À une semaine du scrutin, les huit principales têtes de liste aux élections européennes répondent ce dimanche 2 juin aux questions de Benjamin Duhamel. Valérie Hayer est l'invitée du Grand Oral des Européennes.
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00:00 Bonjour.
00:02 Et toujours pas de poignée de main. Bonjour, je suis un peu obsessionnel.
00:07 Bonjour Valérie Ayé. Bonjour.
00:09 Merci d'être avec nous dans ce BFM Politique spécial européen.
00:12 Nous sommes à pile une semaine du scrutin.
00:14 Vous êtes toujours en difficulté dans les sondages,
00:16 loin très loin derrière Jordane Bardella.
00:17 Dans notre sondage du jour, elle est là pour la tribune dimanche chez BFM TV.
00:20 Vous faites la moitié du score de Jordane Bardella.
00:22 Qu'est-ce que vous vous dites à une semaine du scrutin ?
00:24 C'est bientôt la fin du chemin de croix d'une campagne cauchemardesque ?
00:27 Je me dis que rien n'est joué. C'était d'ailleurs le slogan de notre meeting d'hier à Aubertvilliers.
00:31 C'est le moment où tout commence en fait.
00:33 On est les uns et les autres en campagne depuis des semaines et des mois maintenant.
00:37 C'est le moment où les Français commencent véritablement à s'intéresser à l'élection européenne.
00:41 Et donc c'est le moment où on martèle encore plus fort aux Français que cette élection,
00:46 elle est importante, qu'elle est historique.
00:48 On le dit souvent, ça peut paraître galvaudé,
00:50 mais c'est la réalité parce que les enjeux et les défis qui sont devant nous,
00:53 ils sont colossaux. C'est le défi de la menace sécuritaire,
00:57 le défi de l'intelligence artificielle.
00:59 On va parler de ces défis, mais simplement quand on voit le sondage,
01:01 qu'est-ce qui ne marche pas ? Est-ce que c'est un problème de notoriété ?
01:04 Est-ce que c'est parce qu'au fond, vous portez sur vos épaules l'antimacronisme,
01:09 le rejet du gouvernement ? On ne peut pas faire comme si de rien n'était
01:12 quand la majorité présidentielle a un score qui est deux fois moins important
01:16 que celui du Rassemblement national. Qu'est-ce qui ne fonctionne pas ?
01:19 D'abord, moi je vous le dis, je vois les sondages, évidemment je les regarde,
01:22 je ne vais pas vous dire l'inverse, mais la réalité c'est que, un,
01:24 ce que je fais sur le terrain, les retours que j'ai sur le terrain,
01:27 à mon sens, ils ne reflètent pas ce que je vois dans les sondages.
01:31 Et ensuite, évidemment que le contexte politique, il est difficile.
01:34 On est en responsabilité, le président de la République est en responsabilité
01:38 depuis sept ans, mais moi le message que je porte aux Français,
01:41 c'est qu'on peut avoir des accords, avoir été en colère pour des positions
01:46 qui ont été prises par tel ou tel gouvernement depuis 2017.
01:50 Mais la réalité c'est quoi ? C'est qu'on est dans une élection importante
01:53 et l'enjeu qui se joue c'est notre avenir, l'avenir de la France dans le monde
01:58 et l'avenir de la France en Europe. Et ces élections-là, il ne faut pas
02:01 se tromper d'élection, moi, et je pense que c'est ma spécificité aussi
02:04 dans cette campagne, je suis focalisée sur les élections européennes du 9 juin.
02:08 Je ne suis pas dans la perspective de 2027, je ne suis pas dans une primaire
02:11 de la gauche pour savoir lequel d'entre eux représentera la gauche en 2024.
02:15 Oui, sauf que quand on est la présidente de l'Assemblée nationale,
02:17 il y a une campagne qui va être élevée. Manifestement, nous n'arrivons pas
02:19 aujourd'hui à répondre pleinement aux attentes des Français,
02:21 il faudra qu'on s'interroge collectivement, on ne pourra pas faire comme si de rien n'était.
