• l’année dernière
Deux kilomètres carrés pour 90 000 habitants, une île surpeuplée au bord de l’asphyxie. Mais pas facile de trouver de nouvelles terres lorsqu’il n’y a que la mer ! Les Maldives, constituées de près de 1200 îles (dont 200 seulement sont habitées) réparties dans l’Océan Indien sur environ 300 km2, pourraient disparaître en partie, d’ici à la fin du siècle. "Plus que le niveau de l’eau, c’est l’érosion qui risque de nous être fatale.

Chaque centimètre d’eau supplémentaire démultiplie la force d’érosions des vagues." Le docteur Mohamed Ali est pessimiste.

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00:48 12 avril 1987.
00:50 Mali, la capitale des Maldives, est envahie par les eaux.
00:54 L'océan Indien s'est déchaîné.
00:58 Pour se protéger, les moyens sont dérisoires.
01:02 À certains endroits, l'eau atteint près d'un mètre.
01:09 Une journée noire qui a marqué à jamais la population et son président.
01:16 Je me présente devant vous comme le représentant d'une population en danger.
01:22 On nous dit qu'avec le réchauffement climatique et la montée des eaux,
01:27 mon pays, les Maldives, pourrait avant la fin de ce siècle,
01:32 disparaître de la surface de la Terre.
01:35 Un cri d'alarme, lancé lors du premier sommet de la Terre.
01:39 C'est en juin 1992 à Rio de Janeiro, au Brésil.
01:43 Un événement unique. Le président Abdul Gayoum interpelle le monde.
01:48 Son pays pourrait être rayé de la carte.
01:51 Un appel de détresse qui fait écho aux prévisions de certains experts.
02:11 Selon eux, d'ici les 50 prochaines années,
02:14 le niveau de l'océan risque de monter de 50 cm jusqu'à 1 m de hauteur.
02:19 C'est pour le président des Maldives la mort annoncée d'une nation.
02:24 La mort d'un petit paradis de près de 350 000 habitants.
02:28 Bout à bout, cet archipel est plus petit que la principauté d'Andorre.
02:33 Il est composé de 1200 îles qui s'étirent sur plus de 900 km.
02:38 On est encore loin de ce scénario catastrophe,
02:42 mais les signes inquiétants ne manquent pas.
02:45 La preuve, ces images prises en décembre 2004 lors du tsunami.
02:50 Des dizaines d'îles habitées comme celles-ci sont des plus vulnérables.
02:58 Le pays tente de trouver des parades,
03:01 mais sa priorité aujourd'hui est de sensibiliser ses habitants,
03:05 de leur donner une conscience écologique.
03:09 La cible, les plus jeunes,
03:11 ceux qui demain pourraient devenir les premiers réfugiés climatiques.
03:16 Nous avons embarqué avec Ecocare, une association qui existe depuis 1994.
03:26 Ces animateurs accompagnent ici une centaine d'enfants qui ont entre 8 et 15 ans.
03:34 Pendant une semaine, ils vont se balader d'île en île.
03:38 Première étape de ce voyage, Kendu, dans l'atoll de Ba.
03:46 A leur arrivée, un rituel. Ils sont reçus par les écoliers du village.
04:03 Cette île compte 1200 habitants.
04:06 Ce sont des jeunes en majorité, à l'image du pays.
04:10 C'est Mohamed Zahir qui organise cette classe découverte.
04:22 Il travaille pour le ministère de l'Environnement.
04:25 Cela fait 10 ans qu'il cherche à prévenir ses concitoyens des dangers qui les guettent.
04:32 Cette eau, qui monte inexorablement, éronge peu à peu la terre des Maldives.
04:37 Où allons-nous, Mohamed ?
04:45 Nous allons voir une zone de l'île qui est érodée.
04:48 Nous allons observer cette érosion.
04:51 Ces enfants vont pouvoir descendre sur la plage,
04:59 voir le lieu, sentir le lieu,
05:03 sans que l'on ait rien à ajouter.
05:06 Pourquoi tant de mystères ? Nous allons très vite comprendre.
05:17 A Kendu, le point le plus haut est situé à un mètre dessus de la mer.
05:23 Regardez comme c'est ravagé, sur toute cette zone.
05:27 C'est un cas d'érosion très critique.
05:30 D'autre part, si le réchauffement climatique se poursuit,
05:38 nos barrières de corail vont mourir.
05:41 C'est un des raisons pour lesquelles nous sommes ici.
05:45 Nous avons besoin de l'eau.
05:48 Si le réchauffement climatique se poursuit,
05:51 nos barrières de corail vont mourir.
05:54 Les coraux sont fondamentaux pour les Maldives.
05:57 Tenez ce sable, il vient du corail.
06:00 Si le corail meurt, la plage ne pourra pas se reconstituer.
06:08 C'est vraiment un gros danger.
06:16 Approchez ! Approchez pour pouvoir m'entendre.
