• il y a 6 mois
L’ancien directeur de la Coupe du monde de rugby 2023, Claude Atcher, était l’invité de L’Heure des Pros, ce lundi 20 mai, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur son licenciement : «Pour des ambitions personnelles, on a déstabilisé le comité d’organisation ainsi que la Fédération française de rugby et on a finalement un événement qui n’a pas l’impact médiatique qu’il aurait dû avoir. On a volé la Coupe du monde au rugby».

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Transcription
00:00 On est dans un contexte à ce moment-là d'élection à la Fédération française de rugby,
00:05 avec un opposant qui depuis des années n'a qu'une idée en tête, c'est de devenir président,
00:11 mettre la main sur l'enquête...
00:12 On dit son nom, M. Grill, qui était sans doute le candidat de Mme Houdet à Castera, si j'ai bien compris.
00:18 Oui, depuis des années.
00:19 C'est pour ça que je parle de machination-complot, c'est votre thèse, bien sûr.
00:22 Oui, je préfère le mot machination que complot, mais peu importe, au bout du compte, on parle de la même chose.
00:29 Et donc ce contexte-là qui fait que Mme Houdet veut absolument destituer M. Laporte.
00:35 Pourquoi ?
00:37 Parce qu'il y a cette histoire de judiciaire sur laquelle Bernard est condamné dans un dossier...
00:43 Dans l'affaire Altrade.
00:43 Altrade, mais sur laquelle il a fait appel.
00:46 Donc sur un plan judiciaire, il est toujours, entre guillemets, en situation...
00:52 Alors il faut rappeler également que l'affaire Altrade, c'est...
00:56 Je ne peux pas dire que c'est là aussi une affaire de corps de cul, mais ce n'est quand même pas grand grand chose.
00:59 Si vous me permettez...
01:01 Non, non.
01:02 Voilà, j'ai le droit de le dire.
01:04 Et c'est donc qu'on l'accuse d'avoir favorisé M. Altrade dans...
01:10 La commission de discipline sur la remise de deux matchs de suspension sur le terrain de Montpellier.
01:16 Bon, voilà.
01:18 C'est une affaire extrêmement grave.
01:20 Bon, voilà, donc on ferme la parenthèse.
01:25 Voilà, et donc elle veut destituer Bernard Laporte et mettre Florian Grille, qui est son copain,
01:30 qu'elle soutient depuis des années, président de la fédération,
01:32 et mettre la main sur le comité d'organisation.
01:35 Simplement en deux mots, parce que je ne veux pas se perdre dans le détail,
01:38 mais au mois de juin 2022, on a un conseil d'administration
01:42 qui annonce 68 millions d'euros de résultats positifs de la Coupe du Monde.
01:45 Je suis encore en place, 15 jours avant le fameux article dans les médias,
01:50 et à ce moment-là, ça suscite quelques intérêts.
01:53 C'est rare qu'un événement sportif, de manière générale, dégage des bénéfices.
01:57 À ce moment-là, il dégage 68 millions d'euros de bénéfices.
02:01 Mais il n'a pas encore eu lieu.
02:02 Mais il n'a pas encore eu lieu.
02:04 Il n'a pas encore eu lieu, non, mais...
02:05 C'est du prévisionnel.
02:06 On a quasiment vendu toutes les places.
02:08 94% des recettes, ce sont les recettes billetteries,
02:11 donc la marge d'erreur, elle est minime, même si, après mon départ,
02:16 l'équipe qui m'a remplacé, notamment dans l'environnement de la ministre,
02:20 a dépensé 23 millions d'euros de plus.
02:23 Mais globalement, encore aujourd'hui,
02:26 le conseil d'administration du mois de mars identifie 53 millions d'euros de résultats.
02:30 Donc, globalement, le job a été fait.
02:33 Moi, c'est ma troisième Coupe du Monde.
02:35 J'ai été le patron en 2007, j'ai été le patron au Japon,
02:38 je suis le patron en 2023.
02:40 On peut penser que, professionnellement parlant,
02:43 j'ai la faiblesse de penser que j'ai quelques capacités à conduire cette Coupe jusqu'au bout.
02:48 Mais malgré tout ça,
02:50 parce qu'il y a des ambitions personnelles qui vont en détriment de l'intérêt général,
02:55 on déstabilise le comité d'organisation,
02:58 on déstabilise la Fédération française de rugby.
03:01 À la sortie, on a un événement qui, malheureusement,
03:04 n'a pas l'impact médiatique qu'il aurait dû avoir,
03:06 parce qu'en 2007, on a 35 % d'augmentation.
03:09 – Oui, alors il n'a pas l'impact parce qu'on n'a pas gagné.
03:11 – Oui, mais on avait…
03:13 – Parce qu'on avait gagné…
03:14 – Pardon, mais en 2007, on n'avait pas gagné non plus.
03:17 Mais on avait 35 % d'augmentation de licenciés.
03:20 2023, 0 %.
03:22 Il y a quelque chose qui s'est cassé à un moment donné,
03:25 parce que moi jeudi, on a volé la Coupe du Monde au rugby.
03:28 On a mis en place des techniques…
03:29 – On n'a pas gagné.
03:31 – Mais on n'a pas gagné.
03:32 Mais si on n'a pas gagné…
03:33 – Et dans le sport, si on gagne,
03:34 souvenez-vous la Coupe du Monde 98 en foot,
03:36 il y a avant et après le quart de finale.
03:38 – Vous avez raison, mais on n'avait pas gagné en 2007 non plus.
03:41 Pardon, mais…
03:42 – On était allé en finale en 2007 ?
03:43 – Non, en demi-finale.
03:44 – Demi-finale.
03:44 – On n'était pas favoris en 2007.
03:46 – On n'était pas favoris.
03:47 Là, on est favoris, on a les joueurs pour gagner.
03:49 – C'est une déception là.
03:51 – Mais c'est une déception.
03:51 – Et c'est sans doute en plus une forme d'injustice,
03:54 parce que cette équipe était très bonne.
03:55 Mais c'est le sport.
03:56 – Mais si vous me permettez, je pense,
03:58 et je pose des questions, je n'accuse pas,
04:00 mais je pose des questions.
04:01 Est-ce que toute cette opération de déstabilisation
04:05 n'a pas aussi quelque peu déstabilisé…
04:06 – C'est possible que le fait que Bernard Laporte,
04:09 si Bernard Laporte avait été là, beaucoup l'ont dit.
04:11 Non, mais je pense que c'est vrai.
04:12 Bernard Laporte, il connaît ça.
04:13 Donc il serait, voilà, il sait faire.
04:16 Il connaît, puis c'est le papa du joueur.
04:18 – Il y a un rapport avec les institutions.
04:20 Alors, il ne faut pas dire ça comme ça, toujours.
04:22 Mais c'est vrai que tu parles aux institutions,
04:24 tu sais comment ça se passe, tu préviens.
04:26 – Il a été mouillé cet espoir.
04:27 – Oui, parce qu'on a perdu contre…
04:30 – Contre l'Afrique du Sud.
04:32 – Oui, l'Afrique du Sud, le match n'est pas clair.
04:33 Le type qui sort, bon, c'est pas clair.
04:35 L'arbitrage, franchement, il n'est pas clair.
04:37 – Mais même en dehors de cette influence-là,
04:39 il y a aussi le groupe de joueurs
04:40 où Bernard était un personnage central.
04:43 C'était le papa, c'était celui qui rassurait,
04:45 c'était… – C'est possible que c'est déstabilisé.
04:47 [Musique]
04:50 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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