02:24 Franchement, pour elle, vous avez déjà perdu.
02:26 Moi, je vous dis l'inverse. Et je vous dis d'ailleurs, en 2019,
02:29 il y avait des sondages, les résultats ont été largement différents des sondages.
02:33 Pas pour la laisse de la majorité.
02:35 Non, mais il y a eu une différence majeure. La réalité, c'est que les votes
02:37 vont se cristalliser sur les derniers jours, on le sait,
02:40 les Français vont se positionner sur les derniers jours.
02:43 Et ce que je dis aux Français, c'est que indépendamment de ce qu'on pense,
02:47 de ce qui a été mis en œuvre au niveau national, et par ailleurs,
02:50 quand on regarde les chiffres, les chiffres économiques, ils sont là,
02:52 c'est le retour de l'emploi, c'est la réindustrialisation,
02:54 c'est aussi l'engagement européen très fort du président de la République.
02:57 Vous savez, comme moi, je suis au Parlement européen,
03:00 hors campagne électorale, je le précise, parce que j'ai des collègues
03:02 pro-européens qui siègent dans les groupes de la droite européenne
03:05 et des sociodémocrates européens, et qui me disent,
03:07 ils parlent quand ton président ? Parce qu'Emmanuel Macron est vu
03:10 comme le leader en Europe, celui qui fait bouger les lignes
03:13 et qui est le vrai pro-européen sur le terrain.
03:15 Vous pensez que c'est un atout d'avoir Emmanuel Macron avec soi,
03:17 pas un boulet ?
03:18 Évidemment que c'est un atout, évidemment.
03:20 Emmanuel Macron, il a remis l'Europe dans le débat public national.
03:24 Quand vous allez voir les partis de gouvernement en France,
03:26 ils ont toujours été divisés sur la question européenne, toujours.
03:29 Nous, avec la majorité présidentielle, on a un engagement européen
03:32 qui est très fort, et on a du résultat.
03:34 Pendant cinq ans, on a bossé.
03:36 Regardez avec les autres. Évidemment, on a enchaîné des successions de crises.
03:42 Avec mes adversaires, on n'aurait pas eu le plan de relance
03:45 qui a permis de soulever des centaines de milliers d'emplois en France.
03:48 Juste, on va parler du contexte et vous évoquiez les réformes
03:50 qui sont mises en oeuvre par le gouvernement.
03:52 Une des dernières en date, c'est celle de l'assurance chômage,
03:54 sans doute le tour de vis le plus sévère de ces dernières années,
03:57 qui va toucher les jeunes, ceux qui sont en CDD, ceux qui sont en intérim,
04:00 c'est-à-dire au fond les plus précaires.
04:02 Est-ce que vous pouvez vraiment vous étonner qu'un certain nombre
04:05 de gens de gauche soient séduits par Raphaël Glucksmann
04:07 quand il y a ce type de réforme qui est annoncée ?
04:09 Franchement, quand on voit ça, on se dit "ils ne vous aident pas, le gouvernement".
04:12 Depuis le premier jour, avec Emmanuel Macron et l'ensemble des gouvernements successifs,
04:16 on a remis le travail au corps de nos priorités politiques
04:19 et cette réforme s'inscrit dans ce cadre-là.
04:21 C'est une réalité et je pense qu'elle est nécessaire.
04:24 Faire payer les chômeurs pour faire des économies ?
04:26 Elle est nécessaire. L'idée, c'est véritablement d'accélérer le retour au travail
04:30 et de permettre aux uns et aux autres de retrouver un emploi
04:33 dans les meilleures conditions.
04:35 En réduisant la durée de la dédiminution.
04:37 Mais quoi qu'il en soit, on conservera un système qui est le plus favorable partout en Europe.
04:42 Donc l'enjeu, c'est comment on accompagne les personnes pour le retour à l'emploi.
04:48 En tout état de cause, ce que je vous dis, puisque vous citez "les macronistes de gauche",
04:54 je leur dis "l'engagement européen", nous sommes les vrais européens.
