Éric Zemmour, président de Reconquête, était l'invité de BFM Story ce mardi soir sur BFMTV.
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00:00 Donc avec Éric Zemmour, président de Reconquête, candidat aux élections européennes.
00:03 Bonjour Éric Zemmour.
00:04 - Bonsoir.
00:05 - Bonjour Alain Duhamel.
00:06 - Bonjour.
00:07 - Avant de parler des élections européennes, l'actualité du jour, c'est ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale.
00:12 Et c'était attendu d'ailleurs, ils avaient quasiment prévenu les Insoumis qu'ils reparleraient de la Palestine,
00:18 qu'ils referaient un coup d'éclat, une action.
00:21 Vous voyez, ils étaient habillés aujourd'hui aux couleurs du drapeau palestinien, aux couleurs palestiniennes, rouge, blanc, noir, vert.
00:30 Et au moment où de l'autre côté de l'hémicycle, on mettait les écharpes bleu, blanc, rouge,
00:37 eh bien c'est le drapeau palestinien qui est de nouveau sorti par Mme Rachel Keke.
00:42 C'est en haut à gauche de l'écran.
00:45 Voilà, suspension de séance derrière et les Insoumis ont prévenu.
00:48 Ils remettront ça régulièrement pour faire avancer la cause palestinienne, obtenir un cessez-le-feu notamment.
00:53 Qu'est-ce que vous en pensez Alain ?
00:54 – Que ça m'ait donné que ce soit cette méthode qui fasse avancer les négociations et qui change quoi que ce soit.
01:00 C'est de la théâtralisation, c'est de la gesticulation.
01:05 Alors, qui ce soit la nuppesse, costumée de telle façon que ça ressemble au drapeau palestinien,
01:13 je dirais que je trouve que dans le genre, c'est plutôt bien joué.
01:16 En revanche, que Rachel Keke ressorte un drapeau etc.,
01:21 franchement non seulement c'est inutile mais c'est nuisible.
01:24 Et c'est nuisible y compris au débat et y compris aux idées qu'il porte.
01:30 Tout ça, ça a un effet non pas du tout sur la guerre, ni directement ni indirectement.
01:37 En revanche, il y en a un sur la France qui est que ça creuse un peu plus
01:41 des communautés les unes contre les autres, des familles politiques les unes contre les autres.
01:46 Et je trouve qu'en ce moment, on n'a pas tellement besoin de ça.
01:50 Éric Zemmour.
01:51 Jean-Luc Mélenchon a une stratégie claire, simple, qu'il poursuit avec opiniâtreté et obstination.
02:00 Il veut arriver au second tour en 2027 grâce au vote arabo-musulman.
02:05 Pour cela, il est prêt à tout.
02:07 Il a en tête des chiffres très simples.
02:09 En 2022, il a raté le second tour à 300 000 voix près.
02:13 Or, 69% selon un sondage IFOP, dans Le Pèlerin, des musulmans ont voté pour lui,
02:20 avec une participation de 54% des musulmans.
02:24 Donc il se dit, c'est très simple, il faut qu'il y ait 80% des musulmans qui votent pour moi,
02:28 avec une participation de 80%.
02:31 Il le dit lui-même d'ailleurs dans la novlangue de LFI, il dit il faut faire voter les quartiers populaires.
02:36 Quartier populaire, dans la novlangue LFI, ça veut dire quartier islamisé.
02:40 Donc à partir de là, tout est bon et tout sera bon.
02:44 Comme évidemment la population musulmane à travers le monde,
02:48 et de cœur avec les palestiniens,
02:53 qui sont une espèce d'incarnation fantasmatique de la douleur musulmane.
02:59 Vous savez, le roi Hassan II du Maroc disait "la Palestine, c'est l'afrodisiac des Arabes".
03:06 Donc c'est une vieille histoire.
03:08 Donc évidemment, Mélenchon joue là-dessus, il est prêt à tout.
03:13 Il est prêt à tout, jusqu'à l'antisémitisme, comme on l'a vu,
03:16 s'il doit flatter dans le sens du poil la rue arabe,
03:21 comme on dit dans les pays arabo-musulmans.
03:23 – Alors on verra si ces pays ont aussi, dès même, les élections européennes.
03:28 Parlons de ce scrutin, Valéry Duhamel, et de la liste Reconquête.
03:33 C'est la dernière chance pour Reconquête, ce scrutin ?
03:36 – Je ne dirais pas que c'est la dernière chance.
