• il y a 6 mois
Flavia Coelho a roulé sa bosse. Après plusieurs projets convaincants, la chanteuse d'origine brésilienne revient avec un petit bijou au carrefour d'influences musicales, son 5ème album, intitulé « Ginga »! Au menu également, elle nous offrira deux interprétations dont un titre de son dernier album.

Retrouvez le Grand dimanche soir sur le site de France Inter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/par-jupiter

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Amusant
Transcription
00:00 En public et en direct du studio 104 de la Maison de la Radio et de la Musique, vous allez vivre le petit grand dimanche soir.
00:08 Parce que c'est notre projet !
00:11 Une heure de rires, d'émotions et de musique avec Juliette Arnaud !
00:18 Sans Guillaume Meurice et sans Emery Lomprey, mais avec Chewbacca !
00:29 A l'esqui-sugar !
00:32 Sans Laélia Veyron, mais avec Walidia !
00:39 Et sans Guillaudet !
00:43 Et la reine de la satire politique, notre capitaine de la rigolade, celle qui démarque tous les dimanches au studio 104 avec son commodo-humoriste, le fameux commando Vanhoenacker,
00:54 pour du cauchemar qui a des blessés et des morts au combat, Charline Vanhoenacker !
01:00 Bonsoir la France Inter !
01:15 Allez, plus que 4 ! Non pas 4 émissions, attendez, 4 chroniqueurs ! Il y a plus que 4 chroniqueurs présents ce soir.
01:24 Dimanche dernier, je vous disais qu'on roulait sur les jantes, aujourd'hui on est sur le pare-chocs arrière.
01:30 D'ailleurs on avait pensé à prendre un studio plus petit, mais visiblement vous êtes toujours aussi nombreux !
01:36 Nombreux à venir et à nous voir et surtout à nous écouter.
01:44 En revanche, comme on est plus qu'une moitié d'équipe, l'émission ne va durer qu'une heure, ça va vous rappeler des souvenirs.
01:51 Ce soir ça pourrait s'appeler "Par Jupiter, c'est encore nous le grand dimanche soir !"
01:56 D'ailleurs si ce soir certains d'entre vous découvrent notre émission, eh bien soyez les bienvenus !
02:03 Sachez que d'habitude c'est pas tout à fait comme ça que ça se passe.
02:07 Normalement il y a 8 chroniqueurs, des sketches, c'est rythmé, c'est... trop peut-être, visiblement trop.
02:14 Mais après tout, quelle autre émission est capable de proposer un concept différent toutes les semaines ?
02:21 Regardez, regardez sur RTL, les grosses têtes, ils font tous les jours exactement la même émission depuis 1915, la facilité.
02:33 Nous chaque semaine, on est obligé de retirer délicatement un morceau d'émission en espérant que tout ne va pas s'effondrer.
02:41 C'est plus un programme, c'est une partie de mi-cadeau.
02:44 L'an dernier la chaîne nous avait demandé pour cette saison de nous réinventer.
02:50 Oui, ça rigole beaucoup derrière moi là, c'est...
02:54 Ben on savait pas que ce serait toutes les semaines hein les gars !
02:57 Ça fait froid dans le dos, vous savez...
03:00 On est pas nombreux, ça fait froid.
03:03 Voilà, donc, je vous devais des éclaircissements bien sûr, c'est fait, résultat, c'est du temps que je ne passe pas à vous parler par exemple de la dégradation de la note de la France par l'agence de notation Standers & Pools.
03:15 On est passé de double A à double A moins !
03:19 Avec d'aussi mauvais résultats, Gabriel Attal est à deux doigts d'envoyer Bruno Le Maire en internat.
03:25 J'avais aussi envie de parler du durcissement de l'assurance chômage.
03:30 En plus en ce moment c'est un sujet dans lequel on arrive assez bien à se projeter.
03:34 Alors avant c'était difficile de travailler, maintenant grâce à la réforme il sera aussi difficile de ne pas travailler.
03:42 Au gouvernement ils se sont dit "on aurait pu améliorer la qualité de travail des employés, mais on va plutôt dégrader celle des chômeurs".
03:51 Voilà, c'est de la facilité aussi hein.
03:54 Donc ma crainte c'est qu'avec moins d'espace pour la blague politique, on rate de bons moments de rigolade quand même.
03:59 Tenez par exemple cette semaine Marine Le Pen a déclaré que malgré les provocations de son père, je cite, "le Front National a toujours été sioniste".
04:07 Elle a vraiment dit ça en plus, c'est open bar.
04:11 Là, il y a de moins en moins de monde pour se payer sa tronche alors évidemment.
04:15 Là je constate que faire une chronique sur l'actu j'ai un peu perdu l'habitude moi là-dessus.
04:20 En revanche si vous voulez une chronique sur la gestion des ressources humaines, j'ai plein de blagues.
04:24 Alors voilà, ce soir nous serons à l'antenne uniquement pendant une heure.
04:28 Donc bien malgré nous, on risque de prouver que les émissions c'est comme les blagues, les plus courtes sont les meilleures.
04:36 (Applaudissements)
04:47 Nous sommes ensemble. Une heure qu'on vous promet tout à fait intense, c'est-à-dire drôle, musicale, culturelle et subversive, on va tout donner.
04:57 Alors, le journal des bonnes nouvelles de 18h17, Guillaume est passé en commission de discipline jeudi, c'est l'actualité.
05:05 Il sera fixé sur son sort à partir de mardi mais ça pourrait durer encore dix jours cette affaire.
05:11 Fixé sur son sort, fixé sur le nôtre par la même occasion, puisqu'ils sont absents en guise de protestation.
05:17 Emmerick Lomprey, Laelia Veyron et Guy Hedré. Cela dit, nous aussi on proteste mais au micro.
05:22 Wally est là, il trépigne, ça fait un moment qu'il n'était pas venu, il est en pleine tournée, il a un petit peu suivi les événements.
05:29 Arezki Sugar vous intégrer l'équipe au bon moment je pense, c'est celui qui vient donner l'extrême onction.
05:35 Le pif !
05:37 Et puis Juliette et Djoubaka, fidèles au poste tous les dimanches, ça va vous faire des points pénibilité/retraite.
05:44 Allez, allez, on va s'ambiancer, il est 18h16 sur France Inter, grâce à notre invitée, elle est autrice, interprète, musicienne, brésilienne.
05:53 Elle nous offre deux titres en live ce soir et elle publie un nouvel album qui s'intitule "Djinga".
