Le président du groupe LR au Sénat s’est montré stupéfait de la décision d’Éric Ciotti de conclure un accord électoral avec le RN, dénonçant « des petits calculs personnels » et un « manque de droiture » de la part du président du parti. « Ce n’est pas ça la politique », a-t-il déclaré.
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NewsTranscription
00:00Nous avons eu ce matin une réunion de groupe qui était exceptionnelle,
00:04puisqu'il n'y avait pas vraiment de sujets législatifs à traiter dans la mesure
00:07où la dissolution a interrompu le travail législatif à l'Assemblée
00:13et au Sénat, du moins en séance, nos travaux au Sénat de contrôle se poursuivent.
00:22C'était évidemment une réunion exceptionnelle quant aux tenues des événements.
00:27Depuis dimanche, on se retrouve face à un paysage politique qui est un véritable champ de ruines.
00:34Et Emmanuel Macron aura réussi, au-delà de ce qu'il espérait,
00:41à faire exploser, comme il disait, l'Ancien Monde,
00:44puisque, mis à part le Rassemblement national,
00:47aucun parti aujourd'hui n'est en mesure, n'est en capacité de gouverner la France.
00:55Je voudrais vous lire une déclaration, une phrase, au mot à mot,
01:03qui était prononcée le 16 janvier dernier.
01:08Cette phrase, je la lis, et en ouvrant les guillemets.
01:12Les Républicains ne feront jamais d'alliance avec le Rassemblement national.
01:20Nous avons des divergences idéologiques profondes
01:26et nous devons préserver notre indépendance et notre intégrité.
01:34Cette phrase, ce n'est pas moi qui l'ai prononcée, vous l'imaginez bien,
01:39bien que j'aurais pu le faire.
01:42C'est une phrase qui a été prononcée le 16 janvier,
01:46il y a quelques mois, donc, par Exioti.
01:50Je pense que c'est une double faute, à la fois sur le fond et dans la manière.
02:00Sur le fond, parce que notre objectif doit être de faire le maximum de députés
02:10au soir du second tour de l'élection législative,
02:15pas pour additionner des postes, mais simplement pour peser
02:19et pour être un bouclier à l'Assemblée nationale
02:23contre la démagogie dangereuse du Rassemblement national
02:27et contre le laxisme aussi du macronisme.
02:32Les choses sont claires.
02:34Mais pour faire élire des députés,
02:38nous pensons que seule une ligne d'indépendance, d'autonomie
02:45et donc de clarté et de cohérence nous permettrait de le faire.
02:49C'est cette ligne-là, ce matin, que mon groupe a plébiscité.
02:54J'avais rarement vu en réunion de groupe autant de présents
02:59au moment où, encore une fois, nous ne siégeons plus.
03:02Il manquait une vingtaine de nos sénateurs
03:05qui étaient pris par différentes activités à l'extérieur.
03:10Et à l'unanimité, c'est-à-dire qu'il n'y a pas une voix qui a manqué,
03:13il n'y a pas eu une seule abstention.
03:16À l'unanimité, les sénateurs de mon groupe
03:21se sont prononcés pour cette ligne d'autonomie,
03:26pour cette ligne d'indépendance,
03:28qui est la seule capable de préserver ce que nous sommes,
03:32pour donner aux Français une vraie alternative.
03:37Encore une fois, comprenez-moi bien,
03:39si nous ne voulons pas de coalition avec Emmanuel Macron,
03:41pas plus qu'avec madame Le Pen,
03:43qui d'ailleurs ne propose pas de coalition,
03:45qui propose, vous l'avez compris, des absorptions individuelles.
03:50Mais si nous ne voulons pas ni le macronisme ni le lepénisme,
03:56c'est parce que le macronisme a montré qu'il était laxisme.
04:02Les comptes de la France, l'endettement,
04:05nous sommes désormais le cancreux de l'Europe,
04:09une voie qui est affaiblie en Europe.
04:13Et dans quelques jours, la Commission européenne
04:15déclenchera une procédure de sanction contre la France
04:20pour déficit excessif.
04:22Mais la voie de la France ne pèse plus,
04:24tout simplement parce que la France est affaiblie
04:28sur le plan budgétaire et a finalement montré
04:33qu'elle était incapable de bien gérer l'argent des Français.
04:37Donc, ni le laxisme d'Emmanuel Macron,
04:40mais ni non plus la démagogie de madame Le Pen.
04:46Qui peut me dire dans cette salle ce que Marine Le Pen
04:50pense aujourd'hui sur tel ou tel sujet ?
04:53Sans doute à telles des positions, les positions de l'instant,
04:57les positions qui lui sont dictées par le moment,
05:00des positions qui sont dans le vent.
05:02Très bien, mais ce n'est pas ça la politique.
