Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
Retrouvez "La pépite" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie
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00:00 - Europe 1 - Le talent de la France bouge.
00:03 - Jim, vous avez 31 ans, c'est ça ? Vous venez de Bretagne.
00:06 - Oui, exactement.
00:07 - Vous avez cofondé... L'idée est née en 2017, c'est une idée pendant vos études,
00:14 vous faisiez une école de commerce à Toulouse ?
00:17 - Alors l'idée, elle naît dans l'école d'architecture de Versailles,
00:20 avec mon associé et ami d'enfance, Marius Hamelot.
00:23 Et l'idée, c'est à la base de faire une école en plein milieu du désert au Kenya,
00:27 avec des ressources locales.
00:28 - Parce que lui est à l'école d'architecture de Versailles,
00:31 vous, vous êtes à l'école de commerce de Toulouse,
00:33 il vous dit "Viens m'aider, parce qu'on doit plancher sur la création d'une école au Kenya
00:38 en plein désert", et il a repéré une déchetterie à côté de cette école.
00:43 - Il repère une déchetterie, et on commence du coup à expérimenter la transformation
00:47 de ces déchets sous forme de matériaux pour construire cette école.
00:50 Et donc à ce moment-là, on prend un four à pizza, on prend un moule à gâteau,
00:53 on prend un blender maison, on broie le déchet plastique qu'on a troyé de la poubelle jaune,
00:58 et on a un nouveau matériau.
00:59 Et de ce nouveau matériau, nait le projet Le Pavé.
01:01 - C'est extraordinaire. Alors c'est quoi Le Pavé ?
01:03 C'est né en 2018, on vous écoute en une minute, c'est à vous.
01:07 - Donc Le Pavé, c'est une startup industrielle que j'ai co-fondée avec Mario Samlow,
01:13 un ami d'enfance et architecte de formation.
01:15 On répond à deux enjeux.
01:17 Le premier, c'est la prolifération des déchets, notamment plastiques.
01:21 Et le deuxième, c'est la nécessité de retrouver du sens, de l'histoire,
01:24 de la proximité dans la fabrication des matériaux pour le monde du bâtiment et de l'ameublement.
01:29 Et donc concrètement, on est organisé autour de trois savoir-faire.
01:32 Le premier, c'est l'identification des déchets.
01:35 Le deuxième, c'est la transformation de ces déchets sous forme de panneaux dans nos usines.
01:41 Et la troisième, c'est la valorisation de ces panneaux en produits finis.
01:44 Et donc depuis 2018, on a recyclé plus de 700 tonnes de déchets plastiques dans 1600 projets.
01:49 Et pour faire quoi ? Pour faire plein de choses.
01:51 Des revêtements de sol, des revêtements de mur, du mobilier avec des chaises, des tables.
01:57 Voilà, plein de produits pour le monde de la construction et de l'ameublement,
02:00 puisque à partir de nos panneaux, on a un capital créatif pratiquement infini.
02:05 Merci pour votre pitch, c'est très clair.
02:07 Jim Paskin, merci de vous être prêt à l'exercice.
02:09 Co-fondateur de Le Pavé, ça vous inspire quoi autour de la table ?
02:12 Philippe ?
02:12 Alors moi, j'ai plongé vraiment dans cette...
02:15 Vous avez "débloui", c'est votre terme.
02:18 Déjà, j'ai cru que je voyais un film de Truffaut avec Marius et Jim.
02:21 Ah oui, parce que les deux co-fondateurs s'appellent Marius et Jim.
02:25 Mais bon, ce sont deux hommes là dans cette occasion.
02:27 Version 2024.
02:28 Et version 2024, absolument.
02:30 Deux profils différents, très complémentaires.
02:33 Et puis surtout, pour moi, c'est plus une start-up déjà.
02:35 Ils sont déjà passés dans une autre sphère,
02:38 parce que Jim va expliquer effectivement l'accélérateur qu'il y a eu médiatiquement parlant récemment,
02:44 notamment au niveau des Jeux Olympiques.