05:59 Elle est en pleine tournée et elle passe par France Inter ce soir, voici Flavia Coelho !
06:06 Et chère Flavia, c'est Djoubaka qui va nous dire un petit mot avant de vous écouter.
06:13 Alors le précédent album de Flavia Coelho s'appelait "DNA" et ça causait de la situation politique du Brésil et de l'affreux Jair Bolsonaro.
06:21 Cinq ans plus tard, changement de cap, cinquième album, "Djinga", un jeu de jambes qui est aussi mélodique.
06:27 Et pour vous, elle va nous chanter "Mama Santa" qui est dédié à sa mère et à la capacité des femmes d'entrer en résilience.
06:36 A vous Flavia !
06:39 Enchantée !
06:42 "Mama Santa"
06:46 "Mama Santa"
06:51 "Mama Santa"
06:57 Camille est dure à subir
07:02 Maladresse est belle à vivre
07:07 Un bébé question de l'honneur, sobrevivre
07:14 Pourquoi perdre la raison, je me promets, jamais plus
07:20 Adicione, gritos e inendas, neutralizem, marcas e fendas
07:27 Define, un mondo novo a paz e di oração é
07:32 Oh, oh mama santa, aparecida
07:41 Da providencia
07:45 Oh, oh mama santa, la madre mia
07:53 Resiliencia
07:56 Oh, oh mama santa, aparecida
08:05 Da providencia
08:09 Oh, oh mama santa, la madre mia
08:17 Resiliencia
08:35 Me disturba o preso
08:39 De un corazón mental
08:45 Apagar feliz costumbre y disfazer
08:52 Pretendo me perdoar, quien sabe poder ser feliz
08:58 Si caliza cada tibida, elimina tores sofridas
09:05 Define, un mondo novo a paz e di oração é
09:10 Oh, oh mama santa, aparecida
09:19 Da providencia
09:23 Oh, oh mama santa, la madre mia
09:31 Resiliencia
09:34 Oh, oh mama santa, aparecida
09:43 Da providencia
09:47 Oh, oh mama santa, la providencia
10:00 Oh, oh mama santa, la madre mia
10:10 Resiliencia
10:13 à
10:15 Flavia Coelho, avec le clavier Victor Wag, batterie Alchonville et la guitare Kéta Normalta
10:34 venez nous rejoindre ma chère Flavia Coelho, merci d'être avec nous
10:40 merci à vous je suis contente d'être là bonjour
10:43 Jinga, votre cinquième album alors si on l'écoute bon bah ça envoie de la Jinga quoi
10:49 moi je vois très bien ce que c'est parce que j'ai moi même bu une caïperinia la
10:53 semaine dernière mais pour les autres qui ne savent pas ça veut dire quoi avoir
10:57 la Jinga ? Alors la Jinga c'est une espèce d'une manière d'être au Brésil
11:01 ça veut dire que quand on dit de quelqu'un qu'il a la Jinga ça veut dire que c'est bouger les lignes
11:04 ça veut dire que c'est bouger ses épaules et c'est chaloper la vie et c'est aussi un des
11:08 mouvements de la capoeira, la capoeira c'est cette fameuse lutte brésilienne
11:13 qui c'est ce n'est pas tout à fait une lutte ce n'est pas tout à fait une danse
11:15 c'est un peu les deux c'est un peu ce que j'essaie de faire dans cette musique là
11:19 essayer de cacher un peu les choses, je laisse au public découvrir
11:22 Juliette ? alors il paraît qu'au centre à la genèse de l'écriture de cet album
11:26 il y a une phrase que vous avez entendue qui est "nous vivons nos 20 premières
11:31 années puis les 20 années suivantes sert à comprendre les 20 premières" donc ça
11:36 fait que c'est ça l'album de la maturité ? j'espère pas mais la maturité c'est
11:43 pas... moi je sais c'est bien ! moi aussi je l'ai vu ! qu'est ce que vous avez compris de
11:49 votre adolescence alors maintenant ? j'ai compris qu'il fallait être patiente
11:53 qu'il fallait être un tout petit peu résiliente et que ça vaut la peine de
11:58 croire à ses rêves je sais que c'est une phrase ça fait un peu coach de
12:01 développement et tout ça mais je n'étais pas du tout destinée à cette vie que
12:05 j'ai aujourd'hui je suis née dans un milieu très patriarcal où voilà je
12:10 devais avoir des enfants très tôt avoir plusieurs mariés et rester à la maison
12:13 donc ça ne s'est pas passé comme ça résultat vous avez plusieurs musiciens
12:17 j'ai plusieurs musiciens voilà exactement je joue de plusieurs instruments donc en
12:22 fait c'est cette phrase elle m'a permis de comprendre ça qui les choses tout
12:26 n'est pas tout peut changer au fur et à mesure des années il suffit d'avoir un
12:29 peu de patience et d'insistance et donc vous vous êtes inspiré des musiques qui
12:33 ont bercé votre adolescence un petit peu dans cet album c'est ça ? entre
12:36 autres et aussi celle de mes voisins parce qu'au brésil tout le monde
12:39 écoute la musique très très fort donc on n'a pas le choix en fait donc je
12:42 grandis avec les musiques des novelas mexicaines je grandis avec ce peu de
12:46 musique américaine qui arrivait au pays à l'époque parce qu'à savoir que le
12:50 brésil c'était une dictature jusqu'à 86 et donc dans mon adolescence les
12:55 musiques elles arrivaient peu à peu comme ça donc c'est vraiment la musique des
12:59 novelas la musique de mon enfant entre autres et donc elle ressemblait à quoi
13:03 votre adolescence ? Flavia Coelho adolescente au brésil c'était qui ?
13:06 Flavia Coelho adolescente au brésil c'était déjà une jeune adulte j'ai perdu ma mère
13:10 très tôt donc je devenais adulte à l'âge de 11 ans donc à 13 j'ai fumé
13:15 déjà de mégots et ça fait une jolie voix et je suis essayé de voilà de m'en sortir
13:23 comme tous les ados de l'époque essayer de fuir la violence en faisant un peu de
13:27 la danse en faisant un peu de musique je commençais aussi à chanter très tôt à
13:30 l'âge de 14 ans j'ai mon premier cachet et bon cachet c'est très...
13:34 ici en France mais au Brésil vous avez été payé pour chanter ?
13:37 J'ai été payé pour chanter la première fois à l'âge de 14 ans donc je pense que ça m'a encadré tout de suite
13:42 et ça m'a donné envie de continuer dans cette voix indépendante des
13:45 femmes indépendantes. Et vous nous avez proposé un extrait de votre album
13:49 Jinga qui s'appelle Mamacinta. Donc Mamacinta c'est ma mère, ma sainte mère ?
