• il y a 5 mois
La Nati débutera son Euro de football par un match déjà décisif face à la Hongrie. À l’aube d’une compétition qui l’avait vu briller en 2021, l’équipe nationale suisse suscite forcément des attentes importantes. Mais des doutes également, notamment au vu d’une campagne de qualifications chaotique. Michel Pont, ex-coach adjoint de la Nati, est notre invité.

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00:00Ce samedi, 15h, Lanati débutera son Euro de football par un match décisif face à la Hongrie.
00:11A l'aube d'une compétition qui l'avait vue briller en 2021, l'équipe nationale suisse suscite forcément des attentes importantes.
00:18Mais des doutes également, notamment en vue d'une campagne de qualification chaotique.
00:23Pour en parler, notre invité ce matin est l'ancien entraîneur adjoint de Lanati.
00:28Très content de le recevoir sur le plateau. Bonjour Michel Pont.
00:30Bonjour.
00:31Comment allez-vous ?
00:32Impeccable.
00:33Super content de vous recevoir sur le plateau.
00:35Plaisir d'être là, toujours.
00:36Merci d'être là pour parler football, Léo de Garrigue, et parler de Lanati.
00:40Oui, on a des attentes, Michel Pont, à l'heure où on se parle.
00:42Les bookmakers placent la Suisse à la 11e place des chances de victoire finale à l'Euro.
00:46Alors, au-delà d'un succès final utopique, cette stade démontre la place de Lanati dans la hiérarchie européenne.
00:53En dessous de quel résultat, est-ce que vous seriez déçu des résultats de la Suisse à l'Euro ?
00:58On serait tout le temps, tout de suite déçu de ne pas être en 8e de finale.
01:01C'est toujours le premier objectif, puisqu'on n'arrive pas à casser ce plafond des 8e de finale régulièrement.
01:10Donc, évidemment, de ne pas sortir de notre groupe serait une grosse déception.
01:15On a plus que cassé ce plafond de la phase de poules et des 8e, il y a trois ans.
01:21Ça peut aider, dans ce contexte-là d'une compétition, cette expérience-là commune ?
01:25Évidemment, j'ai l'envie de dire que cette génération-là, qu'on a lancé nous, les Chakiris, les Chakas, Rodríguez, et compagnie, ont commencé avec nous en 2011.
01:37Donc, c'est 12 ans, 13 ans d'équipe nationale, ils sont tous au-dessus de 100 de sélection.
01:41C'est un truc de dingue.
01:42Aujourd'hui, l'expérience qu'ils ont, eux, avec l'apport d'aide à la jeunesse, style Vargas, dont on voit le goal là.
01:51Ils doivent faire quelque chose aujourd'hui, et ce n'est pas une question d'entraîneur.
01:56Il faut minimiser un petit peu le rôle d'entraîneur aujourd'hui.
01:59Je crois que c'est les joueurs eux-mêmes qui doivent prendre l'équipe en main en Allemagne.
02:02Ils sont dans un contexte qu'ils connaissent.
02:04Il va y avoir un engouement extraordinaire en Suisse.
02:06Ça va démarrer, on ne se rend même pas encore bien compte, parce que personne n'a parlé du match d'Estonie.
02:12On n'est pas encore dans l'euro, mais vous allez voir quand ça va démarrer.
02:16L'objectif, c'est réellement de battre la Hongrie pour foutre le feu.
02:20Foutre le feu à tout le monde, à Suisse entière.
02:22Il va y avoir des trucs qui vont se passer que personne n'est...
02:25Je les ai vécus par chance en 2006 avec la Coupe du Monde.
02:28Quand ça démarre, ça démarre d'une manière incroyable, parce que tous les Suisses allemands vont venir à Francfort, à Cologne, partout, et ça va démarrer.
02:36Relativisons tout, y compris les matchs amicaux, y compris la campagne de qualification.
02:42Aujourd'hui, on commence un truc complètement neuf, à plat, et les joueurs ont le devoir,
02:46parce que pour certains, ça va être leur dernière expérience internationale en termes de grande compétition.
02:51Donc c'est leur euro.
02:53On est à cinq jours de cette entrée en liste qui, on l'a dit, est décisive.
02:56Qu'est-ce qu'il faut faire dans cette semaine qui arrive pour monter en puissance, être prêt samedi ?
02:59On n'aura pas le droit de ne pas être prêt samedi.
