Emmanuelle de Gentili, première adjointe au maire de Bastia et première secrétaire de la fédération du Parti Socialiste de Haute-Corse, est ce mercredi 5 juin l'invitée de la rédaction de France Bleu RCFM.
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00:00Emmanuelle de Gentilly, bonjour. Alors que la campagne de Raphaël Glucksmann bat son plein depuis plusieurs jours aux quatre coins de la France,
00:07ici en Haute-Corse, le Parti Socialiste a été plutôt discret jusqu'à un communiqué ce lundi affirmant son soutien à la liste Réveiller l'Europe.
00:14Quand on sait que le scrutin a lieu dimanche, ça ne fait pas un peu court ?
00:18Non, parce qu'on est en campagne depuis le début, nous soutenons le candidat, nous sommes très engagés dans cette campagne.
00:25Maintenant, le communiqué, il arrive quand nous avons jugé utile de le faire, puisque nous sommes sur le terrain au quotidien,
00:34donc nous avons jugé qu'il était utile de le faire cette semaine, et nous sommes de toute façon sur le terrain tous les jours.
00:41Et pas de réunion publique, pas de rencontre entre les militants Corses et la tête de liste, ou l'un de ses barons comme d'autres candidats ont pu le faire ?
00:49C'est le candidat qui a choisi de faire la campagne comme il le souhaite, et il a un candidat sur la liste qui organise la campagne.
00:56Nous ne sommes pas maîtres des horloges, nous sommes à la disposition des candidats, et nous sommes dépendants de l'organisation de la campagne.
01:06Est-ce que la Corse compte finalement dans le programme et la démarche de Raphaël Glucksmann ?
01:11Oui, je crois qu'il ne faut pas être égocentré, je crois que là-dessus il ne faut pas penser que nous avons les mêmes problématiques,
01:19nous dépendons de toutes les problématiques au niveau national et au niveau européen,
01:25donc je crois que c'est là-dessus qu'il faut regarder un petit peu ce qui est à défendre,
01:29et après nous avons des spécificités que nous devons faire remonter à la fois au niveau du candidat et au niveau des engagements qui doivent être défendus,
01:38et c'est là-dessus qu'il faut regarder plutôt que d'être égocentré sur notre nombril,
01:43je crois que c'est plutôt là-dessus qu'il faut regarder comment nous devons nous positionner.
01:47Mais comment mobiliser lorsqu'on sait que c'est déjà difficile, que les Corses boudent plutôt ce scrutin ?
01:52En général la participation en 2019 était de 38% contre 50,1% au niveau de la moyenne nationale, ça ne semble pas évident, ça semble corsé.
02:01Ah oui c'est difficile, c'est difficile et c'est bien dommage, et là-dessus nous avons vraiment une grande difficulté,
02:08et c'est pour ça que nous avons souhaité qu'il y ait un communiqué supplémentaire pour dire qu'effectivement c'est une élection à un seul tour,
02:15parce que souvent on nous dit dans la rue, nous verrons au premier tour et on se mobilisera au second tour,
02:21alors que c'est une élection à un seul tour, et c'est pour ça que je pense important de rappeler que l'élection européenne se joue sur un seul tour,
02:28et qu'il faut se mobiliser le 9 juin, et il n'y aura que le 9 juin pour donner son avis sur cette élection,
02:34qui est très très importante, parce que les normes européennes, les décisions se font énormément au niveau européen,
02:42et nous dépendons sur beaucoup de choses, beaucoup de domaines, on le dit toute l'année,
02:48on sait très bien que ce soit sur les fonds européens, sur les fonds régionaux, sur beaucoup de décisions,
02:53la Corse est impactée par rapport à un certain nombre de décisions, et encore plus particulièrement sur des dotations que nous recevons,
03:03que ce soit sur les fonds régionaux, on en parle souvent au niveau régional, et on le voit aussi au niveau de la ville,
03:10on a énormément de dotations pour pouvoir financer nos grands projets,
03:14et donc c'est important de se mobiliser dimanche prochain pour décider quelles seront les orientations de l'Europe dans les prochaines années.
03:24Alors on le sait, la liste conduite par Raphaël Glucksmann regroupe des candidats PS et places publiques,
03:29pour la Corse vous l'avez dit, un candidat, Guillaume Laurent, agriculteur de 28 ans dans l'extrême sud,
03:34il figure à la 67ème place, non éligible, c'est le seul insulaire, donc pourquoi pas de représentant local du PS ?
