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Court métrageTranscription
00:00 Alors je serais plus précis, je dirais, j'en parlais le mot de pénichette.
00:04 Oui.
00:05 Parce que péniche c'est comme un grand mot, on les voit passer là.
00:07 On est sur une péniche ?
00:09 Non.
00:10 C'est pas une péniche ?
00:12 Non c'est pas motorisé, c'est une barge.
00:14 Une grosse barge.
00:15 D'accord.
00:16 On peut pas se déplacer quoi.
00:18 On peut pas se déplacer.
00:19 On va se prendre par là.
00:29 Voilà.
00:30 Voilà, très bien, très bien.
00:34 Qu'est-ce qu'il fait exactement ?
00:36 On te pique là.
00:37 Saute.
00:38 L'accostage en...
00:39 Tu sautes.
00:40 Voilà.
00:41 Bonne et du forme.
00:42 Donc une pénichette, c'est un petit bateau dont je me suis servi il y a plus de 20 ans
00:50 pour des vacances en famille.
00:52 Et j'ai adoré ce cheminement tranquille, 5 nœuds, la répétition des écluses.
00:59 Cette bande-son est assez tumultueuse.
01:02 Et je me suis dit à l'époque, voilà, c'est très très lent, c'est très répétitif,
01:08 voilà, deux très mauvaises idées de cinéma.
01:10 Et du coup, défi, trouver une histoire dans ce cadre.
01:15 Donc c'est d'abord un décor qui m'a...
01:18 qui a déclenché le désir en moi de faire ce film.
01:22 Il faut rester élégant, raffiné.
01:24 J'ai mon poste en jeu, donc il faut que tout soit de très très grande qualité.
01:29 Oh les croûtes !
01:30 La petite vache, je l'adore.
01:32 3 000.
01:33 Voilà, il faut le faire cracher.
01:34 À chaque écluse, il faut payer 50 euros.
01:36 Il la frappe ?
01:40 C'est qui ce type ?
01:41 Quoi ?
01:43 Non mais ça va.
01:44 Tu commences à m'emmerder là avec ta jalousie à la con.
01:46 Le rythme...
01:47 T'as l'impression que c'est lent à chaque fois ?
01:49 Non, non, je dirais que c'est pas de la lenteur.
01:51 Il y a souvent justement un refus d'identifier la comédie à...
01:57 Qui dit comédie dit rythme rapide, dit trépidation.
02:01 Et freiné, oui.
02:02 Montage accéléré.
02:05 Tous ces clichés liés à la comédie et qui...
02:09 Dans le fond, c'est vrai, c'est comme...
02:10 C'est idiot, c'est quelque chose qui va à un train plus lent,
02:14 peut être extrêmement drôle.
02:15 Moi, ce que j'aime dans les comédies, je vois...
02:18 Peu dans les comédies, c'est...
02:21 Le refus de surdramatiser pour obtenir une sorte de rendement,
02:26 comme si le rire, c'était quantitatif et fallait rire toutes les X secondes,
02:33 ou que ça s'obtenait au prix d'une vitesse.
02:36 Voilà.
02:37 Là, parlons des faits comiques, c'est que Denis met une plombe à répondre à cette question.
02:41 Vraiment, vraiment, c'est ça qui est drôle.
02:46 C'est qu'il ne s'en sort pas.
02:48 Et je n'ai même pas vraiment répondu à la question.
02:50 Oui, oui. Non, oui.
02:51 Non.
02:52 Et en plus, tu fermes des portes.
02:53 Voilà, je crois que là, ça va être très bien, on va pouvoir y aller.
02:56 On va passer au "Miratech" en septembre pour faire une bête interview.
02:58 On fera ça très bien.
02:59 Mais c'est pour que les gens se rendent à tête.
03:01 Je suis prêt.
03:02 Ok.
03:03 C'est un cadre, il est merdique, mais c'est notre cadre.
03:07 D'accord ?
03:08 Bon, on peut y aller ?
03:09 Oui, on va y aller.
03:10 Pourquoi ça te regarde ?
03:11 Pourquoi tu pousses la grenade ?
03:12 Non mais attends, je n'ai réfléchi à rien, ça me compte.
03:14 Non mais attends, on va pas recouper les cheveux en quatre pour une interview, t'as qu'à t'en foutre.
03:17 Ta gueule.
03:18 Ça va comme vous voulez ?
03:19 On va peut-être y aller.
03:20 Bon, alors, on se concentre.
03:24 "Moteur".
03:27 Historiquement, ça dépend, il y a des films,
03:29 Denis était au cœur, "Dieu seul me voit",
03:33 c'était vraiment Denis qui était porteur de quasiment tout le film, en fait.
03:38 Après, parfois, j'ai du plaisir,
03:40 enfin du plaisir et même une nécessité à retarder le plus possible la distribution du film
03:46 pour que le personnage soit un peu indépendant de ce que je sais de chacun des comédiens.