03:01Non, mais il n'y a que l'état d'esprit qui compte.
03:03C'est réellement que tactiquement, physiquement, il n'y a rien à faire.
03:09Les joueurs, ils sont prêts, ils sont là, ils ont plus besoin de repos que d'autre chose.
03:12C'est principalement un gars comme Chaka, ou Rodri, ou Kanji.
03:17C'est des gars, ils ont tellement joué, ils ont tellement eu d'émotions incroyables, qu'aujourd'hui, c'est de la récupération.
03:23Et c'est un état d'esprit avec une prise de conscience de ce qu'il faut faire réellement pour battre l'engris.
03:28On va entrer dans un vif du sujet, on n'a pas le droit de se planter, on doit être prêt le jour J.
03:32Donc ça ne sert à rien de chercher de la motivation, la motivation elle sera là.
03:35Il faut gérer le contexte, il faut préparer le contexte, il faut être juste prêt quand l'homme en black...
03:42Non, ils ne sont plus tellement en black, ils sont en jaune, en rose, comme tout le monde.
03:46Donc quand il siffle, il faut être prêt, il faut être prêt là.
03:49Il faut la gagne, il faut aller la chercher.
03:51Oui, c'est l'état d'esprit.
03:52Les gars, il n'y a pas d'histoire de remplaçant, il n'y a pas d'histoire d'aller chercher des noix où il n'y en a pas.
04:00Tout est aplati.
04:02On a la feuille blanche, à eux de la prendre pour la remplir la plus rouge et blanche possible.
04:09On a des joueurs qui incontestablement jouent dans les meilleurs clubs européens, sont des cadres même dans ces clubs-là.
04:15Il y a deux semaines à votre place, il y avait Johan Djourou, 76 élections avec la Nati.
04:18On lui avait demandé ce dont avait besoin l'équipe suisse pour s'unir à l'aube de cette Euro.
04:24Je vous propose d'écouter son avis là-dessus puis de réagir après.
04:27Je pense qu'un coach doit être transparent et aussi accepter ses erreurs.
04:31Aujourd'hui, Moratti Hakim à l'Euro, il est en place.
04:35Je pense que c'est une énorme occasion.
04:36On ne sait jamais.
04:37On sait que la Suisse avait fait un super parcours à ce fameux Euro 2020 qui était devenu un Euro 2021 après Covid.
04:43Il y a de l'expérience, il y a du vécu.
04:46On sait que l'automne et le printemps ne se sont pas forcément très bien passés pour la Nati.
04:50Il y a eu beaucoup de choses qui se sont dites.
04:52Aujourd'hui, en fait, tu repars à zéro.
04:53Donc, en tant que coach, tu dois pouvoir essayer de raviver cette flamme.
04:57Cette flamme qui est là avec des joueurs qui doivent avoir confiance de nouveau en coach,
05:01au plan, à la méthodologie, à ses envies, à ses idées pour justement être performant lors du tournoi en Allemagne.
05:07Qu'est-ce que ça vous évoque ? Comment on fait pour raviver cette flamme-là ?
05:11Je ne suis pas tout à fait d'accord avec Johan.
05:15Aujourd'hui, il n'y a pas à discuter du passé, à refaire le monde.
05:20Si la difficulté de rabâcher, j'ai envie de dire, la campagne qualificative,
05:25des manquements de Yacine ou pas, des bagarres avec Chaka.
05:29OK, elles ont été là.
05:32Ma problématique à moi, par rapport à mon expérience,
05:36autant avec Kubikoun qu'avec Hitzfeld, voire Petkovic qui a fait exactement la même chose,
05:40c'était une construction durant toute la période où vous êtes dans l'équipe nationale.
05:44Vous n'arrivez pas là juste en disant, ah tiens, on a un euro là.
05:48Samedi, on commence contre l'Angleterre. Il faudra se bouger le cul un petit peu.
05:52Autrement, ça ne va pas le faire. Ce n'est pas forcément comme ça que ça se passe.
05:55Aujourd'hui, la clé, elle est dans les joueurs. Elle est chez les joueurs.
05:58Chaka, il est chez lui. Il doit prendre l'équipe en main.
06:01Il est capitaine. Il n'y a pas d'histoire de noix.
06:03Et puis Yacine, il doit être bon, presque, de s'effacer un tout petit peu
06:06et de donner la clé de l'équipe aux joueurs et de le montrer.
06:10Pas de vouloir commencer à se la jouer à lui avec son ego.