13:56 Aussi c'est un hommage à cette chanson c'est un récueil de phrases en fait
14:01 de toutes ces femmes que j'ai croisées dans mon adolescence de ma mère aussi
14:06 bien évidemment que je perdus très tôt et qui m'a appris aussi cette
14:09 indépendance là qui m'a dit qu'il fallait voilà grandir vite essayer d'explorer
14:15 le monde exploiter le monde au maximum faire un maximum de rencontres et ne pas
14:19 avoir peur de l'autre. Et vous avez été élevée par des femmes alors c'est ça ?
14:24 Par toutes les femmes des quartiers ouais. Nous au Brésil il y a beaucoup de
14:28 mamans divorcées qui ont des enfants, des tantes, des grands-mères. On s'occupe les
14:33 unes des autres, on fait les psychologues les unes des autres, on fait le babysitting,
14:35 on fait la cuisine, on fait tout. Et donc cette chanson est un récueil de phrases
14:39 justement qui m'ont permis de faire le socle de ma vie plus tard.
14:43 Et vous êtes en tournée Flavia Coelho. Par exemple vous serez le 27 juin à New York au jazz
14:48 New York festival. Puis il y aura par exemple Carré le 12 juillet, Bastia le 3 août.
14:55 Voilà c'est ce qu'on appelle une tournée tout simplement. Un truc que je ne
14:59 connais pas mais ça doit être très très sympathique.
15:01 Juliette Arnaud à 18h presque 26 sur France Inter cette semaine Donald Trump
15:06 a été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation par un tribunal pénal et
15:12 pourtant il a plus de chance d'être à nouveau élu président que d'aller en
15:16 taule. Cette actualité vous a conduit à lire
15:19 l'herbier de prison, l'herbier de prison de Rosa Luxembourg.
15:23 Oui parce que elle, Rosa Luxembourg, elle est allée en prison.
15:26 Elle est où la justice ? Nulle part. Elle est où la police ? Partout ! Pardon de citer Victor Hugo,
15:34 on a encore le droit où c'est comment. Pourquoi Rosa Luxembourg a-t-elle été
15:39 emprisonnée de 1915 à 1918 ? Parce que comme Jean Jaurès elle était pacifiste,
15:43 elle était contre la guerre en 1914, elle s'en est mieux sortie que Jaurès
15:47 puisque lui est assassiné. Elle, elle est juste mise à pied temporairement.
15:52 Non, qu'est ce que je dis ? Elle est emprisonnée. Et ce livre, Herbier de
15:58 prison, c'est une partie de son herbier qu'elle a continué à fabriquer en
16:01 prison accompagnée d'une soixantaine de lettres envoyées notamment à ses amis
16:05 qui lui faisaient parvenir des fleurs, des plantes, séchées entre deux feuillets de
16:09 lettres. La censure militaire se souciait peu des
16:12 fleurs. Et là, là c'est une erreur des militaires, encore une. Parce que de ces
16:16 végétaux déshydratés s'évapore encore maintenant une vapeur de rébellion. Rosa
16:20 Luxembourg ne cesse d'exhorter ses amis à vivre quoi qu'il a aimé vivre, à lire,
16:24 à regarder la vie malgré la guerre et la répression politique. Pour autant, c'est
16:29 pas du tout non plus un manuel de développement personnel parce que Rosa
16:32 elle a ses jours sans. Alors j'ai choisi totalement au hasard un exemple.
16:36 Aujourd'hui c'est à nouveau dimanche, le jour le plus mortel pour les
16:39 prisonniers et ceux qui sont seuls. Rosa Luxembourg, on sait d'elle plus ou
16:46 moins vaguement qu'elle était une militante, une théoricienne marxiste
16:49 d'origine juive polonaise, qu'elle était co-fondatrice du parti communiste
16:52 allemand, qu'elle parlait au moins cinq langues. Moi j'ai appris qu'avant
16:55 d'étudier l'économie et la politique, elle étudiait la botanique, la zoologie,
16:58 les sciences dites naturelles. Et elle écrit à une de ses amies "au fond j'étais
17:03 faite pour garder les oies et si je virevolte dans le tourbillon de l'histoire
17:06 c'est par erreur. Herboriser c'est lui permettre de faire disparaître le monde,
17:11 le parti, le travail." Elle écrit encore "parfois j'ai le sentiment de ne pas être
17:14 un véritable être humain mais un oiseau ou quelque autre animal qui a pris
17:19 molencontreusement forme humaine. Au fond je me sens bien plus chez moi dans un
17:22 bout de jardin que dans un congrès du parti." On lit une femme soucieuse des
17:26 autres, de ses correspondantes, mais aussi des oiseaux qui nichent dans la cour de
17:29 la prison, des insectes, des plantes, de sa chatte Mimi laissée chez une amie.
17:33 Bien avant qu'il y ait urgence climatique, Rosa Luxembourg a un
17:36 sentiment politique de la nature qu'elle a étudié, qu'elle continue d'observer.
17:40 Et lorsque le froid moral la saisit, vous voyez ce truc le froid moral, et qu'elle
17:45 se sent comme un bourdon gelé, elle se rappelle "je me suis toujours donné pour
17:49 tâche près d'un de ces insectes gelés de lui insuffler avec la bouche la
17:53 chaleur de la vie." Cette chaleur est encore là dans ce livre et franchement
17:57 qui n'a pas besoin d'être réchauffée en ce moment. Merci, bisous, merci.
18:01 - Merci Juliette Arnault, avec également Camille Hernouz et Camille Daniel à vidéo, ainsi que
18:06 mon jacquet Edouard Rose à la lumière. Vous venez de parler de cet herbier de
18:13 Rosa Luxembourg, Juliette, et vous avez trouvé un lien avec le livret ?
18:18 - Oui parce que dans le livret de votre disque, il y a une reproduction d'une lettre que vous avez tenue à ce qu'elle soit manuscrite,
18:27 que vous avez adressée aux futures auditrices et aux futurs auditeurs. Pourquoi ?
18:33 - Parce que ce disque justement c'est une envie de retourner à cette écoute qu'on
18:37 avait avant de titres qui étaient un peu plus longues en fait, et prendre son temps
18:41 pour écouter la musique. Les dix dernières années j'ai l'impression que les titres
18:44 se sont rétrécis. On est parti d'un titre comme "Bohemar Episode" qui faisait 7-8
18:48 minutes en radio, que je jouais en live tous les jours, à 2 minutes et 1 minute 50.