03:38 S'ils n'atteignent pas 5%, c'est une grosse défaite, c'est évident.
03:44 S'ils restent à la hauteur qui, en gros, leur est donnée en ce moment,
03:48 c'est-à-dire 6%, donc s'ils ont une poignée de députés, une demi-douzaine,
03:54 je dirais que ça…
03:58 À côté du mammouth du Rassemblement national, il reste une gazelle,
04:03 une gazelle assez pugnace, mais il continue à avoir un rôle.
04:11 Marine Le Pen, telle qu'elle est partie, je ne dis pas que ça se passera comme ça,
04:14 mais telle qu'elle est partie, d'une part elle est sûre de gagner les élections européennes,
04:18 d'autre part elle sera en bonne position pour être au second tour,
04:22 au minimum pour être au second tour de l'élection présidentielle.
04:25 Mais l'élection présidentielle, ce n'est pas la proportionnelle comme les européennes.
04:29 L'élection présidentielle, c'est un scrutin majoritaire,
04:32 et pour un scrutin majoritaire aux élections présidentielles,
04:36 à ce moment-là, elle aura besoin d'alliés.
04:38 Et moi, je prends le pari, si elle est au second tour,
04:41 qu'elle tendra la main à la fois à Reconquête et aux Républicains.
04:46 Je ne sais pas si les uns et les autres marcheront,
04:48 mais je suis à peu près persuadé qu'elle le fera.
04:50 – Vous allez dire que si vous êtes en dessous de 5, c'est terminé Reconquête,
04:53 l'aventure politique pour vous, Éric Zemmour ?
04:55 – Ecoutez, d'abord, nous ne serons pas en dessous de 5,
04:58 et il n'y a aucune raison que l'aventure politique de Reconquête se termine.
05:03 Vous savez, nous avons des convictions, nous avons des idées.
05:06 Quand j'ai fondé ce parti il y a deux ans, on n'avait aucun élu.
05:12 Donc là, je pense que nous en aurons,
05:14 nous en aurons au minimum, effectivement, 5 ou 6, je pense peut-être plus.
05:19 Ce sera un succès formidable,
05:21 parce que c'est un parti qui n'a que deux ans d'existence.
05:24 Ça, c'est une chose qu'il faut bien avoir en tête,
05:27 et ce n'est pas Alain Duhamel qui va me dire le contraire.
05:30 Maintenant, évidemment, vous comparez tout de suite avec le Rassemblement national,
05:37 ce qui est tout à fait légitime. – C'est normal, hein ?
05:38 – C'est tout à fait légitime.
05:40 Je voudrais dire que deux choses.
05:42 D'abord, contrairement à Alain Duhamel,
05:45 moi je ne pense pas que Marine Le Pen demandera une alliance avec Reconquête
05:50 ou avec LR, tout simplement parce qu'elle a déjà eu l'occasion de le faire en 2022,
05:54 puisque j'avais appelé à voter pour elle sans condition et sans négociation,
05:59 et qu'elle a balayé ma… mon offrande.
06:04 – Proposition. – Mon offrande.
06:05 Et qu'elle s'est précipitée pour dire qu'elle voulait séduire les électeurs de M. Mélenchon
06:11 et qu'elle voulait nommer comme ministre, non pas moi, mais M. Montebourg.
06:16 – Oui, mais elle a été battue.
06:17 – Elle a été battue, mais Marine Le Pen, vous savez, ne veut pas d'union des droites.
06:21 Elle le dit, elle le répète.
06:23 – Oui. – Et elle le dit, elle le répète.
06:24 Donc si vous voulez… – Mais comme vous le savez,
06:26 elle change souvent d'avis.
06:27 – Elle change souvent d'avis sur le fond, mais sur l'union des droites,
06:30 non, ça fait longtemps qu'elle le dit, tout simplement pour une raison simple,
06:34 d'abord parce qu'elle ne veut pas de concurrence.
06:36 – Oui, mais on est dans une boîte à vie,
06:38 c'est le retour de la présidentielle.
06:39 – Vous avez bien compris que tout l'objectif de Bardella et de Marine Le Pen,
06:42 c'est de tuer Reconquête, car vous savez, Marine Le Pen déteste les concurrences
06:46 parce que la concurrence, ça veut dire la rivalité,
06:49 et la rivalité, ça veut dire la faute de la raison.
06:52 – Bardella dit "il faut voter utile, il faut donc voter pour moi
06:55 et non pas pour Reconquête".
06:56 – Alors là, vous faites bien de me dire ça,
06:59 parce que moi je trouve que le vote Bardella est un vote deux fois inutile.
