On célèbre la seconde guerre, en préparant la troisième ?

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce jeudi, il revient sur les risques d'une troisième guerre mondiale.   Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00Avec Vincent Hervoët, bonjour Vincent.

00:01Bonjour Dimitri, bonjour à tous.

00:03Vincent, vous revenez ce matin sur les célébrations en Normandie,

00:05vous vous demandez s'il s'agit de célébrer la seconde guerre mondiale

00:09ou bien de préparer la troisième ?

00:10En Normandie, on se met au garde à vous parce qu'il y a 100 000 tombes

00:14bien alignées dans les cimetières militaires, des soldats allemands d'abord,

00:18des américains et presque autant de britanniques, des canadiens,

00:21et puis des belges, des néerlandais, des tchèques, des polonais, etc.

00:25Rien que des occidentaux.

00:27Il y a aussi les français, les plus nombreux,

00:29mais ce sont des civils victimes des bombardements.

00:31On ne les voit pas, ils sont dans le caveau de famille au cimetière du village.

00:35On doit le respect aux pauvres morts et les honneurs militaires

00:39aux héros fauchés au champ de bataille.

00:41Tout cela impose le silence.

00:43Il a régné longtemps sous De Gaulle, sous Pompidou, sous Giscard.

00:47Le 6 juin se résumait à une prise d'armes.

00:49Un ministre venait saluer les anciens combattants.

00:52Depuis que François Mitterrand a lancé les commémorations

00:55internationales du débarquement,

00:57avec défilé de tête couronnée et grand barnum sécuritaire,

01:00télé en direct, cours d'histoire accéléré,

01:03le 6 juin est le jour le plus long pour le protocole

01:08et les généralités pompeuses.

01:10Le silence, c'est entre deux discours.

01:13Le D-Day, on a célébré le courage,

01:16puis l'Amérique, puis la paix et l'Europe réconciliée,

01:19puis la liberté et la démocratie après la chute du mur,

01:22puis un peu de tout, mais surtout les participants eux-mêmes.

01:26Alors cette année, d'ailleurs, ils sont tous en campagne électorale.

01:29Biden joue sa survie en novembre,

01:31Ritchie Sounack le Britannique dans un mois,

01:33Emmanuel Macron risque un désaveu dans trois jours,

01:36comme tous les autres dirigeants européens,

01:38Volodymyr Zelensky lui a fini son mandat,

01:41mais il continue à régner, il est comme le roi d'Angleterre, il est hors-jeu.

01:45En fait, le 6 juin est la réunion de famille des Occidentaux,

01:49c'est-à-dire des Européens avec leurs grands cousins américains.

01:53L'Asie, l'Afrique, l'Amérique latine disparaissent dans le lointain, on est entre soi.

01:58Alors la Russie non plus n'est pas invitée, Vincent.

02:01Et pour cause, il y a la guerre, mais il y a dix ans,

02:03Vladimir Poutine avait déjà annexé la Crimelle d'Ombas,

02:07et il avait quand même été convié.

02:09François Hollande et Angela Merkel avaient même profité de sa présence

02:13pour engager un dialogue à quatre avec le président ukrainien Poroshenko.

02:17Ce sont les fameux accords de Normandie.

02:20La guerre qui change tout, ce n'est pas le conflit territorial aux confins,

02:24c'est la nouvelle guerre froide qui oppose l'Occident aux Russes,

02:28soutenu par les Chinois, les Iraniens, les Nord-Coréens.

02:31C'est la fracture du monde que l'invasion russe a précipité,

02:35ce sont les combats à sa porte qui ruinent l'Europe.

02:38Vladimir Poutine n'est pas là,

02:40mais son fantôme hante les conversations entre Joe Biden et Emmanuel Macron,

02:45il refuse de laisser le Kremlin l'emporter,

02:47ça mettrait l'Europe en danger, la crédibilité américaine en miette,

02:51les Chinois, les islamistes, etc.

02:54en profiteraient, le monde serait encore plus dangereux.

02:57L'Elysée a l'ambition d'être à la tête d'une coalition de pays

03:00prêts à envoyer des instructeurs en Ukraine,

03:04ça ne changera pas le rapport de force sur le terrain,

03:07mais la France se grise et rejoue la seconde guerre mondiale,

03:11Joe Biden, lui, redoute la troisième guerre mondiale,

03:14et il n'enverra pas un homme sur le terrain.

03:16Il faut donc que l'armée ukrainienne tienne le choc,

03:19parce que d'ici l'élection ou non de Donald Trump dans cinq mois,

03:23ni la Russie, ni l'Ukraine n'ont intérêt à négocier.

03:27Les Ukrainiens vont continuer à creuser leurs tombes,

03:30leurs cimetières seront bientôt aussi vastes que ceux de Normandie,

03:34mais personne n'a envie d'aller y faire des phrases.

Category

Transcription

Recommandations