18:52 Donc je me disais c'est pas parce que le monde va vite qu'on doit écouter les
18:56 chansons vite, donc je fais des titres. 10 titres dans l'album avec chaque titre
19:01 il y a 4 minutes, 4 minutes 30 pour que les gens justement aient le temps pour
19:03 écouter la musique. Et au moins le sautons là, puisque tout va tellement vite.
19:08 - Et le temps d'écrire à la main une lettre ? - Tout à fait, c'est important de garder
19:13 ces petites choses là, parce que avec l'arrivée de l'internet, je suis
19:17 vraiment un enfant qui est né au milieu de tout ça. Années 80, 90, 2000, l'internet
19:22 arrive, voilà je vécu ce changement des paradigmes, de la fin des lettres
19:26 écrites à la main et l'internet et tout qui vient ensuite.
19:29 Ce n'est pas un disque des boomers, je tiens à le dire. Je ne suis pas là pour dire que c'était mieux avant.
19:34 Moi j'adore la période qu'on vit, j'aime toute la technologie, mais c'est
19:39 important pour moi de garder certaines choses de passé pour pouvoir mieux
19:42 maintenir son avenir. - Et on entendra une reprise tout à l'heure que vous nous
19:46 avez promis en live, Flavia Coelho. D'ailleurs merci à Bruno Mourlon et
19:49 Alexandre Chénet ce soir au mixage de l'émission. 18h30 sur France Inter.
19:54 Arezki Sugar, vous étiez venu en tout début de saison en tremplin, c'était
19:59 avant le 7 octobre, je m'en souviens parce que vous aviez rapidement évoqué,
20:03 fait des blagues sur le conflit au Proche-Orient et vous êtes toujours là.
20:06 - Je suis l'oracle du stand-up. - Maintenant vous êtes membre de la troupe, c'est la
20:11 deuxième chronique sur la magie des conversations où tout va toujours très
20:16 bien. Arezki Sugar !
20:20 - Merci, oui, en fait j'ai été invité à un dîner dans une de ces néo-brasseries
20:28 franchouillardchiques, vous savez les trucs créés par des gars d'école de
20:32 commerce, le pinard rebelle, le viandard libéré, le genre d'endroits qui vendent
20:37 aussi des slips bleu blanc rouge, des dentifrices à faire chez soi. Et dans la
20:43 tablée il y avait 40% de consultants, 70% de chefs de projet et
20:50 personne pour faire des maths. Et au cours du dîner en fait je remarque
20:55 qu'on se tourne souvent, voire toujours vers moi, pour que je lance les sujets de
21:01 discussion. Parce qu'apparemment maintenant que je suis chez France Inter,
21:06 je fais partie de l'intelligentsia parisienne en fait. Après bon,
21:11 intelligentsia je sais pas, il y a quand même Emmerick Lomprey dans la team. Mais c'est à moi de
21:17 dicter les mondanités. Comme je suis un homme de culture, je leur parle d'un
21:21 article que j'avais lu dans The New Yorker, où c'était une vidéo de Thibaut Inchale,
21:27 je sais pas, en bref. En tout cas je lance les sujets de discussion et
21:32 forcément à un moment ça parle à la politique. Et là je me rends compte que
21:35 toutes les personnes autour de moi sont infectées par une forme très grave de
21:41 déni. Je gratte un peu, je les écoute et en fait pour eux le monde n'a aucun
21:46 problème. La planète est un spa. S'ils ne voient pas quelque chose, cette chose n'existe pas en fait.
21:55 Et tu sais quand tu leur parles de quelque chose, rien n'est grave. C'est les mêmes
21:58 qui à l'époque rassuraient tout le monde en mode "écoute c'est pas parce qu'un
22:02 archiduc a été tué dans les Balkans que ça va avoir un impact sur notre vie ici".
22:09 "Reprends un peu d'eau au radium, ça va calmer tes nerfs".
22:14 Parce que moi il faut le savoir, je suis immunisé au déni. Je vois la réalité,
22:20 je vois le code de la matrice. Depuis une expérience de mort
22:25 imminente dans un vol Ryanair. Mais chacun de mes convives, eux par contre,
22:32 ils avaient une forme de déni qui est attaqué un de leur sens. Le premier
22:37 c'était un déni visuel. Et moi j'ai essayé de jouer l'Oftalmo pendant tout le dîner,
22:42 à essayer de corriger sa myopie. Et là avec ces nouveaux verres, tu le vois le génocide là ?
22:49 "Non, je sais pas". "Avant de te répondre, est-ce que tu condamnes mes anciens verres d'abord ?"
22:55 Et le dernier, il avait un déni olfactif, c'est-à-dire qu'il sentait pas la répression.
23:02 Et moi je suis là, je lui donne un petit cru de Nouvelle-Calédonie. Je lui dis "Tu détectes
23:08 là quand même l'autoritarisme ? Il y a des petites notes de troisième Reich là, non ? Tu sens pas ?"
23:12 Et il dit "Oh, t'exagères. La France n'est pas une dictature. Les dictatures c'est dans des pays
23:19 qui ont du pétrole ou des bananes". Et c'est vrai, en France on n'a pas de pétrole, mais on a des
23:27 idées. Telle que l'idée d'interdire des manifestations. Ça par exemple c'est français,
23:31 ça pour le coup. Et le gars en déni auditif, il écoute la radio et il dit "L'extrême-gauche
23:39 est omniprésente dans les médias, vraiment". "Tu dois opérer des lavages de cerveau à tout le monde".
23:52 Bon déjà, il y a pas mal de monde qui peut se détendre parce que pour être victime de lavage
23:56 de cerveau, il faut en posséder un. Mais surtout, est-ce que, vraiment s'il vous plaît,
24:03 quelqu'un pourrait me dire quelles sont les chaînes de télé et les chaînes de radio qui
24:08 font tous les jours de la propagande d'extrême-gauche ? Parce que j'aimerais m'abonner en fait.
24:13 - C'est quel numéro sur la Freebox exactement ? C'est dans le bouquet Canal, genre le bouquet
24:19 Red URSS ? Est-ce que si tu donnes à manger à Pascal Praud après minuit, il devient socialiste ?
