Aujourd'hui avec nos invités on va parler du street art fest Grenoble-Alpes qui colore la vie et les rues de l'agglomération depuis 10 ans, de Miléna une jeune artiste iséroise qui met aussi beaucoup de couleurs dans ses chansons et de l'accueil des migrants toujours très problématique en Isère.
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00:00Avec Giltrinia Résidence, vous êtes confortablement installés pour regarder si on parlait.
00:04Bonjour à tous. Bienvenue dans « Si on parlait », l'émission qui vous donne la parole
00:32chaque jour pour savoir ce qui se passe près de chez nous.
00:34Et aujourd'hui, avec nos invités, on va parler du street art fest Grenoble Alpes qui
00:40colore la vie et les rues de l'agglomération depuis dix ans, d'une jeune artiste iséroise
00:45qui met aussi beaucoup de couleurs dans ses chansons et de l'accueil des migrants toujours
00:49très problématiques en Isère. Pour parler de ces sujets, j'ai à mes côtés Sylvie
00:55Kouval. Bonjour Sylvie.
00:56Bonjour.
00:57Militante associative et autrice de ce livre « Quand j'ai quitté la Syrie, j'ai cassé
01:02mon stylo » qui retrace le chemin de vie de migrants qu'ont trouvé refuge aujourd'hui
01:07dans notre région. À côté de vous, quelque part, votre livre fait un peu écho à son
01:13histoire. Milena, bonjour.
01:15Bonjour.
01:16Franco-arménienne, Milena, qui sort son premier album. Il est là. Il est d'ailleurs inspiré
01:24de la langue arménienne, le titre en tout cas, même si vous vivez évidemment dans
01:28l'agglomération grenobloise. On va découvrir avec vous votre univers musical que, personnellement,
01:32j'aime beaucoup.
01:33Merci.
01:34J'aime beaucoup également l'univers artistique de notre troisième invité, Jérôme Katz.
01:38Bonjour Jérôme.
01:39Bonjour.
01:40Bienvenue, l'organisateur du Street Art Fest Grenoble Alpes, un événement que Jérôme
01:45a créé il y a dix ans. En tout cas, c'est la dixième édition cette année.
01:48C'est la dixième édition.
01:49C'est devenu l'un des temps forts de la vie culturelle grenobloise, un événement
01:54qui rayonne bien au-delà de nos frontières iséroises.
01:56Est-ce que c'était l'ambition au moment de la création, il y a dix ans ?
01:59Dès le départ, effectivement, on s'était dit on part d'une page blanche, il n'y a
02:06quasiment rien.
02:07Il n'y avait pas de fresques, en fait, sur le territoire.
02:09Et puis, moi, j'aime bien, quand je monte des projets, me dire que je n'ai pas de limite
02:13haute.
02:14Et puis, on s'était dit, moi, je m'étais dit en première édition, dans dix ans, on
02:18réussira à faire venir Schepard Ferré, qui est la sommité du street art.
02:22Et puis, au bout de la cinquième édition, il était déjà là.
02:24Donc, on a un peu grillé les étapes.
02:26Ça se passe plutôt très bien.
02:28On a un excellent accueil du public.
02:29Et chaque année, on arrive à créer entre 30 et 50 fresques.
02:33Donc, on a un rythme soutenu.
02:34Et ça en fait le plus gros festival de street art en Europe.
02:37C'est la partie la plus visible du festival.
02:39C'est ces fresques qui ornent ensuite les murs de toute l'agglomération.
02:43On en voit là un petit florilège.
02:46Ça a changé l'image de la ville et de l'agglomération ?
02:50Je ne sais pas si ça a changé.
02:51En tout cas, ça a amené quelque chose.
02:53Il y a une troisième couche quelque part.
02:55On a la métropole grenobloise, il y a les montagnes, la proximité avec la nature.
03:00Le fait que ce soit tout hyper accessible en vélo.
03:02Et puis là, effectivement, depuis dix ans, maintenant, aujourd'hui, il y a une couleur
03:05street art autour de la métropole qui est là, qui est reconnue dans le monde entier.
03:12Donc, bon, voilà, on a placé Grenoble, la métropole grenobloise sur la carte des
03:17métropoles street art à l'échelle mondiale.
03:20Donc, ce n'est pas rien, j'ai envie de dire.
03:22Et puis voilà, pour cette dixième édition, on fait revenir des artistes.
03:27C'était un peu l'idée.
03:30Invitational, voilà, on refait venir des superstars qui sont déjà venus, qui nous
03:35ont tous fait l'honneur de dire oui, plus quelques nouveaux artistes quand même, histoire
03:39de ne pas faire complètement une redite.
03:42Et ça se passe très bien.
03:43Les artistes sont en train de peindre à fond.
03:46On a vu qu'il y avait une grande diversité avec quelques images d'oeuvres.
03:50Il y en a combien de recensées aujourd'hui sur l'ensemble de l'agglomération ?
03:54Plus de 450.
03:55Oui, on a plus de 450 oeuvres.
03:56On a justement, on tient un bon décompte puisqu'on a des cartes qu'on imprime chaque
04:01année. Donc, c'est assez facile à compter.
04:03Et puis, voilà, quand on réinvite des artistes, on les fait intervenir dans d'autres
04:09municipalités ou collectivités, enfin, de manière à ce que les oeuvres ne soient pas
04:12les unes à côté des autres, mais qu'au contraire, elles puissent rencontrer.
04:14Elles s'étalent sur le territoire.
04:15Oui, le plus de monde possible, quoi.
04:17Et puis, les artistes viennent de Chine, d'Amérique du Sud, d'Amérique du Nord,
04:23d'Europe, d'Asie, d'Asie, je l'ai dit, avec la Chine.