06:13Ce n'est pas lui qui va jouer. Si il fait ça, alors là, on ira dans le mur.
06:17C'est un con. Il a été joueur.
06:20S'il fait ça, c'est qu'il n'a rien compris.
06:23Évidemment, là, encore une fois, ça risque d'être un petit peu compliqué.
06:27Les joueurs, prenez l'équipe, s'il vous plaît, en main.
06:29Allez-y, discutez avec lui. Discutez et continuez.
06:33Il y a Kontini qui est là aussi pour faire le lien, un petit peu comme je devais faire.
06:36Voilà, c'est des rôles extrêmement importants dans la cohésion de tout le monde.
06:40Et vous l'avez dit, les joueurs sont très expérimentés.
06:43Les Chaka, les Rodriguez ont plus de 100 sélections.
06:46On parle souvent de l'importance de l'expérience dans ces compétitions-là.
06:50Comment est-ce que concrètement, dans quels détails ça va jouer cette expérience-là
06:53des grands moments, des grands matchs, des grandes compétitions ?
06:55C'est surtout dans l'approche du match.
06:57Il y a certains joueurs style Vargas, des garçons comme ça qui n'ont pas la grande expérience.
07:03Mais aujourd'hui, l'équipe type, elle a plus de sélections qu'il n'y a jamais eu.
07:09Chapuysat fait presque un rôle d'enfant de cœur.
07:13On va comparer deux qui arrivent tous bientôt à 120 sélections.
07:16C'est un truc de dingue.
07:18Ils arrivent à 120 sélections.
07:20Ils vont casser le plafond des sélections.
07:22Donc, expérience par expérience, allez-y.
07:25C'est votre dernière Euro, c'est votre dernière Coupe du Monde.
07:27C'est à vous, c'est la vôtre.
07:29Montez le truc comme Yozi, Fiala et compagnie ont fait.
07:34Fischer, il était extraordinaire.
07:36Il a construit son truc.
07:37Mais Fiala, ils se sont rencontrés.
07:39Il est arrivé, il est accouché.
07:40Il est arrivé, il était sur la glace et il a fait la musique.
07:42C'est ce qu'on demande aux joueurs aujourd'hui.
07:45Si Fischer n'avait pas été très bon, il aurait quand même joué la même chose.
07:48Il n'a pas fait le voyage pour rien.
07:50Donc, allez-y.
07:52Moi, le seul truc qui m'ennuie surtout, c'est Mbolo.
07:56Parce qu'un Mbolo en grande forme, au sommet de sa forme comme il l'a été il y a 6-8 mois, ça nous manque.
08:04Et puis, quand tu ne marques pas, quand toutes tes vertus à bien jouer et à ne pas concrétiser,
08:08tout d'un coup, à ce niveau-là, c'est l'autre qui marque.
08:12Et puis, tu as bien eu à faire une magnifique expérience.
08:15Autant derrière, on a des qualités qui sont exceptionnelles.
08:18Autant, on va manquer peut-être du gros numéro 9 qui te fait la différence que les grosses équipes ont.
08:28On parle football ce matin.
08:30On parle de la Nati.
08:32Et nous sommes très heureux d'accueillir sur le plateau Michel Pont.
08:34Merci d'être avec nous, Michel Pont.
08:36Le regard de Michel Pont sur notre Nati, mon cher Léo de Garriga.
08:40Oui, la Nati Michel Pont qui sera au sein d'un groupe assez ouvert, avec l'Allemagne forcément favorite de ce groupe-là.
08:45Mais derrière, il y aura la Hongrie, il y aura l'Ecosse.
08:47Comment est-ce que vous voyez les choses dans ce groupe ?
08:49La Nati doit faire deuxième pour vous ?
08:51Oui.
08:53Forcément ? Un autre résultat serait décevant ?
08:55Si, on est 3e et en 3e.
08:57La Hongrie, attention, ce n'est pas n'importe qui.
09:01L'Ecosse, on connaît ce qui va se passer.
09:03Ça va être un combat.
09:05Ça va aller dans tous les sens.
09:07L'Allemagne, c'est une énigme.
09:09L'Allemagne, en novembre, je mettais une pièce sur le fait qu'on les batte relativement facilement.
09:14Ils étaient complètement à la rue.
09:16Nagelsmann a tout changé.
09:18Il a rajeuni le tout.