06:20 Regardez là, l'érosion continue.
06:27 Chaque jour, l'île diminue.
06:30 Avant, il y avait du sable jusqu'ici.
06:33 Vas-y, Belle.
06:38 Belle va vous montrer la différence de niveau.
06:44 On le voit, la mer a déjà gagné du terrain.
06:47 Avec le réchauffement climatique, l'érosion est beaucoup plus forte.
06:51 Écoutez tous, c'est important que vous ayez conscience de ce phénomène.
06:58 En étant bien informés, vous allez pouvoir mieux lutter contre cette érosion.
07:03 Là, ils peuvent constater à quel point l'érosion est critique aux Maldives.
07:10 Et encore ici, c'est à petite échelle.
07:14 Si l'on compare au reste des Maldives, dans certaines îles,
07:18 on peut voir un écart entre la terre et la mer aussi haut que ça.
07:22 Nous sommes en danger. Nous sommes en danger à cause du réchauffement climatique.
07:34 Les responsables sont les pays puissants,
07:37 les pays développés comme les Etats-Unis.
07:40 Ce sont ces pays qui doivent endosser la responsabilité du réchauffement climatique.
07:45 Nous, les Maldiviens, nous ne voulons pas devenir des réfugiés environnementaux.
07:53 Si ça continue comme ça, c'est à eux d'en prendre la responsabilité.
08:04 Au retour dans les bateaux, une discussion s'engage.
08:08 - A votre avis, que faut-il faire pour lutter contre l'érosion ?
08:14 - Planter des arbres.
08:17 - Oui, c'est ça, il faut planter plus d'arbres, mais encore.
08:21 A chaque fois, Bel insiste sur le rôle que chacun d'entre eux doit jouer
08:26 pour préserver l'archipel. Des gestes simples, mais quotidiens.
08:32 Le réchauffement climatique, ces enfants n'en avaient jamais entendu parler.
08:36 Et pour cause. Ce n'est toujours pas au programme dans les écoles.
08:40 Jour après jour, ils vont découvrir la réalité du danger qui touche la planète entière.
08:46 Le soir même, une surprise les attend.
08:53 - ...dans une atmosphère très faible, avec des températures de plus de 20°C.
09:00 - ...dans une atmosphère avec de la pollution.
09:03 C'est la projection sur grand écran d'un film événement.
09:08 Une vérité qui dérange, jamais diffusée au Maldives.
09:12 En vedette, Al Gore.
09:16 L'ancien vice-président américain qui évoque lui aussi les conséquences du réchauffement climatique.
09:22 Dans ce film, il est question des territoires qui seront engloutis par les eaux.
09:27 Les Maldives sont à peine évoquées.
09:30 Bel rappelle ici aux enfants à quel point leur archipel fait hélas partie de ces pays à risque.
09:35 Il leur explique encore une fois les causes du réchauffement climatique.
09:40 Ces quelques degrés de plus qui peuvent changer leur vie et celles des générations futures.
09:46 Ces quelques degrés, dit-il encore, qui pourraient vraiment provoquer la disparition de certaines îles.
09:53 - ...
09:56 Pas de temps mort. L'exercice physique fait partie intégrante du programme.
10:12 Il est vrai que ces enfants profitent rarement de la nature.
10:16 À Malé, la capitale où ils vivent, l'environnement est urbain, bétonné et pollué.
10:22 Ce matin, nous repartons sur une autre île.
10:35 ...
10:38 Au bout d'une heure de navigation, nous arrivons dans un resort, une île-hôtel.
10:52 C'est un complexe réservé aux touristes.
10:55 Bienvenue à Soneva Fushi.
10:58 C'est le rêve d'un milliardaire indien et de son épouse allemande.
11:01 Le principe ? Vivre en totale harmonie avec la nature.
11:05 Ici, tout est calme, luxe et volupté. Rien n'est importé.
11:12 Tout est réalisé avec des matériaux locaux, du bois et des coraux morts.
11:18 Un concept qui a un prix de 400 à 4 000 euros la nuit.
11:28 Mais avec une partie des bénéfices, les propriétaires investissent dans la protection de l'environnement.
11:34 Ce sont eux qui financent, par exemple, intégralement le programme des coquères.
11:41 Sur l'île, notre guide, c'est Anke. Elle est biologiste marine.
11:56 Comme vous pouvez le voir, on se déplace sur l'île, surtout à vélo ou aussi à pied.
12:01 Comme ça, il n'y a pas d'émissions de gaz carbonique dans l'air.
12:07 Il n'y a pas de bruit non plus.
12:14 Les gens apprécient de se déplacer sur la route avec des moyens qui restent naturels.
12:21 Vous pouvez voir que la jungle est très dense.
12:24 Notre fierté est de garder la jungle aussi dense que possible, en essayant de ne pas la perturber.
12:29 Anke vit et travaille ici depuis deux ans.