04:25Mais bon, voilà, ça vient vraiment du monde entier.
04:27Alors, l'outil de base du street art, finalement, c'est ni le pinceau, ni la bombe
04:32de peinture, mais c'est le mont de charge qui est l'outil principal pour faire ce genre
04:36de fresques.
04:37Oui, c'est que pour faire les fresques, mais le street art, c'est bien plus que les
04:39fresques. Il y a toutes les petites formes, le pochoir, le graffiti, bien évidemment,
04:44le tag, qui sont les nucléums, les premières manières de faire, qui sont souvent
04:50mal aimées quand on parle de street art.
04:51Le graffiti, généralement, les gens le perçoivent un peu plus difficilement parce
04:56que ce n'est pas très intelligible quand on n'est pas initié.
05:00Mais cette année, on a justement fait l'effort d'inviter Martha Cooper, qui est
05:04une immense dame du monde du street art, qui a su saisir l'essence de ce mouvement
05:08sociologique qu'elle a vu naître à New York dans les années 70, même fin 60.
05:13Et donc, elle nous régale avec plus de 40 photos à l'ancien musée de peinture, place
05:18de Verdun, et elle viendra le 18 faire une conférence à l'auditorium du musée avec
05:25Seth, un autre artiste français qui est déjà venu deux fois, donc je ne sais pas si c'est
05:30un habitué, mais en tout cas, c'est une des grandes stars françaises, en tout cas.
05:35Vous l'avez dit, Jérôme, ça s'installe sur tout le mois de juin, donc les premières
05:38oeuvres ont déjà été inaugurées, notamment là, je crois qu'on est à Saint-Martin d'Air
05:44avec un artiste qui s'appelle Belin ou Belin, je ne sais pas comment on le prononce.
05:48Belin, c'est un artiste espagnol qui, effectivement, a un trait d'esthétique qui se
05:54rapproche du cubisme.
05:56Alors, tout le monde fait référence au travail de Picasso, la période cubiste de
06:01Picasso, mais c'est quelqu'un qui amène vraiment quelque chose en plus avec cette
06:04partie hyper réaliste. Et voilà, c'est un artiste qui est en train d'exposer, donc on
06:10est très content. Il est venu il y a deux ans déjà.
06:13Il nous fait l'honneur de revenir.
06:15Ça fait vraiment déjà dont on peut être fier sur notre territoire.
06:19Qu'est ce qui choisit les murs qui vont justement être dédiés aux différents
06:22artistes? Comment vous faites?
06:24Alors moi, je m'occupe de la sélection des artistes et les murs, c'est un petit peu en
06:28fonction de ce que l'artiste aime bien comme style de mur et puis surtout du
06:33propriétaire du mur. C'est qu'il faut qu'il soit un peu d'accord.
06:37On n'a jamais forcé encore quelqu'un à avoir une oeuvre sur son mur, donc on a toujours
06:41besoin d'avoir l'accord du propriétaire du mur.
06:43Donc, quand les gens nous contactent en nous disant voilà, j'ai ce mur, on se rapproche
06:46d'eux, on leur demande quelle est leur sensibilité, leur sensibilité artistique,
06:50qu'est ce qu'ils aimeraient bien avoir sur leur mur?
06:51Et parmi la liste des artistes qu'on aimerait bien inviter, on leur fait des
06:54propositions jusqu'à ce qu'il y ait un match entre les attentes du propriétaire du
06:59mur et puis un artiste qu'on a envie de faire venir.
07:01Ça veut dire qu'aujourd'hui, un particulier qui a des grands murs vierges sur
07:05l'agglomération, il peut vous solliciter.
07:07Mais on est on est très sollicité.
07:09Il y a énormément de co-pro dès qu'ils font un ravalement de façade.
07:13Pour certaines, celles qui ont envie d'avoir une fresque, nous contacte très
07:16spontanément. On travaille avec tous les syndiques depuis dix ans maintenant.
07:19Donc, le chemin pour trouver la porte d'entrée, avoir une fresque
07:25sur son sur sa façade, que ce soit personnel ou d'une copropriété
07:30ou une municipalité. Tout le monde arrive à nous contacter et puis, on
07:35échange et on arrive à 99,9% des cas où on trouve
07:39un artiste qui plaît à tout le monde.
07:42Donc, ça fonctionne plutôt bien.
07:44Alors, on voit une des fresques qui est réalisée en ce moment sur une copropriété
07:48de l'agglomération.
07:50Comment vous financez toute cette organisation, Jérôme ?
07:54Alors ça, c'est une fresque.
07:55C'est deux artistes allemands qui sont venus pour la première fois.
07:59C'est sur le Crous, à Saint-Martin-l'Air.
08:01Donc, ils viennent de réisoler tous les bâtiments universitaires.
08:06Et comme on avait commencé à travailler avec eux, là, on revient dessus.
08:11Et bon, les oeuvres sont financées, grosso modo,
08:15la métropole et la ville de Grenoble, à deux mètres à 15 000 euros.
08:19Quant à les bonnes années, on va dire.
08:21Cette année, ce n'est pas du tout le cas, mais bon, c'est un autre sujet.
08:24Et donc, nous, on va chercher le complément
08:29sous la forme de partenariats, de mécénats, principalement.
08:33D'autres collectivités participent aussi.
08:35La ville de Saint-Martin-l'Air va mettre de l'argent pour avoir quelques fresques.
08:40Le Crous participe aussi.
08:42Et donc, on arrive comme ça à agréger plein de bonnes volontés
08:46pour arriver à réaliser cet événement qui est...
08:49Bon, nous, on ne fait que dépenser de l'argent, en fait,
08:51comme tout est 100% gratuit.
08:52Il n'y a rien de payant pour le public ?
08:53Il n'y a strictement rien de payant.
