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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ !
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00:00 -Bonsoir, David Hallyday, bonsoir, Mouloud, bonsoir à tous.
00:02 Notre tête à clics du jour, c'est Anne-Cécile Maïffert,
00:05 la présidente de la Fondation des femmes.
00:07 Elle fait partie des initiatrices de cette photo historique
00:10 publiée hier dans le journal "Le Monde",
00:12 celle des 100 visages français du mouvement #MeToo.
00:15 Une tribune accompagne ce mouvement.
00:17 On persiste et on signe.
00:19 -C'est important d'inscrire son combat dans un collectif,
00:25 de pouvoir aussi proposer à des personnes
00:28 que j'ai rencontrées tout au long de ce chemin de venir
00:30 et qui sont pas forcément des personnes connues de tout le monde,
00:33 mais qui sont des gens dont l'histoire est aussi importante que la mienne.
00:37 -C'est un mouvement d'indignation et en même temps, un mouvement solidaire.
00:43 On se résignera pas à l'impressions.
00:45 -Tous pour un...
00:46 -Et un pour deux ! -Et une pour tous !
00:48 -OK.
00:50 -Bonsoir, Anne-Cécile Maïffert. -Bonsoir.
00:52 -Je vous présente David Hallyday. -Bonsoir.
00:54 -Mouloud Achan, merci beaucoup d'être avec nous sur le plateau de clics.
00:57 Avec l'actrice Anna Mouglalis
00:59 et la vice-présidente de l'association MeToo Media Muriel Reus,
01:02 vous êtes à l'origine de cette photo historique que l'on vient de voir,
01:04 de ces 100 visages du mouvement MeToo.
01:07 Pourquoi elle est historique, cette photo ?
01:09 -Elle est historique d'abord parce que Le Monde ne fait jamais ça.
01:12 Le journal Le Monde nous a suivis dans cette folle aventure.
01:15 Et puis elle est historique aussi parce que c'est la première fois,
01:18 et même la première fois au monde,
01:20 qu'on rassemble comme ça toutes les personnes qui, depuis 2017,
01:24 fin 2017, le début du mouvement MeToo,
01:27 on a rassemblé toutes les personnes qu'on a pu,
01:28 qui ont, à un moment donné, initié un mouvement dans leur milieu.
01:31 Donc MeToo culture, MeToo cinéma, évidemment,
01:34 MeToo politique, MeToo média,
01:35 mais aussi MeToo cuisine, MeToo dans l'église,
01:37 MeToo inceste, MeToo dans le vin...
01:40 Tous ces MeToo-là, en fait, au fur et à mesure, on les oublie.
01:44 Une sorte d'amnésie, comme ça.
01:46 On les a rassemblées toutes et tous, d'ailleurs, il y avait des hommes,
01:49 et c'était un moment de grande émotion,
01:51 et rassembler tout le monde comme ça, c'était assez fabuleux.
01:54 -Ce qui est important, c'est qu'on voit que ça touche
01:55 tous les milieux professionnels,
01:57 toutes les classes socio-professionnelles,
01:59 et toutes les Françaises et les Françaises.
02:01 -Toutes les classes, toutes les Françaises, tous les Français,
02:03 tous les milieux, et c'est ça qui est très intéressant aussi
02:05 dans cette photo, c'est qu'il y a des personnes qui sont très connues,
02:08 qui sont là,
02:10 Judith Gaudrèche, entre autres, Anna Mouglalis,
02:12 qui sont des personnalités qui ont l'habitude d'être dans les médias
02:15 et qui sont aussi protégées par la visibilité qu'elles ont.
02:18 Et on a souhaité aussi tendre la main à toutes celles...
02:20 Alors, on a oublié certaines, on essaie de se rattraper,
02:24 mais on essaie de tendre la main au maximum
02:25 à toutes celles qui sont beaucoup plus anonymes,
02:28 qui sont quelque part presque plus courageuses,
02:30 parce qu'elles, quand elles dénoncent ce qui se passe dans leur milieu,
02:33 après, elles ont des répercussions qui peuvent être graves,
02:35 et ensuite, plus personne ne s'intéresse à elles.
