• il y a 6 mois

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00:00 En 1991, le monde assiste ébahi à ce qui est encore aujourd'hui une révolution technique
00:05 dans l'histoire du cinéma.
00:06 C'est à partir de là que James Cameron va commencer sa course au record historique.
00:09 Que ce soit avec Avatar, qui était jusqu'à peu le plus gros succès au box-office mondial,
00:13 Titanic qui fut le film le plus cher de l'histoire en 1998 avec 200 millions de dollars de budget
00:19 et surpassant bon nombre de films dont Terminator 2, qui avec ses 102 millions de dollars de
00:23 budget était en 1991 le tout premier film à dépasser cette barre symbolique.
00:28 Mais il n'en fallait pas moins à Cameron pour exprimer tout son génie et pour donner
00:31 vie à une créature incroyablement maléfique, le T-1000.
00:34 Ce qui est assez incroyable c'est qu'aujourd'hui Terminator 2 et ses effets numériques n'ont
00:38 pas pris une seule ride.
00:39 Tout est encore hyper crédible.
00:41 Alors juste imaginez il y a 30 ans quand les gens se sont rendus dans une salle de cinéma
00:45 et qu'ils ont découvert une chose complètement nouvelle.
00:47 Une nouvelle façon de donner vie à un personnage à travers cet effet de morphing déjà expérimenté
00:52 par Cameron dans Abyss mais totalement inédit dans cette fluidité, dans ce réalisme.
00:57 Et ce réalisme a un coût puisque les effets numériques ont coûté à eux seuls la moitié
01:01 du budget alloué au film.
01:02 Et c'est au minimum ce qu'il fallait pour être en avance sur son temps.
01:05 James Cameron fera appel à trois sociétés d'effets spéciaux pour rendre son film crédible.
01:08 Et c'est comme ça qu'il révolutionnera l'industrie bien avant Jurassic Park.
01:12 Enfin, un peu avant Jurassic Park.
01:14 D'ailleurs une des trois sociétés nommée Industrial Light & Magic créera les dinosaures
01:19 en images de synthèse pour le film de Steven Spielberg.
01:21 Dans Terminator 2, même si certaines scènes proposent des bribes horrifiques, l'ambiance
01:26 se note totalement avec le premier opus.
01:27 Fini le polar noir aux tendances slasheurs, ici Cameron offre à son public du grand spectacle.
01:33 Des courses-poursuites exceptionnelles, pas mal d'humour et une histoire beaucoup plus
01:36 travaillée.
01:37 Et c'est là la force du film, le spectaculaire n'est qu'au service d'un récit malin
01:40 et de personnages tous impeccablement interprétés mais surtout développés avec une grosse
01:44 paire de testicules.
01:46 Le parti pris par Cameron sur ses personnages est hyper osé.
01:51 Prenons d'abord Sarah Connor qui passe d'une quasi-ado en détresse à une guerrière
01:55 redoutable capable de tout avec un couteau, un flingue ou n'importe quel truc qui lui
01:58 passe sous la main.
01:59 Et c'est grâce à son écriture que Cameron fait de Sarah Connor une figure emblématique
02:03 du cinéma.
02:04 Magnifiquement interprétée par Linda Hamilton qui aura donné de sa personne comme jamais
02:08 pour être à 100% pour son rôle.
02:10 Prenons également le T-800 interprété par Arnold Schwarzenegger.
02:13 L'antagoniste qui a fait le succès du premier opus et qui a terrifié des millions d'américains
02:17 en pourchassant la jeune Sarah Connor, ici transformé en protecteur pour John Connor
02:21 puis en père de substitution, qui en plus d'avoir plus de dialogues que dans le premier
02:25 film, n'hésite pas à nous gratifier de succulentes punchlines juste avant de dégommer
02:28 du T-1000.
02:29 "Hasta la vista, baby."
02:34 Une déconstruction habile qui offrira à ce personnage une nouvelle facette agréablement
02:40 inédite.
