• il y a 10 mois
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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

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Transcription
00:00 -Malouf, bonsoir, Mouloud. Bonsoir à tous.
00:02 Notre tête à clics du jour, c'est l'humoriste Caroline Vignaud.
00:05 Avant de devenir comédienne, elle était avocate pendant 8 ans
00:08 et elle le raconte sur scène.
00:09 -Maître Caroline Vignaud, je suis l'avocate,
00:14 commisse d'office.
00:15 Ça veut dire que je suis obligée de le faire
00:20 et que je ne vous coûte rien.
00:24 Voilà.
00:25 C'est mieux qu'une pute.
00:28 Rires.
00:29 -Et après 3 spectacles, elle est retourne au théâtre Edouard VII
00:33 avec "In Vino Veritas", son spectacle dans lequel elle parle
00:36 entre autres de l'égalisation de la drogue dure dans les EHPAD,
00:38 des problématiques de genre, de la langue française,
00:41 de l'intelligence artificielle, mais aussi des masculinistes.
00:44 ...
00:47 -Les masculinistes, c'est comment vous dire ?
00:49 C'est un peu...
00:50 C'est la Confédération nationale des tontons Gérard.
00:54 Tu sais, les...
00:55 ...
00:57 Une petite main comme ça, on peut plus.
01:01 ...
01:05 -Non, mais on pouvait déjà pas à l'époque, tonton.
01:08 -Alors, les mecs vont tous devenir pédés, alors.
01:12 ...
01:13 -Non, ça non plus, tonton, on peut pas.
01:15 -Je peux plus rien dire, alors.
01:17 -Voilà, c'est ça. Ferme ta gueule, tonton.
01:18 ...
01:20 -Bonsoir, Caroline Vignaud. -Bonsoir.
01:21 -Merci beaucoup d'être avec nous sur "Fantastique".
01:24 Je vous présente Ibrahim Malouf.
01:25 -C'est bien de savoir comme ça.
01:27 -C'est mieux de mettre les points sur les idées.
01:29 -Elle m'a dit "bonjour, Maluf" dans l'entendre.
01:30 -Exactement.
01:31 Vous serez à partir de demain au théâtre Édouard VII,
01:34 du mercredi au samedi jusqu'au 29 février,
01:36 puis vous partez en tournée dans toute la France.
01:38 Première question, c'est quoi un masculiniste ?
01:40 -C'est quelqu'un qui fait partie d'un mouvement
01:44 qu'ils ont monté pour lutter contre le féminisme,
01:47 cette théorie extrémiste qui consiste à considérer les femmes
01:49 comme des êtres humains.
01:51 Et donc, ils se sont mis en groupe et ils se motivent
01:54 pour expliquer comment... ce qu'on doit faire avec une femme,
01:56 ce qu'on ne doit pas faire avec une femme,
01:58 ce qui est interdit pour une femme.
01:59 Et c'est très étonnant, c'est très drôle
02:01 quand on le prend au second degré,
02:03 mais le problème, c'est qu'eux sont au premier degré.
02:05 -Justement, il en est beaucoup, question de féminisme,
02:07 dans le spectacle, et on voulait vous en soumettre un,
02:09 un extrait de l'animatrice et comédienne Alessandra Sublet,
02:12 qui était venue sur le plateau
02:13 et qui a donné sa version du féminisme.
02:15 -Moi, je vais te dire,
02:17 je ne te tiendrai pas de discours féministes, extrémistes,
02:20 parce que ce n'est pas mon truc.
02:21 J'aime les hommes autant que les femmes.
02:24 Je suis pour l'égalité homme-femme,
02:26 et je pense que c'est aux femmes de se libérer.
02:28 Je pense qu'il faut arrêter de chercher un ennemi quelque part,
02:31 d'être toutes là en sororité,
02:33 alors qu'en fait, pardon, mais cette sororité,
02:35 moi, je ne l'ai pas vue à plein d'endroits
02:37 dans ma vie personnelle et professionnelle,
02:39 et qu'en fait, à un moment donné, t'as juste envie de dire aux femmes,
02:41 "Allez-y, ouvrez la bouche, en fait."
02:43 -Vous en pensez quoi, vous, Caroline Desessard ?
02:45 -Elle a raison.
02:47 C'est un des problèmes, en fait,
02:48 c'est qu'il y a des femmes qui se comportent mal avec les femmes.
02:50 Et on l'a toutes vécue.
02:52 On l'a toutes vécue quand on est en entreprise
02:54 ou même à la machine à café.
02:55 "T'as vu Jeannine avec sa jupe courte ?