08:54Même les bières, les soirs du vernissage, on a du mal à les faire payer.
08:57Donc, c'est vraiment un événement 100% dédié au public, ouvert à tous.
09:04Et puis, surtout, ce qu'il y a de bien avec les arts plastiques,
09:06c'est qu'une fois que le festival est fini, le résultat du festival reste.
09:10Et donc, on constitue un patrimoine disponible 7 jours sur 7, 24 heures sur 24,
09:14quand vous voulez, sans condition de ressources.
09:16Donc, on fait vraiment acte de culture,
09:19on va dire, sur ce territoire depuis dix ans et c'est ça qui fonctionne.
09:22Un musée à ciel ouvert, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an,
09:27gratuits en plus, puisqu'on parle d'argent.
09:29Elles appartiennent à qui, au final, ces fresques ?
09:31Parce que certains artistes ont une valeur marchande dans le marché de l'art.
09:35Alors, la règle, c'est que la fresque appartient au propriétaire du mur.
09:39C'est pour ça que si demain Banksy venait faire une oeuvre sur votre mur,
09:46vous êtes propriétaire de votre mur.
09:47Vous avez le droit de le découper et de le vendre.
09:48Et là, vous avez gagné dix fois d'un coup à l'euro million.
09:52Bon, donc voilà, c'est ça pour dire que le propriétaire de l'oeuvre,
09:56c'est le propriétaire du mur et qu'il y a le droit d'utilisation
10:00de l'image qui a été faite sur le mur.
10:02Par contre, ça, c'est inaliénable.
10:04C'est la propriété intellectuelle et ça appartient à l'artiste.
10:07Bon, je parlais de musée à ciel ouvert.
10:10Il y en a un qui va bientôt disparaître.
10:11Je ne sais pas si on peut le considérer comme un musée à ciel ouvert,
10:14mais c'est l'Institut de géographie alpine,
10:16un bâtiment à l'abandon depuis une quinzaine d'années qui va être réhabilité,
10:21mais qui servait depuis un certain temps,
10:23justement, à l'expression de ces graffeurs dont Jérôme parlait.
10:27Et c'est marrant puisqu'on y était lundi pour faire deux oeuvres.
10:31Les artistes avaient envie de peindre.
10:32C'est leur jour off le lundi.
10:33Donc, on est allé faire un petit tour du territoire.
10:36On les emmène un coup faire du parapente.
10:38On est allé voir les séchoirs à noix, faire les visites des caves de Chartreuse.
10:42Il y a un bon resto au milieu
10:43pour qu'ils découvrent notre territoire sous tous les angles.
10:45Et ils ont voulu aller peindre il y a deux jours, donc lundi,
10:49sur ce territoire.
10:51Et ce qu'il y a de bien, c'est que c'est le même promoteur qui rachète le bâtiment.
10:55Donc, le premier bâtiment d'Aulnieu a déjà été dans cet état-là
10:59il y a quelques années, et on a été super surpris
11:02parce qu'ils nous ont contacté en disant on aimerait bien garder une trace.
11:05Et donc, si jamais vous avez la chance, en plus, il y a un super restaurant
11:08sur le rooftop, il y a un escalier qu'on a complètement retagué à l'ancienne
11:13en faisant intervenir les artistes locaux, mais aussi les artistes du festival.
11:16Et allez-y, parce qu'à l'intérieur du bâtiment rénové,
11:20tout le cacage d'escalier est complètement refait.
11:25Mais comme c'était avant, quasiment quoi.
11:28Donc, c'est assez intéressant de voir des gens qui retapent un patrimoine
11:32et puis qui en font quelque chose d'assez logieux, de très beau.
11:35C'est assez haut de gamme et qui veulent garder sa trace de comment c'était avant.
11:40Donc, j'espère que ça sera la même chose pour l'autre.
11:42On verra. En tout cas, c'était une bonne idée.
11:44450 oeuvres sur l'ensemble de l'agglomération Grenoble.
11:48Il y en a certaines qui ont disparu depuis la création du festival.
11:50Forcément, il y a des murs qui disparaissent.
11:52Il y avait une oeuvre emblématique en face de la Belle Électrique.
11:55Un lion qui avait été fait par Arstrec et Will qui a disparu
11:59parce que le mur a été abattu.
12:02CETTE avait fait une fresque déjà et le bâtiment était réisolé par l'extérieur.
12:08Donc, forcément, la fresque disparaît.
12:10Mais les propriétaires et les habitants ont dit
12:12on ne peut plus vivre sans cette fresque à cet endroit-là.
12:14Donc, on a fait revenir l'artiste pour la refaire.
12:17Il a refait une fresque.
12:18Donc, c'est les deux enfants qui se regardent en vis-à-vis
12:22comme ça.
12:22Ce qu'on a vu sur Fontaine.
12:23Et si jamais vous allez à l'ancien musée de peinture,
12:26il y a l'oeuvre de CETTE et CETTE en a même fait une sculpture.
12:31Donc, il y a vraiment une oeuvre en volume dans une petite maison
12:34où on a ces deux gamins qui se regardent et absolument superbes.
12:37Et voilà, ça fait plaisir de voir qu'une oeuvre faite à Grenoble
12:40débouche sur une sculpture qui va se retrouver dans le monde entier
12:43grâce à cette artiste.
12:45Et bien voilà, le petit clin d'œil
12:47de ces deux enfants, effectivement, qui regardent cet avenir de Fontaine.
12:52Je crois que ça parle à Milena Fontaine
12:55puisqu'elle a grandi dans cette ville de l'agglomération.
12:58Le festival, c'est jusqu'à la fin du mois de juin.
13:01On peut en profiter.
13:01Il y a beaucoup d'animations.
