• il y a 5 mois
Louis Aliot, le maire de Perpignan et vice-président du Rassemblement national, en studio à France Bleu Roussillon ce lundi après les résultats des élections européennes.

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00:00Bonjour Louis Alliot. Au vu de vos résultats en France, 31% des voix hier aux élections européennes
00:07et puis votre carton ici dans les Pyrénées-Orientales, 43% des voix.
00:11Est-ce que c'est ce que vous attendez, c'est ce que vous vouliez, une dissolution de l'Assemblée Nationale ?
00:15Ce qu'a annoncé le Président de la République hier soir.
00:18Oui, clairement, parce que la France depuis maintenant plusieurs années est en proie à des fractures depuis les Gilets jaunes.
00:27Ça n'arrête pas de grèves, de contestations du pouvoir, l'Assemblée Nationale de majorité relative
00:34et avec un Président qui systématiquement fait le fanfaron et finalement s'est mis le peuple à dos.
00:40Pouvait-il continuer à gouverner encore jusqu'à la fin de son mandat alors qu'il a une majorité du peuple contre lui ?
00:47C'était la seule question qu'il fallait poser.
00:49Donc c'était inévitable ?
00:50Moi je pense que c'était... ou sa démission, mais c'était inévitable parce qu'il faut maintenant...
00:55C'est la démocratie, c'est les institutions, redonnez la parole au peuple, il y aura une nouvelle majorité
01:00et à partir de cette majorité, un nouveau gouvernement et une nouvelle politique.
01:04Vous avez donc annoncé dès hier soir que les quatre députés de votre camp ici dans le département,
01:09dans le département, oui, les quatre députés RN des Pyrénées-Orientales repartiront en campagne pour la fin du mois,
01:15peut-être leur réélection fin juin, premier tour le 30 juin, second tour le 7 juillet.
01:20Est-ce que vous êtes serein ce matin ? Est-ce qu'elles vont conserver leur siège selon vous ?
01:23Écoutez, moi je pense que oui, on est sur une dynamique.
01:26Ce département depuis maintenant plusieurs élections aussi dépasse, étant de 35% et plus de 40%.
01:32Donc je pense que oui, elles ont fait du bon travail à l'Assemblée et elles continueront à le faire.
01:38Mais l'enjeu est beaucoup plus large. L'enjeu il est en Occitanie d'ailleurs et il est sur le territoire national.
01:44Et c'est maintenant, je veux dire, l'heure de vérité. On peut changer les choses, on peut changer de politique.
01:49Il faut que les Français restent mobilisés et que cet électorat, pour ces élections législatives, soit encore plus mobilisé que ça.
01:56Justement, vous parlez d'heure de vérité, vous ne voyez pas ces élections législatives,
02:00ces nouvelles élections comme un référendum pour ou contre vous, contre le RN ?
02:04Non, ça c'est ce que tente de faire la gauche, j'ai entendu Mme Aubry avec des grands mots.
02:08Ou pas que la gauche.
02:09En revanche, pas que la gauche, j'ai moi entendu par exemple les LR et quelques autres,
02:13vont-ils aller jusqu'au déshonneur de s'allier ensemble après l'affaire du 7 octobre ?
02:18Le parti socialiste va-t-il s'allier avec la France Insoumise qui a pratiquement justifié les massacres du 7 octobre en Israël ?
02:25Ça, c'est des questions, moi, que j'attends et dès qu'on saura, on pourra faire campagne.
02:30Mais je pense qu'aujourd'hui, la diabolisation, elle est sur ces gens qui nous gouvernent.
02:33Vous pensez qu'il n'y a plus d'alliances possibles à gauche ?
02:36Moi, je pense que ce serait un déshonneur pour l'EPS.
02:38Bon, ils ne seront pas au premier déshonneur près, mais je pense que oui.
02:42Et de ce point de vue-là, il y a des coalitions qui se feront contre nous.
