Pauline RUBY - Directrice du festival Terres du son
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00:00Bonjour Émilie Mendoza, votre invitée justement est directrice de festival, ce n'est pas banal !
00:06Ce n'est pas banal et ce n'est pas n'importe quel festival, c'est Terre du son !
00:11Bonjour Pauline Ruby, effectivement Terre du son, c'est le plus gros festival d'Indre-et-Loire.
00:17Vous êtes salariée de l'association qui organise ce festival.
00:21Est-ce que de fait, être directrice de festival, c'est équivalent à être directrice d'entreprise quand on est sur cette taille-là d'événements ?
00:29Alors je dirais oui et non. Oui pour la construction budgétaire, le suivi administratif, le suivi RH.
00:37Et je dirais non aussi parce qu'on a une position où on est entouré, on est accompagné par un conseil d'administration.
00:44Et en fait on ne se sent jamais seul et je pense que c'est aussi ça la force d'une association.
00:48Alors vous parliez de budget, de RH, on est sur quelle taille d'équipe, quelle taille de budget pour que les gens puissent se rendre compte ?
00:55Alors aujourd'hui Terre du son, c'est un budget d'environ 3 millions d'euros.
00:58Donc il n'est pas rien comme on subit à des coûts qui sont de plus en plus importants chaque année.
01:04Et on est une équipe de 5 personnes, 4 temps pleins, un mi-temps sur la comptabilité, puis on a une personne en alternante.
01:12Ça c'est l'équipe permanente et puis quand arrive le printemps, on a des personnes en CDD, en stage qui viennent nous rejoindre.
01:19Alors vous parliez du printemps, là on est sur l'organisation d'un événement qui a lieu en juillet.
01:24Ça signifie que votre activité elle aussi est marquée par les saisons, il y a des pics d'activités au fil de l'année ou des missions qui évoluent ?
01:31Oui, on ne travaille pas que 3 jours par an, ce serait trop beau.
01:34Non, effectivement on a une période de septembre à décembre qui va être dédiée à la fois au bilan de l'année d'avant,
01:43sur les bilans financiers, les bilans avec les partenaires.
01:46Et puis tout en parallèle, on construit l'édition qui suit, les projets, la construction budgétaire, les dossiers de subvention et tout ça sur cette période.
01:57Et justement là, on est à quelques semaines maintenant de l'édition 2024, est-ce que vous réfléchissez déjà à l'édition 2025 ?
02:04Oui, déjà, notamment sur les sujets de programmation.
02:07Ça se fait avec autant d'avance ?
02:09Aujourd'hui oui, la concurrence est tellement accrue, les cachets artistiques sont tellement élevés qu'effectivement il faut avoir un an et demi d'avance.
02:16Ils ont considérablement augmenté les cachets, comment vous faites si vous n'avez pas les subventions qui suivent, qui rallongent également ?
02:21Les subventions ne suivent pas et ne rallongent pas, c'est un fait.
02:24Aujourd'hui le festival c'est plus de 91% d'autofinancement, donc aujourd'hui c'est le public, c'est grâce au public qu'on survit et qu'on est là,
02:33et grâce à nos partenaires également qui soutiennent le festival.
02:36Ça veut dire que c'est un métier à suspens ou jusqu'aux jours d'ouverture du festival et des derniers achats de places ?
02:42Ah oui, je dirais même jusqu'à la fermeture du festival, c'est un métier à suspens et aujourd'hui je crois qu'on est à 33 jours du festival
02:49et on ne peut pas dire que ce sera une édition qui sera équilibrée.
02:53Donc l'aspect budgétaire c'est un gros bout de votre travail à vous en tant que directrice ?
02:56Oui, tout à fait, exactement, c'est le quotidien.
02:59Est-ce qu'il y avait un risque pour la sécurité ? Est-ce qu'on sait qu'il y avait des festivals qui n'auraient pas pu se faire avec les Jeux Olympiques ?
03:06Alors nous on est bien accompagnés par la préfecture, on a un festival qui est implanté,
03:11donc du coup on est accompagnés et on a des services de sécurité qui sont présents sur le festival.
03:19On a parlé budget, RH, vous mettez le nez dans la programmation aussi, ça fait partie de vos missions de directrice ?
03:26Alors on a un comité de programmation effectivement, dont je fais partie avec les co-présidents,
03:30mais on a un programmateur qui est au sein de la structure qui lui va à la chasse aux artistes.
03:36Et vous quel est l'aspect de tout ça qui vous passionne le plus et qui fait que vous êtes encore là à tenir la barre ?
03:41C'est parce que c'est un métier qui est à 360, on peut à la fois faire de la production,
03:47c'est ce que je disais, commander des fruits et légumes, gérer le budget, avoir une relation avec les bénévoles.
03:55La musique, le son ?
03:57La musique, le son, effectivement, et l'apothéo c'est le festival, le sourire du public.
04:02Est-ce que vous y assistez vraiment ? Est-ce que vous en profitez vraiment ?
04:05Oui, en tout cas j'ai le sentiment, ça doit être très subjectif, mais j'ai le sentiment en tout cas,
04:10il suffit d'être deux minutes dans la prairie et de voir les gens, moi ça me suffit.
04:14On vous y croisera sans doute alors du 12 au 14 juillet à Mont.
04:17Merci beaucoup Pauline Ruby de nous avoir dévoilé le métier de directrice de festival.
04:22Merci.
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