12:34 Deux ans où elle tente de sensibiliser les touristes aux dangers qui menacent ce petit paradis.
12:39 Si le niveau de la mer monte, les Maldives, vous le savez, seront un des premiers pays à disparaître.
12:49 Alors nous essayons de sensibiliser nos clients, mais aussi notre personnel,
12:53 de leur faire prendre conscience de la menace.
12:57 Nous leur expliquons comment combattre le réchauffement climatique
13:01 et comment chacun peut agir pour réduire les effets négatifs.
13:05 Aujourd'hui, sa mission est de montrer aux enfants la richesse du monde sous-marin et sa fragilité.
13:14 Les Maldives possèdent l'un des plus beaux spots au monde.
13:18 Anke est vraiment une bonne biologiste marine.
13:23 Vous pouvez lui demander ce que vous voulez.
13:25 Quand vous plongez dans la barrière, vous pouvez trouver différentes sortes de poissons.
13:32 Mais surtout, quand vous ne connaissez pas un poisson, demandez à Anke.
13:37 Vous verrez des concombres de mer et différents coraux, des tas de poissons.
13:42 Si vous avez de la chance, vous verrez peut-être même une tortue.
13:47 Vous êtes prêts ?
13:49 C'est parti pour une plongée ludique et pédagogique.
13:59 Les premiers pas dans un nouveau monde, pour certains, c'est un baptême,
14:15 une première découverte du Grand Bleu et de son écosystème.
14:19 [Musique]
14:45 Ces enfants viennent d'une grande ville. Ils n'ont pas souvent la chance de voir ces coraux.
14:50 Ici, ils apprécient vraiment de plonger.
14:54 Bien sûr, ce serait mieux s'ils avaient plus souvent l'opportunité d'en profiter.
14:59 Ils pourraient ainsi mieux comprendre et respecter cette richesse.
15:03 C'est la meilleure façon de protéger cet environnement.
15:08 Nous voulons montrer à ces enfants la beauté réelle de nos îles, son environnement préservé.
15:12 Ces enfants sont les futurs responsables du pays.
15:15 On leur apprend ici à toujours se soucier de l'environnement et ce, dans chacune de leurs décisions.
15:20 Préparer cette génération aux défis de demain.
15:26 Pour les enfants, c'est un grand défi.
15:30 [Musique]
15:37 Ici, Angkor, leur montre les différents coraux.
15:40 Ces animaux qui, en formant une barrière naturelle, protègent l'île des assauts de l'océan.
15:45 [Musique]
15:50 Une barrière fragile.
15:53 C'est Bel qui va expliquer les nouveaux risques liés au réchauffement climatique.
15:56 - Si vous voyez des coraux blancs, cela veut dire qu'ils ont blanchi.
16:01 Vous connaissez le blanchissement ?
16:04 Quelqu'un sait ? Qu'est-ce que c'est ?
16:06 - Quand ça devient blanc.
16:09 - Quand ça devient quoi ?
16:10 - Blanc.
16:12 - Quand ça devient blanc, oui.
16:13 - Les coraux meurent.
16:14 - Quand ça devient blanc, oui.
16:15 - Quand ça devient blanc, oui.
16:16 - Quand ça devient blanc, oui.
16:17 - Quand ça devient blanc, oui.
16:18 - Quand ça devient blanc, oui.
16:19 - Quand ça devient blanc, oui.
16:20 - Quand ça devient blanc, oui.
16:21 - Quand ça devient blanc, oui.
16:22 - Quand ça devient blanc, oui.
16:23 - Quand ça devient blanc, oui.
16:24 - Quand ça devient blanc, oui.
16:25 - Quand ça devient blanc, oui.
16:26 - Quand ça devient blanc, oui.
16:27 - Quand ça devient blanc, oui.
16:28 - Quand ça devient blanc, oui.
16:29 - Quand ça devient blanc, oui.
16:30 - Quand ça devient blanc, oui.
16:31 - Quand ça devient blanc, oui.
16:32 - Quand ça devient blanc, oui.
16:33 - Quand ça devient blanc, oui.
16:34 - Quand ça devient blanc, oui.
16:35 - Quand ça devient blanc, oui.
16:36 - Quand ça devient blanc, oui.
16:37 - Quand ça devient blanc, oui.
16:38 - Quand ça devient blanc, oui.
16:39 - Quand ça devient blanc, oui.
16:40 - Quand ça devient blanc, oui.
16:41 - Quand ça devient blanc, oui.
16:42 - Quand ça devient blanc, oui.
16:43 - Sans corail, les Maldives n'existeraient pas.
16:56 Il n'y aurait pas ces plages de sable blanc, ces barrières de coraux où se concentrent
17:02 des centaines de poissons de toutes sortes.
17:03 Des aquariums géants en quelque sorte qui attirent chaque année près de 500 000 touristes.