09:20Il a des gars comme Wirtz, à Dortmund, qui tout d'un coup deviennent des trucs incroyables.
09:24Kroos qui revient mettre son expérience.
09:26Il y a de l'expérience avec Müller.
09:28Ils sont chez eux.
09:30D'abord, ils sont chez eux.
09:32Ils ne vont pas pouvoir se cacher et ne pas prendre l'équipe en main.
09:35Eux aussi, avec l'expérience qu'ils ont.
09:37Je pense qu'on a une chance contre l'Allemagne.
09:40On va faire un grand match contre l'Allemagne.
09:42C'est ce match de la Hongrie.
09:44Le premier match, l'entrée en matière est tellement importante.
09:46Aujourd'hui, l'expérience qu'on n'a pas eue en Afrique du Sud quand on a réussi à battre l'Espagne
09:54et qu'on s'est un petit peu liquéfié contre le Chili.
09:57Là, avec l'expérience, si on arrive à battre la Hongrie au premier match,
10:02avec l'expérience de tout ce qu'on a aujourd'hui dans l'équipe,
10:05je pense que ça va le faire.
10:07Parce qu'il y a l'Ecosse derrière.
10:09En affrontant l'Allemagne avec deux matchs 10 points, évidemment que tout change.
10:13Parce qu'elle est déjà quasiment qualifiée.
10:15À partir de là, en jouant sans pression,
10:19en ayant dix jours de plus pour Mbolo,
10:22pour Zakaria, pour ceux qui doivent être surtout sur le terrain,
10:27ça peut devenir intéressant.
10:29Un mot sur les points forts et faibles de cette équipe suisse.
10:32Sur toutes les équipes qui ont disputé la phase de qualif' de l'Euro,
10:35elles sont plusieurs dizaines,
10:36la Suisse est la deuxième équipe avec le taux de possession moyen le plus élevé, 71,7%.
10:41Mais offensivement, on semble avoir du mal à utiliser ce ballon, à l'optimiser cette possession-là.
10:46Est-ce que vous partagez ce constat ?
10:47Bien sûr.
10:49Sur le nombre de goals qu'on a marqués,
10:51on a marqué plus de goals contre l'Estonie que sur les cinq derniers matchs.
10:54Donc il n'y a pas de miracle.
10:57Il nous manque le ou les gros buteurs,
11:00le finisseur qui conclut ce que Vargas est capable de faire,
11:04ce qu'Okafor est capable de faire,
11:06ce que Zekiria est capable de faire.
11:09Voilà, ce qu'Endoi est capable de faire surtout.
11:11Okafor est peut-être un de ceux-là.
11:13Zekiria aussi, mais ils n'ont pas encore la carrure
11:17du tout, tout haut de gamme
11:19pour être ce point numéro neuf d'accroche
11:23que l'équipe suisse recherche,
11:26malgré tout depuis Seferovic.
11:28Parce qu'on a tellement critiqué Seferovic,
11:31en haut, en bas, les montagnes russes,
11:33mais à la fin, on se rend compte qu'avec son sens du déplacement,
11:37avec son feeling dans les 16 mètres,
11:39c'était quand même quelque chose qui n'a pas encore été remplacé.
11:42Voilà, donc la possession de balle,
11:45elle est à double tronchons, c'est magnifique
11:47quand tu arrives à concrétiser,
11:49quand tu ne concrétises pas,
11:51tu as cette espèce d'impression de stérilité
11:53qui est pénible.
11:55On sait que défensivement,
11:57on peut affronter n'importe qui.
11:59On a 4, 5, 6 défenseurs first class.
12:02Devant, c'est plus compliqué.
12:04On a l'impression, quand on parle de cet euro
12:06à plusieurs fans de foot,
12:08qu'il n'y a pas un immense optimisme
12:10quant aux chances de la Suisse à cet euro.
12:12Comment est-ce que vous voyez ça ?
12:14Moi, je trouve qu'on est trop négatif.
12:18Même contre l'Estonie,
12:20tu as l'impression que tu gagnes 4 à 0,
12:22on n'est pas le Brésil.
12:24Chaque match, si tu n'es pas à 120%,
12:27on peut perdre contre n'importe qui.
12:29On est une équipe qui peut devenir moyenne
12:31si on n'est pas à 120%.
12:33A partir de là, je trouve toujours...
12:35Moi, j'aime vendre le foot.
