À un peu plus de 15 jours de l'entrée de l'équipe de France dans le championnat d'Europe des nations 2024, le lundi 17 juin (21h) face à l'Autriche, le sélectionneur des Bleus est l'invité de RTL.
Regardez L'invité de RTL Soir avec Vincent Parizot du 31 mai 2024
Regardez L'invité de RTL Soir avec Vincent Parizot du 31 mai 2024
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00:00 RTL bonsoir, Vincent Parizeau, Isabelle Choquet.
00:04 Et donc le premier invité d'RTL bonsoir et quel invité !
00:08 Didier Deschamps, à deux semaines de l'Euro, Philippe Sanfourche, vous avez pu rencontrer le sélectionneur des bleus en tête à tête.
00:15 Alors racontez-nous un petit peu le contexte de cette interview exclusive.
00:19 Eh bien c'est à Clairefontaine où les bleus sont réunis depuis deux jours,
00:23 que le sélectionneur après deux premières journées vraiment de préparation physique, de faire le point sur le plan médical a pris une heure ou deux pour rencontrer quelques médias à l'international.
00:33 Et donc RTL également en seule radio aujourd'hui pour pouvoir expliquer ce qui attend les bleus, le cas Kylian Mbappé, Antoine Griezmann qui dit que l'équipe de France est chiante à voir jouer, tout ça, eh bien il en a parlé le sélectionneur.
00:46 C'est une exclusivité radio, c'est donc nulle part ailleurs, Didier Deschamps à Clairefontaine, c'était cet après-midi et c'est maintenant sur RTL.
00:54 Bonsoir Didier Deschamps.
00:55 Bonsoir.
00:56 Ça fait deux jours que vous avez retrouvé vos joueurs ici sous le temps merveilleusement pluvieux de Clairefontaine.
01:02 Vous les avez récupérés dans quel état ? On se souvient qu'au mois de mars le rassemblement avait été compliqué sur le plan physique, aussi sur le plan mental, vous aviez eu des mots très forts, très clairs sur une forme de sonnette d'alarme.
01:14 Est-ce que vous êtes un peu rassuré ou est-ce qu'il y a toujours des inquiétudes ?
01:17 Il y a de très bonnes intentions et avec des joueurs qui savent pourquoi ils sont là et l'objectif qu'est le nôtre, mais il y aura des étapes après, à travers les deux matchs amicaux.
01:27 Notre rendez-vous c'est d'être prêt le 17 contre l'Autriche.
01:30 Alors forcément il y a toujours un joueur sur lequel les projecteurs sont un peu plus braqués que d'autres, c'est le capitaine Kylian Mbappé, qui a vécu une saison très particulière.
01:39 Un bras de fer avec son club qui l'a éreinté.
01:44 Les derniers mois, ça s'est passé en février, je suis allé bien.
01:48 Il a quand même fait savoir que sa saison avait été très compliquée, qu'il l'avait vécu comme on le fait.
01:52 On est plus marqué par les derniers mois, les derniers jours, les dernières semaines, donc forcément il n'a pas vécu ce qu'il avait eu l'habitude de vivre avant.
02:03 Est-ce que vous avez senti dans cette saison des moments où il fallait peut-être plus lui parler, il fallait votre soutien, est-ce que vous l'avez vu différemment ?
02:10 Non, après j'échange régulièrement avec Kylian, mais il a cette capacité aussi de gérer peu importe les situations.
02:20 C'est pas un robot, il n'a pas besoin d'aide un peu ?
02:23 D'aide, il a...
02:24 Le soutien, Antoine Griezmann le disait hier.
02:26 Oui, le soutien il a déjà avec les gens et la famille qui sont très proches de lui, mais oui, ça reste un être humain.
02:36 Après on dit qu'il sort d'une mauvaise saison, 44 buts, oui.
02:39 Pas une mauvaise saison, mais une saison dans laquelle mentalement, physiquement, il a peut-être été obligé de piocher un peu plus.
02:44 Oui, son corps et sa tête étaient habitués à jouer tous les matchs du début à la fin, dans forcément le rythme qu'il a eu depuis fin février, mars.
02:53 Mais c'est des données nouvelles qui ont amené à des conséquences qui peuvent être psychologiques ou même sur le plan physique.
