• il y a 6 mois
Cécile reçoit Pierre Barnérias et Anneke Lucas pour un moment d'échange au sujet du film documentaire "Les Suvivantes". Vous découvrirez la réalité d'un film qui doit nous pousser à réagir.

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00:03:30Aujourd'hui c'est trop, un jour c'est trop, 238 c'est beaucoup beaucoup trop.
00:03:36Donc nous vraiment on a notre positionnement c'est pas sur le fond, le
00:03:42fond on n'en sait rien en fait on n'a pas d'avis sur le fond, on n'est pas juge,
00:03:45on n'a pas d'avis mais par contre sur la forme là on sait qu'il y a tellement de
00:03:50choses complètement illégales qui sont passées que on se dit qu'on ne peut pas
00:03:54ignorer ça et donc on en parle et on a dit qu'on en parlerait à chaque
00:03:58émission à chaque fois qu'il y aurait des informations. Son procès redémarre le
00:04:0310 juin, ça on vous l'avait dit dans l'émission la semaine dernière je pense
00:04:07et Rainer Fulmich régulièrement sort des audios en allemand et ou en anglais
00:04:12et dans un des audios qu'il a sorti, le dernier là qu'il a sorti, il
00:04:18explique que des pressions seraient mises sur le tribunal, les membres du
00:04:23tribunal auquel il a affaire et que ça expliquerait la différence de
00:04:29comportement, vous vous souvenez la semaine dernière on l'a dit, il y a vraiment une
00:04:32différence, il y a eu comme un revirement, il y a une différence de
00:04:35comportement de la part des membres de ce tribunal, de cette cour et ça
00:04:41pourrait être expliqué par des pressions qui sont mises sur ces
00:04:45personnes ce qui ne serait évidemment pas étonnant parce que je ne sais pas
00:04:48aujourd'hui qui ne subit pas de pression à partir du moment où on n'est pas, on
00:04:51ne rentre pas pleinement dans le discours de la DOXA, on ne ferme pas les yeux
00:04:55surtout. Deuxième information que je voulais vous donner,
00:04:59ça va aller très vite, c'est au sujet de David Bouillon, vous savez le docteur
00:05:02David Bouillon en Belgique, il y a un regroupement citoyen qui a lieu demain à
00:05:06la place des archers à Mons à 18h45 donc en Belgique, si vous êtes dans la
00:05:11région, si vous êtes à Mons, ça lui fera très très plaisir que vous
00:05:14soyez là, il a besoin de soutien et donc allez-y, allez à sa rencontre demain, il
00:05:19sera là évidemment voilà. Alors maintenant je vais recevoir mes deux
00:05:22invités qui sont donc Pierre Barnérias et Anneke Lucas et on va échanger sur ce
00:05:28film documentaire incroyable qui est sorti et que Pierre a réussi à faire
00:05:32sortir en salle et ça rien que ça c'est déjà un exploit.
00:05:36Bonsoir Anneke. Bonsoir, vous m'entendez ? Oui on vous entend très très bien, merci
00:05:42beaucoup d'être avec nous, merci d'avoir accepté mon invitation.
00:05:44Bien sûr mais avec plaisir. Vous êtes la bienvenue. Pierre, bonsoir, merci beaucoup
00:05:50d'avoir accepté mon invitation. Bonsoir Cécile et bonsoir à tous, merci à vous.
00:05:55Avec plaisir comme je le disais, même si évidemment on préférait ne pas
00:06:00avoir à faire tout ce travail, c'est sûr que voilà ce serait bien plus reposant
00:06:05si on pouvait parler de la nature, des oiseaux, des fleurs et tout ce qui est
00:06:08magnifique dans ce monde. Comment as-tu fait Pierre pour que ce
00:06:13film sorte en salle et après on va rentrer sur qui vous êtes tout ça tout
00:06:19ça ? Mais vraiment. Ça s'est fait presque naturellement, les gens ça fait
00:06:25quasiment plus de dix ans maintenant que je travaille pour les salles donc ils
00:06:27connaissent la solidité de mon travail, ils savent que mes films plaisent donc
00:06:32j'ai pas eu beaucoup beaucoup de mal à les convaincre de diffuser ce film parce
00:06:36que j'ai pris en fait après avoir travaillé pendant 20 ans pour
00:06:40la télévision depuis 2010 maintenant je travaille uniquement pour les salles de
00:06:44cinéma et les salles de ciné, je leur ai envoyé le film bien sûr quand ils ont
00:06:48vu que le sujet était quand même un peu touchy on va dire et non c'est j'ai pas
00:06:53eu de problème en fait et ça a été une belle surprise, ça a été une belle
00:06:57surprise parce qu'ils ont vu que le sujet ben non le sujet il se regarde, il
00:07:01se regarde bien, on s'embête pas et même si on parle de choses qui sont pas
00:07:05évidentes à entendre, voilà c'est un sujet qui touche, c'est un sujet qui donne
00:07:08de l'émotion et c'est ce qu'on demande justement quand on va au cinéma, en même
00:07:12temps d'apprendre des choses absolument incroyables, inimaginables et en même
00:07:16temps d'être touché et puis d'être touché au coeur quoi et je pense que les cinéphiles,
00:07:21les gens qui aiment le cinéma à commencer par les exploitants de salles
00:07:25là par contre ils ont fait l'effort de regarder le film quand ils ont vu que
00:07:31avant en général bon voilà si ils prennent le film parce qu'ils te connaissent
00:07:34donc ils vont pas demander à la Warner si leur film est bien, ils savent que c'est un blockbuster
00:07:39c'est vrai que jusqu'à maintenant j'ai tous les films que j'ai sortis en salles ont vraiment
00:07:43bien marché donc ils savent qu'il n'y a pas trop de risques, là la thématique nécessitait
00:07:48qu'ils les regardent et c'est vrai que j'ai poussé des cris de soulagement après avoir envoyé mon
00:07:54film j'ai un exploitant de salle qui me dit Pierre c'est bon je le prends je le prends dans mes deux
00:07:58salles, c'est la première fois que j'avais une réponse aussi rapide. C'est impressionnant et
00:08:05ça redonne un peu d'espoir dans l'être humain et dans tous ces systèmes ça redonne un peu
00:08:10d'espoir aussi. On redonne de l'espoir dans le système d'information, dans le système de
00:08:16contre-pouvoir que constituent les salles de cinéma. C'est toujours dit les salles de cinéma c'est le
00:08:20dernier espace de liberté, le dernier espace de liberté qui nous reste, si le sac à c'est terminé
00:08:25c'est le dernier espace de liberté, il n'y a plus d'informations qui sont données
00:08:30sur les réseaux sociaux mais je veux dire une information mainstream qui peut avoir de la
00:08:37portée, il n'y a que les cinémas pour la délivrer. Oui absolument et c'est vrai que ça redonne
00:08:44d'espoir comme tu dis tout n'est pas tout n'est pas foutu en fait. Exactement, ça me donne de
00:08:49l'espoir d'autant plus que je pense qu'elle pourra nous en parler également des réactions qu'elle a
00:08:53entendues. Moi ce qui me touche le plus avec ce film c'est qu'à la sortie du film les gens se
00:08:59regroupent entre eux, c'est un film qui crée du lien, c'est du jamais vu. Là j'ai eu encore des
00:09:04témoignages hier, ils m'ont dit écoutez on n'était que 8 à la séance de 17 heures, on s'est
00:09:10tous retrouvés on avait besoin de parler, d'échanger entre nous. Je sais par exemple des salles un peu
00:09:15plus remplies le soir, ils se sont retrouvés à 25 dans le même restaurant, ils ne se connaissent pas,
00:09:21ils avaient besoin d'échanger autour de ce film. Il y a un film qui crée du lien en plus à la sortie
00:09:27parce que les gens ont besoin d'échanger, c'est magnifique. C'était complètement inattendu, c'est une
00:09:38belle surprise de ce film en tout cas. Oui tout à fait. Alors moi j'ai beaucoup de retours,
00:09:43beaucoup beaucoup de retours, je te l'ai dit, je l'ai écrit à plusieurs reprises, j'ai vraiment
00:09:47beaucoup de retours par rapport au film et notamment des gens qui demandent mais est-ce
00:09:51qu'il est en Belgique, est-ce qu'il va sortir à l'étranger, est-ce qu'il va être traduit,
00:09:55Anneke c'est aussi positif ça, d'entendre ça, toutes ces demandes de savoir si ça sera traduit,
00:10:03si ça sera dans plusieurs pays. Est-ce que tu sais ça Pierre ? Oui, le film il sort, il va sortir,
00:10:11d'ailleurs on va faire une belle avant-première avec Anneke au Québec et au Canada, donc le film
00:10:16va sortir au Québec à la fin du mois. Il y aura une version anglaise que l'on va faire à la fin
00:10:21du mois, donc tout s'enclenche très vite en fait sur ce film, c'est impressionnant et on va essayer
00:10:28de le sortir assez rapidement aux Etats-Unis. Je n'ai même pas encore eu le temps d'en parler à
00:10:35Anneke, la première conservée, parce qu'il va falloir qu'elle vienne faire son commentaire en
00:10:40anglais, donc ça va nécessiter quand même un petit peu qu'on puisse collaborer, mais voilà,
00:10:47je viens d'avoir l'information aujourd'hui. C'est vrai que j'ai des demandes également en Allemagne,
00:10:55on va déjà s'attacher à faire une belle version anglaise et après on verra. C'est normal,
00:11:02je veux dire qu'on touche à l'enfant, l'enfant c'est ce qu'il y a de plus sacré, on est d'accord
00:11:06ou pas ? Vous donnez votre vie pour votre enfant, donc si on touche à l'enfant, on touche à notre
00:11:11humanité, donc il n'y a pas plus fédérateur que ça. Je pense que c'est un film qui est unique
00:11:18parce que pour la première fois, des femmes comme Anneke acceptent de donner leur témoignage dans
00:11:23un film cinéma, pour la première fois visage découvert. Il n'y a pas qu'Anneke Lucas, il y a
00:11:30d'autres survivantes, qui ne se connaissaient pas avant ce film. On essaye de faire dire le
00:11:35contraire. La dernière fois sur un cadre, sur une plateforme, j'avais un petit peu hésité à parler
00:11:44de la dernière séquence parce que je ne veux pas qu'on révèle la dernière séance parce que c'est
00:11:47un vrai film de cinéma. Quand ils m'ont parlé de cette dernière séance, ils se sont rencontrés
00:11:54avant ou après, je ne voulais pas parler de cette dernière séquence qu'on a tournée du film parce
00:12:00que c'est quand vous allez au cinéma, on ne vous raconte pas la fin du film, vous n'avez pas envie
00:12:04de la savoir. C'est pareil pour ce documentaire. C'est une très belle surprise et je suis content
00:12:12pour elle parce que c'est un film surtout qui libère la parole. Moi, mon seul objectif, c'est
00:12:16de sortir tous ces enfants de ces réseaux. Ce n'est plus possible. Permettre à des survivantes
00:12:23de parler, de ne plus avoir peur de parler, de libérer la parole. Qu'elles soient soutenues, qu'elles disent
00:12:29non vous n'êtes pas folles, vous ne délirez pas. Je peux vous assurer qu'aujourd'hui c'est
00:12:34merveilleux. Le film est sorti il y a à peine deux semaines, on a déjà plus d'une dizaine,
00:12:40moi de mon côté uniquement, j'ai déjà plus d'une dizaine de personnes qui me disent,
00:12:46quasiment en pleurant, qu'elles ont fait partie de ces réseaux et des réseaux qui sont juste
00:12:52innommables. Parce que je ne peux pas mettre un nom sur ces réseaux tellement il n'y a pas de nom.