17:09 Aujourd'hui, le tourisme représente un tiers du produit intérieur brut.
17:18 Pour les guides, il s'agit d'un petit paradis sur terre.
17:24 Mais on l'a vu, cette carte postale est bel et bien menacée.
17:28 C'est l'envers du décor.
17:30 Pas une seule île des Maldives n'est épargnée par l'érosion.
17:37 Partout, la mer gagne du terrain.
17:43 Dans l'archipel, actuellement, 200 îles sont habitées.
17:47 Nous sommes à Merufenfushi, un autre complexe hôtelier.
17:54 Ici, nous retrouvons Bel.
18:00 Quand il n'est pas bénévole pour les enfants et l'association Ecocare, il travaille pour
18:06 Thomas Lebert.
18:07 Ingénieur côtier, ce Français s'est installé aux Maldives il y a 3 ans.
18:12 Il a créé une société spécialisée dans l'environnement.
18:16 Ce jour-là, il est sollicité pour une nouvelle étude sur l'érosion.
18:20 Un audit rendu obligatoire il y a quelques années par le gouvernement.
18:25 - Je crois qu'ils l'ont coupé avant qu'il ne tombe.
18:32 Ils laissent sûrement ce palmier pour maintenir la plage.
18:37 Mais quand on voit ce palmier déraciné, on comprend mieux l'inquiétude de certains spécialistes.
18:47 - Le mieux, c'est peut-être de se mettre là.
18:52 Pour Thomas, les impressions ne suffisent pas.
18:55 Il faut des éléments probants, des mesures significatives.
18:59 Alors, avec Bel, il observe, il inspecte et il note.
19:10 Ensuite, il pourra comparer avec les données des années précédentes.
19:14 - Ça a l'air quand même très érosé.
19:23 - Oui, alors disons qu'il y a quand même eu du progrès de fait depuis ma première visite.
19:27 Lors de ma première visite, ici, on avait une différence de niveau entre la plage et
19:35 l'île d'environ 80 cm.
19:38 Donc, ce qu'on a fait...
19:40 - C'est-à-dire qu'il y avait un trou là où vous êtes.
19:41 - C'est ça.
19:42 En fait, ici, j'aurais pu...
19:43 Ça, ça me serait arrivé à la taille, quoi.
19:44 Et donc, ce qu'on a fait, on a pris du sable dans le lagon.
19:51 Ça apparaît en bleu plus foncé, là.
19:54 Et on a mis ça sur la côte de telle manière que le niveau de sable arrivait vers...
19:59 Enfin, on voyait plus les racines, quoi.
20:01 Avec la hausse du niveau de la mer, il faut toujours recommencer.
20:08 La hauteur moyenne de l'île est autour d'un mètre au-dessus de la mer.
20:15 Grâce à cette étude, les responsables du resort pourront remettre du sable aux endroits
20:20 les plus fragilisés.
20:21 Ils pourront ainsi compenser l'érosion et préserver leur petit paradis.
20:26 Mais en accompagnant Thomas autour de l'île, on constate l'ampleur du phénomène.
20:33 - Voilà.
20:34 Voilà, ça, c'est les signes de l'érosion saisonnelle typique.
20:40 Ça, c'est les racines de ce qu'on croitait ici.
20:42 L'île est rongée de toutes parts.
20:49 Un phénomène difficile à maîtriser, surtout pour les îles locales où vivent exclusivement
20:55 des Maldiviens.
20:56 - Une île comme celle-là peut éventuellement disparaître.
21:00 - À plus de chance ou...
21:03 Disons qu'ils ont moins les moyens de la maintenir en l'état, quoi.
21:10 L'une des îles dont ils parlent, c'est Difushi.
21:13 Elle est située juste en face.
21:15 Il y a encore 5 ans, aucun étranger ne pouvait séjourner sur ces îles.
21:27 Sans autorisation spéciale, il nous aurait été impossible de dormir sur place.
21:31 Les règles sont plus souples, mais les Maldives restent une dictature où l'islam est la seule
21:38 religion autorisée.
21:39 C'est la volonté du président Abdul Gayoun qui a pris le pouvoir en 1979.
21:52 Ici, pas de policiers, pas de militaires non plus.
21:58 L'île compte 1 200 habitants, des pêcheurs en majorité.
22:04 À Difushi, pas de voiture, pas de route, mais 3 mosquées, 2 écoles, 3 cafés et une
22:16 famille de Français, l'une des rares de l'archipel.
22:20 Rémi Faure a débarqué ici il y a 30 ans, juste après le naufrage de son bateau.
22:27 - Ça s'équilibre naturellement, je pense.
22:31 2 ans après, converti à l'islam, il se mariait avec une Maldivienne.
22:38 C'est l'un de ses fils.
22:47 Rémi est père de 4 enfants, 3 garçons, 1 fille et 3 petits-enfants.
22:52 - Ma femme, le deuxième.