07:03 Il est inutile en Europe, parce que les députés RN,
07:08 ils peuvent être 20, 25, 30, 35, 40,
07:10 ils sont dans un groupe idée qui est complètement ostracisé,
07:13 et avec qui personne ne veut s'allier.
07:16 D'ailleurs, monsieur Bardella ne met jamais les pieds au Parlement européen,
07:20 vous savez qu'on le surnomme Bardé-Pala,
07:21 donc si vous voulez, en Europe, on sait que les députés,
07:25 ça fait deux fois que le RN gagne les élections européennes,
07:28 en 2014, en 2019, qu'est-ce qui a changé ?
07:30 Rien, ni en Europe, ni en France.
07:32 Marine Le Pen a quand même été écrabouillée aux deux débats d'entre deux tours,
07:35 et elle a été battue.
07:36 Maintenant en France, en France, monsieur Bardella prétend que si il gagne,
07:40 s'il fait un gros score, monsieur Macron va partir,
07:43 et qu'au minimum il va dissoudre l'Assemblée nationale.
07:46 Il ment, non mais je tiens à le dire, il ment, il trompe les gens.
07:50 Monsieur Macron ne partira pas,
07:52 et monsieur Macron ne dissoudra pas l'Assemblée nationale.
07:54 Donc monsieur, le vote pour Bardella est inutile,
07:57 deux fois inutile.
07:58 En revanche, le vote pour le PQ et la liste de Mario Maréchal
08:02 est utile en Europe,
08:04 parce que nous serons nous dans le groupe ECR,
08:07 avec madame Mélanie,
08:09 qui pourra s'allier avec la droite du PPE,
08:12 pour renverser la table dans le Parlement européen.
08:15 Alors je crois qu'Éric Zemmour est en l'occurrence doublement en retard d'un train.
08:19 À propos de Marine Le Pen,
08:22 on est d'accord sur un point, elle change souvent d'avis.
08:24 Si la situation se produit,
08:27 c'est-à-dire si elle est la grand vainqueur des élections européennes,
08:32 si elle est candidate à l'élection présidentielle,
08:34 si elle est au second tour,
08:36 je ne pense pas qu'elle reproduira la même chose que la dernière fois,
08:39 ne serait-ce que parce qu'elle a été battue.
08:41 - Eh ben moi je pense qu'on vous trompez.
08:42 - Non mais ça on verra bien.
08:44 - Mais bien sûr on verra bien.
08:45 Je pense qu'à ce moment-là, elle aura besoin réellement
08:50 de donner le sentiment qu'elle veut fédérer autour d'elle,
08:53 et pour fédérer autour d'elle, il y a vous et il y a LR.
08:56 Alors, il est très possible que ni LR ni vous ne disent oui, bien entendu.
09:00 Mais je pense qu'elle fera ça.
09:02 Et je le pense d'autant plus qu'elle a fait le contraire la dernière fois,
09:04 et que je sais que sur des problèmes de fond,
09:07 et s'en éteint celui des alliances,
09:09 au-delà des divergences idéologiques entre vous et elle, s'en éteint.
09:13 - Bon, et je veux dire qu'on peut faire le même raisonnement
09:18 dans à peu près tous les domaines.
09:20 Autrement dit, au Parlement européen,
09:24 vous avez raison de dire que pour l'instant son groupe est isolé,
09:27 que vous, si vous avez vos députés,
09:30 vous serez membre d'un groupe qui est plus puissant,
09:34 avec le président du Conseil italien,
09:36 - Et qui a des alliés, et qui peut avoir des alliés.
09:38 - Etc. etc.
09:40 Il n'empêche, et d'ailleurs ça serait étonnant que vous tombiez dans ce piège-là,
09:44 il ne faut pas sous-estimer la dimension européenne
09:48 de la poussée de l'extrême droite et des populistes.
09:51 C'est vrai dans tous les pays.
09:53 Et le rapport des forces au Parlement européen va bouger,
09:58 bouger en gros dans votre sens et dans celui de Marine Le Pen,
10:02 mais il va bouger, et il y aura évidemment une tentation de rapprochement,
10:07 pas forcément de rapprochement d'exclusif vous et eux,
10:10 mais de rapprochement peut-être s'ils le peuvent avec le PPE,
10:13 c'est-à-dire les conservateurs, la droite classique.
10:16 Et il ne faut pas regarder le prochain Parlement européen comme le dernier.