00:12:56Oui c'est innommable, le terme qui me venait c'est pédocriminalité mais c'est trop léger,
00:13:04c'est trop léger pour exprimer ces gentillets. Parce que c'est tellement inhumain que forcément
00:13:14vous dites c'est autre chose. On est dans une puissance, on est vraiment dans une puissance
00:13:19où le mal prend forme, s'incarne, c'est vraiment l'incarnation du mal dans toute son horreur.
00:13:26Je le dis, on est vraiment dans une bataille qui nous dépasse, dans une vraie bataille spirituelle,
00:13:32entre le bien et le mal, entre les forces du bien, les forces visibles et invisibles et
00:13:36les forces du mal. Depuis 50 ans, Hollywood nous produit des films d'horreur, notamment
00:13:43L'Exorciste, mais on est dedans. Sauf que la réalité elle est là, ce n'est même plus une
00:13:50fiction. Anneke, est-ce que pour comprendre le français ça va pour vous, on ne parle pas trop
00:14:00vite ? Non pas du tout, ça va. Les derniers mois j'ai parlé tellement en français, ça va,
00:14:07ça va de mieux en mieux d'ailleurs. Elle parle mieux que moi, donc il n'y a aucun souci.
00:14:15D'accord. Votre langue maternelle c'est le néerlandais ? Ma première langue était en fait
00:14:22le français. Je suis née à Bruxelles et ma mère travaillait, ma mère qui était malade mentale,
00:14:28mais elle travaillait. J'avais une gardienne, c'était la crèche communale à Aixelles. J'ai
00:14:41commencé à parler le français. A trois ans, ma mère s'est mariée avec un flamand. On a déménagé
00:14:47à Anvers, enfin près d'Anvers. J'ai eu mon éducation alimentaire en flamand et donc c'est
00:14:55ma langue natale en fait. Oui, c'est ça. Oui, on l'entend et puis ensuite l'anglais. Vous
00:15:05parlez anglais aussi ? Oui, ça fait depuis 85, je suis aux Etats-Unis. D'accord. Vous avez eu,
00:15:14alors je ne sais pas comment dire ça, le courage, je pense quand même que je peux utiliser ce mot-là,
00:15:19le courage de témoigner dans ce film. Alors c'est un courage à plusieurs niveaux. Le fait même de
00:15:28témoigner, de soulever tout ce que vous avez vécu, de reparler de tout ça et puis de le faire un
00:15:34visage découvert. Là, moi je suis assez soufflée de ce courage-là pour toutes les personnes qui
00:15:41témoignent d'ailleurs. Qu'est-ce qui vous a donné cette force vous croyez ? Qu'est-ce qui vous donne
00:15:47cette force ? Je crois que cette force, elle était en nous toujours, que la force, la défiance,
00:15:56cette chose autre qui a fait qu'on est de ce côté-là aujourd'hui. Je crois qu'on est né avec,
00:16:05je ne sais pas, des enfants. Quand j'étais enfant dans le réseau, la première fois que j'étais
00:16:13emmenée dans le réseau, j'ai résisté. Après de me faire abuser dans un château, dans une orgie,
00:16:24j'ai dit à tout le monde « vous ne pouvez pas faire ça, je vais faire en sûr que vous allez
00:16:31en taule ». Une fois que j'étais au sol, j'étais nue, il y avait un groupe de personnes très
00:16:45inébrées autour de moi, c'était un bal masqué. J'ai d'abord su que je ne pouvais pas ne rien faire.
00:16:57Pour moi, j'avais six ans, mais c'était très clair, si je ne disais rien, j'allais mourir à
00:17:06l'intérieur. Alors, je me suis mise debout, et le moment que je me suis mise debout, j'ai senti une
00:17:13force divine qui est rentrée, et une force de l'intérieur qui passe à travers moi, pas qu'il y
00:17:23ait deux mois. Et donc, j'ai parlé avec cette force. Mon cœur s'est mis debout avec cette force
00:17:31d'ailleurs. J'ai senti que je deviens grande avec cette force.
00:17:36Et cette force ne vous a jamais lâchée ?
00:17:38Ben si. Dans le réseau, on fait tout pour casser cette force en vous. Il y a des parties dans le
00:17:51réseau où on a plus d'intérêt à casser ces enfants qui ont cette force, parce que si on peut les
00:17:59casser et les mettre de leur côté, ils ont plus de puissance pour les ténèbres, pour eux. Et donc,
00:18:09c'est juste trois fois pendant les cinq ans et demi que j'étais au réseau que cette force est sortie.
00:18:16Ah oui, trois fois ?
00:18:18Seulement trois fois, oui.
00:18:20C'est énorme déjà. C'est énorme. Oui, c'est énorme. Que ce soit revenu, c'est incroyable. Et puis alors
00:18:29maintenant, avec cette force de témoignage ?
00:18:32Il y a onze ans que je suis devenue publique avec mon histoire, et c'était une chose très naturelle,
00:18:40dans le sens qu'il y avait le cas du trou. On parle du cas du trou un peu dans le film, mais c'était
00:18:47donc en 96. Et donc, j'étais déjà… Bon, je n'étais pas consciente de ce qui se passait en Belgique
00:19:02exactement, mais bientôt après, c'était des nouvelles internationales, et puis j'étais quand même un peu
00:19:13sous pression pour témoigner. Et c'était très clair pour moi que je ne pouvais pas le faire, parce que j'ai vu
00:19:21comment les survivantes du cas du trou se sont fait traiter. Et je me suis dit « Ah non, je ne suis pas
00:19:30assez forte pour ça ». Le manque de respect, les insultes, les humiliations, je savais que je ne pouvais pas.
00:19:40Alors, j'ai attendu au moment que je savais en moi que je serais assez forte pour encasser les attaques.
00:19:48Et ça, c'était en 2013. Ce n'est pas fait exprès, je n'ai rien cherché, mais on m'a interviewée pour mon travail
00:19:57que je faisais dans la prison, et j'ai simplement répondu à une question. Et donc, ma réponse est devenue
00:20:03le titre de l'article, et c'est comme ça qu'on a pris intérêt.
00:20:09Et donc, c'est toujours un visage découvert.
00:20:13Oui, ça a toujours été.
00:20:14Donc, pour moi, je ne dis pas que je ne prends pas de risques. Oui, bien sûr, on prend des risques.
00:20:20Et à chaque fois que je dis quelque chose de plus, j'ai aussi besoin d'abord à faire avec la programmation
00:20:27qui a été mise en moi. Donc, je vais avoir des pensées suicidaires, des impulsions, mais je connais ça,
00:20:36donc je n'écoute pas. Je sais prendre distance de ces pensées. La programmation est là.
00:20:43Ça fait longtemps déjà que je sais ne rien faire. Il y a aussi, bien sûr, des attaques de l'extérieur.
00:20:52Il y a aussi ce qui vient, je crois, du réseau, mais on ne sait jamais. On ne peut jamais savoir
00:20:59parce qu'ils ne sont pas directs, donc on ne sait jamais, mais avec cette force interne qui vient de la foi,
00:21:10qui vient avec la connexion avec la lumière, on fait attention, mais je n'ai pas peur non plus.
00:21:21Je fais attention et je veux surtout écouter mon intuition.
00:21:26Je crois qu'on a tous fait que ce film, pour moi, c'est un miracle absolu, le fait que ce film existe.
00:21:35Et donc, je n'ai pas hésité de faire partie du film.
00:21:38Pourquoi c'est un miracle absolu ? En quoi c'est un miracle ?
00:21:42Qu'est-ce qui vous fait dire que c'est un miracle, qu'il existe ce film ?
00:21:46Alors, en 96, il y avait le cas du trou. Il y avait les réactions du peuple belge et un peu partout au monde
00:21:53parce qu'on avait trouvé des corps de quatre filles.
00:21:57Oui.
00:21:59Et donc, de là, on a eu de la preuve qu'il y a quelque chose et puis, on a parlé de suite du réseau.
00:22:06Et puis après, ça a été étouffé. Et on a réussi à l'étouffer alors qu'il s'était déjà sorti.
00:22:13C'est vrai.
00:22:16Et dans le temps, les survivantes, le peuple était divisé en deux.
00:22:25Il y avait les croyants et les non-croyants en Belgique.
00:22:29Les croyants, c'était ceux qui se doutaient qu'il y a de la corruption,
00:22:36il y a de la pédocriminalité dans les hautes sphères, qu'on se protège entre eux.
00:22:40Ça, c'est les croyants. Ironique, non ?
00:22:45Et les non-croyants, c'était ceux qui suivaient le programme de la média générale.
00:22:54Et toujours aujourd'hui, c'est comme ça, mais je crois que ça vient de l'intérieur.
00:23:03On est supporté de l'intérieur, mais de voir maintenant comment les choses sont différentes,
00:23:10le fait que ce film, il est possible, le fait que les gens de la salle, Pierre, ont pu dire oui.
00:23:17Le fait que vous m'écoutez aujourd'hui, où je viens,
00:23:22parce que ça fait déjà depuis les années 80 que je suis en guérison.
00:23:27J'étais sortie du réseau à 11 ans, c'était fini.
00:23:31Je guéris depuis des décennies et je vois comment vous êtes tous différents.
00:23:38Le monde a changé complètement, ça n'a rien à voir avec auparavant.
00:23:41Auparavant, je ne pouvais même pas en parler avec les thérapeutes.
00:23:46Et maintenant, vous m'écoutez aujourd'hui, il y a un film, c'est le premier, c'est un très bon film.
