• il y a 7 mois
Florent Montillot , premier adjoint au maire d'Orléans, chargé de la sécurité

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00:00 Pour le moment à 8h10, Marie Dorcé avec notre témoin de l'actu.
00:03 Ce matin sur France Bleu, nous évoquons la mort de ce jeune cycliste en centre-ville d'Orléans la semaine dernière.
00:08 Ça s'est passé rude et âle.
00:10 Et la mort du jeune, qu'au moins 15 ans, a provoqué, Marie, une vague d'émotions.
00:14 Et oui, d'autant plus que l'adolescent était un visage connu des Orléanais.
00:17 C'était l'un des pages de Jeanne d'Arc.
00:19 Comme André s'est mort après avoir été percuté par le conducteur d'un camion frigorifique.
00:24 Émotion, indignation de la part de certaines associations de cyclistes
00:28 qui dénoncent la politique de la ville en la matière.
00:31 Venez témoigner sur France Bleu Orléans, 0238 53 25 25,
00:35 que vous soyez cycliste, piéton ou automobiliste.
00:38 Et on en parle ce matin avec notre témoin de l'actu,
00:41 le premier adjoint au maire d'Orléans, chargé de la sécurité.
00:43 Bonjour, Florent Montillot.
00:44 Bonjour.
00:45 On imagine que l'émotion a été très vive à la mairie à l'annonce de la mort de Comandresse
00:50 que vous avez côtoyée pendant les fêtes, Joannick.
00:53 Pour vous dire que j'ai été personnellement bouleversé
00:56 parce que j'ai été appelé très tôt le matin,
00:58 puisque tout ce drame s'est déroulé à 7h53,
01:03 entre 7h53 et 7h54, donc dans quelques secondes.
01:07 J'étais avec mon épouse en train de prendre mon petit déjeuner.
01:10 La vie d'un enfant c'est sacré.
01:14 Et la disparition de ce jeune homme, c'était quelque chose de terrible.
01:18 D'autant que pour nous, ça s'est passé au moment même où ma fille était en train d'accoucher.
01:23 Donc vous imaginez ce que cela représentait.
01:26 Je suis allé voir évidemment les bandes vidéo
01:30 et le voir dévaler sur la place du Châtelet,
01:33 quelques secondes avant d'arriver sur la rue de Petitpuis.
01:36 On imagine cette rue extrêmement pentue.
01:40 Le voir ensuite rue de Rue des Halles,
01:42 c'est un moment que je n'oublierai jamais.
01:46 Il y a de l'émotion, effectivement, on l'entend, M. Montillot.
01:49 Il y a eu beaucoup, beaucoup d'émotion sur Orléans.
01:52 Et puis, il y a eu assez rapidement une polémique.
01:55 Des membres du code de collectif cycliste ont critiqué la politique cyclable,
01:59 notamment sur les réseaux sociaux.
02:01 La mairie a assez rapidement répondu.
02:04 Récupération idéologique dans un communiqué,
02:06 ça c'était dans les jours qui ont suivi.
02:08 Est-ce que depuis, vous avez pu échanger de manière peut-être plus apaisée avec ces associations ?
02:13 Je pense qu'en fait, il y a des moments où la décence doit être de mise.
02:18 Et je pense qu'on a atteint parfois des degrés d'indécence.
02:20 Je ne parle pas forcément des associations.
02:22 Je parle de certaines personnes qui se sont lâchées sur les réseaux sociaux.
02:25 Je rappelle que le drame se déroule dans un centre piéton.
02:29 On n'est pas sur des voies, donc on ne peut pas parler de pistes cyclables,
02:32 à moins d'avoir l'intelligence de créer des pistes cyclables dans un centre piéton.
02:37 Je rappelle d'ailleurs que c'est le maire d'Orléans
02:39 qui a piétonnisé ce centre historique,
02:42 qui était livré aux véhicules jusqu'au début des années 2000.
02:46 Il n'est pas plus responsable que le maire d'Olivet, du drame d'Olivet,
02:50 ou que le maire d'Ingrès, qui est en charge en tant que vice-président
02:53 de la politique cyclable sur la métropole.
02:56 Je crois qu'il faut savoir raison garder.
02:58 J'ai écouté ce matin à 7h30 les témoignages des cyclistes,
03:03 qui évoquaient d'ailleurs plutôt leur interaction
03:06 et leur relation difficile avec les piétons.
03:08 Je voudrais dire que moi, les témoignages que j'ai souvent,
03:10 ce sont les témoignages des piétons qui ont des relations difficiles avec les cyclistes.