10:21 Ça ne se passera pas de la même façon.
10:23 Si vous y êtes, vous serez plus puissant,
10:25 il y aura forcément des alliances qui se formeront, des coalitions.
10:30 - Attendez, attendez, attendez, attendez, une phrase.
10:32 Si j'avais vu que je vivrais à ces vieux,
10:35 pour entendre Alain Duhamel en avocat de Marine Le Pen,
10:39 je ne l'aurais pas cru.
10:41 Mais ça prouve à quel point Marine Le Pen s'est soumise au système
10:47 dont Marine Le Pen, ou d'Alain Duhamel,
10:49 est l'incarnation la plus brillante et la plus intelligente.
10:52 Mais c'est logique.
10:55 Tout cela est d'une logique et d'une cohérence implacables, cher Alain.
10:58 - Au-delà de l'ironie, l'idée de me faire en quoi que ce soit proche d'elle,
11:01 tout le monde sait très bien que je suis exactement à l'opposé.
11:04 - Permettez Eric Zemmour et Alain Duhamel,
11:07 puisqu'on est sur les élections européennes,
11:09 et que vous ventiez aussi votre jeune parti,
11:12 vous le disiez tout à l'heure.
11:13 Alors est-ce que justement les jeunes peuvent aller vers un jeune parti ?
11:16 On a regardé un peu le vote des jeunes,
11:18 et c'est avec vous, François Gapillan,
11:20 qu'on va précisément radiographer ça.
11:23 Comment est-ce que votent les jeunes aujourd'hui ?
11:25 - Bonsoir à tous.
11:26 Je me suis penché sur le vote des 18-24 ans, précisément.
11:29 Dans le dernier sondage élable pour BFM TV et La Tribune Dimanche,
11:32 45% d'entre eux se disent tout à fait certains de se rendre aux urnes dimanche.
11:37 Lors du précédent scrutin européen,
11:39 32% des 18-24 ans avaient voté d'après le sondage jour de vote d'élable,
11:44 sachant qu'en 2019, à l'échelle européenne,
11:46 les moins de 25 ans avaient été plus nombreux à voter qu'auparavant.
11:49 Plus 14 points tout de même d'après une étude commandée à l'époque
11:52 par le Parlement européen.
11:53 Mais pour qui votent ces jeunes ?
11:55 Alors quand on regarde les intentions de vote des 18-24 ans,
11:59 dans le dernier sondage IFOP publié hier,
12:02 la liste RN arrive largement en tête avec 24%.
12:06 En 2019, elle n'avait recueilli que 12% des voix.
12:11 La majorité, elle, dégringole.
12:13 C'est peu de le dire, même s'il faut rester prudent évidemment.
12:15 5% des 18-24 ans envisagent de voter pour Renaissance dimanche,
12:20 qu'en reconquête, à titre de comparaison, enregistre 7%.
12:23 Il y a 5 ans, l'AREM avait obtenu 20% des suffrages des jeunes électeurs
12:28 qui, juste après l'ERN, privilégient la France insoumise
12:32 avec 21% d'intention de vote contre 13% des voix en 2019.
12:36 Intéressant aussi d'observer que le PS et Place publique,
12:38 qui avaient fait 5% en 2019 chez les 18-24 ans,
12:41 obtiennent 12% d'intention de vote chez cette électorate,
12:44 toujours d'après IFOP.
12:46 Sens inverse, si je puis dire, chez les écologistes,
12:48 8% d'intention de vote chez les 18-24 ans.
12:50 Ils avaient recueilli 15% des suffrages en 2019.
12:54 Mais rien n'est joué bien sûr.
12:56 Voyons enfin quel regard cette jeunesse porte sur certaines mesures
13:00 proposées cette année par telle ou telle liste,
13:02 d'après le dernier sondage Elabe.
13:04 Par exemple, la mise en place d'un mécanisme européen
13:06 de taxation des super-profits.
13:08 Chez les 18-24 ans, 69% sont pour.
13:11 Chez les 65 ans et plus, 88% sont pour.
13:14 L'arrêt des traités de libre-échange et la négociation de nouveaux accords
13:18 qui respectent le principe de réciprocité.
13:20 62% des 18-24 ans interrogés sont pour.
13:23 82% des 65 ans et plus sont pour.
13:28 L'instauration d'une double frontière à présent,
13:30 autre mesure qui figure dans certains programmes.
13:33 Première frontière assurant le refoulement des bateaux de migrants,
13:35 le renvoi des personnes dans leur pays de départ
13:37 et une seconde frontière nationale limitant la libre circulation
13:40 dans l'espace Schengen aux seuls ressortissants européens.