24:24 Qu'est-ce qui se passe en fait ? Alors attention, parce que vous allez pouvoir retrouver pas mal de
24:29 gens en déni autour de vous, et parfois avec plusieurs sens dans le déni. Et là, mon conseil,
24:34 c'est de libérer un sens après l'autre, graduellement. Pas tout d'un coup, ça risque
24:39 d'être un choc trop violent de réalité. Ils vont se réfugier dans l'alcool et ils vont devoir
24:44 côtoyer Léa Salamé au PMU. Et ça, ça peut être fatal. Merci à tous.
24:48 - Areski Chouvard, merci mon cher Areski, en compagnie de Flavia Coelho, avec nous,
24:55 de Wally, de Djoubaka, de Juliette. Et c'est au tour de Djoubaka d'enjailler ce demi-grand
25:02 dimanche soir. Depuis le début de la saison, vous avez déjà programmé dans cette séquence
25:05 30 chansons à connotation politique. Celles de ce soir, c'est un monument. Je pense qu'on
25:10 pourra pas s'empêcher de chanter.
25:11 - Qu'allez-vous nous dire, Djoubaka, qui ne soit pas déjà écrit dans le texte ?
25:30 - Déjà, on va échapper au déni, puisque c'est une chanson à une semaine des élections
25:35 européennes. Et c'est l'heure de mettre vraiment un bémol aux arrivistes et autres intrigants.
25:40 Alors, chez nos politicards, certains, certaines, érigent l'opportunisme en système. Et c'est
25:45 à ça qu'on les reconnaît, quand même. Mais pas avoir de face, franchement, c'est
25:49 le cadet de leurs soucis, du moment qu'ils aient vote-vote. Alors, comme m'en dit mon
25:53 pote Larousse, il est super au courant de tout, il dit "L'opportunisme, c'est l'attitude
25:58 consistante à régler sa conduite sur les circonstances du moment, que l'on cherche
26:02 à utiliser toujours au mieux de ses intérêts." Bon, bah ouais. Et donc, va falloir songer
26:08 à mettre un bulletin de botte qui va pas faire joli, quoi. Qui va "Renseignez-vous
26:13 sur les pédigrés, leur bien mal acquis, leur langue fourchue". On est en 1968, quand sort
26:18 l'opportuniste. Dutronc, comme tous les artistes, en fait, voit ça tourner, arrêter, point
26:23 mort, il se passe plus rien, on a plus de bagnoles, plus de pétrole, plus de dollars.
26:26 Et il voit ses camarades de métier et autres décideurs, des politiques, mais aussi des
26:31 patrons, changer d'avis en fonction du sens du vent. Il a 25 piges. Et le regard qui pointe.
26:38 Depuis peu, pour ses chansons, il collabore avec deux observateurs, aguerris de la société.
26:43 C'est le duo Jack Lanzmann et Anne Segalenin, qui racontent l'époque vraiment sans se
26:48 tromper. Et la chanson sort en septembre 68, quelques mois après, mais donc, et elle devient
26:54 un écho pour désigner ceux qui sont passés de Mao à De Gaulle et vice versa, sans tousser,
27:00 et qu'on les a pas vu rentrer. Et donc, je vous dis juste quelques paroles. Je n'ai
27:04 pas peur des profiteurs, ni même des agitateurs. Je fais confiance aux électeurs et j'en
27:11 profite pour faire mon beurre. Allez, au revoir François.
27:14 Je suis pour le communisme, je suis pour le socialisme, et pour le capitalisme parce que je suis un communiste.
27:31 Il y en a qui comptent, qui revendiquent, qui protestent. Moi je ne fais qu'un sujet, je retourne à la bête. Je retourne à la bête, toujours confronté.
27:52 Je n'ai pas peur des profiteurs, ni même des agitateurs. Je fais confiance aux électeurs et j'en profite pour faire mon beurre.
28:04 Il y en a qui comptent, qui revendiquent, qui protestent. Moi je ne fais qu'un sujet, je retourne à la bête. Je retourne à la bête, toujours confronté.
28:25 Je suis de tous les partis, je suis de tous les partis. Je suis de tous les conneries, je suis de râle et de coercie.
28:37 Il y en a qui comptent, qui revendiquent, qui protestent. Moi je ne fais qu'un sujet, je retourne à la bête. Je retourne à la bête, toujours confronté.
28:53 Ceux qui vivent la révolution, ceux qui vivent les institutions, ceux qui vivent les manifestations, ceux qui vivent la collaboration.
29:10 Moi jamais je ne me couperai, ni revendiquer, ni le protester. Je ne fais qu'un sujet, ceux qui devraient revenir à la bête. Je retourne à la bête, toujours confronté.
29:32 Je ne fais qu'un sujet, ceux qui devraient revenir à la bête. Je retourne à la bête, toujours confronté.
29:44 Jacques Dutronc, chanté par tout le studio 104 de la maison de la radio et de la musique en direction de France Inter, 18h40 avec Flavia Coelho.
29:58 Flavia, vos chansons souvent aussi ont une connotation politique. Vous dites que vous aimez mettre de la poésie sur des sujets parfois graves.
30:08 Je pense que c'est la seule manière d'essayer de faire passer de temps en temps quelques messages intéressants.
30:15 Je ne m'arrête pas quand je suis en train d'écrire un morceau de me dire qu'il faut à tout prix que je fasse un truc.
30:22 Il faut que j'aille manifester aussi.
30:24 En fait c'est mon histoire de vie. Quand tu grandis dans la minorité, dans les favelas, dans les quartiers, que tu fais partie de dominés, etc.
30:34 C'est comme ça. Je ne peux pas m'éloigner de ma réalité. Ce n'est pas parce que je suis quelqu'un de privilégié.
30:40 C'est la vérité. Aujourd'hui, je fais de la musique, je chante, j'ai un lit pour dormir, j'ai de l'eau chaude dans le robinet.
30:47 C'est pas un peu trop luxueux tout ça ?
30:49 Carrément, oui.
30:50 Voilà carrément la loup-courante.
30:52 Même si c'est la pête un peu aujourd'hui, j'avoue.
30:54 Je pense que c'est très bien. Mon plus grand privilège c'est d'être née sans le privilège.
30:59 Parce que c'est aujourd'hui que je peux me rendre compte vraiment combien ça a été important dans ma vie d'avoir passé par cette étape-là.
31:06 Dans les années 90 au Brésil, il y a eu le retour des radios libres, puisque la dictature militaire en avait terminé.
31:13 Il y avait une radio notamment que vous écoutiez qui était Radio Fluminense.
31:17 Tout à fait, Fluminense.
31:19 Bon, voilà.
31:20 Le portugais l'est à dire.
