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Le président de la République va s'exprimer lors d'une conférence de presse ce mercredi matin pour évoquer les élections législatives anticipées.

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00:00– Sans Mathieu Croissondeau, l'ORN n'a même pas peur en fait.
00:03– Non, on voit bien que toute l'opération de Marine Le Pen
00:05pour dédiaboliser son parti a fonctionné.
00:08Aujourd'hui, l'ORN est considérée comme un parti d'alternance.
00:10– Et le Président de la République va donc devoir trouver les mots ce matin 11h.
00:14Donc, conférence de presse, on y attend son plan de bataille,
00:18les grands axes donc amorcés dimanche soir.
00:21Il déclare au Figaro Magazine qu'il y va pour gagner.
00:25C'est le contraire qui aurait été surprenant.
00:27– Oui, et si on regarde les sondages, ce n'est pas gagné.
00:30Regardez par exemple ce matin, l'IFOP dans le Figaro fait un sondage
00:35qui montre que le camp présidentiel arriverait en 3ème position.
00:37Vous voyez, 35% pour l'Assemblée nationale, 25% pour la gauche unie,
00:4118% pour la majorité présidentielle.
00:43Il n'y a pas de quoi avoir un énorme enthousiasme.
00:46Mais je peux vous dire que ça n'empêche pas le Président d'être ravi.
00:49Il est même très fier de son coup.
00:50– Ah bon, pourquoi ?
00:51– Parce que cette dissolution, surprise, a accéléré la grande recomposition
00:55du paysage politique qu'il appelait de ses vœux.
00:57Et c'est vrai qu'en deux jours, on a l'impression d'être dans un épisode
00:59d'House of Cards ou du Baron Noir.
01:01Tout s'accélère et tout va très vite.
01:03Regardez ce qui se passe à gauche.
01:04La décision surprise du Président a jeté les socialistes qui s'étaient émancipés,
01:08qui avaient mené plutôt une belle campagne aux Européennes,
01:11dans les bras de la France insoumise, le parti jugé le plus dangereux par les Français.
01:17Regardez ce qui se passe à droite.
01:18On l'a vu hier, la décision du Président a donné des vapeurs à Eric Ciotti
01:22qui a décidé de rejoindre une alliance avec l'Oration internationale.
01:25Au risque de faire exploser LR.
01:27Résultat, on va se retrouver avec trois gros blocs.
01:30Un gros bloc d'extrême droite, un gros bloc de gauche sous tutelle d'extrême gauche
01:35et puis un bloc central.
01:36Eh bien ça, c'est exactement ce dont le Président rêvait.
01:39Il a tout fait depuis sept ans pour ça, piochant des personnalités,
01:42des idées chez les modérés à gauche, à droite,
01:44pour affaiblir et siphonner toute concurrence.
01:47De ce point de vue, l'opération Clarification est réussie.
01:50– Et c'est pour ça qu'on parle, même si ça fait un peu formule de journaliste,
01:53de Paris très risqué ?
01:54– Ah non, ce qui est très risqué, je vais vous dire ce qui est très risqué.
01:56Sur le papier, ça se voulait une super martingale cette affaire.
01:59Un parti central avec tous les modérés entourés de deux repoussoirs,
02:03c'était l'assurance de gagner à tous les coups.
02:05Mais la politique, ce n'est pas le casino.
02:07Et dans la pratique, c'est beaucoup plus compliqué.
02:09D'abord, pourquoi ?
02:10Parce que ça vous prive d'une force d'appoint pour compléter votre majorité.
02:13Imaginons que par miracle, les macronistes arrivent à sauver les meubles
02:16et arrivent à avoir une majorité relative, 200, 230, 240 députés.
02:20Avec qui ils vont la compléter ?
02:21Il n'y a plus de parti pour faire l'appoint.
02:24Il va falloir aller piocher dans les extrêmes.
02:26C'est évidemment impensable.
02:27Ça serait une crise de régime.
02:29Deuxième conséquence, si les Français en auront le bol, qu'est-ce qui se passe ?
02:33C'est quoi l'alternance ?
02:34C'est les extrêmes, justement.
02:36Les extrêmes dont Emmanuel Macron n'a cessé de nous dire
02:38à quel point il représentait un danger.
02:39Et on l'a vu dans le reportage.
02:41Les Français disent pourquoi pas leur donner leur chance.
02:44Après tout, on n'a jamais essayé.
02:45C'est exactement ce qui est en train de se passer.
02:48– Il va beaucoup s'investir, le président, dans cette campagne ?
02:50– Trop, beaucoup trop, aux yeux de sa propre majorité
02:54qui ne veut plus le voir en peinture.
02:56Pas qu'ils ne le supportent plus, pas qu'ils ne le soutiennent plus.
02:57Mais ils ont compris que le président était lui-même devenu trop clivant,
03:00était lui-même devenu repoussoir.
03:02Marie nous en a parlé, on a vu sur les affiches tout à l'heure.
03:04Ils ne veulent plus même mettre son nom ni son visage.
03:06– Rendez-vous à 11h pour cette grande conférence de presse du chef de l'État.

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