13:43 55% tout de même des 18-24 ans sont pour, 65 ans et plus.
13:47 75% pour, dernière mesure, qui figure au cœur de certains débats en ce moment,
13:52 l'interdiction dans l'Union européenne de la vente de voitures neuves à moteur thermique,
13:55 c'est-à-dire voiture essence diesel, en 2035.
13:59 51% des 18-24 ans, 1 sur 2, sont pour.
14:03 Et 65 ans et plus, c'est 28% seulement.
14:06 Alors vous allez bien sûr réagir à ces chiffres,
14:09 mais je voudrais vous montrer une image avant de continuer.
14:12 Parce que l'électorat jeune aussi, on voit bien comment aujourd'hui,
14:15 il s'informe quels sont ses codes aussi.
14:17 Il passe beaucoup par les réseaux sociaux,
14:19 il passe beaucoup par les plateformes,
14:21 il passe beaucoup notamment par les comptes TikTok.
14:24 Et les responsables politiques l'ont compris,
14:26 l'une des dernières aussi à bien l'avoir compris, c'est Marine Le Pen.
14:29 Regardez, c'est un petit clin d'œil,
14:31 c'était juste avant le dernier meeting de Jordan Bardella,
14:34 je ne sais pas si vous l'avez vu d'ailleurs,
14:36 ça, Éric Zemmour et Alain Duhamel.
14:38 On voit Jordan Bardella qui s'échauffe,
14:40 la salle d'Homme de Paris est entièrement vide,
14:42 mais il y a une personne qui fait la claque,
14:44 et ensuite, c'est mis sur les réseaux sociaux, regardez.
14:47 Je suis très gêné à l'idée d'examiner mon truc dans une salle vide.
14:51 On est là ?
14:52 Ok.
14:53 Jordan !
14:54 Ok.
14:55 Bonjour !
14:57 Bonjour Jordan !
14:59 Est-ce que tu veux m'épouser ?
15:01 Vous pourriez crier Marion, Marion,
15:06 et ensuite mettre la vidéo sur les réseaux sociaux.
15:08 Ça se passe aussi bien entre vous
15:10 que ça se passe bien entre Marine Le Pen et Jordan Bardella ?
15:13 Ah oui, oui, ça se passe.
15:15 Cachez votre enthousiasme.
15:16 Comment ?
15:17 Cachez votre enthousiasme.
15:18 Je regardais, je trouvais ça un peu ridicule,
15:21 mais j'étais un peu...
15:24 Décontenancé.
15:24 Concentré, ouais, décontenancé, exactement.
15:27 Et tout va bien avec Marion Bréchel ?
15:28 Écoutez, je suis venu chez vous il y a deux mois,
15:32 et j'ai été d'une franchise absolue.
15:35 Je vous ai dit, on s'entend très bien, humainement,
15:38 deux, sur le fond, on est d'accord sur tout,
15:41 et je pense que nous sommes le parti qui a le plus d'unité sur le fond.
15:45 Allez voir à LR où ce pauvre bel ami
15:48 est le seul à penser ce qu'il pense,
15:50 et je ne vous parle pas de la gauche,
15:51 et même du Rassemblement National
15:53 où ils disent tout et son contraire.
15:55 Nous, nous pensons la même chose
15:56 et nous disons la même chose.
15:58 Mais, je vous l'avais dit,
15:59 nous avons un désaccord stratégique
16:01 qui est comment on affronte le Rassemblement National.
16:05 Moi, je pense qu'il faut attaquer le Rassemblement National
16:09 et qu'il faut dire exactement nos désaccords,
16:11 les dire le plus haut et le plus fort possible
16:16 pour que les gens entendent,
16:17 parce que les gens n'y croient pas
16:19 quand je leur dis, par exemple,
16:20 que le Rassemblement National va donner le RSA aux étrangers,
16:25 les gens n'y croient pas.
16:26 Pourtant, c'est écrit noir sur blanc
16:27 dans le programme de Marine Le Pen.
16:28 - Mais vous n'avez pas réglé ce désaccord stratégique ?
16:31 - Je note... - Depuis deux mois,
16:32 donc vous n'avez pas réglé ce...
16:33 - Mais c'est justement ce que j'allais vous dire.
16:34 Je note que hier, par exemple,
16:37 dans le Figaro, Marine Le Pen,
16:39 Marion Maréchal a donné...