02:57 On sent qu'elle veut avoir une augmentation."
02:59 -Mais est-ce que le problème des femmes, c'est vraiment les femmes ?
03:02 -Non, c'est pas le problème.
03:03 Jamais je dirais ça, c'est ridicule de dire ça.
03:06 C'est souvent quand même des hommes qui agressent les femmes,
03:08 les féminicides, ce sont des hommes.
03:10 La violence aux femmes, c'est des hommes, donc je dis pas ça.
03:13 Moi, je suis comme Alexandra, j'aime les hommes,
03:14 mais pour autant, c'est pas parce qu'on dit qu'il y a ce problème-là,
03:16 et que je suis la première à le dénoncer,
03:18 qu'on peut pas aussi dire qu'il y a un manque de sororité.
03:20 Et que c'est dommage,
03:21 et que si la mini-jupe de Jeannine te dérange,
03:23 déjà, t'es pas obligée d'en mettre.
03:25 Et puis surtout, si au contraire, ça te plaît,
03:26 tu dis "Ah, j'aimerais bien, mets-en une."
03:28 -Dans l'extrait qu'on a vu en introduction,
03:31 vous parliez de tonton Gérard.
03:32 Est-ce que c'est celui dont tout le monde parle en ce moment ?
03:34 -Alors, c'est étonnant, parce que ce spectacle, je l'ai écrit avant,
03:37 donc il y a deux options.
03:38 Soit je suis un peu visionnaire, soit j'avais un subconscient
03:42 qui m'a amené ça.
03:43 J'avais un tonton comme ça.
03:44 Il s'appelait pas Gérard, mais j'en avais un dans la famille.
03:47 Et on le subissait.
03:49 -Justement, Caroline,
03:50 vous avez été avocate pendant huit ans.
03:52 En ce moment, dans l'actualité,
03:53 on parle beaucoup de présomption d'innocence,
03:55 on parle aussi de tribunal médiatique.
03:56 C'est quoi, je m'adresse à l'avocate, la présomption d'innocence ?
03:59 -Alors, on est dans un système qui est un bon système,
04:01 c'est-à-dire qu'on considère qu'il vaut mieux avoir un innocent...
04:05 Enfin, pardon, un coupable en liberté plutôt qu'un innocent en prison.
04:08 Donc, on plaide le doute quand on est avocat.
04:10 Et si jamais il y a un doute sur la culpabilité,
04:13 il faut pas le condamner.
04:14 Et ça, c'est la règle, et c'est une bonne règle,
04:15 parce qu'on est dans un État de droit.
04:17 Cependant, une fois qu'on a dit ça,
04:19 il faut savoir que la présomption d'innocence,
04:20 elle est pas irréfragable.
04:22 Ça veut dire qu'on peut apporter la preuve que, justement...
04:25 Enfin, on peut...
04:26 Je cherche le terme, parce que ça vous fait comprendre
04:28 que je ne suis plus avocate depuis trop longtemps.
04:30 Mais voilà.
04:31 Et quand quelqu'un porte plainte contre vous, une fois,
04:35 c'est une parole contre l'autre.
04:36 Deux fois, trois fois, quatre fois, cinq fois, six, sept, huit...
04:39 Quand vous arrivez à 15 ou 16 nanas qui portent plainte
04:42 et qu'il n'y a pas de suite,
04:44 là, je pense qu'on a un vrai problème de société,
04:46 et on a un souci,
04:47 et il va falloir que la loi soit modifiée pour ça.
04:49 Mais pour autant,
04:50 et c'est comme le fait de dire "est-ce qu'un avocat doit défendre ou pas ?"
04:53 Oui, il faut défendre toutes les causes.
04:54 Moi, j'ai défendu des violeurs qui avaient violé,
04:57 parce que c'était mon rôle d'avocat, j'étais commisse d'office,
04:59 et je l'ai fait, parce qu'on est dans un État de droit.
05:01 Et si vous donnez le pouvoir à quelqu'un de choisir
05:03 qui a droit à un avocat et qui n'y a pas droit,
05:05 c'est plus un État de droit, c'est une dictature.
05:07 -Toi, Ibrahim, t'as été présumé coupable médiatiquement,
05:11 et t'as été relaxé en appel en 2020 par la Cour de Paris,
05:14 t'as été accusé en 2013 d'agression sexuelle sur une collégienne de 14 ans,
05:18 condamné à première instance,
05:19 finalement relaxé en appel en 2020 par la Cour d'appel de Paris,
05:22 t'as toujours nié,
05:23 et tu dis que, dans ton cas,
05:25 la présomption d'innocence n'a pas été respectée.