12:37Même dans le négatif,
12:39tu peux trouver du positif,
12:41tu peux trouver une raison de mettre un petit truc de plus,
12:43de tout le temps rabâcher les mêmes histoires,
12:45revenir sur la campagne...
12:47Essayons juste une fois
12:49de partir sur une vraie feuille blanche
12:51sur une compétition à côté de chez nous,
12:53aussi importante,
12:55d'essayer de la vendre correctement
12:57et puis d'essayer
12:59de faire jouir le fan.
13:01Et d'y croire, surtout.
13:03C'est vrai.
13:05Je suis complètement d'accord.
13:07À un moment donné,
13:09il y a tellement de merde dans le monde autour de nous,
13:11on vit tous les jours,
13:13on ne peut plus ouvrir un journal,
13:15on a un truc extraordinaire qui nous pend au nez
13:17pour commencer à dire
13:19aïe aïe aïe aïe,
13:21alors on y va.
13:23Ça fait écho à cette notion de plaisir qui vous est chère.
13:25Une compétition comme l'Euro,
13:27c'est rassembleur comme peu d'événements dans le monde.
13:29C'est rare, ça n'a pas lieu toutes les deux semaines.
13:31C'est important, même pour les joueurs,
13:33d'aller mouiller le maillot,
13:35de se donner à 200%.
13:37La victoire n'est pas l'essentiel là-dedans, presque.
13:39Il y a une notion de plaisir,
13:41de mouiller le maillot à fond.
13:43Ce plaisir-là,
13:45de se rendre compte de l'importance du maillot,
13:47de l'importance pour le foot suisse,
13:49pas seulement pour les fans,
13:51mais pour le foot suisse, parce que c'est l'équipe nationale
13:53qui amène l'argent à la fédération
13:55et qui permet au football suisse de se développer
13:57en termes de structure,
13:59en termes de professionnalisme,
14:01en termes de staff des équipes de jeunes, etc.
14:03Ce n'est pas seulement de dire
14:05on va se faire plaisir, on se tire, on va en vacances.
14:07C'est une responsabilité de porter le maillot
14:09de l'équipe suisse et d'aller à un euro.
14:11C'est une responsabilité pour le développement
14:13du foot suisse dans son ensemble.
14:15Et à partir de là, c'est clair que
14:17c'est un truc de l'intérieur
14:19qui doit se faire sur le long terme.
14:21Tu arrives par là, puis tu te dis, les gars,
14:23il faut être fier du maillot suisse.
14:25Par exemple, nous,
14:27avec Cody ou Kirby, en 2001,
14:29notre principale histoire,
14:31ce n'était pas de savoir si j'aurais été férox
14:33si on a joué en 4-3-3.
14:35Il faut juste se rendre compte
14:37de l'importance par rapport à ça,
14:39de l'intérieur, ce que représente un match
14:41de l'équipe nationale, une Coupe du Monde,
14:43un euro, ce que ça rapporte pour développer
14:45le foot suisse dans son ensemble.
14:47On n'a pas de sponsors, on n'a pas de droits TV,
14:49on n'a rien, on n'a pas de fric,
14:51on est à la rue par rapport à tous les pays
14:53environnants. Les seules ressources,
14:55c'est l'équipe suisse qui doit l'apporter.
14:57Il faut juste leur faire rendre compte
14:59par rapport à ça, pas seulement de venir
15:01pour gagner, puis repartir dans leur club
15:03où ils gagnent leur vie, ils ne sont pas rémunérés
15:05en équipe nationale, ils n'ont que des primes de performance.
15:07Donc c'est autre chose, c'est le sentiment,
15:09c'est la fierté, c'est l'hymne national,
15:11c'est aussi du patriotisme,
15:13pas du nationalisme, du patriotisme
15:15qu'il faut leur faire comprendre pour qu'ils aient
15:17vraiment dans la tête ce que ça représente
15:19de rentrer sur le terrain avec le meilleur de l'équipe suisse
15:21sur les épaules. Donc ils doivent apprendre le quantique suisse
15:23avant d'apprendre à jouer au foot ?
15:25Non, ceux-ci ne veulent pas chanter, c'est pas ça
15:27qui a d'importance, c'est après l'image,
15:29c'est après ce qui dégage, c'est l'engagement,
15:31c'est la démonstration
15:33qu'on ne triche pas, qu'on donne tout,
15:35même si on n'est pas très bon, on s'en fout,
15:37on a le droit de rater des passes ou des goals,
15:39mais l'état d'esprit doit être au-dessus de la moyenne.
