Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 - Alors Emmanuel est là, donc Emmanuel, je vous posais la question, vous disiez "porte ouverte"
00:05 et j'ai mal compris, les portes ne sont pas ouvertes en prison ?
00:08 - Si, si, les portes dans certains régimes de détention sont ouvertes.
00:13 Oui, parce que, après il faut le comprendre, on ne peut pas tenir quelqu'un enfermé 24h/24 sans rien faire.
00:20 Ça ce n'est pas possible. En établissement pour peine, il y a des centres de détention où les portes sont ouvertes.
00:26 - Mais alors ça veut dire quoi ? Le prisonnier sort de sa prison, il peut aller et venir dans les allées ?
00:33 - Ça veut dire que ça marche, moi je connais un établissement qui fonctionne par étage, ça marche par étage.
00:39 C'est-à-dire que chaque étage est cloisonné, il y a une porte d'accès qui est fermée,
00:43 mais à l'intérieur de l'étage, toutes les cellules sont ouvertes, suivant des horaires bien précis.
00:48 - Et donc les gens peuvent se balader dans les coursives ?
00:51 - Bien sûr, bien sûr !
00:52 - De manière libre ? Moi je ne savais pas ça.
00:55 - Pardonnez-moi, j'en apprends tous les jours.
00:58 - Ah bah vous n'avez pas fini !
01:01 - Je pensais qu'il y avait une permission de sortie quotidienne d'une heure ou deux heures ?
01:07 - Non, ce qu'il faut bien comprendre, c'est que ce qui se passe c'est dans l'établissement.
01:11 Dans l'établissement pour peine, vous avez des régimes où les portes sont ouverts.
01:15 - Mais qu'est-ce que vous appelez un établissement pour peine ? C'est la prison ? La condamnation ?
01:19 - Non, une maison d'arrêt.
01:21 Une maison d'arrêt, c'est un établissement maison d'arrêt.
01:24 Un établissement pour peine, c'est quand le détenu est condamné définitivement, il purge sa peine.
01:28 - D'accord.
01:29 - Et ce n'est pas le même établissement.
01:31 - D'accord. Mais là c'est monnaie courante que la prison, la porte soit ouverte ?
01:38 - Mais bien sûr que c'est monnaie courante. Dans la majorité des établissements pour peine, c'est monnaie courante.
01:43 Encore une fois, je vous dis, il faut bien comprendre qu'on ne peut pas tenir à quelqu'un sans rien faire ou pas grand-chose.
01:54 - C'est le principe de la prison ?
01:56 - Regardez 24h/24.
01:58 - Non mais il y avait une...
02:00 - Je vais vous dire, moi le premier, si vous voulez savoir pourquoi les prisons sont des passoires,
02:06 parce que c'est pas compliqué de les rendre étanches, le problème c'est qu'elles seraient inhumaines.
02:11 Voilà, en gros c'est ça. En gros, le gros truc c'est ça.
02:14 Si vous voulez sécuriser les prisons plus plus, eh ben vous les rendez inhumaines, parce que les détenus seront fermés.
02:22 Voilà, et c'est pas l'idéologie française.
02:25 - Non mais j'entends, ça peut quand même surprendre.
02:28 Et inhumain, oui, je vous confirme que quoi qu'il arrive, priver quelqu'un de liberté, c'est inhumain bien sûr.
02:33 Bien sûr que c'est inhumain, mais en même temps c'est la sanction que la société a trouvée pour protéger la société.
02:40 - Vous savez, vous savez, monsieur Prot, les personnels pénitentiaires sont fatigués, écœurés de tout ça.
02:48 Parce qu'ils entendent tout et n'importe quoi sur leur travail, alors qu'ils n'ont pas les moyens de le faire.
02:54 Et en fait, ils ne font qu'appliquer les textes, ils ne font qu'appliquer la loi.
02:59 Et les textes européens, c'est les pires, c'est ceux qui ont tué la prison, c'est tout.
03:04 C'est eux qui ont rendu les fouilles non systématiques au parloir,
03:08 c'est eux qui ont rendu "il faut absolument que les détenus communiquent",
03:12 Amra il communiquait, il également, c'est sûr.
03:15 Mais vous savez, la nature humaine est ainsi faite que tout serait autorisé en prison,
03:22 ils trouveraient encore quelque chose pour revendiquer qu'il leur manque quelque chose.
03:26 C'est la nature humaine, c'est comme ça.
03:28 C'est pas des enfants, parce que les enfants ils sont en construction, donc ils ne comprennent pas tout,
03:33 mais les détenus, ils se plaignent, voilà.