00:36qui a provoqué plusieurs décès et des blessés.
00:38Quel est très concrètement le problème de ces airbags défectueux Thierry Koskas ?
00:42Alors le problème est très simple, c'est uniquement lorsque vous avez un accident
00:47que l'airbag se déclenche, donc s'ouvre.
00:51Il y a, dans certains cas, potentiellement, un risque que l'explosion soit finalement plus forte que prévu
00:59et que non seulement l'airbag s'ouvre, mais qu'en plus il y ait des éléments de plastique ou de métal
01:05qui soient projetés, donc le risque il est évidemment très faible
01:10mais il existe dans des conditions de température particulières,
01:13donc c'est pour ça qu'on a lancé cette campagne de rappel.
01:15Dans quelles circonstances ces déclenchements se produisent-ils ?
01:17Lors d'un choc, un freinage brutal, on évoque aussi le temps qu'il fait, vous venez de le faire,
01:21en l'occurrence la chaleur et l'humidité, et est-ce qu'on parle bien d'airbags tueurs ?
01:25Ce sont de vrais dangers pour vos clients ?
01:27Alors j'insiste sur le fait que c'est évidemment uniquement lorsque vous avez un choc
01:32qui provoque le déclenchement de l'airbag.
01:34L'airbag est un élément qui est censé vous protéger, donc l'airbag se déclenche.
01:38Donc quand vous roulez tous les jours, il ne va rien se passer.
01:41Par contre, si vous avez un accident, oui, dans certaines conditions de température,
01:45c'est pour ça qu'on a fait la campagne de rappel dans la partie sud de la France et dans les dom-toms,
01:50on a ce risque.
01:50J'insiste, on n'a jamais vu de déclenchement sans accident et sans choc, nous sommes bien d'accord ?
01:55Absolument.
01:56Voilà, je ne monte pas dans ma voiture et je ne risque pas de voir mon airbag se déclencher.
02:00Dernier épisode en date, vous venez de lancer une seconde campagne,
02:02donc de rappel cette fois-ci sur les CS4, les DS4, les DS5,
02:07et même pour les propriétaires de la marque Opel, vous êtes à ce point inquiet ?
02:10Alors j'insiste, c'est très différent.
02:12Nous avons aujourd'hui un risque avéré sur les C3 et les DS3.
02:20C'est pourquoi nous avons demandé aux 250 000 clients que vous avez cités concernés
02:25d'arrêter de conduire leur véhicule et de prendre contact avec leur concessionnaire ou le centre d'appel.
02:32Les C4, DS4 et DS5, nous n'avons pas identifié de risque à ce jour, l'airbag est différent.
02:40En revanche, pour rassurer nos clients, et je dirais de manière préventive,
02:46on leur propose de venir, mais sans avoir à arrêter de conduire leur véhicule,
02:49parce qu'il n'y a pas de risque avéré aujourd'hui sur ces véhicules.
02:52Donc pardonnez-moi, j'insiste, vous ne leur dites pas impérativement d'arrêter de les conduire ?
02:55Absolument pas, la campagne de rappel avec ce qu'on appelle le stop drive,
02:59donc l'arrêt du véhicule, ne concerne que les 250 000 clients de C3 et DS3.
03:05Bon, pour ceux qui vont aujourd'hui éventuellement faire une vérification,
03:09est-ce que vous leur fournissez un véhicule de remplacement ?
03:12Alors, c'est en cours, on est en train de déployer,
03:16il y a aujourd'hui 10 000 voitures de remplacement disponibles,
03:20il y en aura 25 000 à la fin du mois.
03:23En plus de ça, on a donné la possibilité au réseau de prêter leurs voitures d'occasion,
03:30ça représente 10 000 voitures supplémentaires.
03:32Ça veut dire très concrètement qu'à la fin du mois de juin,
03:36on aura 35 000 voitures disponibles en France à prêter aux clients.
03:41Pour 250 000 véhicules potentiellement concernés,
03:43ils ne sont pas prêts de partir en vacances, non ?
03:45Alors, d'abord, tous les clients n'ont pas forcément un besoin de mobilité immédiate,
03:51et ce qu'il faut bien comprendre également, c'est que les voitures vont tourner.