05:05Sur tant de sujets, elle a toujours changé d'avis.
05:10Elle a applaudi au Brexit.
05:13Elle voulait à un moment donné le Frexit, sortir de l'euro.
05:18Et aujourd'hui, c'est l'inverse, sortir de Schengen.
05:23Aujourd'hui, ils sont pour la double frontière
05:25en acceptant donc Schengen.
05:27Revirement à ce nouveau-là,
05:28il voulait renationaliser la PAC.
05:31Désormais, là encore, retournement de veste sur le nucléaire.
05:38Je me souviens qu'après Fukushima,
05:39elle avait déclaré qu'il fallait sortir progressivement du nucléaire.
05:45Et c'est François-Xavier Bellamy, avec le PPE,
05:49qui s'est battu pied à pied pour imposer le financement du nucléaire
05:54au niveau européen.
05:57Sur le texte migration, moi, je me souviens très bien,
05:59puisque j'étais dans la commission mixte paritaire.
06:02Je me souviens très bien, moi.
06:04Je n'ai pas oublié cette longue commission mixte paritaire.
06:07Vous vous en souvenez ?
06:09Et je voyais le représentant du Rassemblement national
06:13lutter pied à pied contre les mesures que nous proposions.
06:17Et retournement ensuite de veste dans l'hémicycle pour voter pour.
06:22Je parlais du nucléaire.
06:24Il y a quelques semaines, il y a un texte très important
06:26qui a été adopté.
06:29Il est parti du Sénat sur la sécurité,
06:33adopté par l'Assemblée, adopté par le Sénat,
06:36qui est un texte fondamental si on veut relancer notre filière nucléaire
06:40de façon sûre.
06:44Eh bien, sur ce seul texte,
06:47le Rassemblement national a changé trois fois d'avis.
06:52Quatre votes différents sur un seul texte.
06:57Donc, nous ne sommes différents.
07:00Pour moi, j'ai toujours essayé de porter un idéal dans la politique.
07:05Mais pour moi, la girouette ne peut pas être un idéal politique.
07:09J'ai suffisamment contesté le « en même temps » d'Ébel Macron.
07:15Son inconstance, pour ne pas la supporter plus,
07:20portée précisément par Marine Le Pen.
07:24Et je conteste aussi cette idée du tripartisme.
07:28Parce que ceux qui vont rejoindre le Rassemblement national ancrent
07:32et acceptent que le paysage français soit divisé en trois blocs.
07:39Bloc central, deux ailes radicales.
07:42C'est un poison pour la démocratie.
07:45Parce que ça signifie la démocratie étant la possibilité d'une alternance.
07:49Qu'il n'y a d'alternance que radicale.
07:52Et parce que les institutions de la Ve République ne sont pas faites pour ça.
07:56Moi, je suis pour un clivage droite-gauche.
07:59Certainement pas pour le tripartisme.
08:03C'est ce qu'Émel Macron, d'ailleurs, a voulu installer.
08:07Qu'il n'y ait, entre lui et le RN, rien.
08:13Et si je fais ce parallèle entre le macronisme et le lépénisme,
08:19c'est parce que depuis six élections,
08:21deux présidentielles, deux législatives et deux européennes,
08:25on a en quelque sorte confisqué la démocratie française
08:29en réduisant les choix précisément à un face-à-face.
08:32Ce face-à-face, il est réducteur.
08:34Ce face-à-face, il est, pour la politique, terriblement appauvrissant.
08:40Et ce n'est pas pour me résoudre précisément en allant tendre la main à tel ou tel.
08:46Donc, une double faute, une faute sur le fond,
08:50mais une faute sur la manière.
08:52Vous imaginez bien que, depuis quelques jours,
08:54j'étais plusieurs fois par jour en contact avec Éric Ciotti.
09:00Je l'ai rencontré la dernière fois, c'était hier après-midi,
09:05dans le bureau du président du Sénat.
09:08Il y avait avec nous Annie Gennevard.
09:10Il y avait avec nous François-Xavier Bellamy.
09:15Pensez-vous qu'à un seul instant, à un seul moment,
09:19le président de notre parti nous ait confié quelque confidence que ce soit ?
09:26Rien du tout.
09:29Jusqu'à ce matin, c'est à travers les dépêches,
09:33à travers les alertes, que j'ai appris,
09:37je ne voulais pas y croire dans un premier temps,
09:40pendant ma réunion de groupe, que j'ai appris la décision
09:43que le chef du parti allait prendre, seul.
09:49Et il a menti.
09:51Il a donc menti, il nous a menti, dans un seul but.
09:56Un but sans doute personnel vis-à-vis de Nice,
09:58mais aussi dans un but qui était de nous placer dans une situation telle
10:03qu'on ne puisse pas se retourner,
10:04parce qu'on a des candidats qui vont partir au front
10:08et que le dépôt de candidature est dans quelques jours,
10:11avec tout ce que cela comporte.