16:41 - Ah ! - Non mais...
16:42 Marion Maréchal, dans le Figaro, dit hier...
16:44 - Ce qu'on a appris, c'est un conscience intéressant.
16:45 - C'était parce que j'ai vu Marine Le Pen.
16:47 Marion Maréchal a donné nettement tous ses désaccords
16:51 avec le Rassemblement National.
16:52 D'ailleurs, elle est partie du Rassemblement National
16:57 parce qu'elle n'était pas d'accord,
16:58 et sur la ligne économique,
17:00 puisqu'elle trouve Marine Le Pen socialiste,
17:01 et parce qu'elle veut lutter contre le wokisme
17:03 et pas Marine Le Pen,
17:04 et parce qu'elle pense que l'islam n'est pas compatible
17:10 avec la République française
17:11 et que le grand remplacement est une réalité,
17:13 non pas une théorie complotiste.
17:15 Voilà.
17:15 - Marion Maréchal, un jour, elle rejoindra sa tante ?
17:19 - Écoutez, je pense que sur le fond,
17:24 Éric Zemmour et Marion Maréchal Le Pen,
17:27 c'est aussi proche que ça peut l'être.
17:30 Aussi proche que deux personnes qui pensent par elles-mêmes
17:33 peuvent l'être.
17:34 Bon, maintenant, Marion Maréchal Le Pen,
17:37 comme elle le dit, c'est la famille d'abord.
17:39 Et elle a, avec sa tante,
17:41 des relations qui ont quand même été fluctuantes,
17:43 pour ce qu'on en sait,
17:44 mais qui aujourd'hui, apparemment, sont stabilisées.
17:48 Bon, donc, inévitablement,
17:50 elle ne peut pas regarder Marine Le Pen
17:53 comme Éric Zemmour regarde Marine Le Pen.
17:55 Ça n'est pas possible.
17:57 Ça ne veut pas dire qu'il y aura des conséquences politiques à ça,
18:01 mais la réalité, c'est qu'on n'en sait rien.
18:04 Et moi, je voudrais revenir quand même d'un mot,
18:05 parce qu'on nous a montré toute une série de tableaux
18:07 et puis on n'a pas eu l'occasion de dire un mot là-dessus.
18:10 - Sur le vote des jeunes.
18:11 - Oui, oui, non, mais quand même,
18:12 parce qu'il y a eu pas mal de tableaux,
18:14 bon, que j'ai regardés attentivement,
18:16 que je connaissais d'ailleurs,
18:17 mais enfin, j'ai trouvé que c'était impressionnant.
18:19 Moi, j'en tire une conclusion, alors, vraiment très directe,
18:23 c'est que ces élections européennes
18:25 seront les élections les plus anti-européennes
18:29 qu'on ait jamais connues,
18:30 et que toutes les réponses allaient exactement
18:33 dans un sens anti-européen.
18:35 - Et je dirais que ça, c'est une terre offerte
18:39 aussi bien à Marine Le Pen qu'à Éric Zemmour.
18:42 - Moi, je pense que ce n'est pas anti-européen,
18:45 c'est anti-Union européenne.
18:48 Et anti ce qu'a fait la Commission européenne depuis des années.
18:53 La Commission européenne a pris le pouvoir en Europe
18:55 et elle impose, on parle de fédéralisme,
18:58 mais c'est bien au-delà,
18:59 elle impose une sorte de jacobinisme
19:01 et elle centralise tous les pouvoirs,
19:03 et même parfois en sortant des traités.
19:05 Il faut absolument remettre la Commission dans son lit
19:09 et pour cela la supprimer et la remplacer par un secrétariat des États.
19:12 - Alors, attendez, attendez, parce que...
19:13 - Non mais, je vais répondre quand même.
19:14 - Non, mais je vous propose un autre thème
19:16 parce qu'on est obligés de faire très attention au temps de parole.
19:18 - Alors, je réponds quand même, parce qu'il va parler.
19:21 - Oui, mais c'est parce qu'il y avait la question...
19:22 - D'accord, mais d'abord ne parlez pas,
19:24 comme ça, il n'y aura pas de...
19:26 - Nous, on n'est pas décomptés.
19:29 - Si, par Alain Duhamel, on est décomptés.
19:32 - Un secrétariat remplaçant la Commission,
19:36 ça veut dire que tout se décide entre chefs d'État et de gouvernement
19:39 de 27 pays.
