• il y a 6 mois
La liste de Jordan Bardella a récolté 25,58% des suffrages en Bretagne pour les européennes, arrivant ainsi en tête. Une première dans cette région, qui a longtemps été un soutien d'Emmanuel Macron. 

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Transcription
00:00Elle n'avait jusqu'ici jamais voté pour le Rassemblement National.
00:04Dimanche, cette habitante de Lorient a franchi le pas, pour la première fois.
00:09Tout ce qui se passe, la violence, les hôpitaux qui vont mal, les écoles qui vont mal, enfin bref.
00:18La ville a placé Jordan Bardella en tête des élections européennes avec plus de 23% des suffrages.
00:24Une première pour Lorient, commune historiquement ancrée à gauche.
00:28Je pense que c'est un rabole général. Ils ne sont pas forcément d'extrême droite, fachos, comme on peut le sous-entendre.
00:34A quelques dizaines de kilomètres de là, la petite commune de Plohermel a elle aussi voté massivement pour le Rassemblement National.
00:41Ses électeurs s'en réjouissent.
00:43Un espoir, peut-être oui, je me dis que peut-être qu'on va écouter les Français un peu au lieu d'écouter d'autres personnes.
00:49En Bretagne, près d'un électeur sur quatre a voté pour la liste de Jordan Bardella.
00:55Certains en parlent ouvertement, d'autres préfèrent rester anonymes.
00:59Depuis maintenant plusieurs dizaines d'années, on vote à droite, on vote à gauche, on n'est représenté par aucun parti politique, pourquoi pas le RN.
01:08Le 30 juin prochain, ces électeurs ne changeront pas leur choix. Ils voteront à nouveau pour le Rassemblement National.
01:14Potrel, quelle est la principale motivation selon vous des gens qui votent pour le RN ?
01:20On se faisait la remarque pendant qu'on regardait le reportage, c'est que d'abord les électeurs du RN assument, ne se cachent plus, y compris dans les villages.
01:29Qu'est-ce qu'ils vous expriment, vous, pour dire leur motivation ?
01:34Bonjour, c'est un sentiment de lassitude. On traverse des années difficiles, compliquées, avec une inflation très importante, un coût d'énergie qui a explosé, qui a augmenté de plus de 30-40%.
01:50Il y a aussi un sentiment d'insécurité avec de nombreuses passibilités, les trafics de drogue.
01:58Et c'est vrai que nos habitants aujourd'hui ont peur, ne croient plus totalement dans la politique et ont voulu exprimer une forme de ras-le-bol.
02:07Et je serais tenté de dire, le 17 novembre 2018, nous avons eu les gilets jaunes, le 9 juin 2024, nous avons eu les gilets marines.
02:17Ça veut dire que ça risque de se reproduire dans trois semaines. Là, on votait pour des européennes, mais sur des sujets nationaux.
02:22Donc vous pensez que le vote sera comparable dans trois semaines ?
02:27Je ne peux pas répondre à cette question-là, mais il y a une volonté de la part des électrices et électeurs de changement et de pouvoir se faire entendre.
02:39Donc ils utilisent différents moyens pour manifester leur mécontentement, les difficultés de la vie du quotidien.
02:46Parce que l'an dernier, vous évoquiez dans Ouest-France effectivement tous les sujets que vous venez d'aborder,
02:50mais aussi la crise du logement, le manque de médecins, le manque d'accompagnement qui mine le moral des habitants.
02:57Et ça aussi, ça fait partie évidemment des explications, comme s'il y avait un effet cumulatif en fait.
03:04Oui, je suis tout à fait d'accord. Et quand on parle des activités de gendarmerie, de la médecine, c'est un affaiblissement des services publics.
03:14Et c'est quelque chose qui inquiète beaucoup les personnes, même jusqu'aux personnes de plus de 60 ans qui s'inquiètent pour le devenir de leurs enfants et petits-enfants.
03:26Est-ce que ces électeurs qui sont évidemment autour de vous ont la conviction que le Rassemblement national fera mieux ?
03:32Ou est-ce qu'ils vous disent après tout, on n'a jamais essayé, laissons une chance au Rassemblement national ?
03:38Oui, c'est un peu cela, le sentiment des personnes. On ne les a pas encore essayés. Après tout, ils ne feront pas pire que les autres. Voilà ce que les gens disent globalement.
03:50Et ceux sans tabou, on est bien d'accord ?
03:53Comment ?
03:54Sans tabou, sans se cacher, en assumant pleinement leur vote, ce qui n'était pas forcément ce qu'on voyait ces dernières années.
04:00Alors il y a encore des personnes qui restent très discrets sur leur vote. Mais aujourd'hui, oui, les gens parlent plus facilement.
04:09Et puis la période que nous traversons, que nous vivons est compliquée, pas facile à vivre.
04:16Et il faut savoir que sur nos territoires, les salaires sont peu élevés.
04:21Et pour les personnes, au quotidien, chaque jour, c'est un défi de pouvoir vivre, survivre.
04:29Et à titre personnel, vous, le maire du Ferret, le vote Rassemblement national, vous l'avez envisagé ?
04:35Nous, on a toujours, au niveau des élections nationales, un score relativement élevé du Rassemblement national.
04:44Donc sur les territoires ruraux, ce n'est pas forcément une surprise. Il y a longtemps que ce vote-là existe,
04:52notamment par rapport aux problèmes de la civilité, pouvoir d'achat et diminution des services publics.
05:00Merci beaucoup, Louis Potrel, d'avoir été en direct avec nous, président de l'Association des maires ruraux, Guy Lévy-Lenne.

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