13:02Il y a un programme très complet sur le site du Grenoble Street Art Fest.
13:08Et puis, je sais que Jérôme est un grand voyageur,
13:11donc le sujet qu'on va aborder maintenant risque de l'intéresser également.
13:24Puisqu'on va parler de ce livre qui s'intitule
13:26Quand j'ai quitté la Syrie, j'ai cassé mon stylo.
13:30Livre qui vient de sortir aux éditions Zoner, qui a été écrit par Sylvie Koubal.
13:35Vous êtes vivée dans la région iséroise, un petit village massif de Beldone.
13:40C'est ça, c'est ça.
13:42Qu'est-ce qui se cache derrière ce titre un petit peu énigmatique ?
13:45Alors le titre, c'était très important pour moi.
13:48Heureusement, l'éditeur a accepté de le garder.
13:51Ça vient d'une famille de Syriens que j'avais rencontré en 2016.
13:55Ça fait déjà quelques années que j'ai eu l'occasion de revoir régulièrement.
14:00C'est une famille qui a dû partir suite à la guerre en Syrie, comme beaucoup.
14:06Et le monsieur était journaliste, c'est un journaliste qui était assez connu,
14:11qui intervenait avec des politiques, des militaires,
14:14enfin, qui avait une position sociale, on va dire, assez importante
14:18et qui a dû partir précipitamment parce qu'à un moment donné,
14:22il s'est retrouvé en prison, il a été torturé, enfin, comme beaucoup de Syriens.
14:26Donc, il a choisi de partir avec toute sa famille.
14:30Ils ont déjà été dans un pays, un autre pays où ils ont passé quelques années.
14:35Et puis, ils sont arrivés en France.
14:37Et quand j'ai rencontré ce monsieur, c'est une des premières phrases qu'il a prononcées.
14:41Et ça m'avait vraiment touché parce que c'était
14:45emblématique du fait qu'il a cassé son stylo.
14:49Il ne sera plus jamais journaliste.
14:50Il a changé complètement sa vie.
14:51C'est ça. Et puis, pour moi, c'est à la fois lui,
14:54effectivement, de dire bon, c'est un monsieur que je revois régulièrement.
14:58J'ai encore eu sa femme au téléphone.
15:00Ça fait quelques jours et il parle français,
15:04mais il ne parlera jamais suffisamment pour reprendre un travail journalistique.
15:08C'est assez évident.
15:09Donc, il faut tout reprendre à zéro, reprendre une autre orientation.
15:13Et puis, c'était aussi symbolique de la cassure que subissent tous les migrants,
15:18mais particulièrement les réfugiés, je vais dire, qui partent parce qu'ils sont obligés.
15:24Ce n'est pas par plaisir, ce n'est pas par raison économique non plus.
15:29C'est parce qu'il y a la guerre.
15:30C'est parce qu'ils sont persécutés.
15:31C'est parce qu'ils se retrouvent en prison et des choses comme extrêmement difficiles
15:36et que même s'ils arrivent à trouver l'asile en France, dans d'autres pays,
15:43tout est à reconstruire.
15:44Et ça, c'est... On ne mesure pas. Enfin, moi-même, je les ai côtoyés pendant des années.
15:50J'ai rencontré énormément de personnes,
15:52que ce soit pour ce livre ou dans ma vie professionnelle.
15:55Mais on ne peut pas imaginer ce que c'est d'arriver dans un pays.
15:59On ne comprend déjà pas un mot pour la plupart.
16:02Il faut réapprendre complètement la langue et puis la culture, la façon de vivre,
16:07la température.
16:09Je sais que les personnes qui viennent d'Afrique
16:12ont énormément de mal à s'habituer à l'hiver en Isère.
16:16Ça peut se comprendre.
16:18Et puis, la vie professionnelle, la vie professionnelle,
16:21il faut... Moi, j'ai côtoyé pas mal de personnes
16:24et qui avaient des niveaux de vie, des niveaux d'instruction très importants.
16:28Pas tous, mais ce monsieur était journaliste.
16:30Il y avait des médecins, il y avait des ingénieurs ou des enseignants.
16:34Et ils se retrouvent ici, ils prennent n'importe quel boulot.
16:38Parce que ce qui est important aussi, j'avais envie de parler de ces personnes aussi,
16:41parce que c'est des personnes qui ont une volonté extrêmement forte de s'intégrer.
16:46Et dès qu'ils ont les moyens administratifs,
16:49la carte qui leur permet de travailler,
16:52quasiment du jour au lendemain, ils travaillent.
16:54Ils travaillent pratiquement tous, sauf problème de santé x, y.
16:59Et sans s'arrêter, j'en connais même qui ont plusieurs boulots à la fois,
17:04tout en continuant les cours, tout en repassant le permis.
17:07Enfin, c'est des personnes qui ont une volonté de s'intégrer extrêmement forte.
17:11Ça, c'est important de souligner.
17:13Oui, parce qu'on a souvent l'image des réfugiés, des migrants
17:16qu'on peut avoir dans les médias, de ces gens qui vivent dans la rue,
17:20sous des ponts, dans des tentes de fortune à Grenoble.
17:23Ce sont des images qui circulent régulièrement.
17:26Là, on voit un camp, il y a quelques mois, à côté du quartier de la gare.
17:30Vous, les gens, les réfugiés que vous avez rencontrés,
17:34ils ont été forcés de partir, mais ils ont cette volonté
17:36de se réintégrer dans leur nouveau pays.
17:39Complètement. Alors, sachant qu'il y en a quand même pas mal dans le bouquin
17:42dont je parle, qui se sont retrouvés un petit moment dans la rue
17:46ou sous les ponts, ou à la gare, ou dans des logements de fortune.