22:55 Ensemble, ils ont créé une petite entreprise familiale, un chantier de construction de
23:06 bateaux en bois et en fibre de verre.
23:08 - Tu vois le cocotier, là ? Il va partir, toutes les racines.
23:23 Celui-là, il est déjà tombé.
23:24 Là-bas, il y en a 2 autres de tombés.
23:27 - Tu vois, si ça monte encore pendant 10 cm, là, on a les pieds dans l'eau.
23:55 La nuit, ça rentre un peu dans l'île.
23:59 Là, c'est une partie de l'île qui est assez basse.
24:03 On voit le niveau de l'eau à marée haute, qui est pratiquement à la même hauteur.
24:07 Et on voit que de temps en temps, il y a des traces de...
24:11 C'est humide, là.
24:12 C'est l'eau qui rentre un peu dans l'île, comme ça, à marée très haute.
24:18 - C'est-à-dire que là, ça pourrait très vite inonder l'île ?
24:20 - Oui, mais enfin, ça, ça se produit...
24:23 Il y a 30 ans, c'était pareil.
24:25 Quand il y avait très grosses marées, bon, bah, l'eau arrive jusqu'ici.
24:29 - Là, on voit quand même que le niveau de l'eau est...
24:32 - Il y a pas une grosse différence, là.
24:33 Il y a quoi ? Il y a 10 cm.
24:35 - C'est-à-dire que là, si l'océan se clève de 10 cm, l'île pourrait être inondée.
24:42 - Pourrait être inondée, oui.
24:44 Une île vulnérable, certes, mais ici, on ne s'inquiète pas outre mesure.
24:51 Et pour cause, l'île a été agrandie.
24:55 3 hectares gagnés sur la mer.
24:58 C'est cette partie située à l'extrême nord de Difouchie.
25:03 Un pôle d'air.
25:06 Des tonnes de sable ont été déversées dans le lagon.
25:08 C'est l'Etat qui a financé ces travaux il y a 3 ans.
25:14 - Avec les racines, ça retiendra le sable.
25:15 - Là, on est sur une partie artificielle, en fait.
25:18 - On est sur une partie artificielle.
25:19 - Là, c'est l'ancienne plage, la ligne d'arbres.
25:25 - Et ça va servir à quoi, cette digue-là qui a été construite ?
25:30 - On va construire des maisons ici, là où ils ont arraché les cocotiers.
25:36 Et l'un des futurs propriétaires, c'est Mouba, son fils de 23 ans.
25:43 Il a déjà repéré les lieux pour y construire sa maison.
25:48 - C'est la optique de ici.
25:52 Ce terrain, il l'a gagné à la loterie.
25:55 Le gouvernement est obligé d'organiser un tirage au sort,
25:58 car l'île reste étroite.
26:00 Et chaque année, il y a toujours plus de prétendants.
26:02 - Bon, ça fait petit.
26:06 On peut faire une maison au maximum,
26:08 et puis on peut rien faire d'autre sur le terrain, quoi.
26:11 - Il y a quand même une démographie galopante, ici.
26:13 - Oui.
26:17 - Donc ça risque d'être compliqué, ici.
26:18 - Il y a plus de gamins que d'adultes, dans l'île.
26:21 - Donc, il va pas y avoir assez de terrain, bientôt ?
26:24 - Je pense que c'est la dernière fois qu'ils ont donné...
26:32 Pour les suivants, s'ils veulent avoir du terrain,
26:34 l'État est obligé de reconstruire l'île, d'agrandir.
26:38 - Et vous, votre vie est ici, définitivement ?
26:42 - Oui.
26:45 Depuis 30 ans que je suis ici.
26:48 - Vous avez pas du tout l'intention de partir ?
26:49 - Non, pas du tout.
26:50 - Malgré les risques dont parlent les scientifiques sur...
26:55 - Non, pas du tout. On n'y croit plus.
26:58 Ils n'y croient plus, et pourtant, le danger existe bien.
27:03 Des risques multiples.
27:04 En décembre 2004, Difushi a aussi été touché par le tsunami.
27:10 Mouba s'en souvient.
27:13 - Vous étiez là le jour où le tsunami a frappé l'île ?
27:15 - Oui, j'étais...
27:18 C'était le moment que je suis sorti de la maison.
27:22 La première vague est tombée juste à côté de mon pied.
27:26 Elle est passée juste devant moi.
27:28 - Vous avez eu peur ?
27:32 - Ça m'a frappé.
27:34 - Et après, il y a eu combien de vagues ?
27:35 - 4 vagues. En tout, il y en a eu 4.
27:39 - Et ce bateau a été détruit pendant le tsunami ?
27:42 - Ce bateau-là a été détruit pendant le tsunami.
27:44 - Il y a des bateaux qui se sont retrouvés à l'intérieur de l'île ?
27:52 - Oui, il y en a eu des bateaux qui se sont retrouvés à l'intérieur de l'île.