02:41 Finissons avec le T-1000 interprété par un Robert Patrick méthodique, froid et sadique,
02:46 qui dénote complètement de la brute épaisse qu'était le T-800 dans le premier opus.
02:50 Ici l'antagoniste est beaucoup plus velte, plus rapide et plus malin dans sa brutalité.
02:54 Voilà entre autres comment James Cameron fait entrer Terminator 2 dans la liste très
02:58 fermée des suites meilleurs que le premier film, à côté d'autres suites comme le
03:01 Parrain 2 et Star Wars l'Empire Contre-Attaque par exemple.
03:04 Et le pire c'est que Cameron a créé ce bijou de la SF, ce monument cinématographique,
03:09 simplement pour l'argent.
03:10 Cameron a refusé pendant des années de réaliser ce film jusqu'au jour où on lui a proposé
03:14 6 millions de dollars pour le faire.
03:16 Autrement dit le budget du premier film directement dans sa poche.
03:19 Et il est vrai qu'en plus du gros chèque, on lui avait promis une liberté totale, ce
03:22 qui a aussi dû fortement l'influencer dans sa décision finale.
03:25 Et c'est encore une fois la preuve que les studios doivent faire confiance à celles
03:27 et ceux qui font le cinéma.
03:29 Parce que si les mains de Cameron avaient été attachées pour ce projet, jamais on
03:32 n'aurait eu le droit à ce genre de chef d'oeuvre.
03:34 Le film débute avec cette intro qui pose superbement bien les bases de cet univers
03:38 et qui propose une manière habile de mettre le spectateur directement dans le contexte.
03:42 On nous montre assez de futur pour qu'on puisse y mettre une brève image dans nos
03:45 têtes, mais pas trop non plus pour que ce futur germe dans notre inconscient.
03:48 Cameron pose ici une ambiance post-apo fascinante.
03:51 Un travelling qui s'arrête sur un crâne humain piétiné par un T-800, suivi par des
03:55 images opposant les humains aux machines, la voix de Linda Hamilton qui nous remet dans
03:59 le contexte, un gros plan sur John, chef de la résistance, fondu avec des flammes, et
04:04 un rideau, le titre apparaît en même temps que la musique de Brad Fiedel, et gros plan
04:08 sur les yeux rouges du terrifiant endosquelette.
04:10 Deuxième rideau, début du film.
04:13 Rien qu'avec l'intro, on prend conscience de la maîtrise parfaite dont fait preuve
04:16 James Cameron derrière une caméra.
04:18 Dans ce film, il met en scène l'action comme personne, iconise ses personnages dans
04:22 leur introduction, et les fait disparaître avec panache.
04:24 La photographie n'est pas en reste également.
04:27 Cameron adopte un ton bleuté tout au long du film pour rappeler la froideur et l'inhumanité
04:31 que peut représenter la technologie.
04:32 Il développe judicieusement jusqu'au dernier de ses personnages secondaires.
04:36 J'ai par exemple toujours eu beaucoup d'empathie pour le personnage de Miles joué par Joe
04:40 Morton.
04:41 Un homme bon, un père de famille, la représentation de la bêtise humaine, parfois inconsciente.
04:45 Un personnage qui sacrifiera sa vie pour racheter ses erreurs.
04:48 Bref, c'est compliqué de parler d'un film aussi légendaire.
04:51 Un film qui aura marqué de son empreinte la science-fiction, le blockbuster, et le
04:55 cinéma en général.
04:57 Un film qui terminera sa carrière avec presque 600 millions de dollars de recettes mondiales
05:01 et 4 Oscars.
05:02 Terminator 2 conclura un diptyque fabuleux.
05:05 Il offrira une fin parfaite à l'univers créé par Cameron.
05:08 Il bouclera la boucle de la plus belle des manières.
05:10 Enfin, ça c'était jusqu'en 2003, où le T-800 sortira d'une retraite bien méritée
05:15 afin de combler la cupidité sans limite des studios hollywoodiens.

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