04:59 Je leur dis que nous, nous avons été constants depuis le début,
05:03 tant sur la politique nationale que sur la politique européenne.
05:06 Et je leur dis que moi, Raphaël Bluchmann...
05:08 Sur la politique nationale, vous avez été constant ?
05:10 Quand il y a Rachida Dati au gouvernement, Catherine Vautrin, Gérald Darmanin, Bruno Le Maire...
05:14 Certains pourraient se dire au fond...
05:15 Non mais attendez, constant dans quoi ?
05:17 Non, non, non, constant dans quoi ? Constant dans le dépassement
05:19 et constant dans l'idée qu'on doit réformer la France.
05:22 Aujourd'hui, les résultats économiques, ils sont là.
05:24 On a un chômage qui est au plus bas depuis des années.
05:26 Une note de la France qui a été dégradée...
05:28 On a la réindustrialisation avec des emplois à la clé.
05:32 Et d'ailleurs, sur le tournant de l'industrie verte,
05:35 c'est 20 000 emplois par exemple dans le nord de la France.
05:37 Et une note de la France qui a été dégradée par Standard & Poor's.
05:40 Mais alors, moi j'entends les oppositions surenchérir sur cette question,
05:44 notamment la droite.
05:45 Mais pardon, mais est-ce qu'on peut prendre un peu de recul ?
05:48 Depuis 2017, effectivement, la dette de la France...
05:51 Alors un, préciser d'abord que ça ne va pas changer.
05:54 La France reste et restera un partenaire crédible en Europe et sur les marchés.
05:57 Deux, ça ne va pas changer le quotidien des Français.
05:59 Trois, si on prend un peu de recul, la dette a augmenté de 12 points en 7 ans, depuis 2017.
06:06 La droite nous donne des leçons à longueur de journée aujourd'hui.
06:10 Sur Sarkozy, la dette a augmenté de 18 points.
06:12 Oui, ça ne s'est pas très bien fini pour lui, donc je ne suis pas sûr que ce soit un exemple...
06:15 Non, non, mais simplement, un, il faut prendre un peu de recul.
06:17 Et deux, pourquoi la dette, elle a augmenté ?
06:19 On a vécu des crises successives.
06:21 On a vécu la crise sanitaire.
06:23 On a vécu la crise énergétique.
06:24 On a mis en place un plan de relance de 100 milliards d'euros
06:27 qui a permis d'éviter la fermeture de TPE, PME,
06:30 qui a permis de mettre en place le chômage partiel avec l'aide de l'Union Européenne.
06:34 On a mis en place le bouclier tarifaire pour limiter la hausse des factures d'électricité des Français.
06:39 Donc on a été là au rendez-vous pour protéger les Français, bien plus qu'ailleurs en Europe.
06:43 Et par ailleurs, on a mis des moyens supplémentaires sur la table,
06:46 renforcement des moyens de police, des moyens de justice,
06:49 et on n'a pas augmenté les impôts, on les a même baissés.
06:53 Et si on prend encore un peu plus de recul…
06:55 Oui, et j'aimerais qu'on avance pour parler des problématiques européennes.
06:57 Non mais, je vous parle des problématiques européennes, j'y viens.
07:00 Qu'est-ce qu'il faut aujourd'hui ?
07:01 C'est évidemment réduire les dépenses de fonctionnement là où elles peuvent l'être.
07:05 Et c'est investir, investir massivement au niveau français, au niveau européen.
07:09 Aujourd'hui, les États-Unis, on s'inquiète de la dette française,
07:12 mais les États-Unis s'endettent massivement pour financer ce qu'ils ont appelé leur IRA américain.
07:17 C'est un plan d'investissement massif pour subventionner l'investisseur.
07:22 Juste une petite question avant de poser une question sur le CETA,
07:25 le traité de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne.
07:27 Vous citiez il y a un instant Nicolas Sarkozy, je lis dans les colonnes du Parisien ce matin,
07:30 que vous avez sollicité un rendez-vous avec l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy,
07:34 qu'il n'a pas voulu vous donner.