15:45L'Euro c'est pour tout bientôt,
15:47ça commence dans à peine quelques jours,
15:49on parle de l'Anati
15:51qui se prépare, on a hâte
15:53de retrouver évidemment
15:55ce premier match pour samedi.
15:57Michel Pont, l'évolution du foot
15:59au fil des saisons, il est notre invité
16:01ce matin, merci d'être avec nous
16:03et on parle évidemment de cet Eurofoot,
16:05on parle de l'Anati, on parle de football.
16:07Votre pronostic sur le parcours
16:09de la Suisse, vous la voyez aller jusqu'où à cet Euro ?
16:15Je ne vais pas faire preuve d'un optimisme béat,
16:17mais vraiment
16:19le match de la Hongrie va tellement
16:21tout déterminer, ou beaucoup de choses en tous les cas,
16:23autant au niveau de stress,
16:25on a un programme
16:27qui est idéal, tu joues la Hongrie
16:29qui peut être deuxième avec la Suisse.
16:31Si on part du principe que l'Allemagne
16:33est favorite, ce qui est encore
16:35à prouver, c'est encore
16:37une autre chose, mais si on part du principe qu'on bat la Hongrie
16:39on va faire
16:41un bout. Je pense
16:43qu'on a les capacités d'aller en quart.
16:45Il faut attaquer fort donc, c'est ça que vous dites.
16:47On a parlé de l'Allemagne qui sera dans notre groupe,
16:49on peut évoquer la France, l'Angleterre, l'Espagne
16:51parmi les grands favoris, parmi ceux-là
16:53qui voyez-vous performer, qui voyez-vous
16:55décevoir peut-être, est-ce qu'il y a une autre équipe aussi
16:57qui pourrait surprendre ?
16:59Ça fait un moment que je mets une petite pièce sur l'Angleterre
17:01et ils n'arrivent jamais à concrétiser
17:03parce qu'avec le potentiel offensif
17:05qu'ils ont, c'est Fogden,
17:07c'est Bellingham, St-Gilles,
17:09Kane et compagnie,
17:11ils ont ce qu'on n'a pas,
17:13et je mets toujours une petite pièce,
17:15ils n'arrivent pas à aller jusqu'au bout.
17:17Je la laisse, je la laisse encore une fois,
17:19mais la prochaine Coupe du Monde je ne la laisse pas.
17:21Donc je mets sur
17:23un Allianz France-Angleterre.
17:25Michel Ponce, ça fait 10 ans
17:27que vous n'êtes plus l'entraîneur assistant de la Nati.
17:29Depuis, comment est-ce que vous avez vu
17:31le football évoluer ? Est-ce que vous prenez
17:33toujours autant de plaisir à regarder du foot
17:35et à le suivre ?
17:37Oui, je prends toujours autant de plaisir parce que
17:39évidemment que toute la technologie
17:41amène
17:43une évolution du football qui n'est pas toujours
17:45imprécable, mais qui
17:47force
17:49toutes les instances du football,
17:51je parle de club,
17:53toutes les structures de club à évoluer.
17:55On ne peut plus se permettre le moindre amateurisme,
17:57on ne peut plus se permettre
17:59de laisser au hasard,
18:01j'ai envie de dire, il y en a assez sur le terrain,
18:03et de laisser au hasard
18:05quoi que ce soit dans la préparation
18:07d'une saison, d'un match,
18:09d'une condition physique,
18:11donc j'ai envie de dire
18:13quand tu vois Real Madrid,
18:15quand tu vois Manchester City, quand tu vois Liverpool,
18:17quand tu vois Klopp comme il est fêté,
18:19quand tu vois moi, c'est le côté
18:21état d'esprit humain qui m'intéresse,
18:23au-delà de la technicité, quand tu vois
18:25le petit pont de Vinicius
18:27en finale de
18:29Champions League, tu ne sais pas encore comment
18:31il a fait,
18:33et il le voulait, il l'a fait volontairement,
18:35il l'a entraîné, il y a
18:37une force, une vitesse,
18:39une technicité avec des stades de plus en plus
18:41pleins, le football fait toujours
18:43rêver, tout simplement.
18:45Me concernant, je suis pas
18:47avec tous les agents de joueurs, toutes ces
18:49histoires, ces machins, je suis pas fan
18:51de ça, mais le foot
18:53reste tout le temps, et restera toujours
18:55un côté humain, et l'humain restera toujours
18:57la pierre angulaire d'une grande performance.