31:21 Je ne sais pas ce que dire.
31:23 C'était une heure de flux musical par jour.
31:25 Comment est-ce que la musique peut participer aussi à l'éducation démocratique ?
31:30 Parce que le Brésil est resté 30 ans sous une dictature.
31:33 La démocratie ça s'apprend.
31:35 Est-ce que par exemple ça, d'avoir une heure de flux musical, de musique qui vient d'ailleurs, ça participe à la démocratie ?
31:43 Enfin à l'apprentissage de la démocratie ?
31:45 Complètement.
31:46 A savoir qu'en fait on avait quand même les radios qui jouaient tout le temps.
31:49 C'était juste qu'une fois par jour on avait la radio estatale qui arrêtait tout.
31:53 Et qui nous donnait seulement des infos sur l'état, sur la nation.
31:56 Et à ce moment-là il y avait cette petite radio libre, le Fluminense, qui jouait que du métal, du rock, du death metal, tout ça.
32:02 Pour les jeunes, pour qu'on puisse pouvoir inspirer.
32:05 En effet, si la musique n'avait pas toute cette importance au Brésil, je pense qu'on ne serait pas du tout le même peuple.
32:10 On est ce peuple joyeux, parfois même une joie toxique même parfois.
32:16 Mais ça passe par la musique.
32:18 Notre seule issue c'est la musique vraiment.
32:21 Qu'est-ce que vous voulez dire par joie toxique ?
32:23 Ce que je veux dire par là c'est que parfois c'est cette espèce de déni que tu disais tout à l'heure.
32:28 De faire allusion que les choses n'existent pas.
32:31 Donc parfois il y a oui, cette positivité toxique qui va cacher la réalité en fait.
32:37 C'est quelque chose qui existe beaucoup au pays.
32:40 Flavia Coelho, je vais vous inviter à rejoindre la scène, la partie de ce studio scène musicale.
32:46 Car vous nous avez proposé de faire une reprise à un tube qui a bercé les années 90.
32:53 Et Djoubaka est dans la confidence, il va nous en toucher un mot pendant que vous branchez la guitare.
32:57 Oui, alors Thérémoïse, vous vous en souvenez ?
33:00 Elle venait d'une famille haïtienne, avait grandi à Los Angeles.
33:03 Et dans les années 90, elle avait posé ses valises à Paris.
33:06 La musique avait pris le dessus.
33:08 Et à l'époque, en 96, elle enregistre les poèmes de Michel.
33:11 C'est une chanson pirée en fait d'un reportage sur l'enfance exploitée qu'elle avait vu.
33:15 Gros succès, victoire de la musique, tout le toutime.
33:18 Et dans la version originale, il y a deux futurs stars de la French Touch qui officient comme musiciens.
33:23 Il y a Étienne de Crécy au synthétiseur et Nicolas Godin à la guitare qu'on va retrouver plus tard dans le duo Air.
33:30 Mais pour l'instant là, ce qu'on va écouter, c'est la version de Flavia.
33:34 Merci Flavia.
33:36 [Applaudissements]
33:43 Michel veut croire Dans l'innocence que sa vie ne permet pas
33:52 Si je trompe au mur Elle connait déjà la fin et m'est dure
34:01 Elle s'écrit une vie Pour pouvoir tout changer
34:08 Changer dans des poèmes de Michel Les enfants déserts pour voler, voler
34:20 Et c'est quand la nuit tombe Qu'elles deviennent coulombes
34:26 Pour rêver, rêver, rêver
34:31 Hmmmmmmm
34:34 S'enfuir de tout Le crayon s'insacrer, les feuilles s'enissurent
34:43 Un verre, une hymne Les mots s'unissent pour protéger la victime
34:51 Avec ses mots, ses mots Elle voudrait tout changer
35:01 Changer dans des poèmes de Michel Les enfants déserts pour voler, voler
35:10 Et c'est quand la nuit tombe Qu'elles deviennent coulombes
35:16 Pour rêver, rêver, rêver
35:21 Hmmmmmmm
35:23 [Chante]
35:40 Avec ses mots, ses mots Elle voudrait tout changer
35:48 Changer dans des poèmes de Michel Les enfants déserts pour voler, voler
35:59 Et c'est quand la nuit tombe Qu'elles deviennent coulombes
36:05 Pour rêver, rêver, rêver Dans les poèmes de Michel
36:11 Les enfants déserts pour voler, voler
36:17 Et c'est quand la nuit tombe Qu'elles deviennent coulombes
36:23 Pour rêver, rêver, rêver
36:28 Hmmmmmmm
36:30 Yeah
36:32 [Applaudissements]
36:34 Flavia Coelho, reprise des poèmes de Michel, de Terry Moïse
36:41 Alors que vous êtes en pleine tournée ma chère Flavia Coelho
36:45 Vous jouerez par exemple à Sète le 25 juillet, tiens, au Théâtre de la Mer
36:50 Là, là, quelle chance, c'est la ville d'Alexia Lacour, notre attachée de production
36:54 Pourquoi vous avez choisi cette chanson Flavia Coelho, de Terry Moïse ?
36:58 Parce que c'est une des premières chansons à laquelle je suis tombée amoureuse lorsque je suis arrivée en France
37:02 Et par la suite, voilà, j'ai connu toute l'histoire, l'issue, malheureux, de la fin de vie de Terry
37:10 Et c'est un artiste qui nous manque tous, un artiste nécessaire
37:14 Donc c'est pour que, voilà, tout le monde, ceux qui ne connaissent pas encore la chanson de Terry, puissent la découvrir
37:20 C'est beau, merci, donc c'est un standard, un tube, on peut dire, une forme de classique
37:25 Vous, vous avez disséqué les classiques pour comprendre comment fonctionnaient les harmonies pour votre nouvel album Jinga ?
37:31 Bah ouais, j'ai pas fait l'école de musique, j'ai pas fait des solfèges, je suis très dur en maths
37:36 Donc je me suis dit, il fallait chercher les grandes de ce monde qui ont fait les tubes qui durent trois siècles, quoi
37:42 Pour s'inspirer, donc pour sortir un petit peu de ma zone de confort avec mon producteur Victor Vague
37:48 On s'est plongé, voilà, un an et demi à fond dans l'écoute du répertoire des musiques classiques
37:53 Pour essayer de changer mes schémas harmoniques
37:56 Ah, classique, classique, ah ouais, classique, classique, je parle vraiment de Mozart, de Schubert, d'Ovrach et tout ça
38:04 Tout ça dans Jinga, l'album de Flavia Coelho qui est en tournée et qui est de passage ici sur France Inter en direct
38:11 Avec parmi nous Walidia, qu'on surnomme la cerise du lol sur le gâteau de l'époque
38:18 Ou tout simplement aussi la sulfateuse, un mois que vous n'êtes pas venu, parce que vous aussi vous êtes en tournée
38:25 Donc ça fait un mois qu'il n'a pas parlé, vous imaginez, accrochez-vous parce que ça va souffler, Walidia !