27:56 Même plusieurs bateaux qui se sont retrouvés.
28:01 Des petits, des gros, des bateaux qui étaient dans le port,
28:04 qui se sont jetés carrément dans l'île.
28:08 Des bateaux qui se sont montés aussi de ce côté-là.
28:12 - C'est un bateau qui a été détruit ?
28:14 - Oui, c'est un bateau qui a été détruit.
28:16 - C'est un bateau qui a été détruit ?
28:18 - Oui, c'est un bateau qui a été détruit.
28:20 - C'est un bateau qui a été détruit ?
28:22 - Oui, c'est un bateau qui a été détruit.
28:24 - C'est un bateau qui a été détruit ?
28:26 - Oui, c'est un bateau qui a été détruit.
28:28 - C'est un bateau qui a été détruit ?
28:30 - Oui, c'est un bateau qui a été détruit.
28:32 - C'est un bateau qui a été détruit ?
28:34 - Oui, c'est un bateau qui a été détruit.
28:36 - C'est un bateau qui a été détruit ?
28:38 - Oui, c'est un bateau qui a été détruit.
28:40 - C'est un bateau qui a été détruit ?
28:42 - Oui, c'est un bateau qui a été détruit.
28:44 - C'est un bateau qui a été détruit ?
28:46 - Oui, c'est un bateau qui a été détruit.
28:48 - C'est un bateau qui a été détruit ?
28:50 - Oui, c'est un bateau qui a été détruit.
28:52 - C'est un bateau qui a été détruit ?
28:54 - Oui, c'est un bateau qui a été détruit.
28:56 - C'est un bateau qui a été détruit ?
28:58 - Oui, c'est un bateau qui a été détruit.
29:00 - C'est un bateau qui a été détruit ?
29:02 - Oui, c'est un bateau qui a été détruit.
29:04 Les témoins parleront d'une vague de plus de 10 mètres.
29:06 Au Maldives, le tsunami a fait 108 morts.
29:10 12 000 personnes ont été déplacées.
29:16 De nombreuses infrastructures ont été détruites ou endommagées.
29:20 Montant total des pertes,
29:24 470 millions de dollars,
29:26 soit les deux tiers du produit intérieur brut.
29:28 Malaise, la capitale, n'a pas été épargnée.
29:32 Mais ici, les vagues ont été freinées par un mur artificiel.
29:36 Cette digue de béton que l'on voit au premier plan,
29:40 elle ceinture entièrement l'île et la protège.
29:42 L'île capitale qui a été épargnée, mais à quel prix ?
29:48 L'investissement est considérable pour une petite nation comme les Maldives.
30:00 On estime que la construction d'un mur comme celui-là coûte 8 000 dollars le mètre.
30:04 La totalité du mur autour de la ville a coûté 45 millions et demi de dollars.
30:10 Avec un tel coût, il est quasiment impossible de construire ce type de structure
30:18 autour de toutes les îles des Maldives.
30:20 Mohamed Ali est un spécialiste du climat.
30:28 Il sait qu'il n'existe aucune solution miracle.
30:30 D'où son pessimisme lorsque l'on évoque les risques liés au réchauffement climatique.
30:36 Dans le futur, le danger ici sera la montée du niveau de la mer.
30:46 Les vagues seront plus grosses que ça.
30:50 Là, ce sont des vagues normales.
30:54 Avec la montée des eaux, ce seront des vagues plus puissantes qui se déchaîneront sur nos îles.
31:00 Rouler à vélo pour vous, c'est un moyen de préserver l'environnement ?
31:14 C'est ça. C'est ma manière à moi de préserver notre environnement.
31:22 C'est un mode de vie pour vous ?
31:24 Oui, c'est surtout pratique à maner.
31:28 On peut prendre son vélo partout, le garer facilement.
31:31 Et c'est aussi bon pour la santé.
31:33 C'est vraiment le meilleur moyen.
31:36 Un sourire qui cache mal les inquiétudes du scientifique.
31:42 Aux Maldives, on ne mesure l'élévation du niveau de la mer que depuis quelques années.
31:48 Mais en 15 ans, le chiffre est édifiant.
31:51 5 centimètres de plus.
31:53 Les prévisions sont encore plus alarmantes.
32:01 Des centaines d'îles dont la hauteur ne dépasse pas 1 mètre sont aujourd'hui plus vulnérables.
32:07 Le tsunami a permis de mesurer la fragilité de certaines d'entre elles.
32:18 Le tsunami nous a montré les îles les plus solides, celles qui peuvent résister à de telles forces.
32:23 C'était une bonne leçon, une expérience qui nous a permis de savoir comment développer ces îles les plus résistantes.
32:36 Ce que nous devons faire, comment les développer, et surtout combien de ces îles sont viables.
32:45 Pour bien comprendre les leçons du tsunami, Mohamed Ali nous invite à nous rendre à Lahamu.
