Dieudonné - La Politique (2017)

  • il y a 4 mois
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00:00:00 Bonsoir à toutes et à tous. Je vous demande une petite minute d'attention.
00:00:05 Si vous en êtes réduit à vous entasser dans cette salle lubre aux assises particulièrement inconfortables,
00:00:10 et ce, malgré les mises en garde répétées des plus hautes autorités de ce pays,
00:00:14 c'est que vous avez perdu une partie de votre sens commun.
00:00:17 Vous allez mal. D'où ce besoin irrésistible de rire.
00:00:20 Donc à notre niveau, nous ne pouvons absolument rien pour vous, hein, si ce n'est vous alléger de 35 euros.
00:00:24 Il serait malhonnête de vous promettre bonne fortune. Bien au contraire.
00:00:27 La prise de conscience par le rire de certaines réalités a un risque de provoquer,
00:00:32 chez la plupart d'entre vous, un certain nombre d'effets secondaires.
00:00:35 Sentiment de mal-être, d'impuissance, perte de la conscience, trouble du sommeil.
00:00:39 Nous espérons néanmoins que vous oublierez très vite ce que vous allez entendre ce soir
00:00:44 et retrouverez un semblant d'équilibre dans votre vie de merde.
00:00:48 À présent, je vous intime l'ordre d'éteindre vos portables.
00:00:52 Ceci sera la dernière sommation interpellative.
00:00:54 Tout manquement entraînera évidemment l'ablation d'un organe interne
00:00:58 qui sera revendu sur le marché au noir dans le Moyen-Orient.
00:01:02 Bonne soirée.
00:01:05 (Applaudissements)
00:01:09 (Musique)
00:01:13 (Musique)
00:01:17 (Musique)
00:01:21 (Musique)
00:01:24 (Musique)
00:01:30 (Musique)
00:01:36 (Musique)
00:01:42 (Musique)
00:01:48 (Musique)
00:01:51 (Musique)
00:01:57 (Musique)
00:02:03 (Musique)
00:02:09 (Musique)
00:02:15 (Musique)
00:02:18 Jackie, c'est bon ? Bonsoir à tous.
00:02:23 (Rires)
00:02:24 C'était sympa, hein ?
00:02:26 Ouais, je fais aussi la partie danse.
00:02:28 Je m'appelle Noem Balambala.
00:02:30 Et oui, je suis son fils.
00:02:33 (Applaudissements)
00:02:36 Merci.
00:02:40 Mais ce soir, nous ne sommes pas là pour moi.
00:02:42 Avant de retrouver mon père, on m'a chargé de vous présenter un homme.
00:02:46 Un jeune homme.
00:02:48 Il a mon âge.
00:02:49 Il est breton, comme ma grand-mère.
00:02:52 Et il s'est fait connaître pour avoir giflé Manuel Valls.
00:02:55 (Applaudissements)
00:02:58 Mesdames et messieurs,
00:03:02 Noem !
00:03:05 (Musique)
00:03:09 (Musique)
00:03:12 Alors Nolan, espèce de fou.
00:03:22 (Rires)
00:03:23 Comment s'est passée cette gifle ?
00:03:25 Il faisait beau.
00:03:27 J'ai pris mon vélo pour aller jusqu'à Lambal.
00:03:30 J'ai pris un sandwich américain.
00:03:32 Ensuite, j'ai entendu des gens qui insultaient quelqu'un.
00:03:35 C'était Manuel Valls.
00:03:37 Je me suis approché et c'est parti tout seul.
00:03:39 Extraordinaire !
00:03:41 (Applaudissements)
00:03:44 Libérant ainsi tous les Français.
00:03:50 Oui. Les gens m'ont félicité, les gens du peuple, bien sûr.
00:03:53 Oui. Pas le juge, j'imagine.
00:03:55 Non. Le juge m'a condamné.
00:03:57 (Rires)
00:03:59 Et ta boîte d'interim, t'a-t-elle félicité ?
00:04:01 Non. Ils m'ont viré.
00:04:03 Et donc là, tu vas te présenter aux législatives face à Manuel Valls, c'est ça ?
00:04:06 Oui. C'est ça. Je le lâcherai pas.
00:04:09 (Rires)
00:04:11 (Applaudissements)
00:04:13 Mais avec qui tu vas te présenter ?
00:04:18 Bah avec ton père.
00:04:20 Je sais pas si c'est une bonne idée.
00:04:22 Je pense que ce lala n'y va pas être content.
00:04:24 (Rires)
00:04:25 Je n'en ai rien à foutre. Je l'aime pas.
00:04:27 (Rires)
00:04:28 C'est vrai que sa musique, elle est pas terrible.
00:04:30 Mais bon, enfin bref. Pour le saluer à la fin, il sera à la boutique.
00:04:33 (Applaudissements)
00:04:35 (Applaudissements)
00:04:37 Merci. Mais je crois qu'on a assez parlé de moi.
00:04:44 C'est vrai. Allez.
00:04:46 Ken à vous.
00:04:48 (Applaudissements)
00:04:50 Mesdames et messieurs, vous l'attendez tous.
00:04:53 Noné.
00:04:55 (Musique)
00:04:57 (Rires)
00:04:59 (Musique)
00:05:01 (Rires)
00:05:03 (Applaudissements)
00:05:05 (Musique)
00:05:07 (Applaudissements)
00:05:09 (Musique)
00:05:11 (Applaudissements)
00:05:13 (Rires)
00:05:15 (Applaudissements)
00:05:17 (Applaudissements)
00:05:19 Merci.
00:05:21 Merci à vous.
00:05:23 Joyeuse Helvète.
00:05:25 Noné, qu'est-ce que tu racontes ?
00:05:27 Non, c'est le surnom que me donnait mon frère quand j'étais petit.
00:05:31 Noné. Il n'arrivait pas à dire Dieu.
00:05:33 Mais ça, ça fait partie de la sphère privée.
00:05:35 Tu n'es pas obligé d'en parler aux gens.
00:05:37 Ça se trouve, il y a des mecs de la CICAD.
00:05:39 (Rires)
00:05:41 Des mecs de l'ambassade israélienne.
00:05:43 Tu ne sais pas.
00:05:45 Demain, dans la presse, "Noné, Noné, Noné".
00:05:47 Mais oui, mais ce que je raconte, c'est que tu as pissé dans ton froc jusqu'à l'âge de 5 ans.
00:05:50 (Rires)
00:05:52 Et que ta mère, encore aujourd'hui, t'appelle Piu-Piu.
00:05:54 Oh, dégage, Piu-Piu. Fous le camp.
00:05:56 (Rires)
00:05:58 (Rires)
00:06:00 Oui, c'est ça.
00:06:02 (Applaudissements)
00:06:04 Non, c'est-à-dire, doucement, j'essaye de placer mes gosses.
00:06:08 (Rires)
00:06:10 Je m'approche de la retraite.
00:06:12 Alors, je les teste, un par un,
00:06:14 pour voir s'il y en a un qui est capable de reprendre la boutique.
00:06:17 (Rires)
00:06:19 Mais lui, je ne le sens pas.
00:06:21 (Rires)
00:06:22 Il a un mauvais fond, ce gosse.
00:06:24 Franchement, j'ai 7 gosses.
00:06:26 Et bien, c'est celui que j'aime le moins.
00:06:28 (Rires)
00:06:30 Parce que... Quoi ?
00:06:32 (Rires)
00:06:34 Qu'est-ce que ça peut te foutre ?
00:06:36 (Rires)
00:06:38 Non, mais tout de suite, c'est un gosse.
00:06:40 Quand il est sorti du bide de sa mère, je l'ai senti.
00:06:42 Ils l'ont posé sur son bide.
00:06:44 J'ai dit, toi, non.
00:06:46 (Rires)
00:06:47 Il n'avait pas ouvert les yeux, mais déjà, ça reniflait l'antisémitisme.
00:06:50 (Rires)
00:06:52 Puis là, j'essaye de repositionner mon image.
00:06:54 Parce que là, je serais candidat à l'élection présidentielle du Cameroun en 2018.
00:06:59 Ouais !
00:07:01 (Applaudissements)
00:07:02 Je vous en prie.
00:07:04 (Applaudissements)
00:07:08 Je dirais qu'après avoir fait une clown pendant près de 30 ans, je vais passer professionnel.
00:07:13 (Rires)
00:07:17 Parce que c'est vrai que je vous l'avais caché, mais je ne suis pas complètement français.
00:07:22 (Rires)
00:07:24 Ça se voit qu'il y a de la noix de coco dans la salade.
00:07:26 (Rires)
00:07:28 Je suis né en France de mère française, mais c'est plus pour les papiers, le côté administratif.
00:07:32 J'ai le passeport, je peux circuler tranquillou.
00:07:35 Mais au fond de moi, non, je suis quand même un homme de la forêt.
00:07:38 Un "merundo".
00:07:40 (Rires)
00:07:41 Par ma mère, je suis lié de manière éternelle à la Bretagne.
00:07:43 Merde !
00:07:44 Cormais !
00:07:45 (Rires)
00:07:46 (Applaudissements)
00:07:50 D'ailleurs, il existe des forêts en Bretagne, une forêt extraordinaire, la forêt de Brocéliand.
00:07:55 Une forêt magique, dans laquelle habitent encore aujourd'hui des lutins et des druides.
00:08:00 Je ne sais pas si... Quoi ? Qu'est-ce qui t'arrive ?
00:08:02 (Rires)
00:08:04 J'y crois, moi. Et alors ? Chacun ses croyances.
00:08:07 T'es quoi ? T'es socialiste, toi ? T'es quoi ?
00:08:09 (Rires)
00:08:10 Non mais tu vois, moi je te laisse avec tes croyances.
00:08:12 Tu crois en Hamon, je crois dans les lutins.
00:08:15 Bon ben, voilà, voilà.
00:08:16 (Rires)
00:08:22 Alors bon, je sais aussi qu'il y a des patriotes français qui vont me dire
00:08:25 "Ouais mais Dieu donc, quand même, la France, ce pays t'a tout offert, t'as toute...
00:08:30 Haute trahison, intelligence avec l'ennemi, la forêt."
00:08:35 Je plaide coupable.
00:08:37 Affaire suivante !
00:08:39 Dieu donne les malins balas contre État français.
00:08:41 Alors, je...
00:08:42 Malin balas, s'il vous plaît.
00:08:43 Oh là, pardon.
00:08:44 Non, non, parce que j'ai parlé en même temps que le juge, d'accord.
00:08:46 Je peux parler là maintenant ? Il a fini ?
00:08:49 Je plaide coupable, monsieur le juge.
00:08:52 Je suis un espion de la forêt.
00:08:54 Je travaille pour les services de renseignement Pygmy.
00:08:57 (Rires)
00:08:59 Pardon ?
00:09:00 Si je me fous de votre gueule ?
00:09:02 (Rires)
00:09:07 Après c'est à vous de voir, parce que moi...
00:09:09 (Rires)
00:09:11 Je me bats contre la déforestation que vous et votre pays êtes en train de faire en Afrique centrale.
00:09:17 Dans notre forêt, notre cathédrale végétale, notre espace vital.
00:09:21 Je suis remonté.
00:09:22 Oh, j'ai plein...
00:09:23 Oh, oh, oh !
00:09:24 Ah ouais, ouais, j'en ai marre.
00:09:26 (Rires)
00:09:28 Si j'ai agi avec préméditation...
00:09:29 Ah, tout à fait, j'ai prémédité.
00:09:32 Oh...
00:09:33 Qu'est-ce que j'ai pu préméditer ?
00:09:35 (Rires)
00:09:36 Ah, mais depuis le départ, monsieur le juge.
00:09:38 Je dirais même que c'est déjà blotti dans le ventre de cette femme bretonne
00:09:43 que j'ai commencé à ourdir mon plan d'invasion.
00:09:46 Plus tard, mon culot ne souffrant d'absolument aucune limite,
00:09:49 j'ai été capable de bouffer une choucroute en chantant la Marseillaise.
00:09:52 Ah, je suis possédé, monsieur le juge.
00:09:54 (Rires)
00:09:56 Simuler, ah, j'ai simulé, pareil, j'ai simulé la France.
00:09:59 Je suis même allé, moi, à l'homme de la forêt,
00:10:01 jusqu'à me reproduire avec une femme de la vigne, une bordelaise.
00:10:05 Oh...
00:10:06 (Rires)
00:10:08 Oh, et circonstance aggravante, je me suis enrichi.
00:10:12 Je me suis enrichi en faisant rire les gens.
00:10:15 J'ai été jusqu'à vendre mes places presque 75 euros en Suisse.
00:10:19 (Rires)
00:10:20 J'étais devenu...
00:10:21 (Applaudissements)
00:10:24 Ouh...
00:10:26 Ouh...
00:10:28 Vous vous rendez compte du secours que j'ai été ?
00:10:30 (Rires)
00:10:32 Pour ensuite réinvestir cet argent en Afrique.
00:10:34 Je suis un écureuil bantou, monsieur le juge.
00:10:36 (Rires)
00:10:37 Je ne mérite pas votre justice, monsieur le juge.
00:10:39 D'ailleurs, je n'y ai pas eu droit.
00:10:41 Ah, bien, regardez.
00:10:42 Oh, tot, tot, tot, tot, tot, tot, tot, tot, hein ?
00:10:45 La vigilance de quelques magistrats
00:10:47 m'ayant extrait du champ d'application du droit français.
00:10:50 Oui.
00:10:51 Une ordonnance du Conseil d'État porte même mon nom.
00:10:54 Je fais jurisprudence en France.
00:10:56 Ordonnance d'une année.
00:10:57 Je suis étudiant en université.
00:10:58 (Rires)
00:11:00 Je suis de la race des Kadhafis, monsieur le juge.
00:11:03 De ces chiens qu'on exécute en place publique pour effrayer les autres.
00:11:07 Mais allez-y, faites-vous plaisir, parce que j'en ai ras-la-foutre.
00:11:10 Ah, non, non, non, je recommencerai.
00:11:12 Sorti de ce tribunal, quenelle, ananas.
00:11:14 Non, non, allez tous vous faire entuler.
00:11:16 C'est pour ça que...
00:11:17 (Rires)
00:11:18 (Applaudissements)
00:11:25 Je ne mérite pas votre justice, c'est vrai.
00:11:27 D'ailleurs, c'est vrai que je n'y ai pas eu droit.
00:11:29 Mais de toute façon, je m'en fous.
00:11:30 Je m'en vais.
00:11:31 La France de Zemmour m'a excommunié.