38:32 Hey ! Salut, salut mes petits meurisseaux amputés français, oh, laisse tomber
38:41 J'ai même pas envie de vous demander si ça va, je sais que c'est pas la grande forme
38:44 Charline, elle a tellement de médocs dans son sac, dehors il y a des toxico qui la suivent comme une maman canard
38:49 Bientôt tu vas la retrouver au rayon corde à Leroy Merlin
38:53 Je peux vous aider madame ? Oui, vous pouvez me dire ce qu'il faut comme corde pour soutenir 55 kilos, il faut faire un 8 en U ?
39:00 Il y a quasi plus personne autour de la table, c'est le seul endroit où il y a autant de monde qui se tire, c'est dans le cabinet de Prisca Tévenaud
39:07 Oui c'est vrai
39:10 La dernière fois que je suis venu, on apprenait que l'émission avait gagné 50% d'audience en plus, un mois après je reviens, on a 50% de l'émission en moins, c'est bizarre
39:19 C'est la seule émission où plus elle fonctionne, moins tu l'entends, tu vois
39:22 Enfin là c'est Meurisse qu'on a entendu beaucoup
39:25 Meurisse c'est l'humoriste dont on a parlé pendant je sais pas combien de temps, dont on parle le plus en ce moment
39:30 Et pourtant en ce moment il y a des humoristes accusés de viol, tu vois, mais non, c'est de lui qu'on parle parce qu'il a parlé de la rondelle de calamar à Bibi
39:36 Apparemment il faut le préserver le petit Benyamin, parce que Netanyahou comme nous tous, il a un petit coeur qui bat
39:46 Et qui permet à son corps de fonctionner et d'envoyer des missiles sur des dizaines de milliers de civils innocents
39:51 Alors je sais, vous allez me dire "c'est les chiffres du Hamas"
39:58 Oui on n'a pas d'autres chiffres parce que les journalistes sur place qui pourraient nous donner d'autres chiffres, ils font partie des chiffres en fait
40:03 C'est compliqué de compter les morts quand t'es mort en fait, c'est un peu con mais c'est comme ça
40:07 Là en France c'est fou, t'es sous mandat d'arrêt pour crime de guerre, tu peux être invité dans un JT
40:11 Par contre si tu fais une blague sur ce criminel de guerre, t'es interdit de radio
40:15 Et ça, même si la justice a classé les plaintes
40:22 Alors même si les plaintes sont classées, pourquoi si Bill Veil, la présidente de Radio France, Radio d'Etat, décide de mépriser une décision de justice ?
40:29 Ben après j'ai vu que pendant trois ans elle avait été conseillère de Nicolas Sarkozy
40:34 Elle a appris la magie avec Dumbledore j'ai envie de dire
40:41 Voilà, riez c'est mieux, on se moque ici
40:44 Pour elle un procureur ou un ramasseur de balles à Roland Garros c'est kiff kiff, en mode Trump
40:49 Je suis d'accord avec la justice tant qu'elle est d'accord avec moi
40:52 Moi je suis persuadé que son projet à la dame c'est de nous dégager
40:55 Donc le fait que tout le monde parte, je sais pas si c'est la bonne stratégie si tu veux emmerder la direction
40:59 Je pense pas que si Bill Veil elle se dit "il faut tout de suite réintégrer Guillaume Meurice sinon Aymeric Lomprey il va plus venir"
41:09 Pour moi elle est devant un thromboscope, elle fait des croix sur des photos
41:13 Alors Kamel Leflag c'est fait, le mec qui parle de raclette et qui se lave pas c'est bon aussi
41:19 L'overdose de Charline ça avance ou je fais pas la croix ou pas ?
41:23 Parce que si en plus on se barre sans qu'elle doive faire d'efforts
41:26 Là elle va faire péter le champagne, elle va allumer le womanizer, elle va passer une super soirée
41:30 Faut la comprendre Sibyl, faut la comprendre
41:36 Y'a la fusion de l'audiovisuel public qui se prépare pour lutter contre Amazon et Netflix
41:42 C'est comme Salto quand ils avaient fait avec M6 et TF1 et que s'ils s'étaient plantés
41:46 Bah là c'est pareil mais ils vont se planter tout seuls
41:48 Et dans l'intervalle il faut qu'elle garde son poste Sibyl
41:51 Faut bien se faire voir de l'étage du tur en l'occurrence Rachida Dati
41:54 Ancienne ministre de Sarkozy encore, ça s'arrête jamais
41:57 Bah lui même quand tu crois qu'il est parti il en reste toujours un peu
42:00 C'est la punaise de l'idle de la politique, faut partir
42:02 Quand je repense au début de saison, je revois Charline toute guirée
42:09 "T'en vas tellement déchirer le dimanche que l'année prochaine on retrouvera la quotidienne"
42:13 Bah ouais ma gueule t'as la vista hein
42:15 T'es à peu près aussi bonne en prévision que Bruno Le Maire
42:20 Ouais parce que voilà
42:22 Pendant qu'on discute boutique, eux ils s'arrêtent pas aussi hein
42:24 Bruno il a fait une erreur de 21 milliards d'euros sur les recettes de l'Etat
42:27 Y'a des caissières qui se font virer pour des erreurs de 50 centimes
42:30 Mais lui il est toujours là "On a sauvé l'économie française"
42:32 Putain !