03:14 Ce matin, au moment même où j'arrivais rue Royal,
03:18 pour pouvoir arriver sur France Bleu,
03:20 j'avais un cycliste qui passait devant moi, au feu rouge,
03:23 mais devant moi, moi j'étais ouvert, et lui au rouge, il est passé.
03:26 Il m'a fait un gentil coucou quand même de la main
03:28 pour m'expliquer que bon, ce n'était pas très grave.
03:30 Mais si vous voulez, le vrai sujet, c'est d'abord une question de respect
03:34 entre les automobilistes, les piétons, les cyclistes et vice-versa.
03:37 C'est la réalité.
03:38 Quand je regarde l'article qui est paru dans la République du Centre
03:42 chez votre confrère, et qu'on voyait les témoignages des différents commerçants,
03:46 que disait-il, pour le responsable du visage,
03:49 je n'ai pas un plein des automobilistes, certains roulent vite, mais c'est très rare.
03:54 Le magasin, pour le moment de prise, j'ai déjà vu les piétons se faire renverser par des vélos.
03:57 Un bar, quand on sort avec le bateau pour aller sur la terrasse,
04:02 d'être à deux doigts de se faire renverser par un cycliste qui descend par la rue.
04:05 Je voudrais juste opposer à cette indécence,
04:12 l'extraordinaire décence du père de ce jeune homme
04:19 qui m'a appelé vendredi, pendant près d'une demi-heure,
04:24 après être sorti du commissariat pour avoir tous les éléments liés à cet accident,
04:28 par rapport à la vitesse du camion, par rapport à un certain nombre d'éléments.
04:32 Que me disait-il ?
04:34 Je me disais, M. Montier, est-ce que vous pourriez dire aux jeunes
04:37 que la ville, ce n'est pas un terrain de jeu ?
04:40 Mon fils, il cherchait l'adrénaline.
04:42 Mon fils, il courait de skatepark en skatepark pour aller faire de la voltige.
04:46 Mon fils, c'était un sportif, mais il était très jeune.
04:48 Il avait dans sa tête, il était insubmersible.
04:51 Et donc la rue du Petit Puy, on la connaît.
04:53 Vous imaginez, quand on est à 30 à l'heure sur la place du Châtelet,
04:55 quand on arrive dans la rue du Petit Puy, en bas, on est plutôt à 50 à l'heure.
04:59 Et donc, il faut bien comprendre, dans ce genre de situation,
05:02 qu'il faut absolument que les jeunes portent des casques,
05:05 qu'ils puissent effectivement comprendre qu'il y a une sécurité routière à respecter.
05:09 Et moi, le jour même, donc mercredi, avec une directrice générale adjointe,
05:15 on travaillait sur le sujet en se disant, qu'est-ce qu'on peut faire maintenant ?
05:18 Et d'ailleurs, c'est ce que le père me disait,
05:19 pour vraiment que dans les collèges et les lycées,
05:22 en face de la pédagogie, aussi pour expliquer...
05:24 - Ça passe par plus de prévention dans les établissements scolaires ?
05:26 - Mais bien sûr, mais évidemment, mais bien naturellement.
05:28 On voit bien que là, que ce soit sur l'accident d'Olivet
05:30 ou que ce soit sur celui d'Orléans, ce n'est pas une question de pistes cyclables.
05:34 On voit bien que des drames peuvent être évités,
05:37 pour autant que chacun puisse effectivement rouler,
05:40 que ce soit en voiture, à vélo ou les piétons qui parfois traversent n'importe comment.
05:45 Pareil, il faut savoir se respecter.
05:47 Voilà, vous voyez, on apprend que par exemple, ce camionneur,
05:51 donc l'ivraison qui venait d'arriver, ne respectait pas la priorité à droite.
05:56 Et quand on descend de la rue du Petit Puy,
05:58 il y a aussi des gens qui arrivent de la droite par la rue des Halles.
06:01 Donc en fait, il faut que tous les deux arrivent au croisement,
06:05 d'autant qu'il n'y a aucune visibilité.
06:06 - Mais Florent Montillaud, est-ce que l'un des problèmes de cet endroit aussi ?
06:10 - J'ai juste une observation, excusez-moi,
06:12 parce que dans tout ce que j'ai reçu comme informations,
06:14 j'ai reçu aussi des mails, etc., j'ai reçu un mail surréaliste,
06:18 me disant, vous savez, en fait, la faute c'est l'économie.
06:21 L'économie parce qu'il y a des commerces, il y a des restaurants,
06:24 et en fait, s'il y a des livreurs, c'est parce qu'il y a des commerces, il y a des restaurants.
06:28 Mais alors on va se fermer les commerces, on va fermer les restaurants,
06:31 on va considérer qu'on est dans une cité-dortoir,
06:33 mais même dans les cités-dortoirs, il y a des morts.