17:51Théoriquement, dans la mesure où les gens font une demande d'asile,
17:55ils devraient être automatiquement logés.
17:57C'est la loi, mais elle est toujours respectée.
17:59Voilà, voilà.
18:01Mais voilà, c'est des personnes, si vous lisez le livre,
18:05c'est des personnes qui lisent le livre.
18:08La plupart des personnes disent, mais nous, on est extrêmement reconnaissant
18:12à la France, c'est des gens qui ne se plaignent pas,
18:15en tout cas, pas ouvertement.
18:17Moi, c'est des personnes qui m'ont dit, mais on a été bien accueillis,
18:19on n'a pas trop souffert de racisme.
18:22Et puis, ce qui est aussi frappant, c'est que leurs enfants,
18:27parce que la plupart sont arrivés avec des enfants ou ont eu des enfants en France,
18:31c'est que les enfants parlent extrêmement bien français
18:33parce que les enfants apprennent très, très vite, beaucoup plus vite que nous.
18:37Et puis, par exemple, les enfants de ce journaliste,
18:40c'est des enfants qui sont brillants à l'école, qui font des études,
18:44bon, certains, les plus grands font des études supérieures,
18:47les plus jeunes sont au collège ou même en primaire pour le petit dernier.
18:52Et ils réussissent extrêmement bien.
18:55Ils sont très, très bien élevés.
18:56Ce n'est absolument pas des enfants délinquants ou un peu marginaux.
19:00Ça, c'est important de souligner aussi, parce qu'on entend quand même
19:04pas mal de choses qui ne sont pas toujours la réalité.
19:09Vous en avez rencontré nombreux dans votre vie de militante associative.
19:15Vous avez 25 chemins de vie que vous relatez dans ce livre.
19:20Je vous avais proposé de venir avec un de ces 25 réfugiés
19:23qui vivent ici dans l'agglomération grenobloise.
19:26Jusqu'à hier, c'était bon.
19:27Et puis, finalement, au dernier moment, il a eu peur.
19:30C'est ça, il a eu peur parce que c'est effectivement une personne
19:33qui vient d'un pays, on va dire d'Afrique subsaharienne pour ne pas le nommer
19:37et qui m'avait tout de suite dit oui, oui, je viens, il n'y a pas de souci.
19:41Et en fait, il a eu des angoisses, effectivement, au dernier moment,
19:46qui sont, à mon avis, justifiées,
19:47parce que sa femme et ses trois enfants sont restés au pays.
19:51Et il m'a dit moi, j'ai peur pour eux, parce que voilà,
19:55j'ai peur que le gouvernement...
19:57Alors bon, c'était les Grenobles, ce n'est pas diffusé en Afrique,
20:01mais il me disait que le gouvernement suit extrêmement les réseaux sociaux.
20:05Aujourd'hui, avec Internet, c'est sûr que...
20:06Et que s'il le voit, s'il dit quelque chose sur le fait qu'il a dû fuir,
20:12qu'il a été torturé, etc., il s'est dit mais moi, j'ai peur pour ma famille.
20:17Donc, il m'a dit non, non, je ne viens pas.
20:20Vous racontez que dans les 25 portraits que vous avez dressés,
20:26il y a un jeune qui vient d'Azerbaïdjan,
20:28qui a subi plusieurs tentatives d'assassinat ici, en France.
20:32C'est un jeune que j'ai rencontré à plusieurs reprises,
20:35qui vit maintenant dans la région de Nantaise,
20:37et qui a un parcours assez extraordinaire,
20:40parce qu'il a fui l'Azerbaïdjan, parce qu'il était blogueur.
20:43Donc, il critiquait le régime.
20:45Bon, il était assez virulent, on va dire.
20:48Et il est arrivé en France avec un parcours aussi compliqué
20:52comme la plupart des migrants.
20:54Il a eu l'asile très rapidement,
20:56parce qu'il était vraiment en danger et persécuté dans son pays.
21:00Et malgré tout, le gouvernement azeri lui envoie des tueurs.
21:05Et il a été victime de cinq tentatives d'assassinat en France,
21:10dont un a eu lieu en plein jour dans la rue à Nantes.
21:14Il a reçu 19 coups de couteau.
21:16Il s'est retrouvé des jours et des jours à l'hôpital.
21:18Et c'est un jeune qui continue à bloguer,
21:21il continue à témoigner.
21:22Je ne sais pas comment il fait pour trouver ce courage.
21:25Et il ne sort plus de chez lui.
21:27Il ne peut plus, parce qu'il reçoit des messages tous les jours,
21:31tous les jours, des dizaines et des dizaines de messages
21:33en lui disant, mais on va te faire la peau, quoi.
21:37Et j'espère que ça n'arrivera pas.
21:40Mais bon, en tout cas, sa vie, maintenant, elle est en suspens.
21:44C'est l'Azerbaïdjan qui est une des dictatures
21:47aux portes de l'Europe,
21:49avec un régime autoritaire qui, effectivement,
21:51laisse peu de place aux opposants.
21:53Par rapport à lui, il y a quand même quelque chose qui est très paradoxal,
21:57c'est qu'il est donc réfugié, protégé par la France.
22:00Et le gouvernement azeri
22:03dépose régulièrement des plaintes contre lui en France pour diffamation.
22:09Et à chaque fois, ils sont déboutés, mais ils recommencent.
22:12Les plaintes sont reçues.
22:13Donc, il doit se déplacer à Paris, à droite, à gauche.
22:16Et c'est assez incroyable.
22:20Mais bon, en attendant, pour lui, sa vie, elle est en suspens.
22:25C'est un sujet que parfois les artistes du street art fest abordent.
22:28L'immigration, l'intégration.
22:31Il y a eu des fresques sur ces thématiques-là.