42:34 Et Attal là le préado qui veut réguler la France alors qu'il régule même pas son propre C-Bombe
42:38 Qui nous envoie une 54ème réforme
42:40 Inutile de l'assurance chômage
42:42 T'sais bien sûr tu vas refuser un emploi un jour et ils vont kidnapper ta mère
42:44 Macron là qui a pas cligné les yeux depuis 2017
42:46 Complètement perdu, qu'il appelle Netanyahou pour enlever ses chars à Gaza
42:49 Comme si lui les blindés qu'il a envoyés en Nouvelle-Calédonie c'était des voiturettes de golf
42:53 Et le RN là à 34% d'attention aux européennes
42:56 Et des néo-nazis qui défilent tranquille comme si on avait pas perdu la guerre
42:59 Et que les allemands ils étaient encore jamais perdus
43:01 C'est encore jamais parti pardon
43:03 Le tout encouragé pour un gouvernement qui les veut au deuxième tour
43:07 Moi j'en ai marre de me faire chier dessus par des énarques serviles
43:09 Infoutus de faire quelque chose de productif
43:11 Une fois sortis de leur école à fabriquer des nuisibles
43:13 Alors si vous voulez que j'arrête de jacter dans ce micro
43:15 Va falloir venir me l'enlever
43:18 Wali Diop
43:20 Je pense que le message est assez
43:23 Je pense qu'ils connaissent le chemin pour ouvrir le micro je vous rassure
43:27 Merci Wali
43:29 Voilà je tiens à rappeler à la police judiciaire et à la présidence que je ne relis pas les textes
43:35 Ça m'invitera peut-être une petite visite demain
43:37 Voilà Flavia Coelho est en notre compagnie toujours
43:41 Ça va Flavia ?
43:43 Ça va c'est animé ça m'a vraiment piqué
43:45 Vous savez Aristote a dit "l'humour est une violence symbolique"
43:49 C'est le genre de petite phrase c'est pour éviter les rendez-vous demain
43:53 Si je pouvais me reposer un peu lundi
43:55 Plutôt que de venir à la radio dans un certes beau bureau
44:00 Pour engager une discussion éditoriale
44:03 Juste 24h comme ça ça fait du bien
44:06 Merci bravo Wali
44:08 Flavia on parlait de cet album Jinga
44:11 T'as changé de sujet
44:14 Dans le Jinga c'était très bien fait personne n'a rien vu
44:18 La transition était d'une merveille
44:21 Attends il y avait une phrase que j'avais oubliée
44:24 Vous revenez un peu sur votre adolescence
44:27 Dans les yeux de Rachida c'est ça ?
44:29 Sinon vous dansiez beaucoup vous Flavia ?
44:33 Oui bien sûr
44:35 Comment on dit "si bile veille" en brésilien ?
44:41 On l'appelait "Suez Maurice"
44:44 On l'embrasse
44:48 Sinon ça va la vie ?
44:50 Sinon ça va très bien rendez-vous le 12 mars 2025 à l'Olympia de Paris
44:54 C'est bon ça
44:57 Le 12 mars mais évidemment avec ce nouvel album Jinga
45:00 Vous serez aussi à Saint-Ballot le 9 août
45:03 Vous passez par Lusarche au festival des carrières Saint-Roch le 24
45:08 Il y a des gens de Lusarche aussi ?
45:11 Peut-être
45:13 On n'a pas le public le plus malin de Paris non plus
45:16 Vous voulez qu'on perde le public aussi ?
45:19 Merci 18h56
45:21 Il nous reste 4 minutes d'émission
45:23 En plus pour la toute première fois en 10 ans
45:26 Cette émission ne se terminera pas en chanson
45:29 J'en ai une si tu veux
45:32 Comme Laëlia Veyron décidait, tant que Guillaume n'était pas de retour, qu'elle ne reviendrait pas
45:38 J'en profite pour saluer et dire merci à Frédéric Fromet qui est présent ce soir dans la salle
45:43 D'ailleurs vous aviez fait un duo ensemble dans le parc Jupiter
45:46 On s'adore avec Frédéric
45:48 Il y a 4 ans je me rappelle, un duo avec Frédéric Fromet pour désinguer Bolsonaro
45:52 Pour protéger Madame...
45:55 Oui ça... Non, on parle de Bolsonaro
45:59 Ça a bien marché votre duo d'ailleurs
46:02 D'ailleurs il n'est plus sur place, il est parti
46:05 Lula est de retour
46:07 Ça s'est un petit peu apaisé au Brésil ?
46:09 Ça dépend, c'est un point de vue, c'est une manière de voir les choses en effet
46:13 On ne s'apprendait pas, c'est animé aussi, c'est sympa
46:17 Je vais faire une transition
46:19 En tout cas, de la musique, on va parler musique pour terminer
46:23 Qui vient mettre de la poésie sur les événements, sur la vie, sur la marche du monde
46:27 C'est l'album de Flavia Coelho, "Jinga"
46:29 Et d'ailleurs, pour finir sur une note joyeuse
46:31 Votre album se termine sur une chanson en français
46:34 "De vous à moi"
46:36 Vous chantez en français "Comme l'amour retrouvé" j'ai l'impression
46:39 Oui, en fait j'ai eu beaucoup de mal au départ à écrire ce cinquième album
46:44 Parce que, je suis désolée, le monde va mal
46:47 Et je suis quand même quelqu'un d'une nature assez joyeuse, assez positive
46:51 Et donc je me suis plongée dans la littérature française à l'occurrence
46:54 Pour pouvoir éveiller les sens, éveiller l'enfant qui était dans moi, qui est toujours dans moi
46:59 Donc ce titre est sorti de manière assez naturelle
47:02 Merci Flavia, et pour cette joie que vous nous donnez ce soir
47:05 Flavia Coelho et son album "Jinga" prête à tourner
47:08 Merci beaucoup
47:11 Merci à notre attachée de production sur tous les fronts, Alexia Lacour
47:16 Merci à la réalisation, à François Audouin
47:21 Rédaction, chef d'orchestre Ramzi Asadi
47:24 Qui assure la co-écriture avec Xavier Non et Romain Forgeor
47:27 Merci à Marius Siriez qui se charge de l'édition de nos pages web
47:30 Merci aux hôtes et hôtesses d'accueil, des loges
47:33 A Catherine Deneté, notre régisseuse ce soir
47:37 Merci à tous les services de cette belle maison, de la radio et de la musique
47:42 C'était Juliette Arnaud, Walidia, Joubaka et Aristide Chougard
47:47 Et c'était Charline Vanhoenacker
47:50 Après le journal de 19h, vous vous retrouverez en moins pour la rediffusion de Bistroscopy
47:55 Avec François Audouin à la réalisation
47:57 On vous propose un apéro, un télo rigolo avec le juge Marc Prévedic
48:00 La semaine prochaine, pas de grand dimanche soir
48:03 En raison des élections européennes
48:06 C'est la rédaction de France Inter qui prendra l'antenne
48:08 Alors je n'ai plus qu'à vous dire, vive l'Europe, vive la jeunesse, vive la jeunesse européenne
48:12 Et rendez-vous le 16 juin si tout va bien

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