10:14Donc tout cela, j'imagine, a été mûrement réfléchi,
10:18mais surtout mûrement camouflé.
10:22C'est de la déloyauté.
10:24C'est un manque de droiture.
10:27Et quand on est de droite, la moindre des choses,
10:30c'est précisément de cultiver cette droiture.
10:33Au-delà de tout, moi, je pense que la politique,
10:35c'est aussi des qualités humaines.
10:37Je pense que la vie politique,
10:39c'est aussi finalement ce qui emprunte à nos existences
10:45et que les fautes commises dans le cadre de relations humaines.
10:50Il est président d'un parti.
10:52On sait très bien que les législatives,
10:54ça va être difficile pour nous.
10:56Et le président du parti n'en parle à personne,
10:58d'un choix qui est crucial, qui nous engage tous.
11:02Il prend cette position pour des petits calculs qui lui sont personnels,
11:07qui sont politiciens, sans rien dire à personne, à la limite.
11:11On peut tout concevoir et tout peut se discuter.
11:14Tout peut se discuter.
11:16Et là, absolument rien.
11:20C'est un choix qui est un choix personnel que nous regrettons.
11:26Mon groupe a été ce matin, vraiment, je l'en remercie.
11:30Je suis touché d'ailleurs de cette cohérence.
11:33Mais comprenez bien que cette blessure,
11:38elle n'est pas seulement sur une ligne politique qui n'a jamais été la nôtre,
11:43la nôtre étant celle de l'indépendance et de l'autonomie.
11:48Cette blessure, elle est aussi humaine, une façon de se comporter.
11:53Comment est-ce que les Français peuvent considérer ce spectacle affligeant politique ?
12:02Et j'ai bien conscience qu'à coups de dépêches, à coups de conférences de presse,
12:07le spectacle que nous donnons est sans doute un spectacle qui attriste nos compatriotes.
12:13Simplement, nous avons des convictions.
12:16Vous me connaissez pour beaucoup d'entre vous.
12:18Je ne pense pas avoir mis mes convictions dans ma poche.
12:22Quand je dois apporter des conditions, y compris des convictions qui sont difficiles,
12:26moi, je les assume.
12:27J'assume mes votes, y compris quand ils sont à contre-temps, à contre-pente.
12:32Quand ils vous déplaisent, quand ils ne sont pas politiquement corrects.
12:35Est-ce que je suis un homme politique qui fait dans le politiquement correct ? Non.
12:41Tous les votes que j'ai pu faire par le passé le montrent.
12:45Ce sont des votes de conviction.
12:47Voilà.
12:48Et je ne change pas d'avis en fonction du vent ou de la météo.
12:53Voilà.
12:54Je suis un Vendéen et je tiens la ligne quand il le faut.
12:58Voilà ce que je voulais vous dire.
13:02Je conclurai quand même parce que je vois bien aussi un certain nombre de commentaires.
13:07Je veux simplement dire, puisqu'on va dans un combat politique, que ce qui est en train
13:18d'arriver à gauche, la résurrection de la Nupes, parce qu'on a beau changer de
13:23nom en l'habillant sous le nom du Front populaire, qui est une autre réalité historique,
13:31l'alliance entre les partis républicains de gauche et le LFI est pour moi aussi une
13:38faute.
13:39Et pour moi aussi une faute.
13:41Je n'oublierai jamais que le LFI, le 9 novembre 2019, a battu le pavé parisien aux côtés
13:48des islamistes.
13:49Je n'oublierai jamais un certain nombre de déclarations.
13:52Y compris que la police tue.
13:54Je n'oublierai jamais cette volonté de zadifier l'Assemblée nationale pour décrédibiliser
13:59nos institutions et pour envoyer à l'échafaud la Ve République.
14:04Nous sommes gaullistes et nous tenons à nos institutions.
14:06Donc, nous entrons dans un combat avec nos convictions.
14:11Et ce que je veux dire aux Français, c'est que nous sommes la seule alternative capable
14:17de relever la France, capable du sérieux budgétaire, capable de faire en sorte que
14:23demain l'école puisse transmettre des connaissances, un héritage, des valeurs, capable de réformer
14:30la politique pénale, parce qu'aujourd'hui c'est le laxisme, capable de reprendre les
14:34règnes.
14:35Et nous l'avons montré avec un texte d'immigration que personne, depuis le début de la Ve République,
14:43n'avait en réalité endossé.
14:45Donc, nous sommes disponibles et pas disponibles pour des marchandages, simplement pour porter
14:52ces convictions devant les Français et devant les Françaises.
14:56Merci de votre attention.