Élections européennes : le modèle Meloni

  • il y a 4 mois
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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi, il s'intéresse à la première ministre italienne Giorgia Meloni qui inspire les candidats à l'élection européenne en France.

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Transcript
00:00 L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Alexis Brezeil.
00:03 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05 Alors à deux semaines des élections européennes, vous nous parlez ce matin d'une étude de la Fondapol
00:08 que Le Figaro publie ce matin.
00:10 Étude basée sur un grand sondage réalisé dans les 27 pays de l'Union Européenne
00:14 et qui remet en cause, vous allez nous l'expliquer, bien des idées reçues.
00:18 Oui Dimitri, parce qu'au fond, depuis le référendum sur le traité de Maastricht,
00:23 nous avions pris l'habitude tous collectivement d'analyser la bataille politique qui se joue en Europe
00:29 en des termes relativement simples.
00:31 Il y avait d'un côté des populistes anti-européens qui vouent aux gémonies l'euro, l'Europe,
00:37 la commission de Bruxelles au nom de la souveraineté des nations
00:40 et de l'autre les partis de gouvernement, européistes, europtimistes,
00:45 qui ne jurent que par l'ouverture des frontières aux personnes, aux biens et aux capitaux
00:49 et qui veulent aller toujours plus loin dans l'Union.
00:52 Or, ce que nous apprend cette étude menée par les équipes de Dominique Régnier,
00:57 c'est que les frontières se brouillent et que les choses désormais sont beaucoup plus compliquées.
01:01 Et tout d'abord, elle nous indique que parmi les 360 millions de citoyens européens,
01:06 le soutien à l'UE et à l'idée européenne est en vérité extrêmement fort.
01:09 87% des Européens approuvent ou acceptent l'appartenance de leur pays à l'UE.
01:14 92% veulent rester dans l'euro.
01:18 Au fond, et c'est tout le paradoxe, l'idée européenne aujourd'hui se porte plutôt bien.
01:23 - Mais Alexis, ça veut dire que la fameuse vague populiste européenne que tout le monde croit voir venir,
01:29 on lit ça dans tous les journaux, cette vague-là n'aura pas lieu ?
01:31 - Bien sûr que si ! Enfin, c'est ce que disent tous les sondages et l'étude de la Fondapole le confirme.
01:37 Simplement, le populisme a changé.
01:40 Il est de moins en moins souverainiste.
01:43 Il ne prétend plus aujourd'hui quitter le lieu ni abandonner l'euro.
01:48 La colère des peuples est toujours là, mais elle vise moins l'Europe,
01:51 sa philosophie sous ses institutions,
01:54 que l'impuissance des partis traditionnels ou des gouvernements nationaux
01:58 à répondre aux angoisses nouvelles qui tenaillent les Européens.
02:02 Menace militaire tout d'abord.
02:03 L'invasion de l'Ukraine par la Russie a indubitablement ravivé l'idée européenne.
02:08 60% des Européens redoutent un nouveau conflit mondial.
02:12 C'est pas rien !
02:13 Menace géoéconomique ensuite,
02:15 avec l'avènement chaque jour plus flagrant d'un monde dominé par la confrontation Chine-États-Unis.
02:21 Qui fait courir à nos vieilles nations un risque évident de marginalisation.
02:26 Menace civilisationnelle enfin,
02:28 qui se nourrit du déferlement migratoire et des monnaies conquérantes de l'islam politique.
02:34 86% des Européens, interrogés par la Fondapol,
02:37 veulent une meilleure protection des fondières communes.
02:40 Et bien, pour combattre ces menaces, de plus en plus d'Européens se disent qu'après tout,
02:45 puisque les États sont dépassés,
02:47 l'Europe pourrait, si non tout faire, du moins prendre sa part du fardeau.
02:50 Plutôt que de la combattre, ils veulent donc la changer, l'Europe,
02:54 pour la rendre plus capable de nous protéger.
02:56 - Et cette évolution des opinions publiques européennes va avoir, Alexis, des conséquences politiques, vous pensez ?
03:02 - Elle en a déjà, Dimitri !
03:03 Les partis politiques, c'est logique, s'adaptent aux demandes de leurs électorats.
03:07 Par exemple, en France, c'est pas hasard si Marine Le Pen, en quelques années,
03:11 a renoncé à la sortie de l'Europe, à la sortie de l'euro, ou même à la renégociation des traités.
03:16 C'est pas hasard non plus si, du côté des européistes, on a aussi fait évoluer les discours.
03:21 On ne nous parle plus de dépasser les égoïsmes nationaux,
03:24 mais de préserver ou de protéger les intérêts de chacun.
03:27 Au fond, il n'y a plus qu'Emmanuel Macron pour rejouer indéfiniment,
03:31 pour des raisons de politique intérieure,
03:33 le match des gentils européens contre les méchants extrémistes illibéraux.
03:38 Mais au fond, c'est Giorgia Meloni, en Italie,
03:41 qui incarne le mieux ce grand basculement post-populiste.
03:45 Pro-Europe et pro-euro, atlantiste et pro-temps,
03:49 anti-russe mais aussi anti-woke, anti-immigration,
03:52 libérale sur les questions économiques et conservatrice sur les sujets de société,
03:56 nationaliste mais pas anti-européenne,
03:59 elle a su se positionner au point d'équilibre entre tous les courants qui structurent l'électorat européen.
04:06 On l'a beaucoup critiqué, mais pour l'instant, ça a l'air de plutôt bien fonctionner.
04:10 - L'édito politique sur Europe, merci Alexis Brézé.
04:12 Justement, là, une du Figaro consacrée à cette Europe que veulent les européens,
04:16 c'est-à-dire plus protectrice.
04:17 On va retrouver tous les détails de l'étude dont vous nous avez parlé.
04:20 Merci beaucoup Alexis, à demain.