00:11:33 Celle de BHL, de Filkenkraut.
00:11:36 D'anouna.
00:11:38 (Rires)
00:11:40 Anouna.
00:11:42 (Rires)
00:11:43 Ces êtres de lumière.
00:11:45 (Rires)
00:11:46 Qui incarnent aujourd'hui la grandeur et le panache français.
00:11:50 Oh, je vous les laisse, monsieur le juge.
00:11:53 Je m'en vais.
00:11:54 Mais je ne suis pas le plus à plaindre.
00:11:56 Moi, j'ai un pays qui m'attend.
00:11:58 Enfin, un pays, une forêt.
00:12:00 Mais, oui, mais rigolez-vous, peuple de France.
00:12:02 Qu'allez-vous devenir ?
00:12:04 Allez-vous survivre à l'occupation des banques et de leurs médias ?
00:12:07 (Rires)
00:12:10 Voir un peuple que l'on aime perdre, tu sais, sa dignité, son histoire, tu sais.
00:12:15 Car en vérité, je vous le dis, peuple de France, je vous aime.
00:12:18 (Rires)
00:12:21 France, pays extraordinaire, culture extraordinaire.
00:12:24 Chante du raffinement, de l'élégance.
00:12:27 Et vous voilà devenu aujourd'hui la dernière des putes de parking
00:12:32 sur l'autoroute de la décadence américaine.
00:12:35 Faut bien qu'un bamboula vous le dise.
00:12:37 (Rires)
00:12:38 Ça part en couille, votre histoire.
00:12:40 (Rires)
00:12:41 (Applaudissements)
00:12:47 Pour ceux et celles qui choisiraient la fuite, bienvenue dans ma forêt.
00:12:51 Mais, oui, la forêt équatoriale africaine est immense et fait la taille de l'Europe.
00:12:56 Ah bah la jungle africaine, c'est pas celle de Calais.
00:12:59 (Rires)
00:13:01 Puis y a Abécté pour tout le monde là-bas.
00:13:03 Je vous rappelle quand même qu'au niveau gibier, c'est le pays des éléphants.
00:13:07 Ah bah là-bas, une cuisse de sauterelle, c'est un gigot d'agneau.
00:13:10 (Rires)
00:13:11 Bienvenue, venez, venez dans ma forêt.
00:13:13 (Musique)
00:13:17 (Rires)
00:13:21 Ah, il fait chaud dans cette forêt, putain.
00:13:24 Il a l'air de l'assaut sa moustique.
00:13:26 Attends, attends, attends, le responsable.
00:13:28 Ouais, on est là.
00:13:30 C'est qui ?
00:13:31 (Cri d'un oiseau)
00:13:34 Non, c'est autre chose.
00:13:36 Pardon, à notre niveau, on n'a pas hésité longtemps.
00:13:39 Vous savez, nous, on a pris la fuite.
00:13:42 Moi, ça a été l'élection d'Éric Zemmour.
00:13:44 Ça a été le top départ.
00:13:46 Quand Macron l'a nommé Premier ministre, dans le deuxième gouvernement,
00:13:49 j'ai dit, il faut qu'on y aille.
00:13:51 De toute façon, il l'a dit, Zemmour.
00:13:52 Ils ont d'abord viré les bouignoles.
00:13:54 Après, ça a été les négros.
00:13:56 Après, ça a été les gitans, les pédés.
00:13:59 Les pédés, ils en ont gardé un peu.
00:14:01 (Rires)
00:14:07 Après, ça a été nous, quoi.
00:14:09 Les anciens du Front National, quoi.
00:14:11 Canal historique, on a morflé.
00:14:13 Il y en a qui se sont accrochés à la mère patrie.
00:14:16 Moi, j'ai mon pote, Daniel, paix à son âve.
00:14:19 Jusqu'au bout, il s'est accroché.
00:14:21 Mais à l'élection de Zemmour, il a tourné fou.
00:14:24 Il était devant les grilles de Matignon.
00:14:26 Il était à poil.
00:14:27 "On est chelou !
00:14:29 Partout à 10 !
00:14:31 J'en appelle à Odin !"
00:14:34 L'autre, il en était rendu à appeler à Odin.
00:14:37 Il s'était fait tatouer le sigle Citroën sur le front.
00:14:40 (Rires)
00:14:42 Moulinex sur le cul.
00:14:44 Ça n'avait aucun sens.
00:14:46 On l'a retrouvé pendu à la statue de Jeanne d'Arc.
00:14:49 Il me disait, "Pierrot, qu'est-ce que tu vas foutre chez les négros ?"
00:14:53 Tu sais, il ne comprenait pas.
00:14:55 Il disait, "Reste là, bats-toi jusqu'au bout.
00:14:57 En plus, c'est des bestiaux.
00:14:59 Ils ont dit que 8 de 70, ils vont finir par te becter."
00:15:02 C'était la peur de l'inconnu.
00:15:04 Il ne connaît pas.
00:15:05 Parce qu'on a été accueilli ici, comme ça.
00:15:07 Franchement, au niveau organisation,
00:15:09 les bamboulats, tu as beau dire...
00:15:11 On a été accueilli avec les casse-croûtes et tout.
00:15:14 Alors, banane, chenille.
00:15:16 C'est vrai que...
00:15:18 La première semaine...
00:15:20 (Rires)
00:15:22 Tu chides la pâte à crêpes.
00:15:24 (Rires)
00:15:26 Mais c'est des casse-dalles, ils sont vivants.
00:15:28 Tu poses le casse-dalle sur la table.
00:15:31 L'autre, il part en week-end.
00:15:33 Donc, toi, à un moment donné...
00:15:35 (Rires)
00:15:36 Moi, je me suis fait copain avec le chef de la tribune.
00:15:39 Très sympa.
00:15:41 Il nous a offert un petit coup de pinard en arrivant.
00:15:44 Enfin, un vin local.
00:15:45 Il appelle ça du blanc de blanc.
00:15:47 Mais bon...
00:15:48 Je n'ai rien dit, le truc est vert.
00:15:50 Non, mais c'était pour faire plaisir.
00:15:52 Ma femme a vu que ça faisait fuir les moustiques.
00:15:54 Donc, on lui en a pris deux bouteilles.
00:15:56 Mais là, il veut toujours nous enfourner.
00:15:58 "C'est bon, on en a assez."
00:16:00 (Rires)
00:16:02 Et puis, il n'arrête pas d'en boire.
00:16:04 "Oh, ça se boit."
00:16:05 De là à décrocher une médaille d'or chez Leclerc.
00:16:07 (Rires)
00:16:09 Et tu m'aurais dit que moi, Pierrot, adhérent Front National,
00:16:13 je fasse un jour une demande d'asile au Congo, quand même.
00:16:16 (Rires)
00:16:18 Il y a quelque chose qui change au niveau planétaire.
00:16:21 (Rires)
00:16:23 C'est vrai qu'il y a quelque chose...
00:16:25 Comment...
00:16:26 Oh, si je devais vous raconter comment je suis arrivé jusque dans la forêt équatoriale.
00:16:30 Si je devais vous raconter tout le périple...
00:16:32 Oh, ben, nous...
00:16:34 Nous, pour vous dire, on a traversé la Méditerranée sur une péniche.
00:16:38 Déjà.
00:16:39 Donc, qui n'est pas du tout adaptée à ce genre d'exercice, la péniche.
00:16:42 Le bateau plat, là, qui serait...
00:16:44 C'est son capitaine, Jean-Yves, un gars de Boulogne-Biancourt,
00:16:47 un copain du Front, un ancien, aussi.
00:16:49 Il me dit, "T'inquiète pas, ma Josiane, elle a bourlingué."
00:16:52 Oui, c'est le nom de sa péniche, voilà.
00:16:54 Alors, je lui dis...
00:16:56 (Rires)
00:16:58 Je lui dis, "Non, mais, Jean-Yves,
00:17:00 faire Boulogne-Pont-de-Sureyne tous les jours,
00:17:04 c'est une chose.
00:17:06 Traverser la Méditerranée par gros temps,
00:17:09 va peut-être falloir lui apporter deux, trois modifs à ta baignoire."
00:17:12 (Rires)
00:17:13 Ah, ben, il l'a mal pris.
00:17:14 C'est comme si tu parlais de sa bonne femme, sa péniche, l'autre...
00:17:17 Il m'a dit, "Tu veux y aller à la nage ?"
00:17:19 Je lui dis, "Calme-toi, on y va."
00:17:21 Donc, on est partis, on a navigué, enfin...
00:17:23 Non. Pour moi, on ne peut pas appeler ça de la navigation.
00:17:26 On était dans le tambour d'une machine à laver.
00:17:28 (Rires)
00:17:30 On a fait un genre de yali-pet jusqu'en Tunisie pour aller...
00:17:33 On s'est éclaté sur la plage.
00:17:35 "Ça serait à refaire, je demande l'exil à Jérusalem, directement."
00:17:38 (Rires)
00:17:39 "Jugez-moi à Nuremberg." J'ai dégueulé tout le long.
00:17:42 (Rires)
00:17:44 Bon, après, on s'est fait jeter du Maghreb, automatiquement,
00:17:47 avec nos passeports français, t'imagines bien que...
00:17:50 Ah, ben, on est mal vus, là-bas.
00:17:52 Moi, je me suis fait passer pour portugais, à un moment donné.
00:17:55 (Rires)
00:17:56 Non, parce que je... je bosse dans le bâtiment.
00:17:59 Donc, automatiquement, tu bricoles deux, trois mots.
00:18:01 "Ou caraye, ou caraye."
00:18:02 (Rires)
00:18:05 Après, on a contourné la Libye.
00:18:07 Pareil, en Libye, il ne faut pas parler français.
00:18:09 Tu te prends une balle. "Ah, il nous aide pas."
00:18:11 C'est vrai qu'on a été méchants avec eux.
00:18:13 On leur a fait du mal, ces gens-là.
00:18:15 Ah, ben, on a tout le pays.
00:18:17 On a labouré, il n'y a plus qu'à se...
00:18:19 C'est un terrain de boule, la Libye, à cause de nous.
00:18:22 Si tu y vas, bon, il ne faut pas oublier le cochonnet.
00:18:24 (Rires)
00:18:25 Non, non, je rigole.
00:18:26 Après, avec Jean-Marc, un charcutier du Plessis-Trévis,
00:18:30 un ancien du front,
00:18:32 on a acheté deux vieux chameaux d'occasion
00:18:34 pour traverser le désert.
00:18:36 Deux épaves immatriculées en Mauritanie.
00:18:39 (Rires)
00:18:41 Tu te demandes comment ça a passé, le contrôle technique.
00:18:44 Le mien, il lui manquait un oeil et plus de chico.
00:18:47 Bouffé par les puces jusqu'à l'os.
00:18:50 Enfin, bon.
00:18:51 Une épave.
00:18:52 Et puis, surtout, il lui manquait les deux pattes arrière, au chameau.
00:18:54 (Rires)
00:18:56 Il l'avait sanglé sur un genre de caddie, toi.
00:18:59 (Rires)
00:19:00 L'autre, il se tranait.
00:19:02 C'était une traction avant, ça c'est clair.
00:19:05 (Rires)
00:19:06 (Applaudissements)
00:19:09 Non, puis moi, avec le poids que j'ai fait,
00:19:11 t'imagines bien, le premier doden,
00:19:13 pling !
00:19:14 Je l'ai pété en deux, le chameau.
00:19:16 Il est tombé, right comme un bout de bois.
00:19:18 Il a fait un feu avec.
00:19:20 Et puis, après, on est arrivé ici,
00:19:24 parce que ça jacque le français.
00:19:26 (Bruit de moustique)
00:19:27 T'as vu le moustique, là, que t'as vu ?
00:19:30 Tiens, regarde, c'est la femelle.
00:19:31 Oh la vache, elle est pleine.
00:19:32 T'as vu ça ? On dirait un pélican, le truc.
00:19:34 Non mais...
00:19:35 Pour ça, ça sert à rien, les moustiquaires.
00:19:37 Hier soir, il est parti avec la tante.
00:19:39 (Rires)
00:19:44 Non, on est venu ici parce que ça jacque le français.
00:19:47 Parce que l'arabe, le sohéli,
00:19:49 bon, c'est marrant un week-end,
00:19:50 mais très vite, ça casse les couilles.
00:19:51 (Rires)
00:19:54 Non, non, puis on est arrivé là,
00:19:56 et puis, on a...
00:19:58 "Oh, c'est bien, oui, oui et non."
00:20:00 J'ai envie de dire, moi...
00:20:02 Non, non, mais on a été bien reçus.
00:20:04 Puis, il se trouve que je connais très bien
00:20:06 l'actuel Premier ministre du Congo, moi.
00:20:09 M'a m'a doué.
00:20:11 Moi, je l'ai connu, il était agent de surface
00:20:13 à la cave de Montigny-les-Cormeilles.
00:20:15 (Rires)
00:20:16 Donc, ça remonte à un bout.
00:20:19 Donc, il avait même eu une petite histoire
00:20:21 avec ma belle-soeur.
00:20:23 Pour ça, il avait failli se manger une cartouche,
00:20:25 il avait une ardoise.
00:20:26 Mais de là, tu m'auras dit que l'autre sans papier
00:20:28 allait me délivrer une carte de séjour,
00:20:30 c'est vrai que j'aurais fait un AVC, c'est vrai.
00:20:32 Il y a des choses qui changent au niveau planétaire,
00:20:34 il n'y a pas à dire.
00:20:36 Au départ, pourquoi je suis arrivé...
00:20:38 Pourquoi on est parti ?
00:20:40 Au départ, les emmerdements, ça a commencé, moi,
00:20:43 une histoire de quenelles, tu ne vas pas me dire quand même.
00:20:46 Les quenelles, c'était des trucs qu'on faisait, quoi,
00:20:48 des trucs.
00:20:50 Je me suis fait choper par le gang
00:20:53 dans des pyjamas de Cracovie, là-haut.
00:20:56 Je ne cache pas qu'ils ne m'ont pas loupé, les gars.
00:21:06 Ils ont extrait une photo de moi sur Internet,
00:21:08 soi-disant, où on me voit de trois tiers arrière,
00:21:11 comme ça, tu vois, en train de faire une quenelle.
00:21:13 Déjà, j'ai dit que ce n'était pas moi, tu vois.
00:21:15 Et tout le monde autour de moi m'a dit
00:21:17 "Laisse tomber, c'est toi."
00:21:19 Non, mais ce n'est pas ça.
00:21:21 Moi, je suis plombier-zingueur, OK ?