19:41 Alors déjà, même vous, vous vous rendez compte que dans un parti
19:44 modeste comme le vôtre, c'est pas si facile de mettre 27 personnes d'accord
19:47 et entre chefs d'État et de gouvernement,
19:50 il n'y a aucune chance et on s'apercevra qu'avec la règle de l'unanimité
19:54 qui reste valable dans beaucoup de domaines,
19:56 ça ne peut pas marcher, votre idée de la Commission.
19:58 Alors l'idée...
19:59 - Dans ce cas-là, il faut faire comme la proposition de M. Balladur,
20:03 que vous avez connue très bien.
20:04 - Que je connais toujours.
20:05 - Et moi aussi.
20:06 - Et que je lis toujours.
20:07 - Et qui proposait les cercles concentriques,
20:09 ça veut dire que d'ailleurs, ça existe déjà.
20:11 Tous les pays ne sont pas dans tout.
20:13 Tous les pays ne sont pas dans l'Euro-Haune,
20:15 tous les pays ne sont pas dans Schengen, etc.
20:17 - Ce que vous êtes en train de proposer, c'est votre droit,
20:19 ce que vous êtes en train de proposer,
20:21 c'est une désagrégation de tout ce qui est à payer.
20:23 - Puisqu'on parle des propositions de reconquête,
20:25 il y en a une à vous soumettre
20:26 et on va faire le parallèle avec le Rassemblement national.
20:29 C'est le contrôle de l'immigration.
20:30 Rassemblement national, on propose la double frontière.
20:34 Du côté de reconquête, c'est la triple frontière, Alain Duhamel.
20:37 - Oui, alors quand vous m'avez interrogé il y a quelques jours
20:40 sur la double frontière de Marine Le Pen,
20:43 je vous ai dit que je n'y croyais pas un instant.
20:45 Et maintenant que vous m'interrogez sur la triple frontière,
20:48 je vous dirais que je ne crois pas un instant que ça puisse marcher.
20:50 - Eh bien, vous avez tort. Je vais lui rentrer.
20:52 - Attendez, Alain développe et vous répondez.
20:54 - Je vous entrez.
20:56 - Alors. - Vous n'êtes pas décompté, donc je m'en moque.
20:58 - Alors, d'abord, votre premier cercle, c'est
21:03 il faut que ceux qui viennent demandant le droit d'asile, etc.
21:07 - C'est moi qui explique, pas vous.
21:09 Parce que déjà que Jordan Bardella n'arrive pas à l'expliquer.
21:12 Alors si en plus, je vous laisse vous l'expliquer,
21:14 c'est moi qui l'expliquerai.
21:15 - Peut-être que j'arriverai mieux à l'expliquer que Jordan Bardella.
21:18 - C'est indéniable.
21:19 - Bon alors, donc je reprends.
21:20 Votre premier cercle qui est
21:22 il faudrait que ceux qui demandent le droit d'asile
21:24 le fassent dans leur pays d'origine.
21:26 Vous savez très bien que ça ne marche pas, ça ne marche jamais.
21:28 Et dès qu'on demande quelque chose de ce genre, c'est un échec total.
21:31 On a une expérience de 50 ans là-dessus.
21:34 Bon, votre deuxième cercle, c'est-à-dire
21:37 stopper les gens dans les bateaux, d'une part, et d'autre part, élever des murs.
21:41 Bon, c'est ça votre deuxième cercle.
21:43 Je ne sais pas si on peut élever des murs en Europe comme on le voudrait, mais admettons.
21:48 En tout cas, stopper des bateaux,
21:50 vous ne stopperez jamais des bateaux de gens qui sont prêts à mourir
21:53 pour avoir une chance d'arriver en Europe.
21:55 Vous n'y arriverez pas.
21:56 Et d'ailleurs, quand Mme Mélanie, qui est votre partenaire,
21:59 quand Mme Mélanie se faisait forte d'y réussir,
22:04 depuis qu'elle est présidente du Conseil, elle y échoue.
22:07 Elle n'empêche absolument pas les bateaux d'arriver.
22:10 Quant à votre troisième cercle,
22:12 c'est-à-dire de faire du contrôle aux frontières de la France
22:16 avec une file pour les Européens,
22:19 membres de l'Union Européenne, c'est ça que je veux dire,
22:21 et une file pour les autres,
22:23 là, comme vous avez des lectures,
22:27 même si vous avez des idées qui ne sont pas forcément les meilleures,
22:30 mais vous avez des lectures qui sont souvent bonnes,
22:32 c'est kafkéen.