32:50 C'est au sud du pays.
32:52 25 îles constituent cet atoll.
32:56 Ici, une île a été entièrement détruite.
33:03 D'autres en partie ravagées.
33:13 Il y a eu 25 morts et des dizaines de blessés.
33:16 Des centaines de familles ont dû être évacuées ici à Ghane.
33:25 C'est la plus grande île de l'archipel, l'une des plus hautes, celle surtout qui a le mieux résisté aux rats de marée.
33:38 Du jour au lendemain, des centaines de familles ont été installées dans cette usine désaffectée.
33:43 La famille Alim est la seule encore présente dans ces lieux insalubres.
33:56 Cela fait 27 mois qu'ils sont là.
34:05 Les autres réfugiés ont eu plus de chance. Ils ont été relogés par la Croix-Rouge française.
34:10 Depuis quelques jours, malgré ces patrules de police, la situation s'aggrave.
34:18 Ce sont des voleurs pris sur le fait.
34:23 Cette tension de plus en plus vive inquiète à Alim.
34:31 Mais aujourd'hui, il n'a pas d'autre choix que de rester. Il ne peut plus repartir vivre dans son île.
34:36 Depuis le départ de ses compagnons d'infortune, ses conditions de vie se sont détériorées.
34:58 En partant, ceux qui habitaient là ont tout cassé.
35:01 Là aussi, ils ont tout pillé.
35:11 Ils ont pris les tôles du toit et ils ont démonté les cuisines.
35:15 Lors du tsunami, Alim et sa femme ont tout perdu, excepté la foi en leur président.
35:26 Nous aussi, nous sommes maldiviens, comme les autres.
35:29 L'État doit nous aider.
35:32 Depuis que nous sommes là, il a promis de le faire.
35:39 Comment ? On ne sait pas. Mais il a promis de faire quelque chose.
35:44 Depuis plus de deux ans, il s'accroche à ses promesses.
35:51 Mais rien ne vient. Pour quelles raisons ?
35:53 Pourquoi les familles sinistrées ont-elles été toutes relogées dans ces maisons construites par la Croix-Rouge ?
35:58 Pourquoi, alors qu'il reste tant de maisons vides comme celles-ci, aucune n'est proposée à Alim et sa famille ?
36:05 Nous allons bientôt comprendre.
36:09 Alim nous emmène dans son île, celle qui a été détruite par le tsunami.
36:18 À peine arrivé sur l'île de Mundu, il se rend chez ses beaux-parents.
36:22 Sur le chemin, des stigmates du ras de marée.
36:28 Il y a des gens qui sont en train de se faire arrêter.
36:41 Ils ont perdu leur vie.
36:45 Rien n'a vraiment été reconstruit.
36:48 Les rues sont quasi désertes. Il est vrai que plus de la moitié de la population est aujourd'hui installée à Ghane, dans le village de la Croix-Rouge.
36:58 L'accueil, c'est le moins que l'on puisse dire, n'est pas très chaleureux.
37:06 Ici, on lui en veut d'être parti.
37:13 Non, je ne veux pas m'en aller. S'il y a un nouveau tsunami, tout le monde sera touché, quel que soit l'endroit.
37:20 Même l'Indonésie a été frappée, pourtant ce n'est pas une île, c'est un grand pays.
37:25 Très vite, la nouvelle de notre arrivée fait le tour de l'île.
37:38 Ce sont les irréductibles de Mundu, ceux qui pour rien au monde ne veulent quitter leur île natale.
37:45 C'est le beau frère d'Aalim qui mène la fronde. C'est l'instituteur du village.
37:52 Depuis le drame du tsunami, Mundu est considéré comme une île trop fragile.
37:57 Moins d'un mètre de hauteur et par endroits, moins d'une cinquantaine de mètres de large.
38:03 Les risques d'inondations sont trop importants.
38:06 Pourquoi ne voulez-vous pas déménager à Ghane ?
38:13 Je ne veux pas y aller. Mundu, c'est mon île, notre île, je lui dois le respect.
38:19 Mais ce n'est pas une île sûre.
38:22 Je n'en connais pas. Pour moi, il y a un endroit sûr dans le monde, c'est la Mecque en Arabie Saoudite, la Mecque.
38:30 Ghane n'est pas une île sûre.
38:32 Si le gouvernement vous demande de partir, c'est qu'il a des informations sur les risques que vous courez ici.
38:42 Peut-être, mais nos citoyens ne veulent pas être déplacés.
38:51 C'est mon dernier mot, ok ? Mon dernier mot.
38:55 Nos citoyens ne veulent pas aller à Ghane ou dans une autre île.
39:00 Si on bouge, c'est pour Mali ou la Mecque.
39:05 C'est pour Mali ou la Mecque.
39:08 En fait, le gouvernement a élaboré une politique de relogement.