00:21:24 Donc, tu es au boulot, c'est des expressions qu'on fait.
00:21:28 Tu t'adresses à ton apprenti, bon,
00:21:30 "Tiens, ramène-moi un tuyau de 14, tu vois.
00:21:33 Ramène-moi une épaulée, ramène-moi une coudée.
00:21:35 Non, non, non, non, non, non, c'est pour dire."
00:21:38 Dire que mes explications n'ont pas convaincu le tribunal.
00:21:43 Non, mais le problème, c'est que j'ai eu le témoignage
00:21:47 d'un descendant de déporté.
00:21:49 Bon, là, j'ai été mort.
00:21:51 Autre, il est arrivé en chialant.
00:21:53 Tu ne pouvais pas le louper.
00:21:55 Mon avocat, il a commencé à l'entendre,
00:21:57 il était encore sur le périphérique.
00:21:59 18 kilomètres.
00:22:02 Il a entendu, il m'a dit...
00:22:05 Ah, il a dit, il a fermé le dossier,
00:22:07 "On fait appel, laisse tomber."
00:22:09 Je lui ai dit, "Mais rendez-moi ce dossier, c'est à moi."
00:22:11 Il m'a dit, "Ça ne sert à rien, c'est foutu."
00:22:15 Moi, je suis resté pour voir...
00:22:18 C'est vrai que c'est impressionnant.
00:22:20 L'autre, il est arrivé avec l'album photo de sa grand-mère.
00:22:23 Il nous a fait un numéro, ça a duré trois heures.
00:22:26 C'est bien foutu, il y a des projecteurs,
00:22:28 à un moment donné, des lasers et tout.
00:22:30 Tu passes un bon moment, il faut être honnête.
00:22:34 Puis alors, à la fin, il nous a fait une chute, l'autre.
00:22:41 Roulement de tambour, il est arrivé dans un rond de lumière.
00:22:44 Il m'a regardé, il s'est planté devant moi.
00:22:47 "C'est à cause de gens comme vous
00:22:49 que ma famille est exterminée dans les chambres à gaz."
00:22:52 J'étais là...
00:22:54 L'autre m'a dit non, mais bon...
00:22:58 L'autre, il me met sur le dos les histoires de chambres à gaz.
00:23:13 Le fait que j'étais dans la plomberie, ça n'a pas joué en ma faveur.
00:23:16 C'est une évidence.
00:23:17 Puis le lendemain, ça a été la grande descente.
00:23:22 Oh la vache !
00:23:23 Ah ben, ça a été le saut à l'élastique, mais sans élastique.
00:23:26 J'ai même eu une émission spéciale sur moi, sur BFM TV.
00:23:31 "La nébuleuse nazie dans le monde de la plomberie".
00:23:34 Où est-ce qu'ils vont chercher ça, les mecs ?
00:23:36 Il y avait des spécialistes et tout, qui étaient là,
00:23:38 ils parlaient de moi et tout.
00:23:39 Comme quoi, c'était incroyable.
00:23:41 Ils ont même été chercher des anciens clients de 30 ans.
00:23:45 Les mecs, ils revenaient chez moi la nuit avec leur chaudnière.
00:23:47 "Tiens, on n'a rien à voir avec toi."
00:23:49 Je dis "Mais qu'est-ce que tu fais ?
00:23:51 T'as plus de chauffage ? Qu'est-ce qui t'arrive, toi ?"
00:23:53 Après, j'ai compris.
00:23:54 Ils ont été...
00:23:55 J'ai même eu la Ligue des Droits de l'Homme sur le dos, moi.
00:23:58 Alors, les droits de l'homme, tu vois de quel genre d'homme on parle ?
00:24:01 Non, non, mais bien sûr, mais je veux dire...
00:24:02 Ils sont allés chercher toute ma famille.
00:24:06 Mon arrière-grand-père, un grand résistant,
00:24:08 décoré trois fois, putain.
00:24:10 Grand résistant, dans le sud-ouest, il passait sa vie dans les vignes.
00:24:13 Il a pas pu le faire chier, mais lui, il a dit "Allez, on se casse.
00:24:15 J'en ai rien à foutre.
00:24:16 On fera du pinara avec de la papaye et des ananas,
00:24:18 puis j'en ai plein le cul."
00:24:19 Ah, lui...
00:24:20 Mais il a dit...
00:24:22 Si j'avais su...
00:24:23 J'aurais un petit peu moins résisté.
00:24:26 Crois-moi bien.
00:24:27 J'ai dit "Tais-toi, tais-toi, Pépi, on sait jamais.
00:24:39 On est au Congo, mais fais gaffe quand même.
00:24:42 Mais on regrettera quand même la France, quand même.
00:24:44 C'est chelou, notre arbre généalogique, faut le savoir.
00:24:48 À nous, à notre famille, les familles, la bite.
00:24:51 Faut savoir...
00:24:52 Ouais, c'est notre nom de famille.
00:24:53 Allez-y, j'ai l'habitude, les gens se marrent.
00:24:56 C'est bon, c'est terminé ?
00:24:58 Bah nous, ça remonte à l'ère du Crétacé,
00:25:02 notre présence sur le territoire fran...
00:25:04 Ah, on est français de souche.
00:25:06 Je dirais même avant les souches.
00:25:10 Au moment de la formation du noyau terrestre.
00:25:12 Quand la lave se mélange avec la pâte à modeler,
00:25:16 on était déjà en France.
00:25:17 À Porte de la Muette, Porte de Champéret.
00:25:20 Donc vraiment...
00:25:21 Vous quittez pas un pays au bout d'un milliard d'années
00:25:26 sans un petit pincement au cœur, automatiquement.
00:25:29 [Musique]
00:25:39 Ah, bonsoir.
00:25:41 Comment expliquer ?
00:25:46 Nous sommes arrivés dans la France depuis 1975.
00:25:52 Nous venions après la guerre de Vietnam.
00:25:57 La France, tout le monde, la beaupeupeu, tout le monde est arrivé.
00:26:00 Mais pour nous, c'est toujours la France qui est la plus gentille.
00:26:04 C'est le pays de la liberté, égalité, paternité.
00:26:09 Avec la pommée, nous faisons les restaurants asiatiques.
00:26:14 Voilà, au Palais de Chiang Rai.
00:26:17 On est bien, on est content pour partager la culinaire dans le Vietnam.
00:26:22 Mais un jour, la police, elle est venue dans le restaurant.
00:26:26 Moi, je croyais que c'était pour la dégustation.
00:26:28 Je me suis dit "Ah, c'est pour vous."
00:26:29 Elle m'a dit "Non, on ne passe pas ce soir."
00:26:31 "Non, je ne passe pas ce soir ou demain, je ne sais pas."
00:26:36 Alors, je lui demande, elle me dit "C'est toi qui fais chauffer l'ananas ?"
00:26:47 Je lui ai dit "Oui, c'est un cousin traditionnel du Vietnam."
00:26:52 Mais il m'a mis la minute !
00:26:53 Il m'a mis la minute !
00:26:55 Mais je lui ai dit "Pourquoi ?"
00:26:57 Il m'a amené devant le procureur.
00:27:00 Le procureur "Alors, c'est vous qui faites pour sauter l'ananas ?"
00:27:04 "Oui, c'est le menu 5."
00:27:20 Il m'a dit "Non, ça c'est pas le menu 5, c'est la contestation de la crème de la humanité."
00:27:26 "Oh là là !"
00:27:28 Moi, je me suis dit "Je ne connais pas ça."
00:27:31 Il a dit "Nul n'est censé ignorer la Shoah, la loi."
00:27:35 Alors, je lui demande pardon, je lui ai dit que je ne veux pas recommencer.
00:27:44 Mais le problème, c'est qu'il y a l'association des victimes dans l'univers.
00:27:49 Oui, ils sont venus, mais je ne les connais pas.
00:27:53 L'autre, il me regarde, il dit "Comme ça, je suis pire que Hitler."
00:27:58 J'ai dit "Moi, tiens !"
00:28:00 Oui, il dit que je dois payer 1 milliard de euros.
00:28:07 Mais je lui ai dit "C'est beaucoup d'argent, 1 milliard de..."
00:28:11 Même dans Milan, il ne peut pas payer 1 milliard !
00:28:14 Et là, il m'a giflé comme ça devant le juge.
00:28:18 "Ordure de Vietcong, il me bagarre !"
00:28:20 Il dit que j'ai tué une deuxième fois sa grand-mère.
00:28:24 Il dit "Je ne connais pas ta grand-mère."
00:28:30 Il a dit "Regarde, ma grand-mère n'existe pas."
00:28:34 Alors, ils m'ont demandé un dépôt instantané.
00:28:38 Ils ont saisi mon restaurant pour faire le mémorial pour sa grand-mère.
00:28:42 [Rires et applaudissements]
00:28:52 Paix, amour et partage.
00:28:57 Il y a une partie de moi qui ne comprend pas ce qui se passe ici.
00:29:02 Je vous assure.
00:29:04 J'ai tout fait pour essayer de comprendre.
00:29:06 Mais il y a une partie de moi-même qui est restée dans la forêt équatoriale africaine.
00:29:11 Je n'arrive pas à la faire venir.
00:29:13 Et ce n'est pas faute d'avoir essayé de la corrompre, cette partie de moi-même.
00:29:17 Avec de l'argent, des grosses bagnoles, je dis "Viens !"
00:29:19 "Je n'en ai rien à foutre."
00:29:21 Je dois m'y résoudre, il y a une partie de moi-même qui est complètement réfractaire à cette civilisation.
00:29:26 "Je n'en ai rien à foutre."
00:29:27 Et en plus de ça, j'ai essayé.
00:29:30 Jeune, j'étais plein d'ambition.
00:29:32 Il fallait que je compte sur l'intégralité de ma personne pour réussir.
00:29:34 Je voulais devenir humoriste internationalement reconnu.
00:29:37 J'ai finalement été internationalement interdit.
00:29:40 Oui, non, non, mais c'est une forme de reconnaissance quelque part.
00:29:43 Je n'ai pas arrêté d'essayer, de tenter de convaincre cette partie de moi-même.
00:29:50 Je lui disais "Mais quoi de plus beau que de faire rire les gens ?"
00:29:53 "Existe-t-il un endroit plus libre au monde qu'une scène de théâtre ?"
00:29:58 La forêt, Dieu nous l'a dit.
00:29:59 Voilà.
00:30:00 La forêt.
00:30:01 La forêt.
00:30:02 C'est le plus grand théâtre.
00:30:04 Ça, c'est la partie de moi-même qui s'exprime.
00:30:08 Non, c'est Jackie qui vient d'envoyer une bande son.
00:30:11 On est d'accord.
00:30:12 Il ne comprend pas, il est comme ça.
00:30:13 Oui, mais va-t'en.
00:30:17 Rentre chez toi parce que tu ne vas pas suivre, ça ne sert à rien.
00:30:19 C'est un niveau qui te dépasse.
00:30:21 Franchement.
00:30:22 Non, non, rentre.
00:30:23 Va au guichet, ils vont te rembourser ta place.
00:30:24 Vas-y, je préfère.
00:30:25 Va, ils vont te rembourser.
00:30:27 Au prorata de ce que tu as vu.
00:30:29 Non, mais systématiquement, j'essaye de convaincre cette partie de moi-même.
00:30:37 Je lui dis, viens, viens sur scène.
00:30:40 Cet osmose par le rire que nous vivons ce soir.
00:30:44 C'est quelque chose qui vous fait croire en l'homme.
00:30:46 Car si je vous aide à rire ce soir, sachez que vous m'aidez à croire en l'humanité.
00:30:51 Mais évidemment, cette partie de moi-même vous répondrait,
00:30:54 "Puisse la paix régner dans vos cœurs comme elle règne dans la forêt de Zamba."
00:31:00 (Musique)
00:31:08 Bon, vous n'avez rien compris, mais bon, j'aurais transmis le message.
00:31:12 Alors en attendant la paix et l'harmonie dans le monde,
00:31:17 c'est vrai que les Français sont invités à voter.
00:31:20 Depuis six mois, c'est tout le temps.
00:31:23 Je sais que, évidemment, ce divertissement n'intéresse plus personne.
00:31:27 Les Français ont perdu leur regard d'enfant sur ce divertissement stupide.
00:31:31 Mais bon, les politiques s'intéressent aux Français.
00:31:35 Alors, c'est incroyable. Tu les vois en ce moment, "On en a eu, on en a pas, on en a eu !"
00:31:40 (Rires)
00:31:41 Ils se font gifler par des gosses, de la farine, des coups de pied au cul.
00:31:46 C'est un truc, c'est horrible.
00:31:49 C'est pour ça, moi, je dis aux Français, allez voter, vous aider un handicapé.
00:31:53 Ils n'ont que ça pour vivre.
00:31:55 (Rires)
00:31:57 C'est une sorte d'œuvre caritative, aujourd'hui.
00:32:00 Tu vois, Valse, tu lâches les portes.
00:32:02 C'est vrai qu'il a trahi tout le monde, mais bon, il essaie, votez pas.
00:32:05 (Rires)
00:32:08 Oh non, c'est méchant, putain.
00:32:11 Au Cameroun, c'est très différent.
00:32:14 Parce que le mec est en place depuis plus de 30 ans.
00:32:17 (Rires)
00:32:21 34 ans, exactement.
00:32:24 (Rires)
00:32:26 (Applaudissements)
00:32:32 Pourquoi, il y a un problème ?
00:32:35 Nous aussi, nous avons les élections au Cameroun.
00:32:39 C'est moi-même qui avais instauré ce machin-là.
00:32:44 Moi, j'ai une véritable passion pour la démocratie.
00:32:51 Non, c'est bien, c'est bien, les gens sont contents.
00:32:55 À chaque élection, je leur chante toujours une chanson douce.
00:33:00 Une chanson douce que chantait le président.
00:33:07 (Rires)
00:33:10 Bonne nuit à tous, je m'occupe de votre argent.
00:33:16 (Rires)
00:33:17 Oh là là !
00:33:19 (Applaudissements)
00:33:22 Les gens applaudissaient toujours.
00:33:24 Ils disaient "Encore ?" Je disais "Non, aux prochaines élections, ça suffit."
00:33:29 Au début, je voulais faire les élections tous les 20 ans.
00:33:33 C'est un peu fatigant.
00:33:35 (Rires)
00:33:36 Un coup de chair.
00:33:38 Les Français nous ont imposés tous les 7 ans.
00:33:41 Je dis "Bon, ça va, on va faire."
00:33:43 Sinon, ils allaient me changer.