07:36 J'ai sollicité au début de ma campagne des rendez-vous avec des personnalités
07:39 qui avaient eu un engagement européen, et voilà.
07:43 Et donc ?
07:44 Je l'ai demandé, je n'ai pas eu de retour, j'en prends acte.
07:46 Et pourquoi il ne veut pas vous voir Nicolas Sarkozy ?
07:48 J'en sais rien, vous me le demandez, je ne vais pas parler à sa place.
07:50 Mais ça vous a déçu, vous auriez aimé qu'il vous donne des conseils ?
07:52 Ce n'était pas des conseils.
07:54 Je suis mobilisée au Parlement européen depuis cinq ans,
07:57 mais en entrant dans cette campagne, évidemment, c'est intéressant d'avoir...
08:00 On se dit pour ceux qui nous regardent, Nicolas Sarkozy a de bonnes relations avec Emmanuel Macron,
08:03 d'ailleurs il dit encore des choses assez sympathiques à son égard dans le Figaro.
08:05 C'est quand même étrange qu'il n'ait pas voulu vous recevoir dans ses bureaux de l'Union européenne.
08:07 Je ne vais pas commenter les décisions et les non-décisions de Nicolas Sarkozy.
08:10 Je reconnais que comme d'autres personnalités, j'ai sollicité un rendez-vous,
08:14 ça ne s'est pas fait, posez-lui la question.
08:16 Mais vous espérez quand même pouvoir continuer à le rencontrer ?
08:19 En tout cas, j'espère continuer à convaincre les Français.
08:22 Je suis mobilisée pour les huit prochains jours pour convaincre les Français
08:25 que le projet que je porte est celui qui les servira le mieux.
08:28 Valérie, il y a sept semaines, l'Assemblée nationale a voté une résolution
08:30 demandant au gouvernement de lui soumettre le CETA,
08:32 le traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada.
08:34 Je rappelle que vous soutenez ce traité de libre-échange.
08:36 Le Sénat s'est opposé à sa ratification.
08:39 Si les députés le rejettent aussi quand il sera soumis au vote des députés,
08:43 est-ce qu'il faudra mettre fin à ce traité ?
08:45 Ou est-ce qu'il pourra s'appliquer quand même ?
08:47 Puisque je précise qu'en termes de droit,
08:49 si le gouvernement ne signifie pas à la Commission le vote,
08:53 il peut quand même s'appliquer.
08:54 Aujourd'hui, il s'applique partiellement.
08:56 Je souhaite qu'il y ait un débat à l'Assemblée nationale sur cette question-là.
08:59 Je souhaite surtout qu'on sorte des postures sur la question des accords de commerce
09:03 en général et du CETA en particulier.
09:05 On l'a vu au Sénat, ça a été l'alliance de la CARP et du Lapin.
09:08 Quelques mois, quelques semaines avant les élections européennes,
09:11 on voit bien le jeu des oppositions et des uns et des autres.
09:14 La réalité, c'est que nous, sur les accords de commerce,
09:17 on a une position qui n'est pas dogmatique.
09:18 Il faut la regarder au cas par cas.
09:20 J'entends votre position et on la connaît sur le CETA.
09:22 La question est très précise.
09:23 Si les députés rejettent le CETA après que les sénateurs ont rejeté le CETA,
09:29 est-ce qu'il pourra quand même s'appliquer ?
09:31 Ou est-ce qu'il faudra que la France signifie à la Commission européenne
09:34 que le Parlement français ayant rejeté le CETA,
09:36 il ne pourra plus s'appliquer ?
09:37 Ce sera à la responsabilité du gouvernement français de le notifier,
09:40 de le signaler.
09:41 Moi, je suis députée européenne.
09:42 Je crois savoir que vous êtes la liste de la majorité,
09:44 que hier, Gabriel Attal a pris la parole à votre meeting.
09:47 Qu'est-ce que vous souhaitez, vous, en tant que chef de file
09:50 de la délégation au Parlement européen et tête de liste ?
