L'Iran est un canard sans tête

  • il y a 4 mois
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Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce mardi, il revient sur le décès du président iranien.
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Transcript
00:00 - Vous avez lu Friedrich Dürenmaat, Vincent Herweth, non ?
00:02 - Mais vous êtes narquois ce matin ! Bonjour Dimitri Pavlenko !
00:04 - Avec vous ce matin pour votre éditor international Vincent,
00:07 nous partons en Iran où un deuil de 5 jours a été décrété
00:11 après la mort du président Raisi, il sera enterré tout à l'heure à Tabriz,
00:14 puis transféré à Téhéran.
00:16 Vous dites Vincent que sa mort finalement à Ebrahim Raisi ne change rien.
00:20 - Il faut s'attendre à des larmes, des cris, du rythme,
00:23 avec les partisans qui se frappent la poitrine en cadence
00:26 et les autres qui se tapent la tête à deux mains.
00:28 Le deuil c'est la grande spécialité des chiites
00:31 et le spectacle officiel couvrira l'écho des rires et des pétards
00:35 qui ont fêté la mort du tyran dans les provinces périphériques et jusqu'à Téhéran.
00:40 Personne ne pleure Ebrahim Raisi.
00:42 Il y a trois ans, lors de l'élection présidentielle,
00:45 les trois quarts des habitants de la capitale sont restés chez eux.
00:49 Pareil des aveux, c'est sans précédent.
00:51 Si Raisi avait eu un rival, il n'aurait jamais été élu.
00:55 Hier, le Hamas, le Hezbollah, les Houthis, les milices irakiennes dont il était le parrain
01:00 ont rivalisé d'emphase dans les condoléances.
01:03 Ce sont des larmes de crocodile, les apparatchiks n'ont pas d'amis,
01:07 les bourreaux ne suscitent aucune compassion.
01:09 - Alors bourreau c'était son surnom, il a été un procureur implacable avant d'être élu président.
01:13 - Bah Ebrahim Raisi est mort comme il avait vécu, dans le sang et le brouillard.
01:17 Personne ne sait vraiment comment son aventure a commencé.
01:21 Il n'a pas fait la révolution contre le chat,
01:23 il n'a pas fait la guerre avec l'Irak, il n'avait aucun charisme,
01:26 il vient du bac lergé, à 19 ans il monte quand même un tribunal révolutionnaire dans le sud-ouest,
01:31 il est ensuite adjoint du procureur de Karaj, près de Teheran, puis d'Amadan,
01:36 partout le même zèle, il n'a aucun état d'âme à envoyer les suspects à la potence
01:41 et on le surnomme l'assassin.
01:43 À 28 ans, il est l'un des quatre commissaires de la mort
01:46 qui vident les prisons en exécutant des milliers d'opposants,
01:49 et le voilà promu, bouché de Teheran, il est le procureur général.
01:54 Comme dans toutes les révolutions, la lie de la société impose sa violence,
01:59 seuls les rouages les plus solides de la machine de mort survivent au sommet.
02:04 - Et c'est le guide suprême Ramenei qui l'a choisi.
02:06 - Il l'avait connu étudiant pauvre à Rome, il l'a fait président,
02:10 mais ce n'était qu'un collaborateur soumis, habile,
02:14 il faisait tout pour ressembler au guide, même turban, même lunettes, même férocité.
02:19 Il avait de bonnes chances de devenir son successeur,
02:22 l'institution judiciaire est l'un des trois piliers du régime,
02:25 avec les gardiens de la révolution et le guide suprême,
02:28 Raïssi était au carrefour de ces trois forces.
02:30 Dans son hélicoptère, il avait embarqué hier son ministre des affaires étrangères,
02:35 Hossein Amirabdollah Lian était l'ami et le biographe du général Souleimani,
02:40 le chef de la force Alrods, l'homme qui a forgé le camp de la résistance
02:44 avec les milices toute-puissante en Irak, en Syrie, au Liban, à Gaza,
02:48 un radical lui aussi, et qui a fait lui aussi sa carrière
02:51 dans l'ombre des gardiens de la révolution.
02:53 - Qu'est-ce qui va se passer maintenant, Vincent ?
02:56 - La nomination de ces deux hommes avait démontré qu'un État parallèle s'est imposé en Iran,
03:00 mettant sur la touche les institutions élues,
03:03 le jeu des factions réduisant à néant tout espoir de réforme,
03:06 leur mort inquiète, mais elle ne va rien changer,
03:09 un vice-président et un vice-ministre ont déjà pris la relève,
03:13 ils sont de la même trempe, le système est puissant,
03:16 malgré la faillite économique, malgré la fatigue
03:19 du guide suprême qui voudrait bien se retirer,
03:21 et l'Iran est ce matin comme un canard sans tête qui vient d'être décapité,
03:25 il va continuer sur sa lancée, obstinément déterminé
03:29 à acquérir l'arme nucléaire, à s'imposer aux Arabes qui l'entourent,
03:33 à voiler les femmes, à défier l'Occident,
03:35 et à tenir en respect tous les autres, à commencer par Israël.
03:39 - Signature européen Vincent Herouet, merci beaucoup Vincent.

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