00:33:45 Oh là là, ces gens-là ne blaguent pas.
00:33:48 Ils t'envoient les commandos, barbouzes, hélicoptères.
00:33:53 Ils rentrent chez toi par les fissures des murs.
00:33:56 (Rires)
00:33:59 C'est très dangereux.
00:34:00 Tu as vu, avec Bagbo en Côte d'Ivoire, ils sont allés les chercher dans les toilettes.
00:34:05 Ils n'ont pas eu le temps de tirer la chasse.
00:34:08 Ils se sont retrouvés en slip au tribunal de la haine.
00:34:10 Ils ne comprennent pas.
00:34:11 "C'est caca, les gens arrivent."
00:34:13 (Rires)
00:34:16 C'est pour ça que j'ai reçu le fax le matin, l'après-midi.
00:34:20 J'ai commencé ces affaires d'élections.
00:34:24 Au début, tu vois, j'étais le seul candidat.
00:34:28 Oui. Ils n'avaient pas compris vraiment le machin.
00:34:31 (Rires)
00:34:33 Les gens venaient me voir. "Ah, boss, c'est comment ?
00:34:37 Tu n'es pas le seul candidat, non ?"
00:34:40 "Ah, bon...
00:34:42 (Rires)
00:34:44 Ça veut dire qu'il faut plusieurs.
00:34:46 Mais oui, il faut un gentil, un méchant."
00:34:49 Ah !
00:34:50 Alors là, j'ai pris un méchant.
00:34:52 Un gars de mon village, un tueur de chèvres, un assassin.
00:34:56 (Rires)
00:34:57 La face fait peur.
00:34:59 Au début, j'ai gagné même avec 100 %.
00:35:02 Oui.
00:35:03 Dans mon village, j'avais gagné avec 105 %.
00:35:06 Ah ! Non, alors là, vraiment, c'est exagéré.
00:35:10 Il y a la barre psychologique des 100 %.
00:35:14 Au-delà, les gens doutent. C'est vrai.
00:35:17 (Rires)
00:35:19 (Applaudissements)
00:35:25 Quand tu fais la politique en Afrique, je te dis, il faut être prudent.
00:35:29 Très prudent.
00:35:31 Il y a des imprudents.
00:35:33 Oh non, trop.
00:35:35 Il y avait un collègue en Centrafrique, Bokassa.
00:35:38 Ah ! Un ambianceux, un gars sensationnel.
00:35:42 Mais tu vois, il se fait sacrer en pereyre.
00:35:45 Non, c'est trop.
00:35:47 (Rires)
00:35:49 Avec la carrosse, la couronne.
00:35:51 Hum, hum, hum.
00:35:52 C'était Euro Disney à Bangui, non ?
00:35:55 Je l'ai dit, c'est trop.
00:35:58 Pourquoi tu fais ça ?
00:36:00 Tu es déjà président à vie.
00:36:03 Guide suprême des mammifères terrestres et marins.
00:36:08 (Rires)
00:36:10 Docteur honoris causis du système soulé.
00:36:15 (Rires)
00:36:17 Tout ça en un an.
00:36:19 Non, mais prends ton temps, Bobo.
00:36:22 Et lui, dis-nous, je vais envoyer encore plus fort.
00:36:26 Parce que je suis un pereyre.
00:36:29 Fils aîné de la reine d'Angleterre.
00:36:32 Oh, oh, oh, oh.
00:36:34 Non, cela, j'ai compris. Alors là, c'est foutu.
00:36:37 Tu es le fils aîné d'Elisabeth. Ah bon ?
00:36:40 Est-ce que cette femme est noire ?
00:36:43 Oui, il disait. Oui, elle s'est fait défuser.
00:36:45 (Rires)
00:36:47 Il y croyait.
00:36:49 Il envoyait des lettres en flamant.
00:36:51 "Maman, reviens. Je ne pense qu'à t'aider, ton singe."
00:36:55 Oh là là. Non, il y a eu le problème diplomatique, non ?
00:36:58 Ils ont envoyé le commando. C'était fini.
00:37:01 Tu vois, c'est ça.
00:37:03 Vraiment, quand tu es en Afrique, tu dois être discret
00:37:07 quand tu fais les machins de politique.
00:37:09 Moi, je suis très discret.
00:37:12 Je suis toujours caché en Suisse, dans un hôtel.
00:37:16 Oui, tu connais. Ah bon ?
00:37:19 Il y a des gens qui me reconnaissent.
00:37:21 Ils pensaient que je travaillais dans l'hôtel.
00:37:24 Il y en a souvent.
00:37:26 "Est-ce que vous connaissez le Cameroun ?"
00:37:28 Je dis "Pas trop."
00:37:30 (Rires)
00:37:32 Parce qu'en Afrique, vous avez des gens qui aiment parler faux.
00:37:35 C'est ça le problème. Le sang est chaud.
00:37:38 Comme Kaddafi.
00:37:40 J'ai mon bonhomme. J'étais en Suisse, non ?
00:37:43 Il m'appelle au moment de ses problèmes.
00:37:46 Il dit "Popole, viens, on va bagarrer pour les Africains."
00:37:51 J'ai dit "Arabe, raccroche !
00:37:54 Tu vas me faire des problèmes.
00:37:57 Tu veux bagarrer contre la coalition internationale ?"
00:38:00 Il dit "Je vais faire ça.
00:38:02 Pour l'honneur des Africains."
00:38:04 J'ai dit "Non, mais comme un grillon ne peut pas affronter un troupeau de rhinocéros en rachet."
00:38:10 Il m'a dit "Viens, Popole. Tu es déjà vieux. Viens."
00:38:13 Je préfère mourir en homme que ramper devant ces chiens-là.
00:38:18 (Rire)
00:38:20 (Rire)
00:38:23 J'ai dit "Non, mais ramper c'est bien quand même.
00:38:26 (Rire)
00:38:27 Tu avances un peu."
00:38:29 (Rire)
00:38:30 Il m'a raccroché au nez.
00:38:32 Carrément.
00:38:34 Mais tu vois, le lendemain, ils l'ont embauché. C'était fini.
00:38:37 C'est pour ça que moi, vraiment, je dis que
00:38:40 quand tu fais la politique en Afrique, alors vraiment
00:38:43 si je... vous savez, si je suis maintenu au pouvoir pendant près de 35 ans
00:38:49 c'est que je n'ai jamais pris le moindre risque. Jamais.
00:38:53 Certains prétendent qu'en 35 ans, je n'ai rien fait.
00:38:57 Je leur réponds toujours "Non, c'est faux. J'ai fait moins que ça."
00:39:00 (Rire)
00:39:03 Ce qui fait que mon pays, c'est...
00:39:07 est resté stable. Il s'est momifié. Oui.
00:39:11 Une momie, c'est vraiment extraordinaire.
00:39:14 Elle peut rester 5000 ans. Non, non, elle ne bouge pas.
00:39:17 C'est un des trois soleils.
00:39:20 Elle n'a pas bougé.
00:39:22 Ça, c'est vraiment... Moi, je suis passionné par le processus même de momification.
00:39:28 C'est quelque chose d'extraordinaire.
00:39:31 J'ai un laboratoire dans mon palais. Je fais même des expériences.
00:39:35 Il n'y a pas longtemps, j'avais pris un opposant.
00:39:39 Un gesticulant. Un gars qui m'emmerde depuis 30 ans.
00:39:43 Dès que je voyais ce bonhomme, "Mais président, où est l'argent de l'État?"
00:39:47 Le peuple souffre.
00:39:49 Bon, je prends ça.
00:39:52 Je l'ai plongé dans le béton.
00:39:55 Non, il est mort. C'est-à-dire qu'il avait un problème cardiaque que j'ignorais.
00:40:00 (Rire)
00:40:01 Après, je l'ai fait sécher dans le jardin.
00:40:04 Il est bien.
00:40:07 C'est un opposant stable.
00:40:10 Il pleut, il pleut, il pleut, il pleut.
00:40:13 Il ne bouge pas.
00:40:15 C'est ça que j'apprécie. Je pense même le nommer "premier ministre".
00:40:20 Surtout, il est honnête. Et ça, c'est très rare au Cameroun.
00:40:24 Honnête.
00:40:25 Tu sais, je l'ai testé. J'ai pris un billet de 10 000. Je l'ai mis devant comme ça.
00:40:31 Il n'a même pas regardé. Non, mais comment?
00:40:34 Je ne pourrais pas en dire autant de mes ministres.
00:40:36 Ils savent, oh là là, au Cameroun, c'est le problème.
00:40:41 Je le teste en plein conseil des ministres.
00:40:45 Je laisse tomber une pièce.
00:40:49 Je n'entends pas le bruit.
00:40:51 (Rire)
00:40:53 (Applaudissements)
00:40:59 Bon, attention, attention.
00:41:02 C'est ce que je n'ai pas dirigé contre l'actuel gouvernement camerounais, bien sûr.
00:41:07 J'ai assez d'emmerdements comme ça, et comme j'y vais, laissez-moi tranquille.
00:41:12 Et puis on critique, on critique, mais l'immobilisme a aussi ses avantages.
00:41:16 Sur le plan de l'écologie, par exemple.
00:41:19 On est très en avance au Cameroun. On pollue beaucoup moins qu'ici.
00:41:23 Tu me diras, il n'y a quasiment pas de route et il n'y a pas d'industrie.
00:41:26 Donc on voudrait polluer, on ne pourrait pas. Mais autant.
00:41:30 Mais on a un mouvement de l'écologie qui est quasiment culturel.
00:41:34 On a un mouvement écologique. Ah bah pfff, il est porté par les pygmées.
00:41:37 Donc eux, c'est quasiment une religion. Les pygmées, au niveau de l'écologie,
00:41:41 tu ne peux pas faire mieux sur la planète.
00:41:43 Les pygmées considèrent qu'au milieu de la forêt, au-delà de 30 individus dans un campement,
00:41:47 il faut se séparer parce que l'on blesse la nature.
00:41:50 Tu laisses des cicatrices dans la forêt.
00:41:52 T'imagines, là, ce n'est pas Nicolas Hulot, ce n'est pas Europe Écologie.
00:41:56 Non, non, ils ont une relation avec la nature qui est extraordinaire.
00:41:58 Et puis avec cette forêt incroyable.
00:42:00 Les pygmées, c'est vraiment un peuple aussi au milieu de la forêt.
00:42:04 Mais la forêt équatoriale, c'est...
00:42:06 [Musique]
00:42:12 Non, c'est vraiment extraordinaire.
00:42:14 Quand vous êtes à l'intérieur de cette forêt, tu te rends compte de la vie de la nature aussi.
00:42:18 Tu croises une fleur qui arrive, qui te regarde.
00:42:21 Pouf ! Tu te dis, mais ce n'est pas possible, qu'est-ce que tu fais ?
00:42:24 [Rires]
00:42:26 Tu t'en vas un week-end, tu reviens chez toi, il y a un arbre avec des fruits sous la télé.
00:42:30 [Rires]
00:42:32 C'est vraiment extraordinaire.
00:42:35 Cette forêt, si vous voulez, quand vous êtes au milieu, comme ça...
00:42:40 [Musique]
00:42:42 Pour peu que vous tendiez l'oreille au milieu de la forêt,
00:42:44 vous entendiez battre le cœur de la nature.
00:42:47 C'est fou.
00:42:48 Ici, en Suisse, c'est différent.
00:42:50 Il faut peut-être monter en haut de la montagne, je ne sais pas où,
00:42:52 pour avoir une relation avec la nature.
00:42:56 Dans un théâtre, c'est plus facile d'aller dans la forêt,
00:42:59 parce que tu te laisses porter par la musique, par l'ambiance et par l'imaginaire.
00:43:03 Et là, chacun est dans sa forêt.
00:43:05 Vous en avez tous eu, là.
00:43:06 Et quand tu es dans la forêt, je crois que tu es dans un espace à l'origine des temps,
00:43:11 avant le verbe, avant la religion, avant la philosophie.
00:43:14 Il y a la forêt, il y a cette évidence de la forêt.
00:43:17 Pour celui qui maîtrise d'ailleurs le langage de Dame Nature,
00:43:19 vous avez accès aux plus ambitieux des programmes politiques,
00:43:23 l'expression du bon sens, c'est-à-dire l'ordre naturel des choses.
00:43:28 Et alors, pour se reconnaître dans cette forêt,
00:43:30 les pygmées laissent échapper des notes de musique.
00:43:33 Chacune a une signification.
00:43:37 Et c'est extraordinaire quand tu es au milieu de la forêt,
00:43:39 et que tu as cette mélodie polyphonique qui tourne autour de toi,
00:43:43 qui se mélange au rythme naturel des choses et à ce son.
00:43:47 Tu fermes les yeux et tu es au centre de l'univers.
00:43:52 Mais bon, très vite, il faut réouvrir les yeux.
00:43:54 Parce que tu as une liane qui te remonte entre les pattes, direction la rondelle.
00:43:58 Et c'est vrai qu'une liane amoureuse, ça peut faire preuve d'initiative.
00:44:03 Ah, vos rires résonnent comme des champs d'oiseaux dans ma forêt.
00:44:06 Alors vous vous demandez peut-être, qu'est-ce que c'est que cette courge géante ?
00:44:10 Il s'agit en réalité de la chrysalide ananas.
00:44:14 Le carrosse qui me conduira, moi, Dieu donné, mbala mbala,
00:44:18 au pays de l'eau de la. De l'eau de la sauce. De l'eau de la nanas.
00:44:22 Alors, reste concentré.
00:44:23 Ici, vous appelez ça un cercueil.
00:44:26 Moi, j'aime pas le mot.
00:44:27 Alors certains, oui, mais qu'est-ce qu'un cercueil fait au milieu d'un spectacle comique ?
00:44:32 Bon, ben, la vie, la mort, il faut rigoler.
00:44:35 Malheureusement, le point commun qu'on a tous, c'est qu'on va tous mourir.
00:44:38 On va tous, tous, tout le monde.
00:44:40 Même toi, qui crie comme ça.
00:44:42 Certainement avant les autres, d'ailleurs, parce que t'es...
00:44:44 Non, non, mais...
00:44:46 Je serais curieux que tu passes le printemps.
00:44:50 Franchement, enfin bon...
00:44:52 Non, mais je veux dire, on est dans la queue, on va tous y aller.
00:44:57 On va être appelés, on va tous être appelés au guichet, à un moment donné.
00:45:00 Numéro 37 ! Merde !
00:45:02 Allez-y, madame, passez devant moi, dépêchez-vous.