09:52 Moi, qu'est-ce que je souhaite ?
09:53 D'abord, je le redis, ce sera la décision du gouvernement.
09:56 Je suis députée européenne moi-même.
09:57 Evidemment, je souhaite que les positions des parlementaires soient entendues
10:01 et on verra ce qui se passera à l'Assemblée nationale.
10:03 Donc, il faudra abandonner le CETA
10:04 si les députés s'opposent à la ratification du traité.
10:06 Je souhaite qu'il y ait un débat apaisé et sorti des postures à l'Assemblée nationale.
10:11 Je souhaite que chacun sorte des positions dogmatiques sur cette question-là.
10:15 C'est ça, la priorité, dans l'intérêt des Français.
10:17 Le CETA, il est bon. Il est bon pour notre économie.
10:20 Mais est-ce qu'il est bon au point de contourner le vote des parlementaires français ?
10:24 Je vous le dis.
10:25 Un, je suis respectueuse des votes des parlementaires.
10:27 Moi-même, je suis parlementaire.
10:28 Deux, je souhaite qu'il y ait un débat apaisé, sorti des postures, sur cette question-là.
10:32 On s'en reparle peut-être après les élections européennes.
10:34 Parce qu'au Sénat, on avait bien vu les postures, Allianz de la Carpe et du Lapin,
10:39 notamment des Républicains qui ont eux-mêmes, à l'époque, signé sous Sarkozy l'accord du CETA
10:45 et qui, maintenant, sont vendeboues contre cet accord.
10:48 Regardons après les élections européennes et voyons s'il y a encore autant de postures.
10:52 Parce que fondamentalement, sur le fond, cet accord, il est bon pour nos producteurs,
10:56 pour notre économie.
10:58 Et là encore, je pense que sur ces questions-là en particulier,
11:02 il faut être pragmatique.
11:04 Il y a des bons accords, il y en a des mauvais.
11:06 Les mauvais accords, on a dit non, c'est l'accord notamment avec le Mercosur,
11:08 les pays d'Amérique latine.
11:10 Et les bons, on en a besoin pour notre économie.
11:12 Valérie, le débat sur la reconnaissance d'un État palestinien a pris beaucoup de place dans cette campagne.
11:16 La gauche le défend.
11:17 Votre numéro 2 de liste aussi, l'ancien journaliste Bernard Guetta,
11:19 l'ancien ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian également.
11:22 Emmanuel Macron.
11:23 Oui, mais il y a une question de timing.
11:25 Emmanuel Macron y réfléchit, mais il ne veut pas d'ici l'agir sous le coup de l'émotion.
11:29 Ce sera quoi le bon moment pour reconnaître l'État palestinien, Valérie Ayé ?
11:33 Le bon moment pour reconnaître l'État palestinien, d'abord,
11:35 évidemment que la solution à deux États, c'est celle vers laquelle on doit tous converger.
11:40 C'est la position historique de la France et c'est la seule d'ailleurs qui permettra…
11:43 Et là-dessus, à quelques rares exceptions près, tout le monde est d'accord.
11:45 Oui, oui, et c'est la seule d'ailleurs qui permettra de mettre en place,
11:49 de protéger les Israéliens, de protéger les Palestiniens
11:52 et d'assurer la sécurité dans la région.
11:55 Les conditions nécessaires, c'est d'avoir une autorité palestinienne,
11:59 un interlocuteur palestinien crédible.
12:01 Je ne vois pas demain, ce ne sera pas ma responsabilité,
12:04 je ne suis que députée européenne, mais demain négocier avec le Hamas,
12:08 cette organisation terroriste armée qui a commis des attaques innombrables.
12:12 Pourquoi quelqu'un comme Jean-Yves Le Drian,
12:14 qui a son expérience de ministre de la Défense sous François Hollande,
12:16 ministre des Affaires étrangères d'Emmanuel Macron,
12:18 dit au contraire, il faut le faire maintenant parce que ce sera un signal fort qui est envoyé.
12:21 C'est quelqu'un qui connaît ces interlocuteurs que vous citez et qui a cette expérience.