22:34Oui, il y a une fresque qui s'appelle Lady Refugees,
22:36qui avait fait un article qui s'appelle Go In, qui est anonyme.
22:38Il avait fait parler d'elle.
22:40D'ailleurs, il avait fait un print de cette fresque
22:43et il avait offert les bénéfices,
22:46le résultat de la vente,
22:47ne totalitent pas les bénéfices, tout le résultat de la vente
22:50pour une association qui allait chercher,
22:52qui aidait les migrants à ne pas couler en mer.
22:55Donc oui, c'est des sujets qui sont abordés régulièrement
23:00par les artistes engagés.
23:02Il y a des artistes qui font des choses assez neutres,
23:04mais il y a pas mal aussi d'artistes dans le monde du street art
23:07qui sont des militants, on va dire,
23:11graphiques et qui abordent ces sujets-là
23:15frontalement et souvent d'une assez belle manière.
23:20Iléna, ça vous parle, je faisais allusion tout à l'heure
23:22à votre double nationalité franco-arménienne.
23:24Vous avez grandi ici dans l'agglomération grenoloise,
23:26mais vous n'êtes pas née en France.
23:29Non, je suis née en Arménie, à Erevan, et mes parents,
23:32ils ont quitté justement l'Arménie
23:33pour s'installer directement à Grenoble.
23:35Donc, ça fait un peu écho à mon histoire, du coup,
23:38ce que vous racontez.
23:39Et puis, après, mes parents ont eu de la chance.
23:42Ils ont été très bien accueillis.
23:44Et je pense qu'à l'époque, c'était peut-être plus facile
23:46quand ils sont arrivés en 2005.
23:48Et voilà, donc ça fait un peu partie de mon histoire.
23:51Vous avez très bien appris le français.
23:54J'ai très bien intégré, comme vous disiez.
23:55J'ai fait des études.
23:57Je me consacre à la musique.
23:58Enfin, ça ne veut rien dire.
24:00Les immigrants peuvent aussi apporter du bon, quoi.
24:03Le problème principal de ces réfugiés, c'est les papiers.
24:05Sans papiers, on ne peut pas travailler.
24:07Alors, même sans papiers, la plupart, quand même, travaillent.
24:10On en voit régulièrement sur les vélos
24:12des livreurs Uber de l'agglomération.
24:14Oui, tout à fait.
24:15À Grenoble, c'est vrai que presque la majorité des livreurs
24:18sont sans papiers.
24:20Ce qui est difficile, on va dire, c'est que les personnes
24:23qui demandent l'asile ne sont pas sûres de l'obtenir.
24:26Évidemment, il y a à peu près 41% de personnes
24:28qui obtiennent l'asile au final.
24:31Mais maintenant, avec ce qui se passe au niveau européen,
24:34on va dire au niveau assez large,
24:36parfois, les personnes n'ont même pas la possibilité
24:39de demander l'asile.
24:40Et en tout cas, c'est beaucoup plus compliqué
24:43de pouvoir entamer simplement le parcours
24:46pour obtenir l'asile ou pas.
24:48Mais c'est vrai que les derniers événements,
24:54on va dire, les derniers textes politiques
24:57font craindre un petit peu aux associations d'aide aux migrants
25:00que les droits ne soient plus respectés.
25:03En tout cas, ça devient très compliqué.
25:05Et puis, ce qui se passe à Grenoble,
25:07également dans plein de villes de France,
25:10c'est que toutes les démarches sont dématérialisées.
25:13Donc, il faut passer par Internet.
25:15C'est compliqué pour les personnes qui ne maîtrisent pas la langue
25:18ou qui n'ont pas les moyens d'aller sur Internet.
25:21Et puis, c'est devenu, je ne dis pas quasiment impossible,
25:25mais presque impossible d'obtenir des rendez-vous
25:28en préfecture ou ailleurs.
25:29Donc, les personnes, ils n'ont même pas la possibilité
25:32de déposer leur dossier.
25:34Et ça, c'est très, très problématique.
25:38Effectivement, oui.
25:39Bon, quand j'ai quitté la Syrie, j'ai cassé mon stylo
25:42pour découvrir ces parcours, ces gens qui vivent
25:45aujourd'hui avec nous, dans notre région,
25:48dans notre agglomération et qui cherchent,
25:51avec force, à s'intégrer au mieux à notre vie.
25:54C'est aux éditions Zoner, on peut le trouver comment ?
25:56Alors, on peut le commander chez tous les libraires
25:59parce qu'il est référencé, donc simplement avec le titre.
26:03Et on peut le commander aussi directement auprès de l'éditeur Zoner.
26:07Et pour info, moi, je fais partie de la PARDAP,
26:12donc l'Association de parrainage républicain
26:15pour les demandeurs d'asile.
26:17On sera à la Fête des Tuiles ce samedi à un stand
26:20et je serai là avec mon livre aussi.
26:22Eh bien, très bien, le message est passé.
26:25Merci.
26:25Alors, on va terminer cette émission en musique
26:28avec Milena, qu'on attend avec impatience.
26:40Les fans, ils sont là depuis le début de l'émission
26:42et donc, ils vont pouvoir en profiter.
26:46Jeune artiste, Milena, 24 ans,
26:49donc avec déjà un long parcours dans la musique.
26:53J'ai retrouvé une image qui date de 2018,
26:56qui va vous parler évidemment.
26:58Voilà, c'était sur le plateau d'une émission de télé
27:02un peu plus célèbre que la nôtre, TF1,
27:04The Voice, célèbre émission de radio crochée.
27:08Là, je crois que vous n'étiez même pas majeure encore à cette époque-là.
27:11Oui, j'avais 17 ans et puis c'est vrai que j'ai commencé tôt
27:14et je pense que ça a son avantage.