00:45:05 Ils vous appellent, madame, c'est elle !
00:45:07 Alors ? Antisémite !
00:45:11 Même avec le joker, ça passe pas.
00:45:13 C'est ton tour, c'est ton tour, tu dois y aller.
00:45:15 Il y aura toujours des mecs qui vont se croire plus malins que les autres,
00:45:19 et qui vont tenter de griller tout le monde en allant se suicider.
00:45:23 J'ai un copain, Denis.
00:45:25 Connard, putain !
00:45:29 Non, c'est pas ça.
00:45:31 L'autre jour, il vient me voir.
00:45:33 J'ai bien réfléchi, société de merde.
00:45:35 Je vais me suicider.
00:45:38 Oh, tu me fatigues, Denis !
00:45:41 Non, il faut que je vous explique, c'est le genre de mec qui menace de se suicider une fois par an.
00:45:46 Systématiquement, arrivé à la mi-novembre,
00:45:49 au moment des premières gelées, là.
00:45:52 C'est le genre de plante, il faut les rentrer, sinon ça crève.
00:45:55 Tire pas le gel, quoi.
00:45:59 Je lui dis arrête, Denis, putain.
00:46:01 Qu'est-ce que tu vas te suicider ? Qu'est-ce que tu me racontes ?
00:46:05 Tu vas encore te rater, oui,
00:46:07 mais t'as déjà pas confiance en toi,
00:46:09 tu vas comprendre une bonne fois pour toute que t'es une merde, et puis c'est tout.
00:46:12 Puis 58 ans, c'est trop tard, Denis.
00:46:15 On se suicide pas à 58.
00:46:17 Parce que ? Faut être jeune pour se suicider.
00:46:19 Faut être amoureux, faut être sur Periscope,
00:46:21 faut tourner au Red Bull.
00:46:23 Qu'est-ce que tu vas faire, toi ?
00:46:25 Tu vas t'enfiler une boîte de Josacin, c'est ça ?
00:46:28 Avec une bouteille de Pinard.
00:46:30 Et voilà, tu vas choper la chiasse, et puis c'est tout, mon pauvre ami.
00:46:36 Il me dit tu crois ?
00:46:38 Je lui dis regarde, t'as pas la conviction,
00:46:40 tu me demandes si je te crois.
00:46:42 C'est ça qui t'a manqué toute ta vie, la conviction.
00:46:45 C'est pour ça que ta femme s'est tirée avec ton frère,
00:46:48 parce qu'on peut pas te faire confiance.
00:46:50 Mais non, Denis, tu dis que tu vas faire quelque chose, tu ne le fais pas.
00:46:53 Là t'arrives, tu dis je vais me suicider.
00:46:55 Non, faux, nul, zéro.
00:46:57 Non mais Denis, je veux pas te cacher le moral,
00:47:01 mais t'en es incapable.
00:47:05 Il m'a dit j'en peux plus.
00:47:07 Je lui dis je sais, tu n'as jamais rien pu, Denis.
00:47:09 Réveille-toi.
00:47:12 Il me dit t'es mon seul ami, y'a que toi qui me dis les choses.
00:47:15 Certainement parce que j'en ai rien à foutre, quelque part.
00:47:23 Mais Denis, pour moi t'es pas un ami.
00:47:26 Il m'a dit ah bon ?
00:47:28 J'ai dit mais non, c'est pour ça, y'a un malentendu.
00:47:30 Tu me parles de trucs, j'en ai rien à foutre, Denis.
00:47:33 Il me dit mais on est pote.
00:47:35 Ah non.
00:47:37 Ça se voit que t'as pas de pote, Denis.
00:47:39 Ah bah parce qu'un pote c'est différent, c'est quelqu'un, il se passe quelque chose.
00:47:42 C'est ton pote.
00:47:44 Le mec il te demande quelque chose,
00:47:46 tu le fais pas.
00:47:48 Mais non mais, t'aurais pu le faire, Denis.
00:47:51 Tu prends note.
00:47:53 Que toi je prends aucune note, je ne le ferai jamais, tu vois.
00:47:56 Mais parce que, j'en ai rien à foutre, Denis.
00:47:58 C'est pour ça je comprends pas où tu viens de parler.
00:48:00 Va parler à tiens le temps toi.
00:48:02 Parce que là tu veux crever, tu veux te suicider,
00:48:05 ben fais le si c'est ton truc.
00:48:07 Mais ne m'en parle pas, tu vas me foutre dans la merde.
00:48:09 Non parce que, oh Denis, je parle.
00:48:13 Parce que toi tu vas crever, t'en as plus rien à foutre après t'es mort.
00:48:16 Mais ça se trouve ils vont faire une enquête.
00:48:18 Eh oui, les portables.
00:48:20 Mais oui, Denis.
00:48:22 Tu m'appelles pas en masqué, ça se trouve.
00:48:24 Ils vont venir me voir, vous étiez avec lui, vous l'avez vu.
00:48:27 Putain ça va me retomber sur le dos tes conneries.
00:48:31 Ou alors solution, Denis écoute moi.
00:48:34 Ou alors solution, tu vas à ta banque ce soir.
00:48:37 Tu fais un crédit à la consommation, ils demandent pas de papier, tu peux les faire un instant.
00:48:40 Et tu retires l'argent en espèce et tu me l'amènes ce soir si tu veux.
00:48:44 T'en as plus rien à foutre, tu te seras crevé toi.
00:48:47 Puisque je suis le meilleur ami de toute ta vie.
00:48:49 Espèce d'ordure.
00:48:51 Quoi ?
00:48:53 Si j'ai de la compassion pour toi ?
00:48:56 Non je comprends pas à quel niveau tu parles.
00:48:59 Mais j'ai pas le temps Denis, la compassion.
00:49:03 A quel moment j'ai de la compassion Denis ?
00:49:05 Je termine à 17h j'ai 45 minutes de trajet Denis.
00:49:08 J'ai cherché les gosses à la garderie.
00:49:10 A quel moment j'ai de la compassion pour les autres moi ?
00:49:13 Là faut que je passe à l'éléphant bleu au car share, j'ai la voiture qui est dégueulasse, il a plu tout le week-end.
00:49:17 Le terrain est boueux.
00:49:18 Voilà t'as de la compassion pour ma bagnole toi ?
00:49:21 Il me dit mais tu comprends pas que c'est un appel au secours ?
00:49:24 Quoi ?
00:49:26 Puis là il commence à gueuler, il me dit oui il y a non assistance à personne en danger.
00:49:31 Il était à deux doigts de me faire un procès l'autre enculé de dépressif.
00:49:38 Mais bon tu sais je me suis dit on va se faire repérer parce qu'il commence à pousser la note l'autre.
00:49:42 Parce que j'ai oublié de vous dire, tout le monde va se faire repérer.
00:49:45 Mais bon tu sais je me suis dit on va se faire repérer parce qu'il commence à pousser la note l'autre.
00:49:50 Parce que j'ai oublié de vous dire, tout ça ça se passe au rayon luminaire chez le roi Merlin samedi matin.
00:49:58 J'ai dit calme toi, calme toi.
00:50:04 T'as essayé les médocs pour les cingler ou pas ?
00:50:08 Essaye, ils font des piqûres, tu dors un mois.
00:50:10 Vas-y fais-toi faire une piqûre.
00:50:12 Il me dit non j'ai tout essayé, il m'a dit il reste que toi.
00:50:15 Mais arrête putain de te focaliser sur moi.
00:50:19 C'est fou ça.
00:50:22 Et la religion, la prière, t'as essayé les trucs comme ça ?
00:50:25 Il m'a dit j'ai aucun contact dans le domaine.
00:50:29 Il me dit si j'ai une tante qui est astrologue.
00:50:32 J'ai dit va la voir, ta tisodia qui a là peut-être un truc pour toi.
00:50:37 Plutôt que de m'emmerder.
00:50:40 Il me dit non elle veut plus me voir.
00:50:42 Elle a dit qu'en astrologie chinoise j'étais champignon à sang d'amboisisson.
00:50:47 J'ai pas rigolé toi.
00:50:52 J'ai dit ouais il y a quelque chose qui foire chez toi.
00:50:55 C'est dans la structure, t'as la roue qui est voilée, t'es obligé d'aller dans le mur.
00:50:58 Tu peux pas avancer, c'est foutu.
00:51:01 Je suis désolé de te parler comme ça, mais t'es mort là.
00:51:05 Mais au niveau religion, tais-toi, tais-toi, au niveau religion officielle.
00:51:09 Oui t'as été baptisé, t'as fait les stages, les machins.
00:51:14 Il me dit oui mais j'ai l'impression que Dieu m'a abandonné.
00:51:17 Oui, oui, oui, oui je pense qu'il t'a abandonné.
00:51:22 Mais parce que Denis, Dieu il est comme tout le monde.
00:51:28 Il va te donner une chance une fois, deux fois, puis à un moment donné bon ben...
00:51:32 Allez roule les gars parce que...
00:51:34 Mais Denis il a pas que toi à s'occuper Dieu.
00:51:38 Il est à l'origine de la création du monde.
00:51:41 Il gère pas un kebab à Rissorangiste, t'imagines bien que...
00:51:44 Au niveau service après-vente, il a du boulot le gars.
00:51:48 Puis y'a pas que les mammifères, y'a les végétaux.
00:51:50 Après avoir écouté tes chialeries, il est obligé de se taper l'autre...
00:51:53 Les états d'âme d'un artichaut en manque de soleil, t'imagines bien que...
00:51:57 En fin de journée, Dieu arrivait 17h et...
00:52:00 On met les répondeurs, oh !
00:52:03 Allez tous vous faire enculer, terminé.
00:52:06 (Applaudissements)
00:52:12 Dieu m'a abandonné, non mais je rêve putain.
00:52:16 C'est pas toi qui l'a abandonné espèce d'ordure là.
00:52:20 Tu te rends compte ce qu'il a... L'autre il a tout créé putain les mecs !
00:52:24 Il a créé le ciel !
00:52:27 (Rires)
00:52:29 Tu imagines créer le ciel à partir d'une feuille blanche ?
00:52:32 Tu t'imagines tout ? Les détails ? Tac tac.
00:52:35 La distance ? Non plus loin.
00:52:38 Tu vois ?
00:52:40 Les différentes couleurs, les étoiles.
00:52:43 (Rires)
00:52:46 Et oui, et oui, et oui.
00:52:48 Il a créé les montagnes, il a tout créé.
00:52:51 Putain, la plage !
00:52:54 Denis il a créé la plage.
00:52:57 J'ai été au mois d'août, j'étais sur la plage.
00:53:00 J'étais avec une bière, j'ai dit putain il s'est pas foutu de notre bière.
00:53:03 (Rires)
00:53:07 D'ailleurs les gens se trompent pas, c'était noir de monde, les gens étaient là.
00:53:13 Moi j'ai dit il a créé tout ça putain.
00:53:17 Il y avait des culs partout.
00:53:19 (Rires)
00:53:23 Des paires de nichons, un paire de...
00:53:27 Et il y a encore des pédés dans ton genre qui veulent...
00:53:31 Qui veulent se foutre en l'air, oh ça m'énerve.
00:53:34 (Rires)
00:53:36 Je suis pas dieu mais tu casses les couilles franchement.
00:53:39 Et puis tu veux jouer au con avec lui, attention t'es tombé sur une cinquième dame Denis.
00:53:45 Toi tu dis "oui je vais me foutre en l'air", l'autre il est capable de te faire renaître.
00:53:49 Il était outré, il m'a regardé "quoi ?"
00:53:52 C'est pas vrai Denis, j'ai rien à voir là dedans.
00:53:56 Et à t'obliger à te retaper toute la vie de merde que tu viens d'avoir.
00:54:01 Là il m'a dit "ah non, alors là je pourrais pas".
00:54:06 C'est pour ça réfléchir.
00:54:08 Il me dit "ah non je pourrais pas revivre toute cette vie".
00:54:10 Il me dit "le divorce avec Sandrine".
00:54:12 Ah oui là il va certainement te le faire revivre automatiquement.
00:54:17 Il me dit "l'oral d'anglais".
00:54:19 (Rires)
00:54:23 Certainement, ah oui, automatiquement.
00:54:27 "Le prétérite".
00:54:29 (Rires)
00:54:33 Et c'est marrant que c'est sur le mot prétérite.
00:54:36 Il a dit "alors là non".
00:54:38 (Rires)
00:54:42 C'est vrai que c'est chiant le prétérite.
00:54:44 Et bon de là à se foutre en l'air.
00:54:47 S'il dit "c'est pour ça arrête Denis, ressaisis-toi putain".
00:54:52 Plus t'as 58 ans, mais non mais t'as une santé de merde.
00:54:55 Regarde-toi, tiens-toi tranquille, ça va arriver plus vite que prévu.
00:54:59 Mais non mais Denis il te reste combien de temps à vivre ?
00:55:02 Regarde, t'es tout tiati, la couleur, sa foire.
00:55:05 20 ans, jamais tu vivras 20 ans, regarde.
00:55:09 T'en as, non t'en as pour 10 ans au maximum.
00:55:11 Tu vois avec un peu de chance, bon bah tu peux te choper un cancer généralisé.
00:55:15 Elle est pas belle la vie ?
00:55:17 (Rires)
00:55:21 Finalement il a renoncé au suicide.
00:55:24 Par désespoir.
00:55:26 (Rires)
00:55:28 Il est parti, il dit "non non non, prétérite, non".
00:55:31 (Rires)
00:55:34 Alors bon, on choisit pas le jour de sa naissance ni celui de sa mort.
00:55:38 Mais entre les deux, est-ce qu'on peut bricoler deux trois choses ?
00:55:41 D'où la volonté de me fabriquer ma chrysalide ananas.
00:55:45 L'expression donc de ma dernière volonté.
00:55:48 (Musique)
00:55:52 Déjà l'objet, je le trouve beaucoup plus élégant l'objet.
00:55:56 C'est en assistant aux obsèques d'un copain, j'ai dit "Diodo bouge toi sinon toi aussi tu vas finir dans un sac poubelle putain".
00:56:02 (Rires)
00:56:03 Ah non non, il va, attends.
00:56:05 Surtout moi avec ma réputation, j'ai un accident de la route, je finis à la benne, directement.
00:56:09 (Rires)
00:56:10 Pour ça, faut que j'anticipe.
00:56:11 (Rires)
00:56:13 Déjà, la chrysalide, le terme, sur la symbolique ça n'a rien à voir avec charcueil, chrysalide.
00:56:21 L'enveloppe offerte par dame nature, pour permettre à la chenille de devenir papillon.
