C'est donc un double séisme qui vient de balayer la vie politique française avec le RN largement vainqueur des élections européennes puis La surprise du chef de l'État, la dissolution de l'Assemblée nationale. C'est donc une nouvelle campagne qui démarre : dans 20 jours, les Français vont revoter, pour des élections législatives, pour élire 577 députés. Pour en parler, Aurore Bergé, ministre en charge de l'Égalité entre les femmes et les hommes.
Regardez L'invité de RTL Soir avec Julien Sellier du 10 juin 2024
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00:00L'édition spéciale se poursuit en studio, toujours William Galibert de notre service
00:10politique, Jean-Daniel Lévy de notre partenaire Aris Tolouna, édition spéciale moins de
00:1524 heures après ce double séisme politique, un le RN largement vainqueur des élections
00:20européennes et deux la surprise du chef de l'Etat, l'annonce de la dissolution de l'Assemblée.
00:25C'est donc une nouvelle campagne qui démarre dans 20 jours, vous chers auditeurs vous allez
00:29revoter aux élections législatives pour élire 577 députés.
00:34Et donc dans cette première heure nous allons recevoir des représentants des différentes
00:37forces politiques, avant d'accueillir à gauche la députée Écolo Sandrine Rousseau
00:41et au RN la députée Laure Lavalette.
00:43Et bien nous accueillons dans ce studio pour la majorité, Aurore Berger, bonsoir, ministre
00:47en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes.
00:50Déjà est-ce qu'il fallait dissoudre aussi vite Aurore Berger ? Parce que là potentiellement
00:54la France pourrait changer de ministre de l'Intérieur 15 jours avant les Jeux Olympiques,
00:58d'ailleurs c'est troublant dit la maire de Paris, Anne Hidalgo, on peut recevoir le
01:02monde entier dans ces conditions ?
01:04On a 20 jours pour faire campagne surtout et 20 jours pour gagner, c'est ça mon objectif
01:09et mon seul objectif aujourd'hui, c'est qu'on rentre dans une campagne qui n'a plus rien
01:12à voir avec la campagne des Européennes, c'est une autre campagne, et donc c'est à
01:16nous d'arriver à convaincre, à mobiliser, à faire en sorte que les Français participent
01:20et réalisent que c'est sans doute, en tout cas à l'échelle de ma génération, l'élection
01:24législative la plus importante qu'on ait eu à vivre.
01:27C'est pas juste l'image de mon pays, mon sujet c'est concrètement, est-ce qu'on pouvait
01:32accepter une situation dans laquelle on avait une extrême droite si forte, et est-ce qu'on
01:36pouvait accepter de ne rien bouger à partir du résultat des élections européennes ? On
01:40pouvait, on pouvait dire peu importe, on balaie les résultats d'un revers de la main, vous
01:44auriez été les premiers à commenter en disant ils n'ont rien compris, ils n'ont
01:47rien entendu, ils n'ont rien fait, il a pris une décision qui est la plus claire qui soit,
01:51c'est-à-dire dire que c'est au Français maintenant d'arbitrer, de savoir quelle majorité
01:54ils veulent, et donc plus important encore, quel gouvernement demain ils veulent, et qui,
01:59qui pour gouverner, qui au poste-clé.
02:01– Au revoir Bergé, vous avez entendu la patronne de l'Assemblée, Yael Brun-Pivet,
02:04dire il y avait bien d'autres options, d'autres chemins que cette dissolution, jusqu'à 20h40
02:10hier, la quasi-totalité de la majorité, ministre compris, élus compris, nous disaient
02:15ça serait de la folie de dissoudre, alors aujourd'hui, ce soir, vous nous dites, bah
02:19oui c'est courageux, et ça va permettre de clarifier les choses, mais vous, en votre
02:22fort intérieur, vous y croyez vraiment, et vous auriez tenu le même discours il y a 24h ?
02:28– Mais la question en fait, ce n'est pas mon intime conviction, ou mon sentiment.
02:32– Ça peut aider quand on a une bataille à vous dire d'y croire.
02:34– Ma seule question aujourd'hui, c'est que le 30 juin et le 7 juillet, il y a des
02:39élections législatives, et que si on n'a pas 100% des Français qui sont convaincus
02:43que cette élection législative, elle est décisive pour eux-mêmes, pour leur avenir,
02:47pour l'avenir de notre pays, c'est ça, en vérité, qu'on doit réussir à installer
02:52et à inspirer.