02:46 Oui, vous êtes très acteur, vous faites partie de ces personnes
02:51 qui vont travailler, de ces entreprises qui vont travailler pour les JO.
02:53 Vous répondez à deux enjeux.
02:55 D'abord, c'est la prolifération des déchets et des déchets plastiques.
02:58 Ça, c'est la première réponse avec votre technologie.
03:01 Et la deuxième, c'est la nécessité de décarboner ce monde du bâtiment.
03:05 C'est pour ça que vous intervenez aussi sur tous ces secteurs d'activité,
03:09 ce dont vous nous parliez pendant le pitch ?
03:11 Oui, tout à fait.
03:12 Donc l'idée, c'est de créer un pont entre ces deux enjeux.
03:15 Donc, la nécessité de trouver des filières de recyclage pour les déchets
03:20 et la nécessité de décarboner le monde du bâtiment.
03:23 Et donc, on a développé une technologie brevetée dans nos deux usines.
03:26 Et donc, cette technologie, elle nous permet de transformer des déchets plastiques
03:30 sous forme de panneaux sans aucun liant, sans aucun additif chimique,
03:33 sans aucune secrète industrielle ou de recette industrielle.
03:37 Donc, des panneaux simples, esthétiques en plus.
03:39 Je vous invite à les regarder sur son site, c'est très beau.
03:42 On a des matériaux qui sont, et nous notre credo,
03:45 c'est de dire on fait des matériaux recyclés, durables, sains et locaux.
03:50 Et ce qui est intéressant, c'est que sans mettre de résine ou d'additif,
03:53 on permet le recyclage de nouveau de ces panneaux dans une seconde vie.
03:58 Mathieu Petit-Huguenin, vous êtes le président de Paprec,
04:00 vous êtes l'invité de la France Bouche ce soir sur Europe 1.
04:02 Votre regard sur cette start-up, le Pavé ?
04:06 Nous, on trouve que c'est formidable.
04:08 On a collaboré depuis le début et tout ce qui est des applications
04:12 très concrètes, des bonnes idées, très pragmatiques,
04:15 de mise en œuvre du recyclage.
04:17 Voilà, bravo à eux.
04:19 Et puis, on espère qu'ils feront un beau chemin,
04:21 parce que comme il le disait, il y a plein d'applications possibles.
04:23 Après, quand on adresse le secteur du bâtiment comme ça,
04:25 c'est presque sans limite.
04:27 C'est presque sans limite.
04:28 Il y a aussi une actualité qui est forte.
04:30 Nous sommes à quelques semaines des Jeux d'été.
04:33 On va en parler aussi avec vous, Mathieu Petit-Huguenin, sur votre rôle
04:37 en tant que président de Paprec.
04:39 Concernant le Pavé, Jim Pasquet, vous avez une commande de 11 000 sièges
04:46 pour les Jeux d'été pour Paris 2024.
04:49 Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?
04:51 Oui, alors au tout départ de la création de l'entreprise,
04:54 nous, on avait un rêve, c'était de participer au JO.
04:57 On a créé en 2018 et on a travaillé et on est ultra fiers
05:01 d'avoir travaillé pour deux projets, notamment la réalisation
05:04 de 11 000 sièges de gradins pour le Centre aquatique olympique
05:07 et l'Adidas Arena Porte de la Chapelle.
05:09 Ce projet, c'est 100 tonnes de déchets plastiques recyclés.
05:12 Les sièges, les gradins, c'est le résultat de 100 tonnes de déchets plastiques ?
05:18 C'est 100 tonnes de déchets plastiques recyclés, 80% en Ile-de-France,
05:21 1 million de bouchons recyclés dans des écoles,
05:25 dans des entreprises, des associations.
05:27 Vraiment le petit bouchon de bouteille sur votre perrier, etc.
05:31 Et tout ça, ça va être donc pour les JO.
05:34 Est-ce que ça va être indiqué pour les spectateurs ?