00:23:53Il aborde le sujet du bon côté, je crois, c'est pur témoignage.
00:23:58Donc, il n'y a pas de point de vue de réalisateur, c'est ce que c'est.
00:24:06Il n'y a pas d'opinion dedans.
00:24:09Oui, c'est tout à fait juste, il n'y a pas d'opinion.
00:24:12C'est pour ça que je suis tellement fort.
00:24:15Mais aussi, c'est possible.
00:24:16Avant, cette vérité, il n'y avait pas d'espace pour cette vérité.
00:24:21Personne n'avait de l'espace dans son esprit pour ces vérités.
00:24:25C'est ça le miracle pour moi, de voir comment les choses ont changé,
00:24:29comment on m'écoute aujourd'hui, vis-à-vis, il y a 10 ans, il y a 11 ans,
00:24:35c'est très différent aussi.
00:24:36Les réactions sont beaucoup plus sophistiquées aujourd'hui.
00:24:40Oui, en effet, je pense bien, oui.
00:24:44Pierre, tu veux réagir à ça, à ce que vient de dire un école ?
00:24:47Oui, c'est évident, je réagis parce que je pensais à mes confrères journalistes,
00:24:51enfin mes ex-confrères, en fait, il n'y a que pour les journalistes que ça ne bouge pas.
00:24:54L'opinion publique, elle est prête à entendre, à comprendre.
00:24:58Parce qu'aujourd'hui, il y a 20 ans encore, c'était impossible de parler de réseau,
00:25:03de parler de réseau pédophile.
00:25:05Là, on parle de pénocriminalité, de choses extrêmement violentes,
00:25:08et il n'y a que les journalistes encore, les journalistes qui refusent de le voir.
00:25:11Enfin, maintenant, ils ne refusent pas.
00:25:13C'est-à-dire que maintenant, ils ont choisi leur camp, c'est différent.
00:25:15Parce qu'aujourd'hui, on ne peut pas ne pas savoir.
00:25:17On ne peut pas ne pas savoir.
00:25:18Donc, des journalistes qui continuent de dire que ça n'existe pas,
00:25:21que c'est du complotisme et que c'est n'importe quoi,
00:25:23j'ai de la peine pour eux, parce qu'à un moment donné,
00:25:27il va falloir quand même qu'ils rendent des comptes, ces gens-là,
00:25:29parce que ce n'est même pas du journalisme,
00:25:31ce n'est pas de l'enquête, ce n'est rien, c'est juste du dogme.
00:25:35Alors qu'ils sont là juste pour montrer les choses.
00:25:37Moi, je suis juste là pour montrer une réalité qui est là depuis toujours,
00:25:41certainement, depuis au moins 50 ans, ça c'est certain.
00:25:44Et le simple fait de la montrer, quand j'ai vu l'article de Libération,
00:25:49enfin, ce n'est même pas un article,
00:25:51quand je vois l'article de Libération qui va chercher dans le générique,
00:25:53ils font attention au générique, ils ne regardent même pas le film,
00:25:55il n'y a pas un mot sur les témoignages.
00:25:58Quand vous avez des témoignages comme ça, la première réaction d'un journaliste,
00:26:01c'est de dire, tiens, est-ce que c'est possible de parler à l'une de vos surnommantes,
00:26:04pour eux, on aimerait bien les rencontrer.
00:26:05Bien sûr, j'ai vu ce torchon.
00:26:07Ce n'est même pas ça, c'est de dire,
00:26:10le réalisateur, il est complotiste parce qu'il a fait Hold Up,
00:26:13alors d'abord, il faut juste dire que le prochain qui parle du film Hold Up
00:26:18comme complotiste, il va se prendre une diffamation,
00:26:20parce qu'aujourd'hui, j'ai décidé de réagir,
00:26:23parce que je n'avais pas les moyens,
00:26:26ça ne veut pas dire que je les ai aujourd'hui,
00:26:28mais aujourd'hui, physiquement, j'ai les moyens maintenant de mordre,
00:26:31parce que de dire que Hold Up est un film complotiste,
00:26:34alors que oui, il dénonçait un complot,
00:26:35mais un complot qui est bien réel et qui est avéré.
00:26:37Donc, tout était sourcé, il n'y avait rien.
00:26:40Ce n'était pas un délire de journaliste en mal de notoriété ou quoi que ce soit.
00:26:47Je m'en fous complètement de la notoriété.
00:26:49Moi, je fais juste mon boulot, je fais des enquêtes
00:26:51et quand vous voyez aujourd'hui que le travail des journalistes,
00:26:53c'est de lire des dépêches, ils ne font aucune enquête,
00:26:56enfin, c'est gravissime.
00:26:57Et pour critiquer le film, ils ont enquêté sur le micro-trottoir
00:27:02qu'on a fait à la fin du film.
00:27:05Et dans le micro-trottoir, on a interrogé
00:27:07l'une des personnes qui travaillait avec moi sur ce dossier,
00:27:10il a dit, regardez, il est jugé parti,
00:27:12parce que dans le micro-trottoir, il a interrogé une journaliste spécialisée
00:27:16et vous vous rendez compte ?
00:27:18Et ça, c'est Libération.
00:27:22Et quand vous découvrez, parce que moi, j'ignorais,
00:27:24mais quand vous découvrez que le journal Libération
00:27:26a mis plus de 40 ans à reconnaître que pendant les années 80,
00:27:29ils ont abrité, il y avait un journaliste, un expert judiciaire,
00:27:32chroniqueur judiciaire qui venait avec son petit garçon de 10 ans
00:27:35pendant 8 ans, qu'il violait tous les soirs,
00:27:39ils ont toujours refusé de voir que, oui, Libération a cautionné,
00:27:43avait en son sein un journaliste ouvertement pédophile qu'ils ont couvert.
00:27:47Et aujourd'hui, en 2020, vous avez comme Laurent Geoffrin
00:27:52qui dit ne pas se souvenir de cet épisode-là,
00:27:55alors qu'en 2009, il y a un livre qui est sorti
00:27:57par ce jeune homme qui s'est fait abuser pendant 7 ans,
00:28:00qui s'appelle Un petit tour en enfer.
00:28:02Et comment la presse aujourd'hui ose-t-elle encore dire,
00:28:06mais même, il a fallu 40 ans pour qu'elle reconnaisse
00:28:09qu'il s'est passé quelque chose au sein de la rédaction ?
00:28:11Vous vous rendez compte, vous êtes journaliste,
00:28:13vous voyez un chroniqueur judiciaire en plus,
00:28:15il est chroniqueur judiciaire, il est devenu tuteur
00:28:18grâce à ses acquaintances avec les juges,
00:28:21tuteur d'un petit garçon qu'il a eu de 10 ans jusqu'à ses 18 ans et qui l'a abusé.
00:28:28Et aujourd'hui, Serge Julie se disait,
00:28:30ouais, mais on ne savait pas trop si c'était son tuteur ou son amant.
00:28:34Voilà. Et quand ce pédophile est mort en 99,
00:28:40Serge Julie a rendu un hommage vibrant à ce pédophile,
00:28:44sans même évoquer que deux ans auparavant,
00:28:47il était arrêté à Phnom Penh en Cambodge avec 10 petites filles avec lui.
00:28:53Rien, pas un mot.
00:28:55Donc la presse aujourd'hui, il faut qu'elle choisisse son camp.
00:28:59On ne peut pas dire que ça n'existe pas aujourd'hui.
00:29:02Ce n'est pas possible, ce n'est plus possible.
00:29:04Toutes les preuves sont là.
00:29:05Nous, on va essayer de faire un véritable dossier en cinq épisodes
00:29:10à la rentrée de 5, 52 minutes.
00:29:12Mais si j'ai voulu faire ce film hommage,
00:29:16c'est vraiment pour témoigner de la beauté de ces femmes
00:29:19qui ont traversé des choses juste impensables.
00:29:22Et malgré tout, en elles, il y a comme si elles étaient quand même vraiment habitées,
00:29:25elles le sont par une force absolument inexplicable
00:29:29qui fait qu'elles disent des choses qui ne sont pas entendables.
00:29:32Jusqu'à présent, c'était « non, non, ce n'est pas possible ».
00:29:34Les juges, c'était ça.
00:29:36En 2000, le juge pour classer le dossier, c'est « c'est inimaginable ».
00:29:41Donc au nom de l'inimaginable, on disait « ça n'existe pas ».
00:29:44C'est ça, c'est ça.
00:29:45Et les journalistes ont embrayé le port en disant « c'est inimaginable aussi ».
00:29:49Alors quand vous êtes journaliste, au contraire,
00:29:50plus c'est inimaginable, plus vous avez envie de creuser.
00:29:53C'est le B.A.
00:29:55Évidemment.
00:29:55De la curiosité.
00:29:56Vous racontez une histoire qui est complètement hallucinante,
00:30:00vous avez envie d'en savoir plus,
00:30:01vous avez envie de rencontrer cette personne qui vous raconte une histoire aussi
00:30:04et puis vous avez envie d'aller sur le terrain voir ce qu'il s'est passé.
00:30:08Non, là, il n'y a rien.
00:30:09Et de savoir qu'aujourd'hui, en 2024, on est toujours dans ce même système,
00:30:13parce que là, il y a eu deux petits articles malheureux,
00:30:15parce que franchement, je me suis renseigné un petit peu,
00:30:18ces deux jeunes qui sortent de l'école, qui ont fait ces papiers,
00:30:22et vous vous dites « je ne sais pas, il faut qu'ils changent de métier tout de suite ».
00:30:28Complètement.
00:30:30Ce n'est pas Élise Lucet qui a fait marche arrière aussi très fort sur la question de la…
00:30:34Il me semble qu'elle a fait aussi…
00:30:35Oui, elle ne se souvient pas trop de ce qui s'est passé,
00:30:39mais je ne peux pas lui en vouloir, à Élise Lucet.
00:30:41Pourquoi ? Parce que quand même, elle a été là au moment voulu.
00:30:44C'est-à-dire que moi, c'est ce reportage qui m'a glacé quand je l'ai vu,
00:30:50enfin, qui ne m'a pas glacé, mais qui a éveillé vraiment ma curiosité,
00:30:53parce que j'ai trouvé ça tellement énorme.
00:30:55Je me suis dit, il va y avoir certainement une suite,
00:30:57parce que quand vous voyez deux petits enfants qui dessinent,
00:31:00tremblant, en train de pleurer, en train de raconter des sévices,
00:31:03en train de raconter comment des gens découpent des têtes d'enfants,
00:31:07enfin, c'est inaudible.
00:31:09Et je me suis dit, on va bientôt en savoir un peu plus.