22:33 Ça veut dire qu'il y aura des encombrements gigantesques tous les jours,
22:38 et ça ne marchera pas,
22:40 parce que vous empilerez des milliers de voitures.
22:42 - J'ai très bien entendu et j'ai...
22:44 - Dans l'oreillette, on me dit "vous avez 70 secondes".
22:45 - Ah non, c'est pas possible.
22:46 - Bah si, je vous le dis.
22:47 Attention, vous êtes dans la paire de 5.
22:48 - Non, mais c'est pas sérieux.
22:49 - Mais c'est pas que ce soit pas sérieux,
22:50 c'est le temps de parole qu'on doit vous accorder.
22:52 - Il y a trois frontières.
22:53 La première, chez eux.
22:55 C'est-à-dire qu'on leur dira "la France, c'est fini".
22:58 On n'est plus soigné à l'œil,
23:00 on n'est plus logé à l'œil,
23:01 les enfants ne seront plus français
23:03 parce qu'il n'y aura plus le droit du sol, etc.
23:05 Et les gens seront renvoyés.
23:07 Parce qu'aujourd'hui, c'est une industrie.
23:09 Vous comprenez ?
23:09 La famille, le clan, se cotise pour envoyer le choisi en Europe,
23:15 qui va renvoyer l'argent à la Western Union.
23:17 Donc ça, il faudra leur dire "c'est fini"
23:19 et il faudra le faire en France.
23:20 Et deuxièmement, je ne suis pas d'accord,
23:22 personne n'a jamais fait expérimenter
23:25 le droit d'asile déposé dans les ambassades.
23:27 Mais c'est global, vous avez bien compris.
23:29 Deuxième frontière, l'Europe.
23:32 Il faut effectivement un blocus naval.
23:34 Et c'est tout à fait possible.
23:35 Quand Mme Mélanie a renoncé,
23:36 c'est parce que M. Macron a refusé.
23:39 Moi, je veux un blocus naval avec la marine française
23:42 et la marine italienne, voire la marine anglaise.
23:45 J'ai demandé à des spécialistes et à des marins.
23:49 La technologie d'aujourd'hui permet de voir à la lunette,
23:52 si j'ose m'exprimer ainsi,
23:53 dès qu'un migrant met un pied dans l'eau.
23:57 Alors, vous n'allez pas me faire croire
23:59 que la marine française et italienne
24:01 ne peut pas bloquer au départ.
24:04 Il n'y aura plus de départ.
24:06 Deuxièmement, attendez, laissez-moi parler.
24:08 Deuxièmement, il y a une chose de bien
24:11 aujourd'hui faite par l'Union européenne,
24:13 c'est l'argent qu'elle donne aux pays comme la Tunisie
24:17 ou l'Egypte pour arrêter eux-mêmes les migrants.
24:19 Ça, ça marche très bien,
24:20 puisque Mme Duellony a vu le taux d'arrivée à Lombéduza
24:24 baisser de 70%.
24:26 Troisième frontière, la frontière physique.
24:28 Vous avez tout à fait raison.
24:29 Je rappelle que c'est exactement ce que vous faites
24:32 au péage d'autoroutes.
24:34 Vous mettez un train et ça roule très vite.
24:38 Maintenant, je vais vous dire, M. Duhamel,
24:39 je pense que les Français,
24:41 entre des embouteillages et 200 coups de couteau par jour,
24:46 choisiront les embouteillages.
24:48 Merci Éric Zemmour, vous avez respecté votre temps.
24:50 Merci à vous.
24:51 Merci Alain Duhamel.
24:53 Mais on a bien répondu.
24:54 Allez, je vous laisse la conclusion, 30 secondes.
24:56 Non, non, non, non.
24:57 Je vous laisse 30 secondes de conclusion.
24:58 Pas du tout.
24:59 Il n'y a pas de paroles.
25:00 Oui, mais c'est injuste.
25:02 C'est injuste, il n'est pas candidat.
25:04 Je fais une grande différence entre ce que propose
25:08 globalement Éric Zemmour et ce que propose globalement Marine Le Pen.
25:12 En ce qui concerne l'arrêt aux frontières,
25:16 je pense qu'ils rêvent et tant qu'il y aura un continent
25:19 qui crèvera de faim, comme c'est le cas de l'Afrique,
25:21 il y aura des immigrés.
25:23 Merci Éric Zemmour, merci Alain Duhamel.
25:26 Ce n'est pas ceux qui crèvent de faim qui viennent.
25:28 On va revenir maintenant à ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale
25:31 avec notre prochain invité.