05:27 -Oui, elle a pas été respectée.
05:28 Je pense que Caroline connaît ce milieu mieux que moi,
05:32 et moi, j'ai débarqué un peu, malgré moi,
05:35 dans cet environnement de la justice que je connais pas.
05:38 C'est comme les hôpitaux, quand tu connais pas,
05:39 t'es complètement largué,
05:41 tu sais pas qu'en fait, ça marche très mal.
05:42 Au final, je me rappelle, après mon premier procès,
05:45 quand j'étais condamné,
05:46 j'ai dit "Mais attendez, comment c'est possible ?
05:48 "Un, y a pas de preuves, deux, c'est pas vrai,
05:51 "trois, y a pas eu d'enquête, comment ça se fait que je suis condamné ?"
05:53 On m'a dit "Oui, mais déjà, Ibrahim,
05:55 "t'as peine, tu sais, la peine qu'on a prononcée,
05:58 "elle est tellement en dessous que, de toute façon, déjà, estime-toi heureux."
06:00 Je fais "Attends, je comprends pas."
06:01 Moi, j'ai amené un dossier, comment ça se fait qu'ils l'ont pas lu ?
06:04 Y a des preuves, quand même, que cette histoire est fausse, etc.
06:06 On m'a dit "Il y en aura."
06:08 Et je me rappelle ce que m'avait répondu mon avocate,
06:09 elle m'a dit "Tu sais, Ibrahim, c'est très compliqué, la justice,
06:12 "les juges n'ont même pas la possibilité de faire des photocopies
06:16 "dans les tribunaux, ils doivent payer eux-mêmes
06:18 "pour faire les photocopies, etc."
06:20 Je dis "Mais qu'est-ce que c'est que cette justice qui fonctionne pas ?"
06:23 Et après, j'ai compris, et donc, pour l'appel, pour la séance en appel,
06:26 j'ai fait "OK, maintenant, je vais faire mon boulot,
06:28 "je vais bosser vraiment, je vais aller chercher des avocats
06:31 "qui vont vraiment se battre, en fait, pour prouver que cette histoire est fausse."
06:34 Et en effet, devant les juges,
06:37 mon avocate a dû gueuler sur la juge en lui disant
06:41 "Écoutez, si vous lisez pas le dossier, en gros, ça va mal se passer,
06:44 "en gros, si je résume."
06:45 Et quand ils ont commencé à regarder, à tourner les pages,
06:49 c'est là que tout s'est effondré.
06:51 Parce qu'en fait, ils ont vu sous leurs yeux les preuves.
06:53 Et donc, ce qui s'est passé, c'est que les journaux, les médias
06:57 ont communiqué sur l'affaire en prétendant que j'étais coupable,
07:00 parce que c'est très difficile de dire qu'une gamine de 15 ou 18 ans,
07:04 parce qu'elle avait 18 ans ou 19 ans au moment où l'affaire est sortie, ment.
07:08 Et or, c'était ça qui s'est passé.
07:10 Malheureusement, les enfants, ça leur arrive de mentir,
07:12 les ados mentent aussi,
07:13 je suis désolé d'avoir à le dire, mais les ados mentent aussi.
07:16 Et donc, quand on a amené les preuves, etc.,
07:19 au moment où la justice a prononcé le fait que j'étais innocent,
07:22 les médias n'ont pas communiqué sur le fait qu'ils s'étaient trompés.
07:25 Et donc, la confusion vient de là.
07:27 Et ce qu'il faudrait, en fait, aussi, la loi, ce qui serait vraiment bien,
07:30 ce serait qu'une fois que l'innocence est prononcée,
07:33 que tous les médias qui se sont prononcés hâtivement
07:36 en condamnant quelqu'un aient l'obligation de rattraper le coup
07:40 en faisant des dossiers pour prouver, pour montrer que la personne est innocent.
07:43 -En tout cas, tu as été relaxé en appel, donc la justice a prononcé.
07:47 -Ca serait toujours une bonne idée, quand même.
07:48 -Si on se termine... -Pardon !
07:50 -Excuse-moi, Camille.
07:52 C'est aussi toujours important de penser des victimes.
07:54 Des fois, il y a des victimes qui n'ont pas d'autre moyen
07:56 que de prendre la parole, que de communiquer comme ça.
07:58 En tout cas, la justice a fait son travail.
08:00 Et on a fait le nôtre. Merci beaucoup.
08:03 Cliquez sur Ibrahim Malouf, cliquez sur Caroline Vignaud.
08:05 Merci beaucoup, Pauline. Passez une excellente soirée sur Canal+.
08:08 ...

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