00:56:27 Moi je considère avoir été une chenille dans cette société à ramper sans prendre plein la gueule.
00:56:32 Une fois mort, c'est pour ça que tu n'arriveras pas à suivre, je ne sais pas pourquoi tu restes.
00:56:37 (Rires)
00:56:38 Et pourquoi l'ananas ? Parce que c'est le fruit du soleil, coupez un ananas en deux et vous verrez apparaître.
00:56:44 (Son de chenille)
00:56:45 Voilà, c'est pas mal au niveau de l'effet j'ai acquis c'est bien, mais n'en abuse pas de cette lumière jaune là.
00:56:50 (Son de chenille)
00:56:51 Et puis alors certains vont me dire "Oui mais Diodo on est dans un spectacle comique, c'est pas drôle".
00:56:55 (Rires)
00:56:56 Si, c'est extrêmement drôle.
00:56:58 J'ai demandé à mes enfants une fois mort de me mettre à l'intérieur en position de la quenelle, comme ça.
00:57:02 (Rires)
00:57:03 En direction de l'Elysée.
00:57:05 (Rires)
00:57:08 (Applaudissements)
00:57:13 Oui, à chaque fois, le sujet c'est la politique, c'est marqué sur le ticket.
00:57:19 (Rires)
00:57:22 Oui, quoi de plus politique que l'expression d'une dernière volonté, l'ultime conviction, celle qui conduit le soldat au sacrifice.
00:57:30 Face à la mort, l'humilité s'impose, certes, mais la liberté crie pas d'âge, il faut qu'il se soit passé quelque chose.
00:57:36 Exister c'est choisir nous dit-on, c'est exercer notre libre arbitre.
00:57:40 Je choisis donc j'existe.
00:57:42 Alors de notre vivant, on n'existe pas puisqu'on n'a pas le choix, mais une fois mort, à ton accès, elle existe.
00:57:47 Tu vois, elle existe, c'est pour ça que tu ne comprendras pas, je ne sais pas pourquoi tu restes.
00:57:50 (Rires)
00:57:51 En France, même mort, tu dépends encore du ministère de la santé.
00:57:54 Putain.
00:57:56 Mais parce que ton cercueil doit être homologué par le ministère de la santé.
00:58:00 Et hop !
00:58:01 Je me suis renseigné, alors j'ai dit mais il...
00:58:04 Il est mort.
00:58:07 Je sais monsieur, c'est la loi.
00:58:10 Vous vous occupez de la santé des morts aussi.
00:58:14 (Rires)
00:58:15 Tout à fait.
00:58:23 Mais vous vous foutez de ma gueule.
00:58:25 (Rires)
00:58:27 Il est 17h, je suis désolé monsieur, excusez-moi.
00:58:29 (Rires)
00:58:31 Et tu dois payer un loyer au cimetière en France.
00:58:34 Oui ?
00:58:35 On te fait cadeau de la taxe d'habitation pendant un an.
00:58:37 Mais pour combien de temps ?
00:58:39 (Rires)
00:58:40 Alors il y en a qui se disent, je m'en fous, je vais me faire cramer, comme ça je les emmerde.
00:58:43 Faux, tu l'auras dans ton cul.
00:58:45 Même sous forme de poudre, tu restes incontribuable, soumis à la législation.
00:58:49 Il y a une loi qui est passée en France au mois d'août, il est interdit de disperser les cendres de tes proches dans la nature.
00:58:54 Merde !
00:58:56 Putain, pourquoi ?
00:58:58 Les cendres de la cheminée, je les mets, hein ?
00:59:02 Cendres de la cheminée, c'est bon.
00:59:03 (Rires)
00:59:05 Mais pourquoi ?
00:59:14 (Rires)
00:59:18 Merde !
00:59:20 Comment se fait-il que depuis Cro-Magnon, nous n'avons cessé de perdre une à une nos libertés ?
00:59:30 En appelant ça le progrès.
00:59:33 Certains me disent, ouais mais Diodon, on vit quand même plus longtemps qu'à l'époque de Cro-Magnon,
00:59:37 on a soigné la chiasse, il se passe quelque chose.
00:59:40 (Rires)
00:59:47 Je ne dis pas toute la chiasse, mais bon...
00:59:49 (Rires)
00:59:51 Je dis, mais non, mais...
00:59:53 Oui, mais il faut réfléchir, je veux dire, on a moins en moins de libertés, à quoi ça sert à un moment donné ?
00:59:58 Alors, certes, certes, alors que ce monde devenait une prison géante,
01:00:02 Internet est arrivé, sonnant le glas de la politique et des médias.
01:00:07 Écoutons d'ailleurs les aveux d'un repenti de la mafia politique française.
01:00:12 (Musique)
01:00:15 Ce que je veux, c'est qu'on ne voit pas le visage, tu me dis, je veux bien, voilà, un autre jour.
01:00:19 Et la voix, c'est brouillé, je ne veux pas qu'on ne reconnaisse pas voix.
01:00:22 Ça commence à quel moment que je me mets à parler, parce que je suis tout seul ?
01:00:25 À la fin de la musique, ok.
01:00:27 Mais elle est terminée, non ?
01:00:31 (Rires)
01:00:33 Quand vous entrez en politique,
01:00:36 tu comprends que tu ne t'accoupes pas complètement de la réalité du monde, tu sais.
01:00:45 Tu comprends que ta mission, ça va être d'exploiter, d'abuser de la naïveté des gens, c'est ça.
01:00:51 Alors, si j'apparais devant vous à contre-jour, tu sais,
01:00:54 c'est que ma vie est en danger par rapport à ce que je raconte, tu sais.
01:00:58 Pour plus d'anonymat, j'ai demandé un brouilleur de voix avec l'accent québécois.
01:01:04 « Hey, tu peux me reconnaître, c'est pas possible, en tabarnak, c'est ta fête. »
01:01:09 (Rires)
01:01:11 Comment expliquer ça ?
01:01:14 Avant d'être un homme politique, moi, j'étais dans les impôts, j'étais inspecteur des impôts, même.
01:01:20 Je dirais que j'avais des prédispositions en termes d'état d'ordre.
01:01:24 Écoute ça, il n'avait pas, là, tu sais.
01:01:26 Pour moi, détruire la vie d'un homme, oh, pas de problème, tu sais.
01:01:30 Contrairement à un instituteur, tu sais, un pompier, lui,
01:01:34 tu sais, c'est dur de rentrer dans la vibes de la politique,
01:01:37 parce que la politique, comment expliquer ? La première qualité d'un homme politique, c'est la perversion.
01:01:43 Puis dans ce domaine, c'était une qualité naturelle.
01:01:45 Je ne veux pas dire que... Tu sais, ma mère, ma propre mère,
01:01:50 (Rires)
01:01:51 je suis fils unique, elle me disait, écoute-moi bien, mon fils,
01:01:54 tu es bien pire que la dernière des putains que ça va déporter.
01:01:59 (Rires)
01:02:00 Elle me parlait comme ça, honnestement, elle me disait, toi, tu vas faire du mal aux gens, toi.
01:02:04 (Rires)
01:02:05 Pauvre femme, j'ai empoisonné la vie.
01:02:08 (Rires)
01:02:09 Vraiment avec du poison, là.
01:02:11 (Rires)
01:02:12 Et puis, c'est ça, c'est ça, cet enfer, j'ai tué ma mère, tu sais.
01:02:16 Ce qui fait que j'ai eu un parcours politique fulgurant, moi.
01:02:20 J'étais ministre à 32 ans, j'ai tout écrasé devant moi, tu sais.
01:02:24 Dans ma tête, tu sais, il n'y avait pas de pitié, j'étais sur la promenade des Anglais jusqu'à l'Elysée, là, tu sais.
01:02:30 Une véritable pourriture en tabarnak, tu sais.
01:02:34 J'ai gagné en 10 ans ce que vous allez gagner en 3 générations, sinon pas de maudit bon sang, tu sais.
01:02:41 (Rires)
01:02:42 Aux impôts, tu sais, tu gagnes de l'argent, mais c'est pas pareil, là, tu peux pas prendre des grosses sommes, là.
01:02:49 Bon, tu peux te payer autrement, hey, pour deux factures un peu chiffonnées, là, il y a moyen d'enculer la boulangère, mais...
01:02:56 (Rires)
01:02:58 Mais quand t'aimes la pognon en estie, là, tu sais.
01:03:02 (Rires)
01:03:03 La politique, c'est le charrutier du bonheur, tu sais.
01:03:07 Tu sors les filets, tu racles le fou, putain.
01:03:12 Tu prends la pognon, t'es obligé d'en racheter à la mère, il y en a trop.
01:03:17 Puis tout est en fer, là, tu sais, les travaux à la maison, les voyages, tu sais, les rétrocommissions, emplois fictifs.
01:03:24 Écoute, j'entends ça, à ce moment-là, j'ai employé mon champ pendant 10 ans.
01:03:28 (Rires)
01:03:29 Petite boule d'un poil tout grisette, là, tu sais.
01:03:33 Pénélope, je l'avais appelée, là.
01:03:35 Non, c'est pour l'anecdote, là, tu sais.
01:03:38 Mais paradoxalement, tout ce que tu vas prendre en pognon, en argent, tu vas le perdre dans la confiance que t'as dans l'humanité, là.
01:03:47 Quand t'as accès aux coulisses du pouvoir, écoute, tu découvres une facette de l'homme, hey, voyons donc, ça n'a pas de bon sens, Chris.
01:03:56 Tu sais, j'ai toujours en mémoire cet exemple-là, un collègue mini, tu sais, qui avait bénéficié d'une grève de foie prélevée sur un jeune donneur d'origine haïtienne de 16 ans.
01:04:08 Je me souviens d'être ça, c'était sur ma circonscription, je ne peux pas oublier d'être ça, là.
01:04:13 Puis quand j'ai compris que le jeune donneur, ben, il était rentré pour une foulure au poignet, là, tu sais.
01:04:18 (Rires)
01:04:19 Ben, c'est ça, il n'était pas consentant, il ne voulait pas mourir, l'enfant, là.
01:04:23 Son seul malheur, ben, c'était d'avoir un foie compatible avec cette pourriture de ministre de l'éducation, là.
01:04:28 Facochère de 250 kilos, tu sais, qui vivait avec une petite anorexique de 16 ans.
01:04:33 Ah, voilà, c'est ça, ben, vous en connaissez, vous avez les mêmes ici, tu sais.
01:04:36 (Rires)
01:04:39 Puis, tu sais, moi, j'ai été amené à rencontrer le père de famille qui cherche son enfant dans le couloir de l'hôpital.
01:04:44 Il ne peut pas comprendre l'autre qui est déjà au congélo depuis deux jours, tu sais.
01:04:48 Et puis, ce qu'il en reste, parce que sur du 16 ans, tu sais, tu as marché de la pièce d'occasion, là.
01:04:54 Il était entièrement désossé, son gamin.
01:04:57 Parce que ça, c'est une loi qui est passée en France cet été, les gens étaient sur la plage, là.
01:05:01 Puis, tu sais, en France, ton corps ne t'appartient plus, maintenant, à moins d'en faire la demande préalable.
01:05:09 Enfin, vous retournez à la plage, puis...
01:05:12 (Rires)
01:05:13 Puis, là, je me retrouve face à ce père de famille, tu sais, puis moi, je suis des impôts,
01:05:16 je n'ai pas les mots pour expliquer, là.
01:05:18 Puis, il y a l'émotion, là, qui se mêle de moi.
01:05:20 Puis, je lui dis, écoutez, votre enfant, bon, bien, il était victime d'un prélèvement à la source.
01:05:25 (Rires)
01:05:26 Et puis, voilà, il ne peut pas comprendre le père de famille, il me tombe dans les bras.
01:05:30 Puis, là, j'ai dit, ce n'est pas normal.
01:05:32 Il y a quelque chose qui crisse, là, qui est en tabarnak dans cet enfant.
01:05:37 J'ai envie de démissionner de ça.
01:05:38 Je voulais aller à la prêche, tu vois.
01:05:40 Mais, en en parlant dans le parti, là, on m'a dit, attention, là, ton envie de verdure,
01:05:44 c'est une forme de radicalisation que tu es en train de vivre, là.
01:05:48 Je me radicalise.
01:05:50 Je ne t'ai pas fiché, S.
01:05:52 Mais, c'est comment, c'est dans les M, là, toi.
01:05:55 (Rires)
01:05:56 Donc, là, il a fallu que je fasse les stages de remise à niveau dans le parti, dans les cadres, là, tu sais.
01:06:02 Donc, il a fallu, bon, bien, que j'encule des enfants de la DAS, là.
01:06:06 Il n'y a pas de... Voilà, des jetables, comme on les appelle,
01:06:09 lors de grandes soirées à la gloire de Satan puis de Saint-Eustache.
01:06:14 Et, je ne sais pas pourquoi ils ont foutu Saint-Eustache dans cette affaire.
01:06:18 Puis, mais quand on est rendu à manger des yeux d'enfant, tu sais, pour récupérer une voiture de fonction, là, tu sais.
01:06:24 (Rires)
01:06:25 Attends, il y en a un qui est en train de vomir.
01:06:27 Alors, je tiens à préciser que ce sketch vomitif, ouvertement conspirationniste,
01:06:35 s'amuse, bien évidemment, des fantasmes et des rumeurs colportées ici et là.
01:06:42 Fussent-ils fondés ou non, ces fantasmes ?
01:06:45 Mais, je tenais à préciser à ce moment précis que je n'ai jamais assisté, personnellement, de près ou de loin, à ce genre d'horreur, bien sûr.
01:06:53 D'ailleurs, si j'avais assisté à ce genre d'horreur, en aurais-je fait un sketch ?
01:06:57 Je pense que oui.
01:06:58 (Rires)
01:07:07 Difficile d'aborder la question de la politique sans aborder celle des réseaux en politique.
01:07:14 En France, officiellement, c'est un sujet tabou.
01:07:18 Il n'y a pas de lobby, il n'y a pas de groupe de pression, il n'y a pas d'organisation secrète.
01:07:23 Non, il n'y en a pas.
01:07:24 Merde !
01:07:25 Et pourtant, dans les autres pays, je sais, mais pas en France.
01:07:29 Par exemple, Macron, il n'a pas été sou... Non.
01:07:32 Il est tout seul.
01:07:34 Il est arrivé en vélo, il a dit...
01:07:36 (Rires)
01:07:38 Merde !
01:07:39 (Rires)
01:07:43 Ah, d'accord.
01:07:45 Il s'est inscrit, puis il a... D'accord, ok.