05:37 Est-ce qu'ils auront, c'est ce qu'on est en train de se dire ce soir sur Europe 1,
05:39 est-ce qu'ils auront cette information quand ils vont venir s'asseoir sur le siège ?
05:44 La volonté, à travers notre matériau, c'est justement de rendre lisible le recyclage
05:50 et donc on voit ces bouchons, on voit ces fragments de déchets
05:53 qui sont à l'intérieur du matériau.
05:55 Notamment, par exemple, si vous allez à la piscine olympique,
05:58 vous verrez qu'il y a une base blanche, des bouteilles de shampoing,
06:00 marbrés de jaune, qui sont donc des bouchons jaunes qu'on a récoltés.
06:03 Et l'idée, c'est que n'importe qui puisse reconnaître que c'est un produit recyclé.
06:07 Clara ?
06:08 Moi, je trouve ça génial.
06:09 Si on va assister aux épreuves, de se dire "ok, je suis assise sur des bouchons de bouteilles".
06:15 C'est quand même fou !
06:15 Oui, on est à Paris 2024, au moins ça avance.
06:19 Philippe Sos ?
06:20 L'Adidas Arena, qui est déjà en fonctionnement, a déjà donc vos sièges.
06:25 Et puis je crois que vous allez avoir aussi une autre annonce à faire
06:27 concernant un autre élément des Jeux olympiques, non ?
06:30 Oui, tout à fait.
06:31 Il n'a pas envie de le dire, Philippe, donc on va le laisser le dire.
06:33 Je vais le laisser le dire.
06:34 Vous allez en être très au courant.
06:35 Jim ?
06:36 On a fait ces 11 000 sièges de gradin, et suite à ça, on a un nouveau projet qu'on va délivrer,
06:41 c'est la réalisation de tous les podiums pour les Jeux olympiques,
06:44 fabriqués aussi à partir de nos panneaux en musée Nobel-Pékin.
06:46 Il n'a pas besoin de vous ce soir, Philippe.
06:47 C'est ce que je me suis dit, moi.
06:48 Vraiment, je peux quitter la tour.
06:51 Non, mais non, restez parmi nous, Philippe.
06:53 Merci.
06:53 Donc, on l'a compris, les forces de la start-up, c'est qu'on est sur un marché qui évolue complètement,
06:58 Philippe.
06:59 Il est très fort, il y a l'international, puisque là, en étant présents sur les paris 2024,
07:05 c'est forcément un appel à s'exporter.
07:08 Oui.
07:09 Alors, on est vraiment sur une start-up atypique.
07:12 Moi, je n'ai plus envie d'employer le terme de start-up, parce que là, ça y est, vous êtes lancé.
07:16 Je trouve ça très intéressant.
07:18 Vous vous êtes identifié, en plus, puisque vous avez eu l'occasion d'être parmi les 10 start-ups
07:22 représentés au grand événement que le président Macron a organisé à Versailles.
07:27 Vous étiez parmi les 10 start-ups.
07:28 A Chousse-France.
07:29 Donc, ça, c'est absolument fabuleux.
07:31 Vous avez été primé par un prix, le prix Montgolfier, qui est un prix important aussi.
07:35 Et puis, également, vous vous êtes identifié au niveau européen par un biais d'un magazine financier
07:40 qui est... vous êtes dans les 30 entreprises, donc c'est extraordinaire.
07:45 Le marché est énorme.
07:47 Bon, Mathieu en a parlé, lui, il est ravi, évidemment, parce que ça va alimenter tout ça.
07:52 Et je crois qu'il y a une dynamique phénoménale derrière l'entreprise, là.
07:55 Donc, là, vous validez à 100%.
07:57 Oui, je valide plus qu'à 100%, parce que vraiment...
08:00 Il est sur la lancée.
08:02 Oui, oui, oui, vraiment.
08:03 Alors, après, je reviendrai peut-être tout à l'heure sur les éléments d'attention qu'il faudra avoir.
08:08 Oui, allez-y, maintenant.