02:37 Et donc, on a voulu aussi aller les rechercher
02:39 et leur dire en fait, on vous a pas oubliés,
02:41 votre acte de courage, on le garde en tête,
02:44 et on a envie de continuer ensemble
02:45 et à partager aussi la notoriété et la visibilité.
02:47 -Donc, c'est la suite de "On vous croit, on vous suit".
02:49 -"On vous croit, on vous suit", et on va continuer ensemble,
02:52 et on va demander tout ensemble cette grande loi.
02:54 Ce que ça montre aussi cette photo, c'est que c'est systémique,
02:57 c'est-à-dire que c'est pas...
02:58 On peut toujours, après, sur une histoire individuelle,
03:00 dire "Oui, mais elle a peut-être un peu cherché", etc.
03:02 Non, là, ce qu'on voit, c'est qu'en fait,
03:04 ce nombre de personnes montre qu'il y a un problème qui est global,
03:07 et donc, on veut une réponse globale.
03:08 -Il y a une tribune qui accompagne cette photo,
03:10 signée par près de 150 personnalités,
03:12 demandant une loi intégrale sur les violences sexuelles.
03:15 Qu'est-ce que c'est qu'une loi intégrale,
03:16 et à quoi elle ressemblerait ?
03:18 -Une loi intégrale, c'est une loi qui vise à faire un avant-un-après.
03:21 C'est-à-dire qu'on va arrêter de faire des petites modifications
03:24 à la va-vite, un peu cosmétiques, parfois,
03:26 pour faire genre qu'on fait des trucs.
03:28 Non, nous, on veut vraiment qu'il n'y ait plus l'impunité
03:31 telle qu'elle existe aujourd'hui.
03:33 Un chiffre, 94 % des plaintes pour viol aujourd'hui
03:37 sont classées sans suite.
03:38 "Classées sans suite", ça veut dire
03:39 "Il n'y a pas assez pour vous amener au procès".
03:41 -Et ça a augmenté. -Et ça a augmenté depuis 2017.
03:44 En 2017, on était à 82 %, ça a augmenté à 94 %,
03:48 donc on voit qu'en fait, MeToo, il y a de plus en plus...
03:52 Ce problème d'impunité grandit en réalité avec MeToo,
03:54 et donc cette loi, elle vise à résoudre ça.
03:57 Donc aller chercher tout ce qui manque aujourd'hui dans la loi,
03:59 et il suffit d'aller regarder ce qui se passe
04:01 auprès de nos pays européens ou même à l'international.
04:04 Il y a plein de pays qui ont fait des trucs incroyables
04:06 qu'on n'a toujours pas faits depuis des dizaines d'années.
04:08 Par exemple, interdire les enquêtes sur le passé sexuel de la victime.
04:12 C'est fou, c'est qu'en France, on enquête sur la victime.
04:14 Comment elle couche avec son mari, combien d'amants elle a eu dans sa vie.
04:17 À quel moment, c'est intéressant.
04:19 Le fait de pouvoir protéger aussi les femmes qui dénoncent des viols.
04:23 Par exemple, si une dame a été violée par son voisin,
04:25 ce serait bien qu'elle ait une ordonnance de protection.
04:27 Mais aujourd'hui, les ordonnances de protection,
04:29 c'est que si c'est votre mari, pas si c'est votre voisin.
04:31 Ce qu'on voudrait aussi, c'est qu'il y ait toujours un minimum d'enquêtes.
04:35 94 %, je le disais, de classements sans suite,
04:38 c'est souvent parce qu'en fait,
04:39 les policiers n'ont pas les moyens d'enquêter
04:41 sur la tonne de plaintes qu'il y a sur leur bureau.