12:24 Pourquoi lui dit, il faut le faire maintenant ?
12:27 Ce que je dis, il n'y a pas une feuille de papier à cigarette
12:29 sur la position qu'est la création d'un État palestinien.
12:32 On a un ministre des Affaires étrangères qui est mobilisé,
12:35 qui a déjà fait plusieurs fois le tour de la région et qui est à la manœuvre
12:39 pour demain avancer sur cette solution à deux États.
12:42 Je le laisse en responsabilité, c'est la diplomatie française.
12:44 Pourquoi Jean-Yves Le Drian dit, il faut le faire maintenant ?
12:46 C'est la diplomatie française qui est en responsabilité aujourd'hui,
12:49 qui doit trouver le chemin avec les Israéliens,
12:52 avec une autorité palestinienne réformée, crédible, pour avancer sur cette question-là.
12:57 Et donc Jean-Yves Le Drian, encore une fois...
12:59 Jean-Yves Le Drian, c'est un grand ministre...
13:01 C'est le président de votre comité de soutien ?
13:02 Oui, c'est le président de mon comité de soutien.
13:04 Il a été un grand ministre des Affaires intérragères.
13:06 Évidemment qu'il sait de quoi il parle.
13:08 Aujourd'hui, c'est Stéphane Séjourné qui est en responsabilité
13:10 et qui a les derniers éléments, les dernières informations en tout état de cause.
13:14 Ce qu'il faut retenir, c'est que chacun est concentré sur la priorité
13:19 qui doit être le cesser le feu immédiat.
13:21 Il y a des dernières annonces qui semblent aller dans le bon sens,
13:24 donc il faut pouvoir y travailler.
13:25 Cesser le feu immédiat, libération des otages
13:28 et création des conditions pour créer cet État palestinien.
13:31 Valérie, je voudrais revenir sur une phrase que vous avez prononcée dans cette campagne
13:35 qui a suscité le débat jusque dans votre majorité.
13:37 Ouvrez les guillemets, "je n'essentialise pas les gens,
13:40 je ne fais pas de lien comme le fait le Rassemblement national
13:42 entre l'immigration et la délinquance".
13:44 Voilà ce que vous disiez le 12 mai dernier.
13:46 Est-ce que vous le rediriez exactement tel quel ?
13:49 Bien sûr.
13:50 Donc il n'y a pas de lien entre l'immigration et la délinquance.
13:53 Alors, ce n'est pas ce que j'ai dit.
13:55 Je ne fais pas de lien comme le fait le Rassemblement national
13:57 entre l'immigration et la délinquance.
13:58 Alors, je crois même que cette citation n'est pas complète,
14:01 parce que je l'ai dit dans une phrase globale.
14:03 Qu'est-ce que j'ai dit ?
14:04 C'est un, effectivement, il y a des faits de délinquance chez des migrants.
14:08 Ça existe.
14:09 Par contre, je ne systématise pas et je n'essentialise pas.
14:14 Je ne considère pas qu'un migrant, un étranger,
14:16 parce qu'il est migrant ou parce qu'il est étranger,
14:18 c'est nécessairement un délinquant ou un terroriste en puissance.
14:20 Donc dire qu'il y a un lien entre immigration et délinquance,
14:22 c'est essentialiser les étrangers ou les immigrés ?
14:26 On voit bien les interventions avec moi,
14:28 de l'extrême droite, de Marion Maréchal à Jordane Bardella.
14:31 Ils ont tous les deux la même approche.
14:32 Un migrant, c'est nécessairement un délinquant ou un terroriste en puissance.
14:36 Pardon, mais ce n'est pas du tout mon approche.
14:37 Est-ce que dire la phrase "il peut y avoir un lien entre immigration et délinquance",
14:40 est-ce que ça essentialise ?
14:42 Mais ça, c'est la mienne.
14:44 Non, vous dites que c'est la mienne.
14:45 Je viens de la dire.
14:46 Non, mais je viens de la dire. Il peut y avoir un lien, ça existe.