03:42Parce qu'il n'y a pas eu de candidats qui se sont proposés pour être candidats au niveau national,
03:48c'est une liste nationale depuis quelques années, donc il y a eu une demande de pré-candidature qui a été soumise au niveau national,
03:59et cette année il n'y a pas eu de demande de candidature, puisque c'était très très difficile d'être représenté sur cette liste,
04:08et les camarades n'ont pas souhaité se positionner sur cette liste.
04:12Ce qui est important c'est de faire remonter nos revendications,
04:15et ce qui est encore plus important c'est de considérer que le candidat et les candidats qui nous représenteront
04:22puissent défendre les revendications sociales, et pour qu'il y ait vraiment un bouclier social,
04:28pour qu'il y ait davantage de représentants qui défendent la ligne social-démocrate au niveau de Bruxelles,
04:35plutôt que de se demander s'il y aura quelqu'un qui va représenter plus spécifiquement un territoire.
04:41Dans cette élection, rares sont les Corses en position éligible, comme Nathalie Antône pour le RN,
04:46votre ancien allié et colissier Jean-Charles Rousseau tient 22e position sur la liste de la majorité présidentielle,
04:51Valérie Ayé a des chances d'être élue, soutenue notamment par des nationalistes comme le maire de Port-au-Vic,
04:56pensez-vous que l'électorat socialiste pourrait le soutenir par vote utile ?
05:01Alors moi je ne me positionne pas là-dessus, je crois que ce qui est important c'est de se positionner
05:06par rapport aux idées et aux valeurs qui sont défendues. Aujourd'hui je pense que Raphaël Glucksmann peut montrer
05:12qu'il y a la possibilité par rapport à...
05:15Mais pour la Corse, pourquoi ne pas soutenir Jean-Charles Rousseau qui, considérant le faible nombre de Corses
05:20pouvant siéger au Parlement européen, et sa sensibilité socio-démocrate ?
05:25Non, pour moi ce qui est important, moi je défends aujourd'hui le parti socialiste et je défends ce qui est important pour moi,
05:32c'est que les valeurs du socialisme et les valeurs de... Moi je ne défends pas la politique de Valérie Ayé,
05:38donc je ne défendrai pas les candidats, même si j'ai beaucoup d'amitié pour Jean-Charles, c'est un ami personnel,
05:45mais je pense que je lui souhaite, je souhaite que dans l'avenir il puisse rejoindre le parti socialiste s'il le souhaite,
05:53mais sur les valeurs du socialisme. Et donc ce que je souhaite, c'est que mon candidat puisse défendre les valeurs que je défends,
06:00et le bouclier social, je pense que la politique agricole commune et la politique alimentaire soient défendues par ce candidat
06:09pour qu'on puisse avoir davantage de réussite dans toutes les politiques que nous devons mener.
06:14Donc il a la possibilité aujourd'hui de passer devant Valérie Ayé, et on voit qu'on nous a expliqué pendant des mois et des années...
06:21Ils sont au coude à coude, loin derrière quand même l'ERN qui est à 33%. Est-ce que le duel n'est pas là finalement ?
06:29Est-ce qu'il ne se joue pas entre Raphaël Glucksmann et Valérie Ayé aujourd'hui ?
06:33Au niveau européen, on a une politique qui est très libérale, et on a la possibilité aujourd'hui de pouvoir avoir plus de représentants
06:40sociaux-démocrates qui peuvent défendre une politique plus sociale. On voit aujourd'hui qu'il y a l'inflation qui est galopante,
06:49on voit qu'on a besoin d'un bouclier social pour qu'on puisse essayer d'avoir un bouclier pour que les habitants et l'Europe puissent être un peu plus...
07:04qui préserve un peu plus la situation de tous les ressortissants. Et je crois que c'est à partir de là qu'on va pouvoir faire prendre en compte
07:14toutes les spécificités de nos territoires, et particulièrement de la Corse. Et je crois qu'après, à travers... Est-ce qu'il faut qu'on individualise les choses ?
07:22Je crois que c'est pas le bon prisme pour qu'on puisse travailler sur tous les sujets que nous aurons à défendre.
07:28Et donc je crois que c'est par là qu'il faut qu'on prenne les choses, et le Parti Socialiste et Place Publique sont très bien placés aujourd'hui
07:37pour pouvoir avancer sur ces sujets.
07:40Merci Emmanuelle de Gentil d'avoir été notre invitée de la rédaction ce matin sur RCFM.