18:59Est-ce qu'il y a un joueur,
19:01une équipe qui attise particulièrement votre curiosité ?
19:03J'ai envie de dire
19:05Servette, parce que ce qui s'est passé à
19:07Wankdorf, c'est ce que j'avais jamais vécu en 40 ans
19:09de foot, cette séance de pénalty,
19:11enfin non, pas la séance de pénalty,
19:13depuis la saison 19,
19:15Ariadne Molle,
19:17incroyable,
19:19quand il n'est même pas chaud,
19:21il y a l'histoire de la main, du pénalty,
19:23pas pénalty, ensuite la séance qu'on a
19:25connue, voilà, je
19:27reste Genevois, Genevois, puis allez,
19:29je mets Servette, ça m'évite d'éprouder
19:31les bagarres.
19:33Est-ce qu'il y a des styles de jeu,
19:35des valeurs qui vous sont fortes, quand vous voyez un joueur,
19:37on a parlé du petit pont de Vinicius en finale
19:39de Ligue des Champions, c'est quoi, c'est des gestes techniques
19:41qui vous plaisent, c'est des
19:43scénarios de match ? Non, moi j'aime, j'aime,
19:45quand le public est
19:47extraordinaire dans le comportement, j'aime les comportements
19:49justes, qui soient
19:51fervents ou pas fervents,
19:53mais justes, je déteste ces bagarres,
19:55je déteste ce qui s'est passé à Servette Winterthur
19:57par exemple, je déteste tout ça,
19:59on a le droit de tout faire, sauf d'aller chercher
20:01la violence, ça, ça fait chier,
20:03parce que nous on est, c'est vrai qu'on
20:05est les vendeurs de foot et
20:07on est le reflet de la société,
20:09et j'ai pas envie que le foot devienne comme
20:11ce qu'on vit tous les jours dans notre société.
20:13Souvent, ceux qui n'aiment pas le foot,
20:15ils critiquent son état d'esprit, justement.
20:17Mais par contre,
20:19il y a ce paradoxe là, que le foot
20:21rassemble comme rien ne rassemble, et que
20:23on sera des millions devant nos télés,
20:25dans les bars, dans les fan zones
20:27pour suivre l'Anati, c'est
20:29assez fou ce que suscite le football, et ce qui continue
20:31à susciter année après année. Bien sûr,
20:33ça restera toujours, parce que n'importe
20:35quel gamin aujourd'hui, il joue au foot,
20:37ça coûte rien, tu joues n'importe comment,
20:39tu joues n'importe quoi, n'importe où,
20:41c'est mondial,
20:43le ski, on est 10 pays,
20:45le quai sur glace, on est 15 pays,
20:47le foot, c'est mondial,
20:49tu vas dans n'importe quelle bar,
20:51à Tombouctou,
20:53à Bangkok, ou à
20:55Phnom Penh, s'il y a une télé avec du sport,
20:57il y a du foot.
20:59Voilà, ça,
21:01bon an, mal an, ça restera toujours le sport
21:03numéro 1, donc soignons-le,
21:05défendons-le, vendons-le, et puis
21:07que tout ce qu'il y a autour du foot
21:09que les gens n'aiment pas, principalement
21:11les politiques, qui doivent se rendre compte une fois que le foot
21:13est aussi une question d'intégration,
21:15d'éducation, et pas seulement de fric,
21:17ou les gannes, ou de ci, ou de ça,
21:19moi, je me bagarre
21:21pour ça, et je me bagarrerai toujours pour ça.
21:23– Merci beaucoup Michel, d'être venu
21:25nous trouver ce matin. On le rappelle,
21:27la Nati entre en lice à l'Euro ce samedi
21:2915 juin, l'Euro commence la veille, mais la Nati
21:31jouera samedi à 15h face à la Hongrie.
21:33Michel Pont, le 19 juin, jour de vos
21:3570 ans, Nati face à l'Ecosse,
21:37ça sera un beau cadeau d'aller se qualifier
21:39pour les... – 3-0 !
21:41– Je vous mettrai
21:43trois bougies de plus
21:45sur mon gâteau. – On le souhaite en tous les cas,
21:47et on vous souhaite déjà un bon anniversaire avec un petit peu
21:49d'avance. Hop suisse ! – Hop suisse !
21:51– Voilà ! – Bien sûr ! – Forever !

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