03:51 Et Denis, il me permet, je sais que pour ce film-là, j'ai pensé à lui pour différents rôles.
03:57 Ça me permet de questionner aussi le personnage écrit,
04:01 de voir comment Denis, si tu avais joué le rôle de Franck, vers quelle direction ça allait,
04:06 j'aime bien maintenant faire ça.
04:09 Mais je sais qu'il sera dans le film après.
04:11 Ah oui, oui, oui, la sulfateuse, la souffreteuse, la souffrière.
04:16 La souffrière, oui.
04:17 La souffrière, ça te bardait, ça.
04:19 Moi, j'aurais jamais mis un pied en boîte à loupe.
04:22 J'ai l'impression que vous allez vous prendre une sacrée douche, remarquez.
04:26 Ça résout tous les problèmes.
04:28 Regardez, le Vésuve, ça doit être embêtu d'un coup,
04:33 et il n'a pas le temps de se...
04:37 Il est en train de se faire à manger.
04:39 Dites, vous n'avez jamais pensé aller voir quelqu'un ?
04:46 Le cinéma avec Bruno, c'est...
04:49 Parfois, ça se rapproche d'ailleurs du théâtre aussi.
04:52 Dans le passé, Bruno faisait des grands plans en séquence,
04:57 et je me souviens de films comme "Roule les roules tabi",
05:00 étaient quasiment de nature théâtrale, des grands plans en séquence,
05:04 beaucoup de textes, des personnages qui étaient assez haut en couleur,
05:08 qui étaient d'une ligne graphique proche du théâtre.
05:13 Donc, ça a toujours fait un peu partie du cinéma de Bruno.
05:16 Et puis, l'atmosphère des tournages est très particulière aux films de Bruno.
05:22 Donc, effectivement, c'est faire du cinéma,
05:24 mais c'est faire du cinéma d'une manière telle
05:27 que ça ne s'apparente pas aux autres tournages.
05:33 - Excellent. - Oui. Non, c'est un peu jeune. Enfin, bon.
05:37 Je crois, monsieur Roule tabi, que nous avons chacun ses propres conclusions.
05:40 C'est aussi mon avis, monsieur Fred.
05:42 - Vous avez un coupable ? - Et vous ?
05:45 Oui.
05:47 Peut-être.
05:49 - Ça reste le même. - Je ne crois pas.
05:52 Si vous n'avez pas changé d'avis, monsieur Darzac est un honnête homme.
05:55 Vous êtes sûr ? Moi, je suis sûr du contraire.
05:59 - C'est donc la bataille ? - Oui, c'est la bataille.
06:02 Je vous battrai, monsieur Frédéric Larson.
06:05 - Je n'est tout de rien. - De rien.
06:08 Ce sont des scènes où Denis m'a particulièrement impressionné,
06:12 parce qu'il tenait...
06:14 On parlait de rythme juste avant. Il tenait tout.
06:17 Je savais que par ses capacités théâtrales,
06:20 il pouvait comme ça entrer dans un texte long
06:23 et tenir les prises à bout de bras.
06:27 Ça a été vrai pour les Roule tabi, pour cette scène de Liberté aux Lairons.
06:31 Du coup, c'est lui qui amenait le rythme.
06:34 Il nous fallait qu'on soit...
06:37 A chaque fois, j'ai tourné à deux caméras,
06:40 parce que je savais que Denis ferait une ou deux prises comme ça.
06:43 Prodigieuse, et ça a été le cas.
06:45 - Tu perds ton cap, on est plein Nord. - Paré à virer !
06:48 - Mais je l'ai levé il y a cinq minutes ! - Mais c'est ça, tirer des bords !
06:52 - Non, mais je n'aime pas ça ! - On revire, on remonte.
06:55 - Non, mais... - Allez, j'y vais !
06:57 J'aime bien quand t'as le ton moteur !
07:00 Non, je fais de la voile, c'est mon plaisir,
07:03 c'est ma récompense, il fait un temps idéal.
07:06 C'est l'appel de la mer qui nous tourmente...
07:12 Non, mais... J'aime bien tourner avec mon frère.
07:18 - Après, il faut qu'il trouve encore son... - J'ai essayé, et puis non...
07:22 Il trouve ses marques, il n'est pas complètement confiant.
07:25 - C'est ça, tu es tout bon coup. - Je doute, mais je pense que le prochain...
07:28 Il y a vraiment trop de place, mais bon...
07:31 La soirée avec Louis, c'est encore des vêtements de confort.
07:34 - Qu'est-ce qui se passe ? - Il faut investir dans des segments...
07:39 Qu'est-ce qui se passe ?
07:41 Machine arrière toute pleine puissance.
07:47 [Musique]
07:50 [SILENCE]