14:48 Je ne fais pas de lien comme le fait l'organisation nationale entre l'immigration et la délinquance.
14:51 Je viens de vous dire que ça existe qu'il y ait des migrants qui soient délinquants.
14:54 Il n'y a pas de lien systématique, tout simplement.
14:58 C'est aussi simple que cela.
14:59 Là où l'extrême droite de Jordane Bardella, de Marine Le Pen, de Marion Maréchal
15:03 font un lien systématique et essentialisent les migrants.
15:06 Moi, je trouve que c'est insupportable.
15:09 Il y a des migrants, et puis par ailleurs, ils font des amalgames,
15:12 parce qu'il y a les migrants irréguliers, et c'est de la migration illégale qu'il faut renvoyer.
15:18 C'est le sens du pacte Asile-Migration, les lois qu'on a votées au Parlement européen il y a quelques semaines,
15:22 qui vont enfin répondre à la problématique de l'immigration illégale.
15:26 Sully Hassel a l'avoir voté par ailleurs sur cette question-là.
15:28 Il y a l'immigration au titre du droit d'asile aussi.
15:30 Vous me tendez une perche sur la question de l'immigration, puisque je vous l'avais d'ailleurs posée.
15:34 C'était une de vos premières interviews.
15:36 Je vous avais demandé s'il y a trop d'immigration en France aujourd'hui.
15:40 Du coup, je vais vous répondre.
15:42 Effectivement, c'était l'une de mes premières interviews avec vous.
15:45 Vous m'aviez répondu d'ailleurs, il faut les chefs d'entreprise.
15:49 Je n'avais pas bien compris de quoi vous dire.
15:51 Je vais vous expliquer, si vous ne m'aviez pas compris à l'époque, si je n'avais pas été suffisamment claire.
15:55 Il y a trois types d'immigration.
15:57 Jean-Nade Bardella, Marine Le Pen, Marion Maréchal, notamment,
16:00 font délibérément l'amalgame entre les différents types d'immigration.
16:04 Il y a l'immigration économique.
16:07 Plus ou moins.
16:08 C'est notamment ce qui a été voté dans le cadre de la loi immigration au niveau national l'année dernière.
16:15 Laissez-moi terminer, s'il vous plaît, on y reviendra après.
16:18 Avec les régularisations pour les travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension.
16:23 Moi, là-dessus, je propose l'ouverture de titres.
16:27 Donc, il faut plus d'immigration économique.
16:29 Je vous propose l'ouverture à l'échelle européenne de 100 000 titres pour les métiers en tension
16:33 et pour aussi attirer des talents, mais il faut le réguler, évidemment.
16:37 Il faut une négociation.
16:38 Premier élément. Deuxième élément, le droit d'asile.
16:41 Le droit d'asile, c'est l'honneur de la France et c'est l'honneur de l'Europe d'accueillir les femmes afghanes.
16:45 Et troisième élément, et le premier, c'est l'immigration illégale.
16:49 Et par définition, il y en a trop puisqu'elle est irrégulière et illégale.
16:52 Et je le redis, au Parlement européen, on a voté des lois sur l'immigration.
16:56 C'est important de le lire parce que non seulement je suis la seule à l'avoir voté,
16:59 tous les autres sont les tenants du statu quo,
17:01 mais je voudrais aussi dire que ce texte, ils ont été négociés avec la droite européenne
17:04 et les sociodémocrates européens.
17:07 Et aujourd'hui, messieurs Bellamy et Glucksmann vous disent que ce sont de mauvais textes,
17:10 ils se sont mis en marge de leur propre groupe, alors que nous, on a retroussé les manches
17:14 pour enfin avoir une solution à ce probléma.
17:16 Transition toute trouvée, c'est François-Xavier Bellamy qui va vous succéder dans un instant.
17:19 Question rituelle, une qualité et un défaut pour le caractériser ?
17:22 Euh...
17:25 C'est long, hein ?
17:27 Une qualité, les travailleurs, et un défaut politique pour moi, conservateurs, notamment sur les valeurs.