06:35 Donc en fait, je crois que si vous voulez, il faut vraiment prendre du recul,
06:38 ne pas tout mélanger.
06:40 - Il ne faut pas tout mélanger, Florent Montillaud,
06:41 mais vous l'avez répété à plusieurs reprises, c'est une zone piétonne,
06:44 il y avait un camion, puisqu'il y a des commerces, là-dessus, tout le monde est d'accord,
06:49 est-ce qu'il ne faut pas mettre en place plus de contrôles pour justement ces camions ?
06:53 On les voit passer, nous aussi, à France Bloire-Léon, tous les matins,
06:56 des camions très imposants qui passent dans cette partie piétonne.
06:59 - Je n'ai pas pu rentrer, parce qu'il y avait deux camions qui se suivaient.
07:02 - Alors qu'est-ce qu'on peut faire sur ce genre de zone-là ?
07:04 - Vous le voyez, le maire, il y a un arrêté municipal,
07:07 les livraisons c'est 10 à l'heure, donc là, en l'occurrence, pour être très précis,
07:10 on doit être à peu près au double, c'est-à-dire à 20 à l'heure,
07:12 il n'était pas sur une autoroute à 130 à l'heure,
07:15 ni même à 50 à l'heure, ni même à 30 à l'heure.
07:17 - Oui, mais ça crée des drames.
07:18 - Mais les drames, ils sont concomitants,
07:22 au fait à la fois qu'on a un camion qui de toute façon ne pouvait pas ne pas arriver dans le carrefour,
07:28 il n'avait aucune visibilité, s'il s'était arrivé comme un stop avant,
07:31 de toute façon il n'aurait jamais vu cet adolescent descendre, c'était impossible,
07:34 il fallait qu'avec sa cabine il puisse rentrer de toute façon.
07:38 Et quand on arrive à peu près à 50 à l'heure en vélo,
07:41 de toute façon, j'ai vu, même vérifié, je me suis dit,
07:43 est-ce que par exemple il n'aurait pas dérapé ?
07:46 Non, la chaussette est extrêmement sèche, alors qu'il y a des fois où,
07:49 surtout ces jours-ci, où c'est extrêmement humide avec les pavés,
07:52 ou même des piétons ont du mal à marcher quand il pleut et que les pavés sont mouillés.
07:58 Non, vraiment, là on a regardé, c'était extrêmement sec.
08:02 Voilà, donc on a les contrôles, on les a,
08:07 les verbalisations de personnes qui sont mal garées,
08:09 des scooters, j'ai mené toute une campagne avec les Uber, etc.
08:13 parce qu'il y avait des tas de scooters en permanence qui passaient comme ça dans les routes.
08:17 Alors il y en a encore, mais 10 fois moins qu'il y a 2 ans.
08:20 Bon, donc je crois que surtout, je le dis, il faut d'abord faire un travail de prévention,
08:25 d'explication, de pédagogie. On n'est pas insubmersible, même à 16 ans.
08:29 On l'a tous été, je l'ai été.
08:31 Moi-même, j'avais un vélo de course, je sais ce que c'est que descendre
08:33 des rues pentues et avec des virages glissants à 100 à l'heure.
08:39 Et je dis bien à 100 à l'heure. Bon, tout ça est dangereux.
08:42 Voilà, on est dans une ville, et bien oui, on est en vélo,
08:45 on ne brûle pas les feux rouges à l'intérieur de la carrefour.
08:49 Je passe tous les jours, 2-3 fois par jour, par la place Gambetta,
08:52 qui est une place sans doute l'une des plus dangereuses, avec des voies, des mailles, etc.
08:57 Le nombre de vélos, je me dis, je suis effaré, je me dis, mais ce n'est pas possible.
09:00 Il y a un dieu pour eux, parce qu'ils cherchent quoi ?
09:02 - Mais les vélos ont le droit aussi de circuler, et c'est parfois, il faut le reconnaître.
09:05 - Mais je circule en vélo, madame. Mon épouse, tous les jours, est en vélo.
09:09 On n'est pas en train de dire que c'est les vélos qui sont coupables.
09:12 On est en train de dire simplement qu'il faut vraiment prendre du recul,
09:16 arrêter de dire que ce sont les automobilistes ou les piétons qui sont...
09:19 J'entendais ce matin la relation entre les piétons et les vélos.
09:22 - On manque de temps, malheureusement. Il faudra qu'on revienne parler du plan vélo en détail.
09:27 Merci d'avoir été notre invitée. Bonne journée.
09:29 - Avec plaisir. Malheureusement dans ce contexte.

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