08:09 Moi, je pense que... j'en parlais tout à l'heure un tout petit peu déjà, avant l'émission, avec Jim.
08:14 C'est la culture d'entreprise.
08:16 Vous êtes combien, là ?
08:17 Il faut penser aussi à Marius, parce qu'on parle beaucoup...
08:20 D'ailleurs, vous auriez dû l'appeler Jim et Marius, je trouve, que le pavé.
08:23 Non ?
08:24 Enfin, je ne vais pas refaire...
08:26 Non, mais c'est vrai parce que...
08:27 Mais l'histoire est belle.
08:28 L'histoire est hyper belle.
08:29 L'histoire est belle.
08:30 Alors, moi, je trouve qu'il faudra faire attention à la culture d'entreprise,
08:33 parce que vous allez grossir très rapidement, si vous voulez parler un tout petit peu de...
08:37 Vous êtes combien dans l'entreprise, là, aujourd'hui ?
08:39 Donc, aujourd'hui, on est 35.
08:40 Ah oui, quand même.
08:41 Voilà, on double des effectifs chaque année.
08:42 Donc, c'est Jim et Marius, et puis c'est aussi toute une équipe, justement, d'ingénieurs, d'opérateurs, de commerciaux,
08:48 qui travaillent ensemble, justement, à la démocratisation de l'utilisation de nos matériaux, dans plein d'applications différentes.
08:54 Le siège se trouve où ?
08:55 Notre siège est à Aubervilliers, dans notre usine historique.
08:58 Philippe ?
08:59 Donc, moi, j'ai noté des choses concernant, bien sûr, l'extension du catalogue de produits.
09:05 Je ne sais pas si vous pouvez collaborer avec des grandes marques de meubles, par exemple suédoises,
09:09 j'y pense notamment parce que ça peut les inspirer, peut-être.
09:12 Et puis, ça aidera encore.
09:14 Tout est fabriqué en France, en plus.
09:15 Alors, donc, ça pourrait peut-être aider.
09:16 J'ai pensé à ça.
09:17 Non, mais ce serait un rayonnement pour la France de collaborer avec des marques comme ça.
09:22 Absolument, aussi le développement international, évidemment, c'est quelque chose d'important.
09:27 La question, pour moi, ça va être surtout la sécurité du sourcing.
09:31 Je ne sais pas ce qu'en pense Mathieu là-dessus.
09:33 Mathieu Pétriguenon, patron de Paprec.
09:35 Pour nous, en termes de tonnes, nous, on recycle un peu plus de 300 000 tonnes de plastique.
09:40 Donc, on est encore vraiment sur des quantités qu'on sait très bien fournir.
09:44 C'est un usage intelligent.
09:45 Il n'y a pas de raison, à ce stade, qu'il y ait un problème de sourcing.
09:51 Si l'application devenait énorme, bien sûr, on est en concurrence avec différentes filières.
09:57 Parce que presque tout ce qu'on a ici dans le studio, les meubles, vos papiers, etc.,
10:02 c'est aussi des produits qui sont recyclés.
10:04 Vous les voyez, vous dites "Futur déchet".
10:06 Futur matière première.
10:08 Absolument.
10:09 Mais on parlait des Suédois qui font des meubles.
10:12 C'est un de nos grands clients en bois, en plastique, etc., puisqu'ils viennent les reconsommer.
10:16 C'est extraordinaire, ce cercle vertueux.
10:19 Vous restez autour de la table de la France Bouge.
10:21 On va faire une petite pause encore en musique.
10:24 Après, je voudrais savoir avec vous, Mathieu Petit-Huguenin,
10:26 votre rôle pour Paris 2024, qui est aussi essentiel pour la gestion des déchets.
10:32 On attend près de 15 millions de visiteurs.
10:34 Heureusement que vous êtes là.
10:35 Absolument.
10:36 On a de nombreux sites olympiques, mais peut-être qu'on en parle juste après la pause.
10:41 On va danser un petit peu avec Donna Summer, sur Radio Europe.