00:31:14Non, il n'y a rien eu, il y a eu 24 ans de silence.
00:31:16Et ce qui était drôle, c'est que le titre du reportage,
00:31:19c'était « Viole d'enfant, la fin du silence ».
00:31:21Et bien, la fin du silence, il y a eu 24 ans de silence derrière.
00:31:24C'est ça, ça a vite repris.
00:31:27C'est normal pour les gens de ne pas y croire.
00:31:30Et c'est normal pour les journalistes d'être humains.
00:31:32C'est normal, parce que le réseau, ça marche.
00:31:36C'est l'exclusivité, c'est appartenir.
00:31:41C'est tout basé sur cette chose d'appartenir à le club exclusif, en fait.
00:31:48On peut être né dedans,
00:31:51mais il y a quand même pas mal de supériorité, d'arrogance dans ce club.
00:31:57Et donc, qu'est-ce qu'on fait, en fait, en genre humain pour appartenir ?
00:32:01Je comprends les gens qui ne veulent pas absorber cette information,
00:32:06parce qu'en fait, c'est clair que cette information,
00:32:11et c'est pareil avec l'inceste d'ailleurs,
00:32:14mais ici, on parle d'un autre niveau complet.
00:32:17Mais quand vous entendez cette réalité,
00:32:23d'abord, ça vous met en face de ce qu'il y a en vous encore,
00:32:29de votre ténèbre en vous,
00:32:31c'est-à-dire vos relations avec vos figures d'autorité, d'enfance.
00:32:39Alors, tout ce qu'il y a encore traumatisé,
00:32:44qu'il y a de traumatisme en vous ou de besoin émotionnel
00:32:47qui n'ont pas été remplis en vous,
00:32:49ça devient des tâches aveugles et c'est là où on pique.
00:32:53C'est des tâches aveugles, on vient, on vient,
00:32:57on témoigne et on déchire tout ça.
00:33:00Alors, une personne qui est mise devant cette réalité
00:33:04a besoin d'abord de se regarder elle-même aussi.
00:33:08Pour ça, je n'avais pas entendu que les gens se rassemblent après le film.
00:33:12Et je crois que c'est autant de parler du film,
00:33:15c'est aussi pour avoir le support personnel.
00:33:19Parce que je travaille pas seulement aujourd'hui avec les survivants,
00:33:24d'autres survivantes,
00:33:25donc en fait, comme ça, j'ai appris beaucoup du réseau,
00:33:28comment le réseau marche,
00:33:29parce que je travaille avec d'autres survivants des réseaux,
00:33:31mais aussi des personnes qui,
00:33:34le fait d'avoir entendu ceci, ça a ouvert des choses en eux.
00:33:38Donc, eux, c'est les gens qui sont prêts à aller regarder un tout petit peu.
00:33:43Mais c'est normal de dire non, non.
00:33:47Et si on dit non, on dit non au film,
00:33:49on dit non aux survivantes,
00:33:50on dit non aux menteurs.
00:33:52Et donc, le réseau comme ça utilise les réactions.
00:33:57D'ailleurs, le contrôle mental que j'ai subi, ça marche comme ça.
00:34:00On utilise la réaction sur le traumatisme.
00:34:04Donc, l'instinct animal, on l'utilise pour le manipuler.
00:34:11On traumatise pour pouvoir manipuler la réaction instinctuelle.
00:34:17Oui, oui.
00:34:19De base, de survie.
00:34:21Et c'est vrai qu'on a tous des peurs d'enfants.
00:34:25Tous, on a des peurs d'enfants qui peuvent être activées.
00:34:28Je pense bêtement à la peur du monstre sous le lit,
00:34:31à des peurs comme ça qui apparaissent chez tous les enfants vers 4-5 ans.
00:34:37Et on peut tous être réactivés là-dessus.
00:34:41Rien que ça, déjà, ça peut être activé, ces peurs-là.
00:34:44Et on n'a pas tellement envie de retourner là-dedans.
00:34:47Bien sûr.
00:34:48Et je comprends.
00:34:50Et je comprends aussi comment les gens dans les médias sont encore...
00:34:55D'abord, il y a leurs propres traumatismes qui font...
00:34:58Est-ce qu'ils ne veulent pas faire partie ?
00:35:01Parce qu'en France et en Belgique,
00:35:03je connais plusieurs journalistes qui sont jeunes,
00:35:06mais leur carrière a été complètement détruite.
00:35:09Et ce n'est pas tout.
00:35:10Ceux qui ont touché à ce sujet, leur vie a été détruite.
00:35:14Et c'est détruit, ce n'est pas rien ce que je vous dis.
00:35:18Et alors, si on touche à ce sujet,
00:35:21de suite, on se fait traiter comme pas professionnel.
00:35:25Alors, si vous voulez appartenir au groupe des journalistes sérieux,
00:35:30d'abord, il ne faut pas toucher à ce sujet.
00:35:32Donc, c'est le besoin d'appartenir qui est un besoin humain.
00:35:37Et donc, à quel prix ?
00:35:39On parle à quel prix ?
00:35:40Et pour les journalistes, il y a beaucoup de pression.
00:35:43Donc, il faut du courage encore.
00:35:46Aujourd'hui, il faut un courage énorme aussi.
00:35:49Bien sûr.
00:35:50Et pour faire ce que vous avez fait, Anneke,
00:35:53et ce que tu as fait, Pierre, il faut un courage incroyable.
00:35:55Et il y a une autre personne.
00:35:57Évidemment, il y a tous les témoins.
00:35:59Alors, ça, c'est une question que j'avais.
00:36:01Ce sont des femmes qui témoignent dans ce film,
00:36:05alors qu'il y a aussi des petits garçons qui sont,
00:36:08on l'entend d'ailleurs dans les témoignages.
00:36:11Et en sortant, mon mari m'a dit,
00:36:12mais pourquoi à nouveau, ce sont les femmes qui parlent ?
00:36:17Ça, ce n'est pas vrai.
00:36:19Il y a beaucoup d'hommes qui parlent et quand ils parlent,
00:36:21souvent, même dans mon domaine des survivants,
00:36:32quand les hommes parlent,
00:36:34on n'est plus prêt à les écouter généralement.
00:36:39Pourquoi ?
00:36:41Je ne sais pas exactement,
00:36:44mais ils sont pris plus sérieusement.
00:36:50En fait, je trouve que c'est très bien que ce ne soient que des femmes dans le film
00:36:56parce que d'abord, il y a beaucoup plus de filles que de garçons.
00:36:59Ça, c'est en premier.
00:37:01Et deuxièmement, cette force maternelle et femelle,
00:37:09elle est très importante ici.
00:37:11Je crois qu'on va y arriver à pouvoir…
00:37:15La compassion, c'est plus facile quand même.
00:37:18Je travaille beaucoup plus avec des survivantes.
00:37:22Je ne dis pas que les hommes n'ont pas ça en eux, bien sûr,
00:37:26et je connais des hommes super bien.
00:37:29Mais en premier, il y a beaucoup plus de survivantes.
00:37:33Peut-être à cause de la répression sociale pour les femmes,
00:37:38c'est plus facile peut-être de regarder les humiliations en face.
00:37:42Il y a moins de pression pour guérir, pour ne pas guérir.
00:37:50Il y a beaucoup plus de femmes en ce moment qui sortent,
00:37:55qui peuvent vraiment guérir de leur trauma,
00:37:58qui peuvent en parler et qui peuvent raconter ces choses.
00:38:02Les hommes vont avoir leur place.
00:38:06Mais en fait, moi, j'étais contente que finalement,
00:38:10il y ait un film qui adresse la parole aux femmes qui ont survécu.
00:38:15Ça, c'est mon opinion.
00:38:17Alors, je vais vraiment préciser une chose.
00:38:19Ce n'était pas du tout de la part de mon mari un reproche à l'égard du film.
00:38:23C'était plus un reproche à l'égard des hommes qui ne parlent pas.
00:38:27C'était plus ça, en fait, son raisonnement.
00:38:29Il y a des hommes qui parlent aussi et ils sont même publics.
00:38:33Il y a des survivants mal, il y en a pas mal,
00:38:36qui parlent.
00:38:38Il y a 50 voix, vous pouvez les trouver aussi.
00:38:43Mais c'était un vrai choix de réalisateur d'avoir choisi que des femmes
00:38:48parce qu'effectivement, il y a des survivants.
00:38:50Ça, c'est une banalité de le dire.
00:38:52Mais l'idée, c'est que la femme, elle est aussi maman, mère,
00:38:55ou c'est peut-être aussi une future mère.
00:38:57Donc là, on s'attaque à des enfants.
00:38:59Et moi, je trouvais que dans le cadre de ce que j'ai découvert
00:39:04en questionnant bon nombre de survivants et de survivantes,
00:39:07c'est qu'ils se dégageaient, c'est quelque chose auquel tout le monde
00:39:10pouvait s'identifier.
00:39:12Parce qu'il y a ces enfants qui sont en elles, elles portent la vie.
00:39:16Ce sont les porteuses de l'humanité.
00:39:19Et je trouvais que le grand public pouvait beaucoup plus s'identifier
00:39:23à leur personnage qu'à peut-être une figure masculine.
00:39:27Voilà, c'était...
00:39:28Et c'est vrai que moi, elles m'ont personnellement, toutes,
00:39:33il y en avait une trentaine, une quarantaine,
00:39:35m'ont bousculé parce qu'elles ont là...
00:39:39Il y a quelque chose, c'est-à-dire que quand vous sortez comme ça,
00:39:42vivant d'une telle expérience que vous avez traversé l'enfer
00:39:47à plusieurs moments et que vous continuez de le vivre également,
00:39:50mais malgré tout, effectivement, il y a cette lumière qui fait
00:39:53qu'elles sont là, elles témoignent.
00:39:55Et la façon dont elles témoignent, le détachement qu'elles peuvent avoir,
00:39:58même si on sent qu'elles ont été quand même amenées
00:40:02à avoir ce détachement-là, parce qu'il y a parfois 30, 40 ans
00:40:06de thérapie derrière ou 10 ans, il y en a qui sont encore très fragiles.
00:40:10Et tout ça mis bout à bout, mis ensemble, ça donne un...
00:40:14Voilà, ça donne une vision de toute la difficulté qu'elles ont
00:40:18à pouvoir justement revivre et renaître.
00:40:21Et en même temps, c'est ça qui les rend complètement touchantes.
00:40:26Et à la fois touchantes et en même temps,
00:40:29ça ouvre un questionnement, comment ce niveau de mal a-t-il pu exister
00:40:35et comment on peut survivre un tel niveau de mal ?