27:17Et cette expérience-là m'a beaucoup apporté
27:19en termes de, on va dire, de maturité.
27:22Ah, il faut du cran à 17 ans
27:24pour aller chanter sur un plateau d'une grande émission de télévision.
27:26Oui, mais j'étais déjà très déterminée.
27:27Ça faisait longtemps que je voulais faire cette émission.
27:30J'étais contente d'y être là, je pense.
27:32Bonne expérience.
27:32Oui, bonne expérience.
27:34Alors, plus besoin de coach médiatique aujourd'hui.
27:37Vous tracez votre propre voix,
27:39VOIX, VOIE.
27:41Vous venez de sortir un album.
27:43Alors, il est là, voilà.
27:46Un EP, comme on dit, avec six titres.
27:49Armat, c'est le titre de cet album.
27:52Alors, je me suis demandé ce que ça signifiait, Armat.
27:56Et je crois que j'ai trouvé, ça veut dire racine en arménien.
27:59C'est ça, exactement.
28:00Voilà, merci les Québécois.
28:04C'est un pays qui compte beaucoup, on l'a compris pour vous.
28:06Oui, ça veut dire racine et c'est vraiment,
28:08ça parle de mon évolution, de l'enfant jusqu'à l'âge adulte.
28:12Donc, je parle de ça un peu dans toutes mes chansons.
28:15D'où l'arbre, du coup, derrière le CD qui retrace un peu
28:18tous ces moments de vie quand je suis plus jeune en Arménie
28:21ou alors quand j'arrive à l'adolescence plutôt en France.
28:24Donc, voilà, du coup, je me suis dit racine,
28:25ça représente bien toutes ces chansons.
28:27Donc, c'était un peu ce choix là que j'ai fait.
28:29Retour aux sources.
28:30Et puis, on l'a dit, vous êtes née en Arménie.
28:31Donc, votre langue natale, c'est l'arménien.
28:33C'est l'arménien.
28:34Je parle arménien avec mes parents tous les jours.
28:36Et donc, je me suis dit naturellement,
28:38il faut que j'écrive des chansons dans cette langue qui est assez rare, du coup.
28:42Et puis ensuite, qui n'est pas beaucoup entendue en France, surtout en chansons.
28:46Donc, naturellement, je suis allée vers ça et le français aussi,
28:49parce que ça fait aussi partie de moi.
28:51Donc, ça a fait un projet franco-arménien.
28:53On va écouter justement ce que ça donne une chanson en arménien.
29:06Vous êtes même allée tourner le clip en Arménie.
29:37Et je me suis dit, il faut vraiment que je fasse un clip en Arménie.
29:40J'avais vraiment envie de trouver une vidéaste qui me plaisait.
29:43Et donc, j'ai tourné ça en novembre dernier.
29:46Et là, c'est sorti.
29:46Je suis très contente du résultat.
29:48Vous chantez, mais vous composez.
29:50Paroles et musique, les deux.
29:52Paroles et musique.
29:53Et donc, souvent avec ma guitare en acoustique.
29:56Ensuite, tout ce qui est réarrangement,
29:58je fais ça avec des musiciens que j'ai rencontrés à Grenoble, au conservatoire.
30:01On travaille tous ensemble pour former quelque chose d'assez homogène
30:05et qui me ressemble.
30:07Voilà, donc sinon, oui, la composition et les paroles viennent de moi au début.
30:11Une pop intimiste, bien foutue, comment vous qualifiez le style de Milena ?
30:17C'est ça, assez mélancolique, pop, folk, très intimiste, personnel.
30:22C'est toujours très difficile de qualifier un style, je trouve,
30:25et de se mettre dans une catégorie.
30:27Mais je pense qu'aujourd'hui, avec le temps et à force d'avoir fait aussi
30:31beaucoup de reprises, beaucoup écouté de musique, etc.,
30:35j'ai, je pense, réussi maintenant à trouver un peu une direction
30:38vers laquelle je veux évoluer et m'améliorer.
30:41Il y a encore du travail, mais je pense que petit à petit,
30:44ça commence à devenir quelque chose d'assez concret.
30:47On a écouté l'arménien, on va maintenant écouter un autre morceau de Milena,
30:51en français, celui-ci.
31:01Je m'imaginais tout là-haut Face à mes paroles, je faisais mon numéro
31:12Alors que je n'avais pas écrit le scénario Mais je crois pas que je cherchais tous les défauts
31:24Je me souviens encore De ces journées dehors
31:35Accroître dans cette cour Bien trop verte
31:38A tenir cette plupot Bien trop blanche
31:40Jamais m'aller chanter Sans être prête
31:43A essayer d'être simple, propre peut-être
31:46Moi je veux pouvoir Encore rêver
31:51Juste rêver C'est ça l'enfance
31:56Moi je veux pouvoir Juste m'évader
32:01Et surtout aller Dans le bon sens
32:08Elle va plutôt dans le bon sens, cette chanson, selon moi.
32:12Le chanteur français le plus célèbre avec des origines arméniennes, c'est Charles Aznavour.
32:18Est-ce qu'il fait partie de vos inspirations ?
32:20Oui, complètement, ça fait partie de mon inspiration.
32:22Ça fait d'ailleurs partie de ma setlist de concerts que je vais défendre en Arménie en juillet.
32:28Puisque je fais une petite tournée de concerts en Arménie.
32:31Et ça fait vraiment partie de moi et ça a toujours été.
32:35Et aujourd'hui je continue de reprendre ces chansons sur mes réseaux sociaux, etc.
32:39Parce que c'est très important, je pense, de toujours honorer ces chansons.
32:42Moi en écoutant ce morceau, je pensais plutôt à l'univers musical de M, de Mathieu Chédide.