03:02 C'est nouveau, il n'était pas habitué à ça, mais ici c'est un autre contexte, le fonctionnement est différent,
03:13 et de par ce qu'il est, ce qu'il représente et la responsabilité qu'il a en tant que capitaine, il est totalement impliqué dans l'objectif qui est le nôtre.
03:23 Pour qu'il se plonge pleinement avec vous dans cette aventure qu'est l'Euro, ce serait bien qu'on sache très vite où il va la saison prochaine.
03:30 Ça va arriver.
03:31 Alors ça va arriver, pour être très clair.
03:33 Vous allez le laisser partir une petite journée, faire les photos ? Il a l'autorisation ?
03:38 Ne cherchez pas à avoir des réponses que je ne vous donnerai pas. Ça sera officialisé d'un côté ou de l'autre.
03:44 On parle de jeudi après le match du Luxembourg, ça pourrait être le bon tempo ?
03:49 Pour faire quoi ?
03:50 Pour qu'il fasse un petit aller-retour, pour faire des photos ?
03:52 Vous avez déjà prévu qu'il fasse un aller-retour ?
03:53 Moi je n'ai rien prévu, je vois ce qu'il se dit.
03:55 C'est le problème entre se faire des films, interpréter.
03:58 Une communication des deux côtés très proche de maman, ça c'est sûr.
04:04 Mais plutôt tu auras le mieux.
04:05 Ce n'est pas mon planning, mais je vous l'ai déjà dit, Kylian s'est toujours inscrit dans un projet collectif.
04:15 Et il ne fera rien individuellement qui va à l'encontre de ce projet collectif.
04:19 En attendant, il y a d'autres joueurs qui sont des piliers de cette équipe de France.
04:23 Et il y a notamment le vice-capitaine Antoine Griezmann, qui parlait hier de la nécessité impérieuse,
04:30 déjà de savoir avant tout défendre, quitte à ce que ce soit un peu, je le cite, chiant à regarder.
04:34 Vous auriez employé ces termes-là ?
04:36 Je ne sais pas, après moi je ne suis pas là pour télécommander les joueurs.
04:39 Quand ils vont en conférence de presse, ils disent ce qu'ils ont envie de dire.
04:44 Après connaissant Antoine, même si c'est un joueur créatif, il adore participer à la face défensive.
04:52 Puis utiliser certains mots qui peuvent amener à des réactions, des analyses.
04:58 La réalité, si on veut exister au plus haut niveau, il faut les deux choses.
05:04 Il faut la capacité, bien évidemment, à se créer des occasions, à marquer des buts.
05:10 Mais ce n'est pas non plus négliger l'aspect défensif.
05:15 On insiste souvent sur le fait que la différence assez fondamentale entre l'euro et la Coupe du Monde,
05:20 c'est qu'il y a une densité à l'euro qui fait que tout de suite, on n'a pas le droit à l'erreur.
05:26 C'est quelque chose que vous prenez en considération dans votre préparation ?
05:29 Pour l'instant, c'est impossible de faire un travail et on n'a pas suffisamment de temps.
05:33 On fait ce qu'on pense qui est bien en ce moment par rapport à la situation de l'ensemble du groupe.
05:38 Mais la densité, oui, elle y est. Dans le championnat d'Europe, oui.
05:41 On regarde, de toute façon, dans les 10 meilleures équipes au classement FIFA, il y a 8 européennes.
05:46 Donc elles sont là. Et ces 8 équipes-là, légitimement, ont l'ambition de pouvoir se dire qu'elles peuvent être championnes d'Europe.
05:54 On en fait partie, mais il y en a 7 autres.
05:56 Ça fait 10 ans maintenant, à titre personnel.
05:58 Merci, vous m'avez enlevé 2 ans.
06:00 Je parle en termes de compétition, c'est-à-dire de 2014 à 2020.
06:04 Ça va très bien.
06:05 Sixième compétition.
06:07 Dans le troisième euro.
06:08 Là aussi, il y a une force de l'habitude. On a l'impression que les émotions, finalement,
06:12 il y a tellement de sérénité dans ce que vous dégagez en tant que sélectionneur que les émotions sont mises de côté.
06:16 Vous les masquez ou elles sont quand même là, les émotions ?
06:18 Je suis un passionné. Heureusement qu'il y a toujours eu de l'émotion.
06:22 Quand je ne suis pas content, ça se voit.