00:40:38Et de les voir debout, souriantes, on va dire extérieurement calmes,
00:40:45parce que je peux vous assurer que c'est un combat
00:40:48qui se déroule en elles tous les jours, ça c'est évident.
00:40:50Mais voilà, moi, c'est ça que je voulais un petit peu montrer,
00:40:55pousser les gens à travers ces témoignages
00:40:58qui sont complètement variés.
00:40:59Il y a différents niveaux.
00:41:04Enfin, ils n'appartiennent pas à la même structure familiale ou sociale.
00:41:09Et c'est ça qui était riche.
00:41:10Ah oui, elles sont très différentes les unes des autres.
00:41:12Les unes des autres, voilà.
00:41:13Que ce soit au niveau des âges, au niveau des...
00:41:16Alors, il y a une question que j'avais envie de te poser, Pierre aussi.
00:41:20Donc, tu sais, moi, en décembre 2023, j'ai fait le Dosumanie,
00:41:25donc une émission de 30 heures où j'ai entendu les suspendus,
00:41:28pendant 30 heures, donc les suspendus de France.
00:41:31Pour préparer cette émission, ça a été des heures,
00:41:33et des heures, et des heures d'appels téléphoniques
00:41:35où j'ai entendu tous ces témoignages.
00:41:37Et quand je suis sortie de cette émission de 30 heures,
00:41:40j'ai eu besoin de trois mois pour me retaper.
00:41:43Parce que ça avait été tellement violent, ce qui a été vécu par tous ces gens.
00:41:47C'est inouï, quoi.
00:41:49Donc, j'ai vraiment eu besoin de trois mois pour me remettre,
00:41:52mais surtout psychologiquement.
00:41:54Je me demande, toi, en ayant entendu 40 témoins,
00:41:56et on le dit bien depuis le début de cette émission,
00:41:58et partout on l'entend, c'est très difficile à entendre.
00:42:01Beaucoup de gens ne sont pas capables d'entendre.
00:42:03J'entendais Hélène Pélos dire ça aussi récemment.
00:42:05Si on n'a pas une oreille pour entendre, on ne peut pas parler.
00:42:08Donc, il faut que l'autre soit prêt à entendre.
00:42:10Et donc, comment tu as fait, toi, pour gérer ça ?
00:42:13Je pense que c'est le métier qui veut qu'on s'endurcit peut-être
00:42:16à des choses inaudibles.
00:42:18Moi, j'ai eu la chance d'être toujours sur le terrain.
00:42:21J'ai couvert quelques guerres, donc j'ai vu des cadavres,
00:42:23j'ai vu des choses horribles, j'ai vu des injustices incroyables.
00:42:26On filme sous peine d'innocence, même si, effectivement,
00:42:29on est dans un autre registre.
00:42:31Mais le simple fait d'avoir déjà, d'être dans la recherche de vérité
00:42:36à travers des sujets compliqués, difficiles,
00:42:38et dans des injustices folles, vous êtes un petit peu rodé.
00:42:41Je ne dis pas qu'on a une carapace.
00:42:43Moi, souvent, il m'est arrivé de pleurer avec elle
00:42:45quand j'ai écouté leurs témoignages.
00:42:47Mais voilà, c'est le métier qui fait aussi
00:42:50qu'on est rodé un petit peu à entendre des témoignages
00:42:54qui, effectivement, sortent,
00:42:56qui sont parfois difficilement entendables.
00:43:02Il y a combien de femmes qui témoignent ?
00:43:04Je l'ai vu le film, mais je n'ai pas compté.
00:43:06Combien de femmes témoignent dans le film ?
00:43:08Il y en a huit.
00:43:10Il y en a huit.
00:43:14Malheureusement, on avait le choix.
00:43:16On avait vraiment le choix.
00:43:19Comment ça s'est passé, justement ?
00:43:21C'était ça la question aussi que je voulais te poser.
00:43:23Donc, huit femmes, tu as entendu 40 témoignages.
00:43:27Comment ça s'est passé ?
00:43:29Une quarantaine, oui.
00:43:31Comment vivent celles qui ne sont pas dans le film ?
00:43:34Comment elles le vivent de ne pas être dans le film ?
00:43:36Elles le vivent bien parce que, d'abord,
00:43:39je ne leur ai pas demandé d'être dans le film.
00:43:43Je les ai rencontrées pour d'autres sujets,
00:43:46pour d'autres documentaires,
00:43:48mais je ne leur ai pas demandé,
00:43:50ce n'était pas pour faire ce film-là.
00:43:52Parce que ce film, j'ai décidé de le réaliser en 2019,
00:43:56alors que je travaillais dessus depuis quasiment 2010-2011.
00:44:00Et c'est seulement à partir de 2019
00:44:02où je me suis rendu compte que j'avais un peu de temps.
00:44:04Je voulais sortir une série de 5, 52 minutes
00:44:07qui s'appelle C'est notre petit secret
00:44:09que je vais sortir en septembre.
00:44:11Et je m'étais dit que j'avais tellement touché
00:44:13par la richesse et la beauté de ces témoignages,
00:44:15je me suis dit qu'il faut en faire quelque chose.
00:44:17De l'inacceptable, de l'inimaginable,
00:44:20on va en faire quelque chose de pensable
00:44:22et quelque chose que tout le monde va pouvoir entendre.
00:44:25Et donc, après, j'ai demandé.
00:44:27Au départ, il y en avait dix
00:44:29que j'avais sollicitées.
00:44:33Et puis, il a fallu, pour des raisons purement stratégiques,
00:44:39en retirer deux du film.
00:44:44Mais qu'on va bien sûr reparler dans la série.
00:44:48Et ça, c'était pour des raisons très stratégiques
00:44:53et parce que je voulais vraiment faire appel aux survivantes
00:44:57ou à des mères désenfantées.
00:45:01Parce que sinon, il y avait des témoignages.
00:45:03Il y en a effectivement beaucoup.
00:45:05Oui, et dans les témoignages,
00:45:07il y a des choses qui ne sont pas dites dans le film.
00:45:10D'ailleurs, c'est expliqué,
00:45:12mais des choses qui ne sont pas dites.
00:45:14On a volontairement,
00:45:16il y a des noms qui ont été bipés.
00:45:19Mais pour leur sécurité,
00:45:22je dis bien pour leur sécurité,
00:45:24tous les témoignages ont été enregistrés
00:45:26avec les noms, avec les détails,
00:45:28des mots.
00:45:30Et mis à l'abri.
00:45:32C'est-à-dire qu'il arrive quoi que ce soit
00:45:34à l'une des survivantes,
00:45:36ça sort automatiquement.
00:45:38Tous les noms.
00:45:40C'était juste une question de sécurité,
00:45:42ce qui est tout à fait logique.
00:45:44Moi, je sais qu'il y en a deux ou trois
00:45:48actuellement qui ont quand même peur.
00:45:51Peur, qui ont des pressions,
00:45:53et non des moindres.
00:45:55Donc, j'espère que tout va bien se passer.
00:45:58Et plus vite elles seront exposées.
00:46:01Donc, j'invite tous les journalistes,
00:46:03notamment les journalistes belges,
00:46:05notamment des grands médias mainstream,
00:46:07venez les rencontrer, interrogez-vous.
00:46:09Venez les rencontrer.
00:46:11Et là, on va faire une belle avant-première.
00:46:14Oui, on y vient. Vas-y.
00:46:17C'est bientôt le...
00:46:19OREX.
00:46:20Non, mais OREX, le 9 à Bruxelles.
00:46:23Et j'espère pouvoir échanger
00:46:26avec des journalistes de télévision
00:46:29ou de radio, des nationales,
00:46:32pour pouvoir justement,
00:46:35afin que ces survivantes puissent témoigner
00:46:38aussi devant des grands médias.
00:46:41Là, c'est un réel questionnement.
00:46:44Le film est sorti déjà il y a plus de deux semaines en France.
00:46:48Deux semaines.
00:46:50Apparemment, le public est vraiment touché par le film.
00:46:53Il y a des très bonnes notes sur le film.
00:46:56Alors, c'est vrai que j'ai été contacté
00:46:59par un média,
00:47:01qui est le Média Libération, auquel je n'ai pas répondu
00:47:04parce que pour moi, ce n'est plus un média.
00:47:07Je ne sais pas comment ils ont couvert des crimes pédophiles
00:47:10pendant je ne sais pas combien d'années.
00:47:12Donc, j'ai une méfiance.
00:47:14Ce n'est même pas une méfiance.
00:47:16Ces gens-là ne sont pas des journalistes.
00:47:18Il y a certainement des très bons journalistes à l'IB,
00:47:20mais le peu que j'ai vu aujourd'hui,
00:47:22ce n'est pas possible.
00:47:24Mais au-delà de ça, le film est quand même sorti.
00:47:26Donc, il y a plus de deux semaines,
00:47:28je n'ai pas eu un seul appel.
00:47:30Le marché marche bien.
00:47:32Les gens sont touchés, sont bouleversés.
00:47:34Le bouche-à-oreille fonctionne.
00:47:36Sur Allociné, je crois qu'il est très bien noté par le public.
00:47:39Voilà, tout est fait pour dire,
00:47:41écoutez, parlons de cette réalité.
00:47:43Ce serait intéressant quand même d'en parler.
00:47:45Eh oui, évidemment.
00:47:47Mais voilà, maintenant,
00:47:49je ne sais pas pourquoi il y a ce silence.
00:47:51Mais c'est pareil.
00:47:53Aujourd'hui, je pense qu'il faut
00:47:55que les journalistes choisissent leur camp.
00:47:57Là, on est à la veille
00:47:59parce que je disais que peut-être
00:48:01le 6 juin,
00:48:03notre cher président va nous annoncer
00:48:05que la France va rentrer en guerre contre la Russie.
00:48:07On va envoyer des troupes au sol
00:48:09puisque ce qui est déjà fait d'ailleurs.
00:48:11Voilà, on est à la veille d'une guerre.
00:48:13Enfin, on est dans une troisième guerre mondiale
00:48:15qui a déjà commencé.
00:48:17Peut-être qu'il va y avoir une accélération
00:48:19parce que je pense que pour certains,
00:48:21c'est le seul échappatoire,
00:48:23c'est de déclarer la guerre.
00:48:25Donc, oui,
00:48:27je ne comprends pas.
00:48:29Je ne comprends pas le monde dans lequel
00:48:31on est rentré.
00:48:33Il y a une urgence
00:48:35à la fois de dénoncer ces cryptes
00:48:37qui touchent vraiment
00:48:39le haut de la pyramide.