32:47Oui, complètement.
32:48On est un peu là-dedans.
32:49Aussi, très grande inspiration que j'aime beaucoup.
32:53Un artiste que j'ai pu rencontrer à Grenoble justement, qui était venue au Palais des Sports de Grenoble.
32:57Ça tombe bien, Mylène, à vous en parler, parce qu'on a des images de cette rencontre.
33:00On va les voir en même temps, vous raconter ce partage.
33:03Parce que vous avez partagé la scène du Palais des Sports, c'est ça, il y a quelques mois ?
33:07C'est ça, il n'y a pas si longtemps que ça, très très bon souvenir.
33:10Voilà, donc M qui m'a vue sur une vidéo.
33:13C'est pas vous qui l'avez invitée à partager votre concert ?
33:16J'aurais bien aimé, mais non.
33:18Et du coup, voilà, ça s'est passé un peu très rapidement.
33:20En deux jours, ça s'est fait et je suis montée avec lui sur scène pour partager cette chanson.
33:25Devant le public grenoblois.
33:28Il y avait des gens que je connaissais qui étaient dans le public et j'étais même pas au courant.
33:32Et qui m'ont dit, on vient de te voir.
33:34Ils ne s'attendaient pas forcément à ce que vous soyez au milieu du concert de M.
33:38Vous avez gardé contact avec lui, derrière ?
33:41Oui, complètement.
33:42Je pense que je le recroiserai, j'espère.
33:45J'aimerais bien, sur des premières parties, encore collaborer ensemble.
33:49On a vraiment bien, je pense que nos univers collent bien.
33:52Il a vraiment beaucoup aimé la voix, etc.
33:55Le terme de voix.
33:56Je suis très contente d'avoir son approbation, on va dire.
33:59On pourra lui lancer le défi de chanter en arménien la prochaine fois.
34:02Ça peut être un challenge à relever.
34:05Vous arrivez aujourd'hui à vivre de la musique ?
34:07On sait que c'est compliqué quand on est un jeune artiste.
34:09Aujourd'hui, je ne fais que ça.
34:10J'ai fait des études à Grenoble de sciences du langage pendant cinq ans.
34:14Et puis ensuite, j'ai pris une décision.
34:17Je me suis dit que ça faisait toujours partie de moi.
34:19J'ai toujours fait un peu les deux études musiques.
34:21Et en fait, ça m'a beaucoup pris d'énergie.
34:24Je me suis dit qu'il fallait que je me consacre vraiment à ça à 100%.
34:27Et aujourd'hui, c'est le cas.
34:28Donc, je suis très contente.
34:29Il y a de temps en temps des programmations musicales au Street Art Fest, Jérôme Katz.
34:33Je ne cherche pas à faire l'entremetteur.
34:36Pourquoi pas ?
34:37On fait une soirée de clôture et une soirée d'ouverture habituellement.
34:41Donc, c'est pourquoi pas vous inviter.
34:45Avec grand plaisir en tout cas.
34:47Un peu d'Arménie dans la culture Street Art.
34:50On n'a jamais reçu de Street Artist Arménien encore.
34:52J'imagine qu'il n'y en a pas forcément beaucoup.
34:54Je n'en connais pas, mais on est ouvert à toutes les propositions.
34:58À creuser.
34:59La prochaine fois que Milena ira en Arménie, je crois que c'est cet été pour cette tournée.
35:03Vous regarderez s'il y a des hommes de Street Art.
35:06Il devrait y en avoir.
35:08C'est quoi ? C'est Erevan ?
35:09Erevan, oui.
35:10La capitale.
35:11C'est ça.
35:12L'idée, c'est de chanter à Erevan et aussi un peu autour.
35:14Des villes autour où la musique est peut-être moins proposée, moins accessible.
35:18J'ai aussi envie de faire ça.
35:20De pouvoir me produire dans des villes un peu plus éloignées de la culture.
35:25C'est un peu l'idée de cette tournée aussi.
35:28On rappelle cet album.
35:29On peut découvrir tout votre univers sur vos réseaux.
35:32Il y a une chaîne YouTube.
35:34Il y a les réseaux classiques.
35:36Facebook, etc.
35:38Pour les grenoblois qui n'auront pas la chance d'aller en Arménie vous écouter cet été,
35:42il va falloir attendre un peu la prochaine date ici chez nous.
35:45C'est en fin d'année, en mois de décembre ?
35:47C'est en hiver.
35:48C'est le 4 décembre à la salle Olivier Messiaen.
35:50Dans le cadre du mois de l'Arménie en Isère.
35:52Et ensuite une date à Lyon le 29 juin à la Guinguette des Pontes,
35:56à l'Amphithéâtre Romain des Trois Gaules et à Paris le 1er juillet.
36:00Super.
36:01Merci d'être venue, Milena.
36:04Tous les musiciens qui vous accompagnent habituellement,
36:06qu'on a vus sur la scène de la Belle Électrique,
36:08aujourd'hui je ne sais pas ce qu'ils faisaient, il fait beau,
36:10ils sont allés se balader.
36:11Vous venez venue toute seule avec votre guitare.
36:13Je plaisante parce qu'il y en a un Romain qui est là en coulisses
36:16et qu'on a vu d'ailleurs sur la scène et qui vous a amené cette guitare
36:21pour finir par une chanson en arménien forcément.
36:25En mode guitare-voix.
36:27On vous écoute, Milena, pour clore cette émission.
36:33Musique en arménien
37:03Musique en arménien
37:33Musique en arménien
38:03Musique en arménien
38:05Musique en arménien
38:07Musique en arménien
38:09Musique en arménien
38:11Musique en arménien
38:13Vous avez profité de Si on parlait avec Gilles Trignan Résidence.
38:17Musique en arménien