04:44 Et donc, ils classent sans suite sans même avoir jamais
04:46 ni convoqué l'agresseur présumé,
04:48 ni regardé sur les réseaux sociaux, ni dans le portable, ni rien.
04:51 Il n'y a pas d'enquête qui est faite.
04:52 Et donc, c'est des classements sans suite.
04:54 Et nous, on veut qu'il y ait toujours un minimum d'enquêtes,
04:57 qu'on prenne au sérieux, qu'on prenne en considération,
04:59 qu'on se centre un tout petit peu quand même sur les victimes.
05:02 -Anne Cécile, depuis quelques jours, il y a une rumeur
05:04 qui circulait sur la possible publication
05:05 d'une liste d'auteurs présumés de violences sexuelles
05:08 dans le monde du cinéma.
05:10 Depuis la publication de cette liste,
05:11 elle a été démentie par le site d'information Mediapart,
05:14 mais Raphaël Kenard, que tu avais interviewé, Mouloud,
05:17 figurait sur cette liste et il avait réagi
05:19 à cette rumeur sur le plateau de clics.
05:20 -Il y a un sentiment d'impuissance et de colère
05:23 qui est généré par le fait d'être associé à quelque chose
05:27 dont on sait pas de quoi il retourne,
05:30 qui n'est étayé par aucun fait,
05:33 aucune accusation de quelque valeur que ce soit.
05:37 Et d'ailleurs,
05:40 j'ai entendu une phrase que je me permets de te répéter, Mouloud,
05:42 la rumeur meurt lorsqu'elle finit dans les oreilles
05:45 de quelqu'un d'intelligent.
05:47 D'accord ? Parce que le fait même de la rumeur,
05:50 c'est que je trouve qu'elle est initiée
05:53 par des personnes qui sont habitées par une énergie noire,
05:58 des personnes maléfiques, malveillantes,
06:00 profondément malveillantes,
06:01 qui initient des choses,
06:04 et il paraît qu'elle est conditionnelle.
06:07 L'étape d'après, ça devient une affirmation,
06:09 et l'étape encore d'après, ça devient une accusation.
06:11 Donc c'est une mécanique infernale
06:12 qui vient tout troubler, causer du remous, etc.,
06:15 alors que tout ça n'est que du vent.
06:18 -Est-ce que cette rumeur,
06:20 elle est faite pour décrédibiliser le mouvement #MeToo ?
06:23 -Peut-être en partie, oui,
06:25 mais c'est surtout parce qu'en fait, elle ne vient pas du mouvement #MeToo.
06:28 Donc il faut être, justement, et l'appeler à l'intelligence,
06:31 je pense qu'il faut être intelligent dans tous les sens du terme,
06:35 et pour tout, il y a des manières de déstabiliser des mouvements,
06:38 des manières de déstabiliser même probablement le festival de Cannes,
06:41 il faut pas tomber dedans.
06:42 Le mouvement #MeToo n'a jamais demandé autre chose que l'égalité,
06:45 la fin des violences et la justice.
06:48 Il n'a jamais demandé autre chose. Jamais on a demandé vengeance.
06:51 Jamais on a demandé quoi que ce soit d'autre.
06:53 On veut juste que la justice, elle, puisse passer.
06:55 On veut que les violences sexuelles, elles, s'arrêtent.
06:57 On veut que les femmes, elles puissent...
06:58 Les femmes et les enfants, et quelques hommes d'ailleurs aussi,
07:00 puissent se déployer en paix, déployer leurs talents,
07:04 déployer leurs compétences,
07:05 vivre en paix, tout simplement,
07:07 sans les violences sexuelles qui les détruisent.
07:09 C'est tout ce qu'on demande.
07:10 Et peut-être qu'il y a effectivement des personnes extrêmement malsaines
07:13 qui vont venir semer la zizanie et semer la pagaille,
07:16 mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que nous, ce qu'on demande,
07:19 c'est tout simplement une loi intégrale contre les violences sexuelles.
07:23 ...