00:48:41Quand je dis le haut de la pyramide,
00:48:43peut-être qu'ils touchent les mêmes personnes
00:48:45qui sont en train de nous mettre,
00:48:47de nous programmer dans une guerre mondiale.
00:48:51Il y a une programmation.
00:48:53Maintenant, c'est évident.
00:48:55Bien sûr, les témoignages
00:48:59confirment en fait
00:49:01qu'il y a des gens
00:49:03dans le réseau.
00:49:05Il y a une hiérarchie
00:49:07très stricte dans le réseau aussi.
00:49:09Il y a le réseau mondial et puis
00:49:11il y a les petits réseaux.
00:49:13J'étais d'abord dans le réseau belge
00:49:15et puis après j'étais échangée
00:49:17donc j'étais dans le réseau mondial.
00:49:19Je peux confirmer
00:49:21qu'il y avait quand même une
00:49:23programmation très directe.
00:49:27Par exemple,
00:49:29ma programmation
00:49:31c'était pour servir
00:49:33à la programmation
00:49:35de
00:49:37la pédophilie.
00:49:39Pour en fait que
00:49:41les hommes soient confortables avec les filles
00:49:43petits objets
00:49:45sexualisés,
00:49:47que les adultes soient confortables
00:49:49avec des femmes qui se comportent
00:49:51comme des petites filles
00:49:53sexualisées.
00:49:55C'était un but.
00:49:57J'ai même entendu mes bourreaux
00:49:59en parler
00:50:01de cette idée
00:50:03où j'étais
00:50:05casée dans ce sens.
00:50:07Ce qu'ils voulaient faire
00:50:09c'était très spécifique
00:50:11et ça avait à faire
00:50:13avec leur
00:50:15programmation pour tout le monde.
00:50:17Et
00:50:19quand vous parlez de programmation
00:50:21Anneke,
00:50:23quel est le sens de programmer
00:50:25les enfants ? Je vais finir
00:50:27juste de préciser ma question.
00:50:29On comprend bien qu'au moment
00:50:31où les enfants sont dans le réseau,
00:50:33il faut les dissocier,
00:50:35il faut les programmer
00:50:37pour pouvoir
00:50:39continuer à les exploiter.
00:50:41Je vais dire ce mot là.
00:50:43Moi j'ai eu l'impression dans les témoignages
00:50:45d'entendre qu'il y a aussi une
00:50:47programmation pour une utilisation
00:50:49après, quand les gens sont adultes,
00:50:51qu'on peut réenclencher
00:50:53des choses chez les personnes
00:50:55qui ont subi ces maltraitances.
00:50:57Quoi ?
00:50:59Est-ce que vous pouvez nous dire un mot là-dessus ?
00:51:01Oui. D'abord, la dissociation
00:51:03se fait automatiquement
00:51:05quand on se fait
00:51:07un traumatisme.
00:51:09Quand on a un trauma, c'est un état
00:51:11où il y a une menace de mort
00:51:13sur le corps.
00:51:15Alors, on revient
00:51:17à l'instinct de base de survie.
00:51:19Et c'est ça en fait,
00:51:21c'est là où
00:51:23si on ne peut pas utiliser la colère
00:51:25de tuer
00:51:27celui qui est la menace,
00:51:29si on ne peut pas s'enfuir,
00:51:31on se fige
00:51:33et dans cet état-là,
00:51:35il y a ce qui va se passer
00:51:37pour...
00:51:39La dissociation
00:51:41est très naturelle à ce moment-là.
00:51:43On ne peut pas vivre
00:51:45avec notre bourreau
00:51:47et aussi croire qu'on est aimé,
00:51:49qu'on a besoin pour survivre.
00:51:51Donc, dans
00:51:53le réseau, on a pris
00:51:55les réactions naturelles
00:51:57sur le traumatisme
00:51:59et on les guide.
00:52:01Et après,
00:52:03oui,
00:52:05tous ces gens très...
00:52:07Parce qu'on fait ça sur...
00:52:09Moi, je n'étais pas née dans le réseau,
00:52:11mais la plupart
00:52:13de ces gens qui sont dans le réseau,
00:52:15leurs enfants
00:52:17sont abusés
00:52:19de leur naissance
00:52:21et programmés
00:52:23avec l'abus,
00:52:25avec l'abus sexuel,
00:52:27mais des choses
00:52:29très spécifiques
00:52:31qu'on fait en fait pour
00:52:33faire un triage
00:52:35de l'enfant basé sur
00:52:37la ligne
00:52:39de la famille,
00:52:41sur leurs dons.
00:52:43On va très bien savoir
00:52:45à qui on a affaire, très jeune.
00:52:47Et puis, on va
00:52:49souvent en faire
00:52:51une idée
00:52:53comment ils vont
00:52:55les programmer. Mais en fait,
00:52:57dans la vie adulte,
00:52:59c'est pour servir au réseau.
00:53:01Donc, pour moi, c'était de devenir partie du réseau.
00:53:03Donc, encore,
00:53:05il faut vouloir faire partie
00:53:07du club.
00:53:09Et pour ça, il faut donner sa volonté
00:53:11finalement, même en tant qu'enfant.
00:53:13On vous demande
00:53:15de donner votre volonté.
00:53:19Il y a des rites
00:53:21et ça se fait en cinq fois.
00:53:23On donne sa volonté.
00:53:25Une fois, j'étais dans un rite
00:53:27où j'ai dit oui.
00:53:29Et puis, j'avais dit oui.
00:53:31Est-ce que vous voulez faire partie de cette famille ?
00:53:33J'ai dit oui. Vous pouvez dire
00:53:35oui, je veux.
00:53:37Parce que c'était un rite et je devais dire
00:53:39je vais donner ma volonté.
00:53:41Et donc, finalement,
00:53:43je ne l'ai plus donnée.
00:53:45Donc, on fait partie
00:53:47dans ce réseau en donnant sa volonté.
00:53:49Et c'est comme ça
00:53:51qu'on vend son âme. On donne sa volonté
00:53:53au groupe.
00:53:55Et ce groupe-là, ça va vous apporter
00:53:57tout ce qui est.
00:53:59J'ai eu les promesses, les promesses
00:54:01d'une belle vie, très luxueuse,
00:54:03glamoureuse. Ça a été décrit
00:54:05en détail
00:54:07pour que je vais
00:54:09donner ma volonté.
00:54:11C'est ça. Alors, on tente.
00:54:13En plus, il avait repéré
00:54:15ma faiblesse à moi,
00:54:17que j'avais besoin de respect.
00:54:19Alors, il a dit la première
00:54:21chose qu'on m'avait dit, c'est
00:54:23vous n'allez recevoir
00:54:25que du respect.
00:54:27On se tente.
00:54:29Et il y a des personnes
00:54:31qui ne sont pas dans le réseau, mais qui entrent
00:54:33comme ça, des artistes, des
00:54:35journalistes, des gens
00:54:37dans
00:54:39le judiciaire
00:54:41et qui sont
00:54:45ramenés dans le réseau.
00:54:47Et c'est
00:54:49pareil, on fait le triage.
00:54:51Et puis, finalement, il faut qu'il leur
00:54:53donne la volonté
00:54:55pour leur carrière,
00:54:57pour la vie
00:54:59simple.
00:55:01Ça marche avec le chantage.
00:55:03Et c'est pour ça que c'est tellement pédocriminel
00:55:05parce que le chantage,
00:55:07c'est nécessaire. Et bien sûr,
00:55:09avec la pédocriminalité, c'est le plus
00:55:11facile de faire du chantage.
00:55:15Et c'est pourquoi j'étais utilisée
00:55:17souvent.
00:55:21Il y a une personne...
00:55:23Je ne vais pas en dire trop parce que je n'ai pas envie de dévoiler des choses
00:55:25du film, des éléments du film,
00:55:27mais il y a une personne qui témoigne dans le film
00:55:29qui, justement, a été
00:55:31introduite dans le réseau
00:55:33et qui sort de là,
00:55:35qui refuse ça.
00:55:37Ça, c'est exceptionnel, ce témoignage.
00:55:41Oui, il a voulu,
00:55:43et ce qui est bien,
00:55:45c'est que c'est un homme.
00:55:47C'est le seul homme qui parle dans le film
00:55:49et j'ai tenu à le mettre
00:55:51pour donner l'exemple qu'il faut suivre.
00:55:53C'est un exemple concret.
00:55:55Moi, je pense que quand on est comme ça, avec que des témoignages
00:55:57de femmes, d'avoir ce témoignage
00:55:59d'un homme qui a
00:56:01failli participer à quelque chose
00:56:03et il a dit non, je trouvais que c'était intéressant.
00:56:05C'était intéressant parce que ça permettait
00:56:07d'offrir une solution
00:56:09à ceux qui peuvent être
00:56:11demain confrontés à ce genre de situation.
00:56:17Il y a deux hommes dans le film.
00:56:19Ce qu'on ne réalise pas aujourd'hui
00:56:21et ce que je suis en train de réaliser
00:56:23à travers ce film,
00:56:25c'est là où ça me touche personnellement.
00:56:27Je me rends compte que
00:56:29c'est colossal.
00:56:31Il y en a partout.
00:56:33Ça touche tout le monde.
00:56:35À ne que pour en témoigner,
00:56:37elle était avant-hier au Québec
00:56:39pour une grande conférence
00:56:41avec Carl Zero.
00:56:43Pardon,
00:56:45je rapporte ce qui s'est passé.
00:56:47J'ai vu les images
00:56:49et c'est bouleversant.
00:56:51À un moment donné, Anneke s'est levée
00:56:53et a dit
00:56:55il y avait peut-être 300 ou 400 personnes
00:56:57dans cet auditorium
00:56:59et elle a dit je suis une survivante.
00:57:01Si vous êtes survivant,
00:57:03que les survivants qui sont dans cette salle
00:57:05se lèvent.
00:57:07Ce n'est pas un, ce n'est pas deux,
00:57:09ce n'est pas trois, ce n'est pas quatre,
00:57:11ce n'est pas cinq personnes qui se sont levées.
00:57:13C'était une petite cinquantaine.
00:57:15Ça fait beaucoup sur 400 personnes.
00:57:17Donc là, vous vous dites wow.
00:57:21Il y a du travail.
00:57:23Mais au moins, l'intérêt est là
00:57:25et c'est ce qui compte en fait.
00:57:27C'est que les gens
00:57:29puissent trouver la force
00:57:31d'aller voir ce film.
00:57:33C'est intéressant parce que souvent,
00:57:35on me dit je ne peux pas, je vais trop sensible,
00:57:37je ne peux pas aller regarder ça,
00:57:39je ne suis pas fait pour ça.
