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Regardez Lenglet-Co avec François Lenglet du 28 mai 2024

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Transcription
00:00 *Générique*
00:03 Il est 7h38, LangueLeco avec vous, François Langley.
00:06 Bonjour à tous.
00:07 Cher François, un français gagne en moyenne 2 524 euros net par mois,
00:12 mais il y a évidemment de très fortes disparités selon les territoires.
00:15 C'est vrai, c'est vrai. C'est ce que nous apprend une étude de l'INSEE,
00:18 basée sur les derniers chiffres disponibles des salariés du privé, ceux de 2021.
00:23 Ce sont les grandes agglomérations, et plus encore celles de Paris,
00:28 qui offrent les salaires les plus élevés.
00:30 3 222 euros en moyenne net par mois pour un temps plein dans la région capitale,
00:36 2 490 dans les grandes agglomérations, plus de 700 000 habitants,
00:42 et 2 044 euros net par mois pour les communes rurales.
00:46 Ça veut dire, Yves, qu'on gagne 57% de plus à Paris que dans les campagnes.
00:52 Mais dites-moi, c'est considérable ? Les prix ne sont pas si différents pourtant ?
00:55 Mais non, c'est vrai, loin s'en faut, les prix à la consommation à Paris
00:59 sont seulement 7% plus élevés que dans les zones rurales.
01:02 Alors, c'est vrai que le logement, tant à l'achat qu'à la location,
01:05 on connaît une différence plus importante.
01:08 Ça signifie quand même que le niveau de vie est plus élevé
01:11 dans les grandes agglomérations françaises que dans les terroirs,
01:14 même s'il y a des exceptions.
01:16 Ah oui, vous m'intriguez. Quelles exceptions, justement ?
01:18 Les régions qui possèdent une spécialité industrielle forte.
01:21 Le Cotentin, figurez-vous, en Normandie, grâce au nucléaire,
01:24 à la fois à la centrale de Flamanville et puis l'usine de retraitement de l'Ague,
01:28 le salaire moyen là-bas est de 3 700 euros, supérieur à celui de Paris.
01:33 L'INSEE cite également le bar sur l'eau en Provence grâce à l'industrie chimique.
01:37 3 300 euros. Parmi les exceptions aussi, bien sûr, les zones frontalières.
01:42 Les salariés travaillant au Luxembourg gagnent en moyenne deux fois plus
01:45 que ceux qui exercent en Lorraine, toute proche.
01:49 Et près de la Suisse, la différence de salaire entre les frontaliers
01:52 et ceux qui sont employés en France, tenez-vous bien, elle est de 2,6.
01:56 2,6 fois plus fort.
01:58 C'est énorme. Mais si les salaires sont plus élevés dans les villes qu'ailleurs,
02:00 c'est parce que les emplois y sont aussi plus qualifiés.
02:03 Oui, c'est vrai. La proportion de cadres n'est pas la même.
02:06 Dans l'aire de Paris, 38% des salariés du privé sont cadres.
02:10 C'est moins d'un sur dix dans les zones hors agglomération.
02:13 Et puis, il y a aussi la nature des activités économiques,
02:16 qui n'est pas la même non plus.
02:18 La part des secteurs avec de meilleurs salaires,
02:21 elle est plus importante en Ile-de-France.
02:23 Par exemple, la finance, l'immobilier et l'information communication
02:28 représentent 19% des emplois à Paris.
02:31 C'est moins de 4% dans les villes de moins de 50 000 habitants.
02:34 Mais dites-moi, à poste égal, les rémunérations sont égales ?
02:37 Il y a quand même toujours une prime pour les citadins,
02:39 en particulier à Paris, qui concentrent d'ailleurs les revenus les plus élevés.
02:43 1% qui gagnent le mieux leur vie,
02:46 9 645 euros net et plus vivent en région parisienne pour les deux tiers.
02:51 A l'inverse, seuls 11% de ces hauts salaires
02:54 vivent dans une ville de moins de 200 000 habitants.
02:56 Et ce qui est plus troublant,
02:58 c'est que la concentration de ces hauts revenus
03:00 dans les grandes agglomérations progresse.
03:03 Paris a ainsi accru sa part de marché, si je puis dire,
03:06 des riches de 5 points en 20 ans.
03:08 - Comment l'explique-t-on ?
03:10 - Par le fait que les grandes villes captent désormais
03:13 l'essentiel de la croissance économique
03:15 et 80% des emplois créés.
03:17 C'est le phénomène de métropolisation de l'activité
03:21 qu'on retrouve partout dans le monde
03:23 à cause de la montée en puissance des services dans l'économie.
03:26 - Merci beaucoup François Langlais pour tout.