02:53Donc mon sujet il est là, donc moi je suis à votre micro aujourd'hui, je vais mener
02:57campagne, je vais aller soutenir des parlementaires sortants et des candidats, je vais mener ma
03:02propre campagne, dans ma circonscription dans les Yvelines, où là aussi le RN est arrivé
03:06en tête, et je vais me battre pour pouvoir être réélu et garantir qu'on ait demain
03:11une majorité, et qu'on n'ait pas demain une majorité d'extrême droite à l'Assemblée
03:15Nationale, qui voudrait dire un gouvernement d'extrême droite, c'est ça notre enjeu
03:18et notre enjeu collectif.
03:19Venons-en justement à cette campagne éclair que vous évoquiez, vous pensez vraiment qu'elle
03:23peut vous donner la majorité claire que vous n'avez pas eue jusqu'ici ? On entendait tout
03:27à l'heure notre sondage tout frais de Harris Interactive Toulouna, qui place le RN très
03:32largement en tête, 235 à 265 sièges, contre 125 à 155 députés pour votre camp, ça
03:40fait quand même un écart considérable ?
03:42Oui, mais c'est un début de campagne.
03:44Non mais vous voyez, c'est un début de campagne, je ne vais pas venir sur un plateau en disant
03:48que je suis défaitiste et que cette campagne elle est perdue, il ne fallait pas la mener
03:52dans ces cas-là.
03:53Donc moi je mène campagne, et je mène campagne encore une fois pour convaincre de la nécessité
03:56que nous avons à obtenir, je l'espère, une majorité claire, à garantir aussi qu'on
04:01continue à tendre la main, comme on l'a fait dès hier soir, qu'on le refait aujourd'hui,
04:05à toutes celles et ceux qui considèrent que territoire par territoire, circonscription
04:09par circonscription, il y a des alliances qui ne sont pas contre nature, mais au contraire
04:12des alliances républicaines qui méritent d'être faites, pour garantir justement cette
04:16clarté, parce qu'il y a des gens responsables, tout simplement, qui existent heureusement
04:20à droite comme à gauche, et avec lesquels je crois qu'on aurait intérêt à travailler
04:25tout simplement dans ce qui est l'intérêt du pays.
04:26Oui mais alors on comprend cette volonté d'élargir la majorité, mais tous ces partis
04:30vous ont déjà répondu non merci hier sur les plateaux, et ce matin.
04:33Oui, il y a les partis, il y a les appareils politiques, puis il y a les femmes et les
04:35hommes.
04:36Il y a des femmes et des hommes qui sont aujourd'hui des parlementaires, qui ont peut-être envie
04:39de le rester, et qui se disent qu'en vérité, si on n'arrive pas à s'entendre, ou si
04:43chacun présente son candidat, bien le risque c'est qu'à la fin, il soit balayé, qu'on
04:47soit balayé face à l'extrême droite.
04:49Vous allez faire du cas par cas, vous allez essayer d'aller chercher des voix au cas
04:53par cas ?
04:54Ce qu'on dit, je crois que la question elle n'est pas uniquement celle des appareils
04:56politiques, je crois d'ailleurs que les français se fichent un peu des consignes de vote des
04:59différents appareils politiques.
05:01Ce qui va compter, c'est leur territoire, leur circonscription, leur député, les candidats
05:06qui auront à se présenter devant eux.
05:09Est-ce qu'ils les connaissent ? Est-ce qu'ils les ont déjà vus ? Quelles sont les convictions
05:12qu'ils défendent ? Quelles sont les compétences aussi qui sont les leurs pour demain prétendre
05:15à être député ? C'est ça qui devrait en vérité compter, et oui je crois, voir
05:20à l'Assemblée, que ce soit chez le groupe socialiste, écologiste, même communiste,
05:25LR, Lyot, des hommes et des femmes, en vérité avec lesquels on pourrait travailler, parce
05:29qu'on en a fait la démonstration pendant presque deux ans, il y avait des majorités
05:32possibles.
05:33Vous tendez la main à gauche, à droite, mais à gauche et à droite, et je parle de
05:37la gauche modérée et de la droite modérée, hier soir, dans ce même studio, il y avait
05:41des représentants de ces forces politiques qui nous expliquaient que le macronisme était
05:44terminé, que en même temps ça n'existait plus, que ça ne fonctionnait plus, et que
05:47c'était le retour du clivage droite-gauche.
05:48Qu'est-ce que vous en pensez ?
05:49Ce n'est pas totalement ce que les résultats nous ont indiqué hier, ce n'est pas un retour
05:53du clivage droite-gauche, pas avec une droite à moins de 7%, sauf à considérer que l'extrême
05:58droite, c'est la droite.
05:59Je ne le crois pas, je crois qu'on a des électeurs sincères de droite, qui ne considèrent
06:02pas être représentés demain par des députés du RN et qui n'ont pas envie d'être gouvernés
06:07demain par des lepénistes.