01:07:48 Comme moi, je peux le faire... Voilà.
01:07:51 C'est pas drôle.
01:07:53 La franc-maçonnerie, par exemple. Voilà un sujet que je n'aborderai jamais.
01:07:57 Ah, je ne parlerai surtout pas de franc-maçonnerie ce soir.
01:08:00 Alors ça, alors ça... Ah non, non, non, non, non, non, non, non, non, non !
01:08:03 (Rires)
01:08:04 Bon, alors, alors... D'accord, alors, vite fait.
01:08:06 (Rires)
01:08:09 La franc-maçonnerie, au départ, est une organisation secrète.
01:08:12 Une organisation qui encourage ses membres à oeuvrer pour le progrès de l'humanité.
01:08:16 Merde !
01:08:17 Non, mais je dis sensationnel !
01:08:19 On touche à rien !
01:08:21 Pourquoi cela doit-il rester secret ?
01:08:23 (Rires)
01:08:28 S'il existe une méthode pour vivre ensemble, heureux...
01:08:32 (Chantonne)
01:08:33 Dans l'harmonie, dans l'amour...
01:08:35 Pourquoi ne la partager le plus vite possible avec le maximum de monde ?
01:08:39 C'est con, ce que je dis !
01:08:42 À moins que les franc-maçons ne vous considèrent pas comme leur frère.
01:08:46 Parce qu'entre eux, les franc-maçons sont frères.
01:08:49 Quand tu es dans l'association, et que tu es à court de tes cotisations, frère, frère...
01:08:54 À l'extérieur, pas frère, merde !
01:08:57 J'ai envie de leur dire aux franc-maçons, mais ne sommes-nous pas tous frères en humanité ?
01:09:01 Non, non... Ah, merde !
01:09:05 Il faut être dans l'association, d'accord.
01:09:07 Et quand on est à l'extérieur, mais on est cousins, peut-être, non ?
01:09:10 (Rires)
01:09:11 On est de la merde !
01:09:13 Plus ou moins... Enfin, c'est... Non, non, non, non !
01:09:15 On est des cons !
01:09:16 C'est comme ça que j'ai vu apparaître ma photo sur le mur des cons du syndicat de la magistrature,
01:09:19 composé en grande partie de franc-maçons.
01:09:21 Et j'ai compris que je faisais partie de ces cons.
01:09:24 J'avais pas l'intention de rentrer dans la franc-maçonnerie.
01:09:27 Non, non, moi je suis dans l'esprit de l'Internet, le savoir accessible à tous.
01:09:31 Je crois qu'on est dans une époque de transparence.
01:09:33 Les organisations secrètes, tout ça, j'y crois pas trop.
01:09:36 Tout le monde est accessible au savoir de l'humanité avec Internet.
01:09:40 Donc pourquoi... Moi j'ai rien à cacher, c'est open bar !
01:09:43 Bon, je vais aux chiottes, je ferme la porte.
01:09:46 Hein, je fais mon franc-maçon.
01:09:48 Mais... (Rires)
01:09:50 J'ai marqué "Temple maçonnique" d'ailleurs. (Rires)
01:09:54 Non, puis les soirées à la bougie déguisées en...
01:09:57 Bon, pas Prenel, non, non... (Rires)
01:10:00 C'est à se partager les secrets de l'univers.
01:10:02 Je dirais que je n'ai pas besoin du grand architecte pour comprendre que ça va se casser la gueule le truc.
01:10:07 Pas besoin d'architecture quand t'as un truc qui tient pas debout que sur le mensonge, donc automatiquement...
01:10:12 Mais j'ai quand même eu la chance de rencontrer un grand maître de la franc-maçonnerie.
01:10:17 Un grand grand maître qui m'a été présenté par Fabrice.
01:10:20 Un forain qui est dans la Barbe à Papa et les pommes d'amour.
01:10:23 (Rires)
01:10:25 Il m'a présenté un grand maître, 5 étoiles, 2 fléchettes, un chamois, donc le truc...
01:10:29 (Rires)
01:10:31 (Bruit de fléchette)
01:10:35 (Rires)
01:10:38 (Bruit de fléchette)
01:10:40 (Rires)
01:10:42 (Bruit de fléchette)
01:10:44 Donc là, ça veut dire...
01:10:46 Au-dessus c'est le soleil. Même pas, je dirais le soleil il est là.
01:10:49 (Rires)
01:10:52 Donc il m'a été présenté par Fabrice.
01:10:54 Fabrice donc qui est rentré dans la franc-maçonnerie, donc vraiment le forain qui...
01:10:58 Il m'a dit "je suis rentré là-dedans pour les autorisations".
01:11:01 Lui, la philosophie, l'Egypte ancienne, les temples, il n'y a rien à foutre.
01:11:06 Il dit "je suis franc-maçon pour profiter des relations".
01:11:09 Pour les autorisations dans les mairies et tout ça.
01:11:11 Il m'a dit d'ailleurs "tu devrais toi aussi, Dieu don, faire ça".
01:11:14 Je lui ai dit "je sais pas".
01:11:16 Je lui ai dit "ne me parraine pas, tu vas avoir des emmerdements".
01:11:19 Mais il m'a dit "viens, je connais un grand maître".
01:11:21 Alors il m'a présenté son maître. On arrivait dans le temple maçonnique.
01:11:24 C'est vrai que c'est impressionnant. C'est vrai.
01:11:27 Alors déjà, il se serre la main, on dirait des rappeurs.
01:11:29 Tu sais, ils ont un truc dans les pattes.
01:11:31 Tac, tac, l'autre il prend son clou.
01:11:33 C'est bon, tu peux y aller. Merde.
01:11:35 (Rires)
01:11:37 Après, une fois dans le temple, il a expliqué en tant que novice
01:11:40 "tu n'as pas le droit de parler pendant un an".
01:11:42 Merde.
01:11:44 Je lui ai dit "mais par exemple, s'il y a un incendie, je dois vous informer de ça ou..."
01:11:48 Ah, il m'a fait "chut". Tout de suite, j'ai vu que je lui ai cassé les couilles.
01:11:51 "Chut, c'est bon, je laisse le feu, pas de problème".
01:11:54 Après, il a expliqué toutes les personnalités, les grandes personnalités du monde
01:12:00 qui sont dans la franc-maçonnerie.
01:12:02 C'est là que tu vois qu'on est de la merde, quand on n'est pas dedans.
01:12:04 Mozart, Napoléon... Et à un moment donné, il dit "Haschil Zavata".
01:12:07 Ah, j'ai dit "merde, je le connais".
01:12:09 Non, parce que je me suis identifié.
01:12:11 Comme si c'était un clown, automatiquement.
01:12:13 Je me suis... Lui, il m'a fait "chut".
01:12:15 J'ai dit "non, là".
01:12:17 Merde. J'ai dit "pardon".
01:12:19 En disant "pardon", j'ai dit "merde, je vais encore en parler".
01:12:22 Merde. C'est ni oui ni non, le jeu.
01:12:24 (Rires)
01:12:29 Mais j'ai dit "bon, en même temps, on est trois, je ne suis pas encore dans le groupe,
01:12:33 on peut faire ça à la bonne franquette, Julie".
01:12:35 Là, il a dit "on arrête tout".
01:12:37 Merde.
01:12:39 Et il a accusé mon pote d'avoir fait rentrer un cerveau malade dans la franc-maçonnerie.
01:12:42 Ce qui est très très grave.
01:12:44 Puis il a commencé à engueuler mon pote et tout.
01:12:46 "Tu ne te rends pas compte, tu vas être traduit en conseil de discipline, rucadet".
01:12:50 Donc là, c'est l'état-major, ça veut dire que c'est très grave.
01:12:53 Mon pote...
01:12:55 Puis tu sais, l'archevêque, il engueulait et tout.
01:12:57 Il remettait des bûches dans la chaudière, mais il ne se rendait pas compte.
01:13:00 Tu sais, Fabrice, c'est un forain. Forain par son père, gitane par sa mère et mariée à une Algérienne.
01:13:04 Donc autant dire que le concept de...
01:13:07 de conseil de discipline, l'autre, je crois qu'il ne sait même pas ce que c'est.
01:13:11 (Rires)
01:13:15 Puis l'autre, il continuait à l'engueuler, il s'est rapproché, il était à ça.
01:13:18 J'ai dit "oh là là, ça va chauffer".
01:13:20 Et là, effectivement, j'ai vu mon Fabrice, il s'est penché.
01:13:22 Tu sais, avec son regard de poisson, c'était fini, il n'y avait plus personne.
01:13:25 Il s'est penché en arrière.
01:13:27 "Mais il a mis un coup de tête à l'arbre".
01:13:29 "Ah, il a séché le grand-maître".
01:13:31 J'ai dit "mais t'es malade, tu lui as mis une pomme d'amour là sur le blair".
01:13:35 Il dit "ouais, ben j'ai pas pu, c'est parti tout seul".
01:13:38 "Merde, qu'est-ce qu'on fait ?"
01:13:40 Il me dit "on se casse".
01:13:42 Donc on est parti, bon, il a chouré un chandelier, puis on est parti, quoi.
01:13:44 (Rires)
01:13:45 Mais il est prêt à le rendre, le chandelier.
01:13:47 Pour ça, je ne voulais pas parler de la franc-maçonnerie, vous vous emmerdez.
01:13:51 Comment faire de sa mort un acte politique ?
01:13:54 De sa mort naturelle et civile.
01:13:57 Ah oui, parce qu'un soldat mort au combat,
01:13:59 bon ben là, sa mort va encore servir de propagande de guerre.
01:14:04 Le soldat, malheureusement, le pauvre, il a signé.
01:14:06 Il a donné sa vie, sa mort et sa mémoire.
01:14:09 Là, il aurait dû négocier un peu, parce que...
01:14:11 Ben, une mémoire bien négociée, ça peut faire un billet quand même.
01:14:14 (Rires)
01:14:15 Il y en a qui ont fait fortune.
01:14:17 (Rires)
01:14:18 Enfin, pour lui, ça sera...
01:14:21 (Applaudissements)
01:14:23 Pour lui, pour le soldat mort au combat,
01:14:26 évidemment, le devoir de mémoire sera beaucoup plus modeste.
01:14:30 (Musique)
01:14:35 Soldats !
01:14:36 (Rires)
01:14:38 En bas !
01:14:39 Faites entrer la petite dame, là.
01:14:42 Ferme la porte, Jean-Luc, là.
01:14:44 Ça va, madame ?
01:14:45 Ça va, madame ?
01:14:46 Vous êtes la veuve du caporal Lapointe, c'est ça, madame ?
01:14:50 (Rires)
01:14:51 Prenez les mouchoirs, c'est là pour ça, madame.
01:14:53 Je vous en prie, madame.
01:14:54 Vous avez appris la nouvelle ce matin, c'est ça ?
01:14:57 Hein ?
01:14:58 Quel poisse !
01:14:59 (Rires)
01:15:00 Non, non, j'essaye de mettre de l'ambiance un peu par rapport à...
01:15:02 (Rires)
01:15:03 Bien sûr, madame.
01:15:04 Complètement, madame.
01:15:05 Bien sûr, madame.
01:15:06 Je vous en prie, madame.
01:15:07 Ah, il était courageux, madame.
01:15:08 C'est chez lui.
01:15:09 C'est un modèle pour nous tous, madame.
01:15:11 Il était courageux, bien sûr.
01:15:13 Mais ils sont tombés dessus, ils étaient sans...
01:15:15 Il était dans...
01:15:16 Vous êtes au courant, il est tombé dans une poche de résistance
01:15:20 en pleine opération d'infiltration.
01:15:22 Vous vous expliquez comment...
01:15:24 (Rires)
01:15:25 Opération tartiflette, c'est ça, madame.
01:15:27 (Rires)
01:15:28 Tartiflette, oui, c'est le chef d'état-major, il est de là-haut de sa voix,
01:15:31 à chaque fois, on y a le droit.
01:15:32 Là, on est reparti, opération immentale, enfin...
01:15:35 (Rires)
01:15:36 Bref, donc...
01:15:37 (Rires)
01:15:39 Il était courageux, là.
01:15:40 J'ai le rapport sur les yeux, madame.
01:15:42 Il a été...
01:15:43 Ah, ils sont tombés dessus à 100, madame.
01:15:45 Donc moi, j'étais avec lui, hein.
01:15:47 On était tous les deux en binôme.
01:15:49 Enfin, c'est moi qui avais...
01:15:52 C'est moi qui étais sur le drone, moi.
01:15:54 Enfin, j'étais à 50 bornes, quoi, mais on était en contact.
01:15:58 (Rires)
01:16:00 Il était déguisé et tout...
01:16:02 En Bédouin.
01:16:04 Vous savez, il était...
01:16:06 Oui, mais ils sont tombés dessus, ils étaient 100, hein.
01:16:08 Donc, à un moment donné, la probabilité de s'en sortir,
01:16:12 bon, ben, ça tient plus de la magie que de la mathématique, hein.
01:16:15 On le savait, hein.
01:16:16 (Rires)
01:16:17 Ah, il était...
01:16:19 Moi, j'étais avec lui, il m'a dit "Tire-toi, dis-les, tire !"
01:16:21 Tu sais, je le voyais, mais bon, ils étaient tous autour.
01:16:24 Il aurait fallu qu'ils s'envolent, voilà ce qui...
01:16:27 Non, mais ce qui n'est pas encore possible.
01:16:29 (Rires)
01:16:30 Ah, jusqu'au bout, il était...
01:16:32 Mais à la fin, ils étaient tous...
01:16:34 Il le touchait quasiment, ils étaient...
01:16:36 Mais il y a cru, hein.
01:16:37 Même à la fin, il s'est mis à genoux,
01:16:39 il a fait mine de trahir une petite biquette, l'autre.
01:16:42 Hein.
01:16:43 Mais bon, les gars, c'est tous des bergers, automatiquement.
01:16:46 (Rires)
01:16:47 Rien que la façon, voilà, de se tenir, tu sais.
01:16:50 Puis bon, la faute à pas de chance, c'était un chien, le truc.
01:16:53 (Rires)
01:16:54 T'es en train de trahir un cabot, donc là...
01:16:56 (Rires)
01:16:57 Hein, ben le chien, il est...
01:16:58 "Aïe, qu'est-ce que tu fais ?"
01:16:59 Donc là, il a mordu au museau, bon, c'était fini, quoi.
01:17:02 Ben, j'ai dit "Coupez la caméra, les gars, on est en terre hostile, c'est...