02:46Mais ce n'est pas nous le problème, c'est le gouvernement de la France, c'est M. Macron qui gouverne.
02:51Et dans tout un tas de régions, c'est l'EPS, l'EPC, etc.
02:54Donc, les Français, aujourd'hui, ne veulent plus de ça.
02:56Et vous ne pensez pas qu'il y a certains électeurs qui n'ont pas voté, là, à ces européennes,
02:59qui pourraient se réveiller d'ici fin juin, justement, pour ne pas que vous soyez élu en majorité ?
03:04Oui, mais ils pourraient se réveiller pour nous, parce qu'on sait très bien que notre électorat est plutôt abstentionniste aux élections européennes.
03:11Il y a eu un petit regain de mobilisation.
03:14Mais moi, je pense qu'il y aura une amplification pour changer de politique, tout simplement.
03:18Une cohabitation, Louis Aliot, avec le Président Macron,
03:22est-ce que ça vous permet, au Rassemblement National, de mettre en place votre politique ?
03:26Est-ce que ce n'est pas un piège qu'on est en train de vous tendre du côté de l'Elysée ?
03:31Écoutez, piège...
03:32Pour vous user avant 2027, et du coup...
03:34Oui, enfin bon, si on rentre dans ces calculs, on ne fait plus rien.
03:37Ça, c'est la responsabilité de M. Macron et de la majorité qu'il aura.
03:41Et s'il y a cohabitation, il devra respecter les termes de cette cohabitation et des institutions.
03:45Ça veut dire que le peuple veut une autre politique, et il y aura une autre politique.
03:49S'il s'oppose à cette politique, il y a des moyens aussi de faire.
03:54D'un gouvernement qui démissionne, de repartir aux urnes, etc.
03:59Donc je veux dire, il ne peut pas non plus jouer avec la démocratie, parce que les temps sont troubles, on va dire.
04:06La situation est sensible, critique, pour certains côtés, par certains côtés.
04:11Et donc je pense qu'il faudra quand même laisser au gouvernement qui sera élu,
04:16en tout cas qui sera nommé après ces élections, une large latitude pour gouverner le pays.
04:21Si son jeu, c'est de mettre une autre majorité pour l'enquiquiner et l'empêcher de gouverner,
04:26les Français seront encore plus en colère à l'élection d'après, et ils balleront l'ensemble du système.
04:31D'ailleurs, c'est bien Jordan Bardella que vous en verriez, Premier ministre ?
04:34Oui, bien sûr.
04:35Il n'y a pas d'ambiguïté là-dessus ?
04:36Pas d'ambiguïté, aucune.
04:37Marine Le Pen ne pourrait pas se retrouver à Matignon, il n'y a pas de débat au sein de l'Assemblée ?
04:40Non, elle serait chef du groupe majoritaire à l'Assemblée,
04:44et de toute façon, elle s'inscrira à ce moment-là dans les élections présidentielles qui arriveront dans deux ans.
04:488h10 sur France Bleu, Roussillon, Suzanne Chaudrier, Stéphanie Morat, notre invitée,
04:52Louis Alliot, maire de Perpignan et vice-président du Rassemblement National.
04:56Et si on vous appelle, vous, pour devenir ministre, vous dites quoi ?
04:59Écoutez, on verra bien.
05:01De toute façon, j'ai toujours servi mon pays et je continuerai à le faire, donc on verra bien.
05:08Vous laisseriez Perpignan ?
05:10Non, je ne laisserai pas Perpignan.
05:12Vous savez, je pense que, justement, ce serait une chance pour Perpignan
05:16que d'avoir quelqu'un au gouvernement qui défende les intérêts...
05:20C'est difficile de tout faire à la fois.
05:21Oui, enfin, vous savez, il y a d'autres grands ministres et grands maires en France
05:26qui ont fait ça pendant des décennies.
05:27Et ça a toujours été mieux que certains inconnus qui gèrent des villes aujourd'hui
05:31ou qui sont ministres et qu'on ne connaît pas.