03:54On va la prêter à un client pendant une semaine, on va remplacer son airbag,
03:57et on va prêter la voiture au client suivant.
04:00Donc bien entendu, les voitures vont être utilisées par plusieurs clients,
04:03puisqu'en même temps, on fabrique les nouveaux airbags le plus rapidement possible.
04:07Il y a une question centrale dans cette affaire,
04:09Depuis quand êtes-vous au courant de ce problème avec les airbags Takata ?
04:13Ils seraient connus depuis 2013, dit-on. Ça fait 11 ans.
04:16Alors, pour refaire l'historique, c'est très simple.
04:182014, les premiers accidents aux Etats-Unis.
04:22Takata nous dit, c'est un problème américain,
04:25il n'y a pas de problème sur les voitures qui sont fabriquées en Europe.
04:27Malgré tout, Citroën et Stellantis lancent une opération de surveillance
04:34dès 2014 pour surveiller le parc.
04:39Ça donne quoi ?
04:40Au début, rien.
04:42Et puis après, on voit un premier accident dans les départements au territoire d'outre-mer
04:47où les conditions de température sont très spécifiques.
04:49Et donc là, on lance en 2020 une campagne de rappel.
04:53Et puis après, on continue la surveillance.
04:55Premier incident en 2023 dans le sud de la France.
04:58Et donc là, la campagne de rappel qui nous occupe aujourd'hui.
05:02Certains de vos clients vous accusent finalement d'avoir mis la poussière sous le tapis pendant des années
05:06et d'avoir attendu que le scandale s'ébrouille pour le traiter enfin sérieusement.
05:09Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
05:11D'abord, c'est un...
05:12Un collectif qui s'est créé sur les réseaux sociaux.
05:14Bien sûr. D'abord, c'est une affaire qui a concerné la plupart des constructeurs dans le monde.
05:18Et je peux vous dire que Stellantis et Citroën n'ont absolument pas attendu.
05:23Volontairement, on a mis en place une surveillance avec des tests que l'on a faits dès 2014.
05:29Donc ça fait 10 ans qu'on surveille.
05:31Au départ, quand il ne se passe rien et que vous avez un fournisseur qui vous dit
05:34qu'il n'y a pas de problème, on surveille, on surveille, on surveille.
05:37Dès qu'il y a eu les premières suspicions, on a mis les actions en place.
05:42Je peux vous dire que rappeler 250 000 voitures, c'est une opération très très lourde,
05:45mais on n'a pas hésité un seul instant à le faire.
05:49Quand vous imaginez 250 000 voitures, ça représente un an et demi de vente de Citroën en France.
05:53Donc c'est comme si on disait à tous les clients des 18 derniers mois,
05:57arrêtez de conduire votre voiture.
05:58Donc c'est une opération énorme, on y fait face, mais c'est considérable.
06:01Au témoin doute, vous avez engagé des procédures contre les japonais ?
06:04L'entreprise Takata a fait faillite en 2017,
06:07donc je dirais que la question ne se pose plus aujourd'hui.
06:09C'est éteint elle-même ?
06:10C'est éteint elle-même.
06:12Ça risque de vous coûter combien tout ça ?
06:14C'est un enjeu majeur pour Citroën ?
06:16Je dirais que c'est aujourd'hui pas une question de coût,
06:18puisque notre première préoccupation, c'est la protection de nos clients et la sécurité de nos clients.
06:24Donc de toute façon, c'est ça qui nous importe aujourd'hui.
06:27On sait qu'on a un problème avec ce dispositif,
06:30et donc notre devoir, c'est d'assurer la protection de nos clients.
06:34Donc ce n'est pas une question de coût.
06:35Alors il y a des coûts qui ont été provisionnés dans les comptes de l'entreprise,
06:38mais ça n'est pas une question de coût.
06:39Et je peux vous dire qu'en particulier pour mettre en place les voitures de remplacement,
06:43on met en place toutes les voitures de remplacement dont on a besoin.
06:46Merci beaucoup d'avoir pris la parole Thierry Koskas ce matin sur RTL.

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