06:08Je ne crois pas à ça, au contraire, je crois qu'on a des hommes et des femmes sincères,
06:12à gauche comme à droite, qui ne veulent pas avoir un gouvernement de lepéniste demain,
06:16et pour cela, il n'y a pas 36 000 solutions.
06:17Il y en a une seule, c'est la capacité qu'on a à s'élargir, à convaincre et à mener
06:23campagne, parfois ensemble, sur un certain nombre de nos territoires.
06:26Vous avez vu, on voit les images dans le studio, de cette rencontre Marion Maréchal
06:31avec Jordan Bardella et Marine Le Pen également, ça veut dire que le camp d'en face s'organise,
06:38lui, et les accords sont peut-être en train de se nouer, ça vous inquiète aussi ?
06:42Je ne sais pas, il y a peut-être une photo de famille qui a été faite entre les uns
06:45et les autres, et en vérité, ce n'est pas mon sujet, et je ne sais pas d'ailleurs
06:48si Mme Maréchal Le Pen parle au nom de son parti politique ou pas, j'ai l'impression
06:53que ça a l'air assez compliqué chez eux, et moi, mon sujet, il n'est pas de regarder
06:55les autres, mon sujet, il est, nous, qu'est-ce qu'on fait ? Quels sont nos candidats ? On
06:59a des députés, 250 députés sortants, Renaissance, Modem, Horizon, qui sont prêts
07:05à repartir au combat, et qu'il faut évidemment soutenir et accompagner, et on a des territoires
07:10de conquête, de reconquête, qu'il faudra, voilà, sur lesquels il va falloir se mobiliser
07:15et batailler.
07:16Ça doit être ça, notre unique obsession pour les trois semaines qui viennent.
07:19Et visiblement, c'est Emmanuel Macron qui a l'intention de mener cette bataille, c'est
07:23ce que nous dit l'Elysée, ce que nous disent ses conseillers, il s'est fortement impliqué
07:26dans la bataille des européennes, des discours, des propositions de débats, des interviews,
07:30ça n'a pas vraiment fait bouger le résultat, pourquoi est-ce que ça serait différent dans
07:33les 20 jours qui viennent ?
07:34Parce que je crois qu'on a besoin, encore une fois, comme le président de la République
07:38l'a dit lui-même, de clarification.
07:39Est-ce que, oui ou non, les Français souhaitent qu'on ait les moyens d'agir, ou est-ce que
07:44les Français veulent vraiment que l'extrême droite et le RN soient au pouvoir demain ? Parce
07:48que c'est ça la question qui est posée, est-ce que, oui ou non, les Français qui
07:51nous écoutent veulent que les lupénistes prennent le pouvoir à l'Assemblée et au
07:55sein du gouvernement ? Est-ce qu'ils veulent, les lupénistes, au ministère de l'Intérieur,
07:59puisque vous posiez la question, à l'économie et aux finances, et à tous les autres postes
08:02clés de notre pays ?
08:03C'est un président qui joue à stop ou encore ?
08:04Non, je ne joue pas, je ne joue pas, je ne joue pas, moi encore une fois, dans mon propre
08:09territoire, le RN étant tête, ça ne s'était jamais produit, jamais produit, donc ça veut
08:14dire que je ne joue pas, je fais campagne, parce que je porte des convictions, des valeurs,
08:19vous voyez, j'ai parti des parlementaires qui ont un peu contribué au fait qu'on ait
08:22inscrit l'IVG dans notre constitution, et on me disait que ça ne servait à rien.
08:26J'ai peur, peut-être, que ça puisse servir à quelque chose si demain le Rassemblement
08:31national est au pouvoir, et là on me dira peut-être que vous avez bien fait, mais je
08:35préférais qu'on me dise que ça continue à ne pas servir, parce que le RN n'arrive
08:38pas au pouvoir.
08:39Donc je ne joue pas, je pense qu'on a un combat qui est essentiel à mener, et que
08:43c'est l'élection la plus importante qu'on ait eu à affronter dans notre vie politique,
08:48mais dans notre vie citoyenne aussi, et j'aimerais que chacun mesure, encore une fois, l'impact
08:52qu'elle aura demain sur l'ensemble des Français.
08:54Merci Aurore Berger, vous la ministre en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes
08:59d'avoir été notre première invitée dans ce RTL.
09:01Bonsoir, si spécial ce soir, moins de 24 heures après l'annonce de cette dissolution
09:06de l'Assemblée nationale, face à la majorité dans 20 jours, aux législatives, on s'interroge,
09:10quelle gauche va se présenter ? Est-ce qu'elle sera unie comme en 2022, ou totalement désunie
09:15et sous tension comme lors des dernières semaines ? On va poser la question à Sandrine
09:19visage de cette gauche et des écologistes dans un instant, à tout de suite.