05:33Et là, je pense qu'au moins, on serait identifiés
05:36et on ferait en sorte que ça se passe le mieux du monde.
05:38En fait, quand vous dites on verra bien, Louis Alliot,
05:40vous êtes vice-président du Rassemblement National,
05:42on sait que c'est un parti qui a des têtes d'affiche et qui n'en a pas pléthore.
05:47On imagine bien que vous serez ministre dans ce gouvernement-là.
05:50Oui, mais on aura quand même un gouvernement qui sera...
05:52C'est de la fausse modestie de nous dire on verra bien.
05:53Non, non, je ne sais pas, vous savez, ce n'est pas ce que Marine et Jordan décideront,
05:57mais il y aura des alliés, il y aura des personnalités qui vont arriver.
06:01Ce sera un gouvernement d'ouverture dans tous les cas de figure.
06:03De reconquête de LR ?
06:05Peut-être, oui. En tout cas, de LR, c'est pratiquement certain.
06:09Parce que je crois qu'aujourd'hui, vu le score de LR,
06:11je me demande comment ils vont faire pour l'avenir.
06:13Ce qui pose d'ailleurs des problèmes dans notre propre département.
06:16Comment les LR qui pèsent aujourd'hui,
06:19je ne sais pas combien ils ont fait dans le département...
06:20Quatre et demi.
06:21Quatre et demi peuvent continuer à faire comme si de rien n'était.
06:25Justement, est-ce que c'est là que vous allez chercher des soutiens pour les prochaines élections législatives ?
06:30Nous, on tend la main. De toute façon, on tend la main.
06:34On discute, et avec certains maires déjà, nous sommes en discussion.
06:37Avec qui ?
06:37Je ne peux pas le lire, mais vous le saurez.
06:39De toute façon, on a décidé que ce serait...
06:40Le maire de Sainte-Estève ?
06:41On a décidé que ce serait le...
06:44Vous souriez, Louis Elio.
06:45Le maire de Sainte-Estève peut être...
06:46Le maire de Sainte-Estève fait partie des gens courageux de ce département.
06:50Je rappelle qu'au législatif, la dernière fois, il a appelé à voter pour nous contre le candidat Nups.
06:55C'est l'un des seuls qui l'a fait.
06:56Donc, oui, Robert Villa est quelqu'un avec qui nous pourrons discuter.
06:59Mais d'autres maires du département, si.
07:02En revanche, la gauche, c'est pareil.
07:04Elle gère le département, mais elle est ultra minoritaire.
07:07Et là, maintenant, les élections départementales aussi se jouent dès à présent.
07:11Et là, c'est un appel à toutes celles et ceux qui ne veulent plus de la gauche à la tête de ce département.
07:15Vous dites que la gauche est minoritaire,
07:16mais à Perpignan, dans votre ville, elle arrive quand même en deuxième place,
07:20puisque c'est la France Insoumise qui arrive en deuxième position pour les élections européennes à Perpignan,
07:25loin derrière l'URN.
07:26Mais quand même, est-ce que ça vous surprend ?
07:28Non, écoutez, elle existe.
07:30Moi, je n'ai jamais cru qu'elle avait disparu.
07:32Elle a été très affaiblie, elle est affaiblie, elle est divisée.
07:35Mais c'est normal qu'elle existe.
07:37Et de ce point de vue-là, moi, je suis très prudent sur l'analyse des résultats.
07:45Mais elle est dans l'incapacité de devenir majoritaire à Perpignan,
07:48comme dans le département.
07:50Et je pense qu'une coalition, précisément à l'avenir,
07:54pourra gouverner ce département des Pyrénées-Orientales.
07:57Les nouvelles élections législatives, ce sera donc le 30 juin pour le premier tour
08:01et le 7 juillet pour le second tour.
08:03Merci beaucoup, Louis Aliot, d'avoir été avec nous ce matin.
08:05Vous êtes donc le maire de Perpignan et vice-président du Rassemblement.

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