00:57:41Si justement, c'est parce que vous avez
00:57:43cette sensibilité que vous avez envie
00:57:45que ça cesse tout de suite.
00:57:49Pour que ça cesse, il faut vraiment
00:57:51que ça soit su, donc il faut aller voir ce film.
00:57:53Et souvent, ils vont voir ce film et qu'ils y sont
00:57:55allés en reculant.
00:57:57Maintenant, on avance trois fois plus vite.
00:57:59Je suis le premier aujourd'hui à faire de la publicité,
00:58:01à se dire maintenant qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:58:03Il faut qu'on fasse quelque chose.
00:58:05Et ça, ce qui est bien, c'est que ça crée aussi
00:58:07un déclenchement chez les gens pour dire moi,
00:58:09à mon niveau, qu'est-ce que je peux faire ?
00:58:11Il y a plein de personnes qui me demandent
00:58:13qu'est-ce que je peux faire ?
00:58:15Maintenant, qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:58:17Comment on peut faire pour les aider ?
00:58:19Est-ce qu'on peut se mettre en contact
00:58:21avec des survivants ?
00:58:23Et il y a des témoignages également
00:58:25qui sont juste bouleversants,
00:58:27parce que ce film a réveillé des choses en elle
00:58:29qu'elles ont vécues dans les réseaux.
00:58:31Il y a deux choses que je voulais dire.
00:58:33La première chose que je voulais dire,
00:58:35c'est aux personnes qui nous regardent,
00:58:37vous allez voir ce film,
00:58:39et d'abord, si vous avez peur
00:58:41de mal le vivre ou autre,
00:58:43vous n'y allez pas seul, déjà.
00:58:45Et puis, quoi qu'il arrive,
00:58:47vous ne serez pas seul.
00:58:49Parce qu'effectivement, à la fin de la séance,
00:58:51les gens se regroupent et parlent.
00:58:53Et donc, si vous y allez seul
00:58:55et que vous vous sentez mal en regardant le film,
00:58:57vous pouvez aller vers n'importe quelle personne
00:58:59de la salle. Vous serez les bienvenus
00:59:01si vous voyez des gens qui parlent entre eux.
00:59:03Vous dites, moi je le vis mal,
00:59:05et vous verrez que vous serez entouré
00:59:07de gens qui seront là avec vous.
00:59:09Donc, vraiment, faites-le. Allez voir ce film.
00:59:11C'est important de le voir et d'en parler
00:59:13et de partager. Je vois qu'il y a beaucoup de gens
00:59:15qui disent partager, partager, partager,
00:59:17et c'est vrai, partagez, parlez-en,
00:59:19c'est vraiment très, très important.
00:59:21En tout cas, je voulais encore poser une question.
00:59:23Je sais qu'on arrive déjà à la fin de cette émission,
00:59:25ça va beaucoup trop vite,
00:59:27mais je voulais savoir
00:59:29si quelqu'un a subi
00:59:31ce type d'horreur
00:59:33et ressent le besoin
00:59:35d'aller en parler
00:59:37avec un psy, avec quelqu'un.
00:59:39Comment savoir, comment repérer
00:59:41assez facilement
00:59:43que la personne est prête à entendre ?
00:59:45C'est une bonne question
00:59:47parce qu'il m'a
00:59:49pris dix ans pour trouver
00:59:51cette personne.
00:59:53J'avais des flashbacks et j'avais des thérapeutes
00:59:55qui étaient prêtes
00:59:57à écouter l'inceste.
00:59:59J'avais des souvenirs
01:00:01d'inceste, ça allait.
01:00:03Il y avait ce mur invisible
01:00:05que je ne pouvais pas
01:00:07parler de ma mère.
01:00:09La première thérapeute que j'avais,
01:00:11je ne pouvais pas parler de ma mère non plus.
01:00:13Elle n'était pas ouverte, ces histoires
01:00:15avec sa mère.
01:00:17Et puis, tous les autres,
01:00:19j'ai vu peut-être cinq
01:00:23psychologues, docteurs
01:00:25et thérapeutes qui n'étaient pas
01:00:27ouverts. Et finalement,
01:00:29j'ai cherché, j'ai cherché, j'ai trouvé
01:00:31la première personne après dix ans.
01:00:33Et là,
01:00:35finalement, on a commencé à travailler.
01:00:37Là, bien sûr, aujourd'hui, vous pouvez
01:00:39par exemple aller sur mon site.
01:00:41J'ai beaucoup de ressources.
01:00:43Je travaille avec des personnes moi-même.
01:00:45Il y a d'autres survivantes qui travaillent
01:00:47avec d'autres survivants.
01:00:49Une fois qu'on a vécu
01:00:51la même chose,
01:00:53je ne suis pas thérapeute,
01:00:55évidemment, je ne vais jamais prétendre d'être une thérapeute,
01:00:57mais en même temps, comme j'ai
01:00:59déjà fait ce chemin de guérison
01:01:01en 35 années,
01:01:03plus de 30 années maintenant,
01:01:05souvent, quand les gens
01:01:07parlent avec moi,
01:01:09déjà, je comprends parce que j'y étais moi-même
01:01:11aussi.
01:01:13Dans cet endroit, dans ma guérison.
01:01:15Et donc,
01:01:17la personne
01:01:19peut faire plus confiance en moi
01:01:21que n'importe qui d'autre.
01:01:23Parce que c'est ça exactement.
01:01:25Il faut d'abord trouver une personne,
01:01:27peut-être pas la thérapeute,
01:01:29mais une personne
01:01:31qui n'est pas exploitante,
01:01:33qui est ouverte, mais aussi qui n'exploite pas.
01:01:35Parce que dans le réseau,
01:01:37c'est tout
01:01:39de prétendre d'écouter.
01:01:41Et oui, bien sûr.
01:01:43Mais c'est
01:01:45dans cette même
01:01:47exploitation finalement.
01:01:49C'est pour l'utiliser, pour les
01:01:51contrôler. Quelle perversité.
01:01:53Oui, et donc c'est très dur pour les
01:01:55survivants souvent
01:01:57de trouver quelqu'un
01:01:59qui n'est pas finalement
01:02:01homme de main, femme de main
01:02:03pour en fait sortir
01:02:05et pouvoir trouver.
01:02:07Et c'est
01:02:09toujours ce voyage intérieur
01:02:11qu'on va trouver de plus en plus.
01:02:13Il y a beaucoup plus
01:02:15comme ce film,
01:02:17comme tout ce qui est en train de sortir.
01:02:19La prochaine vague,
01:02:21c'est
01:02:23les thérapeutes
01:02:25qui vont être informés. Je travaille avec
01:02:27des thérapeutes en fait. Il y a un système
01:02:29psychologique que j'ai développé, que
01:02:31j'enseigne aux thérapeutes, aux autres
01:02:33qui travaillent avec des personnes
01:02:35pour en fait être plus
01:02:37capable d'être présente avec
01:02:39ces choses.
01:02:41Vous avez un site ?
01:02:43Oui, c'est mon nom
01:02:45aneke, donc c'est ça. C'est
01:02:47aneke,
01:02:49luca.com
01:02:51J'ai aussi des ressources
01:02:53avec d'autres, mais c'est
01:02:55tout en anglais. Je viens de
01:02:57mettre une petite vidéo en français
01:02:59parce que c'est le départ pour le français
01:03:01pour moi, donc merci.
01:03:03Peut-être dans le monde francophone
01:03:05je ne peux pas vous répondre à cette question
01:03:07exactement encore.
01:03:09Je comprends,
01:03:11en effet, je comprends.
01:03:13Dis-moi Pierre, pour terminer l'émission,
01:03:15franchement j'ai pas envie
01:03:17en fait.
01:03:19On va quand même terminer.
01:03:21J'ai pas l'habitude de prendre les gens en otage.
01:03:23Tu disais Pierre ?
01:03:25Merci déjà d'avoir pris ce temps.
01:03:27Ça me semble
01:03:29tellement normal, je veux dire, on doit réagir
01:03:31comme tu dis, il y a des gens qui vont vers
01:03:33toi, qui demandent que peut-on faire, tout ça,
01:03:35le minimum que je pouvais faire
01:03:37c'est une émission.
01:03:41Tu as parlé de deux dates, une à Bruxelles
01:03:43une à Paris, est-ce qu'on peut les rappeler ?
01:03:45Oui, à Paris
01:03:47ça sera donc
01:03:49dimanche 9 juin,
01:03:51on a le Grand Rex,
01:03:53la plus belle salle de cinéma
01:03:55d'Europe, la plus grande,
01:03:57et on a trois séances,
01:03:5910h30,
01:04:0114h, 17h,
01:04:0310h30, 14h, 17h,
01:04:05donc Paris c'est
01:04:075 millions, 6 millions de personnes
01:04:09intramuraux,
01:04:11ça serait peut-être bien
01:04:13d'aller rendre hommage à ces
01:04:15femmes qui sont juste exceptionnelles,
01:04:17et là, vendredi,
01:04:19c'est également vendredi 7,
01:04:21donc on sera en Belgique,
01:04:23et là ça va être délicat, parce que la Belgique
01:04:25forcément est concernée, très concernée
01:04:27par ce sujet, l'affaire Dutroux,
01:04:29la marche blanche,
01:04:31on pensait que tout allait être fini, mais non,
01:04:33ça continuait, il y a eu 20 ans également
01:04:35de silence derrière,
01:04:37et ça, malheureusement,
01:04:39quand je dis malheureusement,
01:04:41la séance est déjà complète,
01:04:43sur les 400 places,
01:04:45les 400 places ont été prises en quelques jours,
01:04:47donc on va jouer à guichet fermé,
01:04:49en fait, jouer, c'est un grand mot,
01:04:51puisque c'est un film,
01:04:53mais j'espère que
01:04:55pour cette séance,
01:04:57à Bruxelles, vendredi,
01:04:59vendredi 7,
01:05:01on aura peut-être l'occasion
01:05:03d'être contacté par des journalistes belges,
01:05:05sortir un petit peu de leur tour d'ivoire,
01:05:07et aller regarder un petit peu
01:05:09dans le background,
01:05:11les gens qui font du terrain,
01:05:13et aller questionner ces survivantes,
01:05:15pas moi, j'en ai rien à faire,
01:05:17mais qu'elles aillent au moins rencontrer
01:05:19les survivantes qui seront sur place,
01:05:21parce qu'elles méritent vraiment
01:05:23un petit détour.