01:17:07 (Cri de bébé)
01:17:08 Ben, allez-y, madame, pleurez.
01:17:10 (Cri de bébé)
01:17:11 Bien sûr, je préfère vous dire la vérité, madame.
01:17:13 (Cri de bébé)
01:17:15 C'est normal.
01:17:16 (Cri de bébé)
01:17:17 Ah, vous vous arrêtez net, comme ça ?
01:17:20 (Rires)
01:17:22 Non, non, c'est... Il y a de la méchanceté, madame.
01:17:25 Pardon ?
01:17:26 S'il a souffert ?
01:17:27 Oh, madame...
01:17:29 Hein ?
01:17:30 (Rires)
01:17:31 Il aurait aimé souffrir, il n'a pas eu cette chance, madame.
01:17:34 Ils l'ont travaillé pendant deux jours...
01:17:36 (Rires)
01:17:37 Quand vous voyez ce qu'ils nous ont rendu, là, c'est...
01:17:39 (Rires)
01:17:40 Pour moi, c'est une païla.
01:17:41 Non, non, mais c'est pour ça !
01:17:42 (Rires)
01:17:43 C'est pour ça, madame, il faut éviter les détails.
01:17:46 Si vous... N'ouvrez pas le cercueil, quand vous serez...
01:17:49 Non, non, non !
01:17:50 On a mis un joint, touchez à rien, madame.
01:17:52 (Rires)
01:17:53 Je croyais qu'il faut rester avec Didier, lui, le souvenir de...
01:17:56 Avec les pièces dans l'ordre, parce que là...
01:17:58 (Rires)
01:18:00 Ah, ouais, c'est... Il y a de la méchanceté dans l'humanité.
01:18:03 (Rires)
01:18:04 Ah, ouais... Même le médecin légiste, Bernard...
01:18:07 Hein, du romain, là !
01:18:08 (Rires)
01:18:09 Un ancien Indochine, hein...
01:18:10 Un gars, il a fait l'Algérie, il a fait le con.
01:18:13 Croyez-moi, il en a vu, déconnant.
01:18:14 Il m'a dit, alors là...
01:18:16 C'est la première fois que je l'ai vu chialer, hein !
01:18:18 (Rires)
01:18:19 Il était devant la fenêtre, j'ai dit "Qu'est-ce qui t'arrive, Bernard ?"
01:18:22 Ah, il m'a dit "J'en peux plus, là !"
01:18:24 (Rires)
01:18:25 Pour 1200€ de primes, non, c'est bon, attends...
01:18:28 J'ai une baraque en Gironde, je me casse.
01:18:30 Ah, il est parti, là, on va lui...
01:18:32 Non, il y a de la méchanceté, madame.
01:18:34 C'est pour ça que...
01:18:36 Pardon, la cause... On n'entend pas, madame, là...
01:18:39 La cause de la mort, oh, madame...
01:18:42 Hein ?
01:18:44 Faudra attendre l'évolution de la science pour savoir...
01:18:47 Quand vous en êtes à trayer les rondelles de calamar, des boulettes de riz...
01:18:51 Non, mais voilà, on en est là, c'est pour ça...
01:18:54 Cause de la mort...
01:18:56 Dans le rapport, il dit "Oh, ben peut-être..."
01:18:59 Je sais pas, madame...
01:19:01 "Ben peut-être, quand ils l'ont transfusé au gasoil..."
01:19:05 "L'ablation du sternum à l'âge..."
01:19:08 "En tout cas, ils vivaient encore quand ils ont extrait la colonne vertébrale."
01:19:12 Parce qu'ils ont déclenché le petit micro...
01:19:16 Je l'ai entendu couiner, j'ai dit "Là, il a encore un..."
01:19:19 Mais bon... Voilà, c'est pour ça...
01:19:21 Non, mais madame, évitons les détails, je crois qu'on est...
01:19:24 Voilà...
01:19:26 Faut penser à vos enfants, madame, maintenant...
01:19:28 Faut vous tourner vers l'avenir.
01:19:30 D'accord ?
01:19:31 Vous avez quatre beaux enfants que vous avez eus avec Didier...
01:19:34 Bon, ben maintenant... Enfin, avec Didier ou d'autres, je sais pas...
01:19:37 Avec Didier, d'accord...
01:19:39 De toute façon, vous savez, on est militaires, on part en mission pendant deux ans...
01:19:42 On s'imagine bien que...
01:19:44 Hein ?
01:19:45 Avec Didier, d'accord...
01:19:48 Ne vous inquiétez pas, de son côté, il sait bien amuser, on est partis...
01:19:53 Petits frères, des petites sœurs, il y en a un peu partout, mais...
01:19:57 Non, non, voilà, l'amour, l'amour...
01:20:00 Non, excusez-moi, madame, je suis en train de parler...
01:20:03 L'avantage, non, mais c'est que dans votre malheur...
01:20:06 Il est mort au combat, sur le théâtre des impériaux...
01:20:09 Ben, ça change tout, c'est-à-dire que vous avez accès à la prime...
01:20:12 "Madame, je sais bien..."
01:20:14 Ça va vous permettre de respirer, c'est ce que j'essaye de dire...
01:20:17 2000 euros...
01:20:18 Ah, ça tombe tous les mois... Comment ça l'est, hein ?
01:20:21 Ah, jusqu'à ce que les enfants soient en âge de se droguer, quoi...
01:20:25 Là...
01:20:26 Les obsèques... Ah, tout est pris en charge, madame, il est mort au combat, madame...
01:20:30 Tout est pris en charge...
01:20:32 Et le général, il a dit...
01:20:34 "Vous êtes un oignon, vous allez être..."
01:20:36 Enfin, façon de parler, mais je veux dire...
01:20:38 "Non, non, mais vous allez être fière, madame, vous allez être fière..."
01:20:41 Les enfants vont grandir sans leur père, c'est clair, ça va leur faire un manque...
01:20:45 Non, mais on va pas se mentir...
01:20:47 C'est des gosses, c'est l'adolescence, hein, bon, ben, ça va se foutre en l'air...
01:20:50 Mais...
01:20:51 Ils vont garder en mémoire...
01:20:55 La levée de drapons dans le corps de la caserne, avec tous les collègues en tenue de parade...
01:21:03 Les piblons, fourragères dorées, tout le monde...
01:21:05 Pareil, c'est bon, ça marque un boss...
01:21:07 Toute la fanfare, ils sont là...
01:21:09 Et ils ont dit, on sera là pour du...
01:21:13 Le chef de fanfare, il va venir de... 15 kilomètres...
01:21:18 Il a dit "Je veux être là"...
01:21:20 Il a répété...
01:21:23 Non, ils ont répété, pour lui spécialement, la chanson qu'il adorait, là...
01:21:27 Les portes du pénitencier...
01:21:29 De Moustakie, je sais pas...
01:21:32 Il l'aimait pas, cette chanson ?
01:21:34 Il y aura ça...
01:21:37 Il y aura également le discours du sous-préfet...
01:21:47 Non, non, je devais pas en parler, mais il y a le discours du sous-préfet...
01:21:51 Ah ben, évidemment que c'est important, c'est le représentant de l'État...
01:21:55 Derrière, c'est le pape, directement...
01:21:58 Il va faire un discours pour Digné...
01:22:01 Il est question même de la Légion d'honneur...
01:22:04 Non, mais ça, j'ai rien dit, j'ai tout dit, d'accord ?
01:22:06 Vous ferez la surprise quand il va vous en parler...
01:22:09 Légion d'honneur... Ah ben, c'est y a pas plus loin...
01:22:12 Ils sont que deux dans le régiment à l'avoir eu, la Légion d'honneur...
01:22:16 Votre mari, et puis... Roxy...
01:22:20 Un chien d'avalanche qui nous a quittés l'année dernière...
01:22:27 C'est un chien extraordinaire, Roxy...
01:22:30 Et vous allez sur Youtube, vous tapez "Roxy, 3e Régiment", vous allez voir...
01:22:34 C'est un chien, tu lui mettais une noisette sur la truffe...
01:22:37 Tu vois comment il faisait...
01:22:39 Il a refroidi...
01:22:54 Passons, passons, parce que là, ça va trop loin...
01:22:57 Donc, euh... Vous en êtes où ?
01:23:00 Sous-préf... Voilà, discours de...
01:23:03 Y aura la presse aussi, madame...
01:23:05 La presse, donc...
01:23:07 Voilà, donc, y aura les photographes, y aura tout ça...
01:23:10 Donc, passez chez le coiffeur, parce que...
01:23:12 Y a des petites bouclettes, c'est approximatif...
01:23:15 Là... Ah, vous sortez du coiffeur ? D'accord, ben...
01:23:18 Mettez un bonnet...
01:23:19 Donc, euh...
01:23:22 Son nom, j'ai pas fini, le nom d'Idie Lapoise sera gravé sur le monument au mort de la caserne...
01:23:27 Donc, ça aussi, c'est un prestige...
01:23:29 Le grand monument, quand vous rentrez dans la caserne...
01:23:32 Dans le parking...
01:23:33 Non, euh...
01:23:34 Vous sortez du kebab !
01:23:36 Y a le magasin pour les pneus, là, voilà...
01:23:40 À quoi aura servi sa mort ? Bon...
01:23:43 Vous voulez parler de l'opération Tartiflette, on va pas se mentir...
01:23:47 Non, on vous doit la vérité, madame...
01:23:49 C'est aussi le fruit d'un malentendu, on va pas y aller par tête, ça va...
01:23:52 Ben, selon nos informations, l'ennemi était en possession d'armes de destruction massive...
01:23:58 La blague qu'ils nous font à chaque fois...
01:24:01 Donc, euh...
01:24:02 Donc, après vérification, ils avaient rien vu du tout...
01:24:06 Deux canifs, un lance-pierre, bon...
01:24:08 Non, mais c'est... Non, mais c'est apparemment l'opérateur radio, Joseph...
01:24:12 Un antillais, l'autre, ça avait zooké toute la nuit...
01:24:16 Le coup de rhum, là-dessus, c'est bon, on a loupé une opération informatique...
01:24:19 Il est mort pour rien, pas tout à fait, madame !
01:24:22 Oh, oh, oh !
01:24:23 L'armée fait un pas vers vous, vous faites un pas vers la maison...
01:24:26 Oui, mais attention, madame, 2000 euros, c'est pas rien !
01:24:29 Allez dire ça aux Français qui se saignent aujourd'hui...
01:24:33 Ben oui, il faut y penser aussi, madame...
01:24:35 C'est le salaire d'un urgentiste dans un hôpital à Paris...
01:24:38 A 2000 euros, donc...
01:24:40 Voilà, je vous rappelle, votre mari n'avait même pas son CAP, donc c'est quand même des salaires, c'est beau...
01:24:45 Ah ben, s'il avait su, il aurait préféré mourir, je pense même...
01:24:48 Il aurait jamais eu ce salaire-là...
01:24:50 Il avait même pas son CAP, vous imaginez la progression d'un...
01:24:56 Quoi ?
01:24:58 Il avait son CAP ? Ah non, non, non, il n'a jamais eu de CAP, dédié...
01:25:02 Nous, on a les dossiers, donc...
01:25:04 Parce qu'il vous a dit qu'il avait le CAP, nous...
01:25:07 "Eh, Jean-Luc ! Ouais, il a raconté qu'il avait le CAP à sa femme !"
01:25:13 (Rires)
01:25:15 "Eh, vous descendez de loin, hein ?"
01:25:20 "Ah, il a dit ça pour vous baiser, pour vous séduire !"
01:25:23 "Ah, mon ami, mais... Madame, madame, non, non, non, non, non...
01:25:25 Je vais voir avec... Madame, je vais voir avec le sous-préfet !"
01:25:28 "OK ? Il y a peut-être moyen, à titre posthume, de lui dégoter le CAP !"
01:25:33 "Non, mais c'est pas pour vous, mais c'est pour ce gosse, ça leur fait un bel héritage, quand même !"
01:25:39 "Hein, pour termes de prestige, bon, ben...
01:25:42 Ils ont le discours du sous-préfet, la Légion d'honneur...
01:25:45 Mettez le CAP au cul, ça ressemble à quelque chose !"
01:25:48 "Ces deux gosses, ils vont... Ils... Ouais, non, mais...
01:25:52 Ça leur empêchera pas d'avoir une vie de merde, ils sont nés en France, mais bon...
01:25:55 Ils auront un père mort en héros !
01:25:58 Et c'est quand même mieux que d'avoir un père...
01:26:00 Mort d'un AVC dans les chiottes d'une usine à Dunkerque !"
01:26:03 [Rires]
01:26:10 "Je suis fasciné, voyez-vous,
01:26:13 à l'idée qu'un homme, qui plus est un père de famille,
01:26:18 puisse quitter les siens et ses responsabilités les plus importantes,
01:26:23 pour aller se battre sur un champ de bataille,
01:26:25 face à des gens qu'il ne connaît pas, qu'il n'a absolument jamais vus !
01:26:29 Il ne connaît pas ni ce pays, ni le drapeau, ni la langue, ni l'histoire,
01:26:33 il ne sait pas ce qu'il se passe !
01:26:35 Il est allé se battre, il est allé tuer des gens,
01:26:37 tout cela parce qu'un homme politique,
01:26:40 un employé de banque,
01:26:42 est parvenu, par un discours hypnotique,
01:26:46 [imite le discours hypnotique]
01:26:49 à le convaincre qu'il agissait pour le bien, pour la justice,
01:26:52 pour les droits de l'homme, la démocratie !"
01:26:55 En tant qu'humoriste, on est tous à la recherche de la blague qui tue.
01:27:00 Mais là, je m'incline !
01:27:21 Merci, merci amis suisses, d'être là ce soir, encore si nombreux !
01:27:29 Alors évidemment, ce spectacle va se poursuivre un peu en tournée.
01:27:34 Demain et après, les prochaines séances ici sont déjà complètes,
01:27:38 donc on a rajouté une séance à Neuchâtel, dimanche 4,
01:27:42 donc n'hésitez pas, si vous avez des amis,
01:27:44 à leur dire qu'il y a de la place encore sur Neuchâtel.
01:27:46 En tout cas, à mon niveau, il ne me reste plus qu'une chose à vous dire,
01:27:50 merci pour votre fidélité, me respect à vous.
01:27:52 Chapeau-là !
01:27:54 [Applaudissements]
01:28:04 [Musique]
01:28:18 [Musique]
01:28:38 [Musique]
01:28:58 [Musique]
01:29:18 [Musique]
01:29:38 [Musique]
01:29:56 [Musique]

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