06:24 Même si des fois, on peut dire "Oh, il est énervé".
06:26 Je m'énerve au moins que je m'énerve.
06:28 Ça ne m'empêche pas, avec les années qui passent, de dire les choses peut-être de manière plus calmement.
06:34 Heureusement que ça vibre.
06:38 Mais en ayant au fond de moi une tranquillité, une sérénité totale.
06:43 L'avantage, c'est le recul, c'est la maturité, donc la sérénité.
06:46 L'expérience, oui.
06:47 Le risque, ça peut être aussi avec le temps.
06:49 C'est assez logique, c'est l'échelle du temps.
06:52 Vous avez aujourd'hui 55 ans.
06:54 Merci de me le rappeler.
06:56 C'est factuel, mais vous avez une condition physique exceptionnelle.
07:01 Oui, elle a souffert ces derniers temps.
07:04 Cette saison a été plus pénible.
07:06 Le rapport avec les jeunes joueurs, c'est quelque chose qu'on a toujours évoqué.
07:10 Mais aujourd'hui, vous avez un garçon comme Warren Zelliger-Emry, qui a tout juste 18 ans.
07:13 Ça fait plus de 35 ans d'écart.
07:16 Comment on parle à ces joueurs-là ?
07:19 Comment on fait en sorte que la connexion soit toujours la même ?
07:21 Normalement, je ne suis pas déconnecté du monde des jeunes.
07:26 Ce n'est pas parce que j'ai 55 ans que je suis avec des personnes qui ont forcément au minimum mon âge, voire plus.
07:31 Je suis en contact avec eux.
07:33 Vous parlez quoi, musique ?
07:35 Évidemment que mes références pour les personnes qui ont plus de 50 ans,
07:39 nous avons des références qui sont différentes que la nouvelle génération.
07:44 Ils ont des centres d'intérêt qui sont peut-être différents.
07:47 Après, parler, je ne vais pas parler leur langage.
07:50 Je sais très bien les mots qu'ils peuvent utiliser.
07:54 Mais moi, ce qui est le plus important, c'est de bien connaître l'humain, chacun d'entre eux.
07:59 À partir du moment où la passion est toujours à son maximum,
08:05 c'est là ce qui nous attend.
08:08 C'est le cœur de métier.
08:09 Tout ce qui est autour, finalement, vous les regardez.
08:11 Vous voyez Jules Koundé arriver avec sa cravate orange et ses bottes à talons.
08:15 Ça me fait rire. Il y a beaucoup de choses qui me font rire.
08:17 De toute façon, j'ai toujours été comme ça, avec beaucoup plus de tranquillité, de sérénité, bien évidemment.
08:23 Tout ce qui peut se passer à l'extérieur qui n'a aucune importance, aucun impact sur moi, je me mets en immersion.
08:30 Et après, bien évidemment, le mélange des générations, c'est une aventure sportive, mais c'est une aventure humaine.
08:39 C'est beaucoup de relationnel.
08:42 J'aime ça, je prends du plaisir, même si la seule vérité vient du terrain.
08:48 Il faut des jeunes, d'autres peut-être un peu plus exubérants, d'autres un peu plus réservés, des moyens jeunes, des plus anciens.
08:57 Faire en sorte que tous les 25 qui sont là soient concernés par la compétition qui nous attend.
09:03 On espère qu'ils le seront jusqu'au 14 juillet.
09:06 Je vais tout faire avec mon staff.
09:07 - Merci beaucoup Didier Deschamps. - Merci à vous.
09:10 Passionnante interview de Didier Deschamps, enregistrée cet après-midi à Clairefontaine.
09:15 Vous la retrouvez en intégralité sur RTL à partir de 20h dans RTL Foot, et puis ensuite sur rtl.fr et sur les réseaux sociaux.
09:24 Merci beaucoup Philippe Sanfourche.
09:27 Allez les Bleus, RTL Bonsoir continue, dans un instant le rappel de l'actualité.
09:32 Et puis notre RTL Inside, comme on dit.
09:34 La fête des voisins, c'est ce soir Vincent.
09:36 Vous aussi vous avez préparé une tarte au saumon ?
09:38 C'est demain chez moi, mais on s'en fiche.
09:40 À tout de suite.
09:42 Isabelle Choquet.
09:43 Vincent Parizeau.
09:44 RTL Bonsoir.