01:05:25En effet,
01:05:27je voulais juste dire une chose,
01:05:29si tu avais eu un témoin dans le film,
01:05:31tu n'aurais pas pu appeler ton film
01:05:33en français du moins les survivanteux,
01:05:35ça serait devenu les survivants,
01:05:37puisqu'il y aurait eu un homme
01:05:39dedans comme témoin,
01:05:41et du coup ton titre ne pouvait pas jouer en français,
01:05:43et ça n'a l'air de rien,
01:05:45mais moi je trouve ça extrêmement important,
01:05:47extrêmement important.
01:05:49C'est sûr que tu poses une bonne question,
01:05:51puisqu'en anglais c'est survival,
01:05:53il n'y a pas de féminin,
01:05:55mais c'est pas grave,
01:05:57c'est pas grave,
01:05:59comme ça on sera beaucoup plus juste,
01:06:01parce qu'effectivement il y a des survivants,
01:06:03mais encore une fois,
01:06:05j'ai tenu à rendre hommage à ces femmes
01:06:07qui sont quand même les gardiennes de l'humanité,
01:06:09sans elles on ne serait pas là,
01:06:11et puis moi je pense qu'elles sont mieux à même
01:06:13de parler de l'indicible qu'un homme.
01:06:15Voilà, c'est un point de vue
01:06:17que j'ai,
01:06:19en tout cas je suis content,
01:06:21parce que je trouve que
01:06:23c'est un film qui continue de me toucher,
01:06:25donc c'est pas rien,
01:06:27et quand je vois
01:06:29les résultats que ça fait auprès du public,
01:06:33ça me réconforte,
01:06:35ça me motive
01:06:37à aller jusqu'au bout,
01:06:39notamment avec cette série de 5,52 minutes
01:06:41qu'on va sortir en septembre,
01:06:43avec une autre journaliste
01:06:45qui elle a consacré toute sa vie
01:06:47à ce dossier.
01:06:49J'ai aussi bien été accompagné,
01:06:51et je voulais aussi rendre hommage,
01:06:53en profite, à deux journalistes,
01:06:55Santa Depuitre qui est une journaliste
01:06:57belge,
01:06:59qui connaît bien les réseaux,
01:07:01et Karl Zero,
01:07:03qui a été l'un des premiers
01:07:05à vouloir faire bouger les lignes,
01:07:07la Serge Gard,
01:07:09qui a sorti
01:07:11l'autre vérité,
01:07:13mais ça a été des tentatives
01:07:15de percer l'omerta,
01:07:17et bien non,
01:07:19c'est peut-être le moment,
01:07:21mais eux ils ont fait le travail avant moi,
01:07:23donc merci à eux,
01:07:25parce qu'on a été plusieurs
01:07:27à vouloir essayer de faire bouger les lignes,
01:07:29si ça bouge un peu plus cette fois-ci,
01:07:31ce sera grâce à eux en partie.
01:07:33Moi je voudrais dire encore
01:07:35juste une chose qui me saute aux yeux
01:07:37en en parlant,
01:07:39ça ne m'a pas sauté aux yeux au moment où je suis allé voir le film,
01:07:41mais maintenant en en parlant, oui,
01:07:43quand on parle de
01:07:45l'affaire Dutroux,
01:07:47on parle au passé, 1996,
01:07:49quand on parle de l'affaire Doutroux,
01:07:51c'est aussi au passé,
01:07:53quand vous témoignez dans le film,
01:07:55c'est au passé, mais par contre,
01:07:57c'est actuel,
01:07:59ça se passe toujours aujourd'hui ?
01:08:01Mais il y a Dalila Sadok
01:08:03dans le film, et Sylvie,
01:08:05donc Dalila Sadok, ses enfants sont
01:08:07dans le réseau
01:08:09maintenant,
01:08:11donc le film en fait, les mères
01:08:13qui témoignent, Sylvie,
01:08:15donc il y a aussi
01:08:17Stacy dans le film qui a 20 ans,
01:08:19qui vient de sortir du réseau,
01:08:21donc c'est
01:08:23tout frais finalement.
01:08:25Oui,
01:08:27je pense que c'est une chose
01:08:29à ne pas oublier en fait,
01:08:31ce n'est pas juste en parler,
01:08:33il y a de quoi faire
01:08:35maintenant encore, ce n'est pas
01:08:37du passé en fait, on n'est pas dans le passé,
01:08:39c'est toujours l'actualité.
01:08:41Et Cécile, moi je peux te dire que je serais content,
01:08:43vraiment content,
01:08:45quand Dalila aurait récupéré ses enfants.
01:08:47Oui.
01:08:51J'espère que
01:08:53ce film qui met en cause quand même
01:08:57des personnes très haut placées,
01:08:59j'espère que
01:09:01ce film pourra jouer un levier
01:09:03et que vite elle pourra retrouver ses enfants.
01:09:05C'est juste, la situation
01:09:07de Dalila, je ne sais pas comment fait cette femme
01:09:09encore aujourd'hui pour être debout.
01:09:11Donc elle est vraiment
01:09:13portée pour aller, pour mener
01:09:15ce combat jusqu'au bout et
01:09:17tout faire pour tenir le coup, pour récupérer
01:09:19ses enfants, mais c'est
01:09:21un sacré courage.
01:09:23Oui, oui.
01:09:25Merci à tous
01:09:27ces témoins,
01:09:29merci beaucoup Anneke,
01:09:31merci beaucoup pour le film et pour
01:09:33tout ce que vous faites et pour l'émission
01:09:35d'aujourd'hui. Merci beaucoup Pierre d'être venu
01:09:37aussi parler de ton film et merci pour ce film.
01:09:39C'est d'utilité publique
01:09:41je pense, on peut le dire.
01:09:43Je pense que si, oui.
01:09:45Et c'est un espoir pour l'humanité.
01:09:47Merci.
01:09:49Est-ce que vous voulez ajouter quelque chose avant
01:09:51de quitter ? Est-ce qu'il y a quelque chose que vous auriez
01:09:53voulu dire que vous n'avez pas eu l'occasion de dire ?
01:09:57Si on commence à parler
01:09:59de ces choses, on pourrait parler
01:10:01pendant beaucoup d'heures,
01:10:03mais je crois que finalement il y a
01:10:05un message dans le film et peut-être
01:10:07la raison pour laquelle
01:10:09il est tellement bien reçu,
01:10:11c'est un message d'amour finalement quand même.
01:10:13C'est-à-dire
01:10:15on ne va pas,
01:10:17le but ce n'est pas d'aller
01:10:19couper des têtes.
01:10:21Le but c'est,
01:10:23oui, il y a la responsabilité
01:10:25et des choses doivent
01:10:27bouger, on doit prendre conscience
01:10:29et les choses vont bouger
01:10:31d'après la conscience
01:10:33de notre conscience,
01:10:35notre conscience générale qui bouge
01:10:37et les choses vont changer.
01:10:39Mais qu'elles changent,
01:10:41elles sont en train de changer
01:10:43vers
01:10:45la guérison,
01:10:47la compréhension
01:10:49finalement,
01:10:51qu'on a de la clarté,
01:10:53qu'on a de la clarté que ces
01:10:55personnes-là sont les plus faibles,
01:10:57on peut les appeler des minables,
01:10:59mais ce sont les plus faibles finalement
01:11:01et si on les voit
01:11:03de la façon
01:11:05où ils sont émotionnellement,
01:11:07donc ils n'ont pas
01:11:09eu la chance de croître émotionnellement
01:11:11du tout, si on les voit
01:11:13à leur âge émotionnel,
01:11:15on va dire, bon d'accord,
01:11:17il doit être en prison
01:11:19parce qu'il est dangereux
01:11:21pour la société,
01:11:23donc il y a de la responsabilité
01:11:25mais finalement, c'est notre pouvoir,
01:11:27c'est notre maturité
01:11:29qui va faire
01:11:31qu'on trouve la paix
01:11:33finalement, qu'on n'a plus de peur,
01:11:35qu'on va pas faire la même chose
01:11:37qu'eux qui font.
01:11:39Oui, en effet.
01:11:41Merci pour ce message.
01:11:43Pierre, tu veux ajouter quelque chose ?
01:11:45Trois mots.
01:11:47Vas-y, vas-y.
01:11:49N'ayez pas peur.
01:11:51N'ayez pas peur. Trois mots.
01:11:53La plus puissante
01:11:55arme de manipulation,
01:11:57c'est la peur.
01:11:59C'est la peur.
01:12:01On l'a vécu avec la Covid,
01:12:03et je pense que,
01:12:05voilà, je découvre aujourd'hui
01:12:07depuis dix ans avec ça,
01:12:09la peur. Ne parle pas
01:12:11ou je te tue.
01:12:13C'est la programmation.
01:12:15N'ayez pas peur.
01:12:17C'est l'heure de la révélation et tant mieux.
01:12:19Ayez confiance en vous.
01:12:21Vous pouvez voir ce film.
01:12:23Je le formule en positif.
01:12:25Je vous remercie
01:12:27beaucoup. Vraiment, merci beaucoup
01:12:29et à très bientôt.
01:12:31Force à vous, force à vous tous les deux.
01:12:33Il y a tous les témoins,
01:12:35toutes les personnes qui subissent ces horreurs,
01:12:37qui les ont subies et qui les subissent aujourd'hui.
01:12:39Merci beaucoup. Au revoir.
01:12:41Au revoir.
01:12:45Les amis, on se retrouve a priori
01:12:47la semaine prochaine.
01:12:49Je pense qu'on va parler la semaine prochaine
01:12:51d'un sujet
01:12:53qui amène
01:12:55beaucoup de bulots et beaucoup
01:12:57de censures.
01:12:59Donc, c'est ce qu'on fait subir aux petits
01:13:01là. Vous savez, partout, on leur en met
01:13:03partout des pic-pics là, partout.
01:13:05Et donc, on va revenir sur le sujet
01:13:07avec Martine et des témoins également.
01:13:09Je pense que ce sera
01:13:11la semaine prochaine. Vous suivez
01:13:13de toute façon sur la page.
01:13:15Pour l'émission d'aujourd'hui, surtout, surtout,
01:13:17partagez encore, partagez, partagez.
01:13:19Pour moi, il n'y a pas assez de personnes qui ont vu cette émission
01:13:21aujourd'hui, donc il faut encore augmenter.
01:13:23Vous êtes quand même nombreux, mais pas assez.
01:13:25Donc, allez-y, partagez. Et puis, on va se quitter
01:13:27aujourd'hui sur une chanson, je sais que vous aimez
01:13:29beaucoup, qui parle des enfants. C'est le visage
01:13:31de demain. Je sais que vous aimez cette chanson
01:13:33et je trouvais qu'elle allait bien
01:13:35avec le thème du jour puisqu'on a parlé des enfants.
01:13:37A très, très bientôt, les amis. Au revoir.
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01:18:21Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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