39:12 Bien avant le tsunami, un programme avait été lancé, baptisé Safer Islands, des îles plus sûres.
39:19 Sa mise en place est délicate.
39:21 L'objectif est de concentrer la population sur une centaine d'îles au maximum.
39:27 On en est loin.
39:29 Actuellement, l'archipel compte près de 200 îles habitées, éparpillées sur plus de 90 000 km².
39:36 Pour le moment, une seule a été évacuée entièrement.
39:44 Alim, lui, joue le jeu, mais il est pris en otage.
39:49 Si le reste de sa famille refuse de le rejoindre à Ghane, il ne pourra jamais obtenir un terrain et une maison.
39:56 C'est la règle, édictée par l'État et la Croix-Rouge.
40:01 Nous repartons.
40:03 Quelques jours plus tard, les habitants de Ghane lui ont trouvé une solution.
40:18 Il a emménagé avec sa femme et ses trois enfants dans cette petite maison.
40:25 Du provisoire qui pourrait durer longtemps, car il le sait, sa famille, restée à Mundu, ne quittera jamais la terre où tous ses ancêtres sont enterrés.
40:34 Avant de le quitter, Alim nous dira qu'il reste confiant, qu'un jour il aura sa maison ici à Ghane.
40:41 Inch'Allah.
40:46 Ici, l'immense majorité des habitants reste attachés à leur île.
40:49 Un sentiment plus fort encore que les dangers qui les menacent.
40:53 - Vous comprenez les gens de Mundu qui refusent de quitter leur île ?
40:59 - Bah oui, c'est comme pour nous.
41:01 - C'est comme pour nous.
41:03 - C'est comme pour nous.
41:05 - C'est comme pour nous.
41:07 - C'est comme pour nous.
41:09 - C'est comme pour nous.
41:11 - C'est comme pour nous.
41:14 - Bah oui, c'est comme pour nous.
41:16 - C'est ce qu'il y a de plus important ici en Maldive, pour nous.
41:19 - On appartient à cette terre comme la terre nous appartient à nous.
41:24 - Donc vous ne quitterez jamais votre île ?
41:26 - Non, jamais.
41:28 [Cris de joie]
41:42 [Cris de joie]
41:45 Ces jours de fête à Difushi, la fin des examens pour tous les élèves.
41:49 [Cris de joie]
41:51 Pour les filles, le tennis à l'envers, c'est leur sport national.
41:56 [Cris de joie]
42:03 - Eh, vous saviez que le ministre est là ?
42:06 C'est l'autre événement de la journée.
42:10 Le ministre de la Santé est de passage.
42:12 C'est le beau frère du président.
42:14 C'est la première fois qu'un membre du gouvernement vient à Difushi.
42:18 En filmant cette scène, on comprend mieux le sentiment d'insularité.
42:25 L'esprit rebelle de ceux qui vivent loin de la capitale et du gouvernement.
42:28 Autour du ministre, il n'y a pas foule.
42:31 - Vous n'avez rien demandé au ministre ?
42:39 - Non, on n'a rien demandé.
42:41 - Il est là pour quoi ?
42:45 - Je ne sais pas.
42:47 - Vous n'avez pas envie de le savoir ?
42:49 - Non, on n'a pas envie de le savoir. Il n'y a personne qui sait en plus sur l'île.
42:52 Il n'y a personne de l'île qui est venu ici.
42:54 C'est juste qu'il vient. L'année prochaine, il va avoir les élections.
42:57 C'est pour ça qu'il vient nous voir. C'est la première fois que je le vois.
43:01 Nous profitons de sa visite pour lui demander si Difushi est l'une de ces "safe islands", ces îles plus sûres.
43:12 - Celle-ci, je ne sais pas.
43:16 Il serait plus indiqué de demander au ministre de l'Environnement ou à celui du Plan.
43:21 - Moi, je viens juste pour la clinique.
43:23 Pour en savoir plus sur ces "safe islands", il faut se rendre à Malé, l'île capitale située plus au sud.
43:33 Malé, le poumon économique.
43:45 Tout est centralisé ici.
43:48 Tout est centralisé ici.
43:50 Administration, usines, commerce.
43:53 Du matin au soir, la ville grouille.
43:55 Cette île d'un kilomètre carré est au bord de l'asphyxie.
44:00 120 000 habitants tassés les uns sur les autres, soit le tiers de la population des Maldives.
44:07 C'est l'une des plus fortes densités de population au monde.
44:13 Dans les rues, les voitures, les motos se croisent.
44:15 Une véritable fourmilière.
44:17 L'île capitale vit 24 heures sur 24.
44:39 Le lendemain, nous rencontrons Mohamed Sharif au ministère du Plan.
44:42 Il s'occupe de ces fameuses "safe islands".
44:48 Pendant 2 heures, il va nous expliquer son projet.
44:53 Il y a 2 priorités.
44:56 Désengorger Malé et concentrer les populations sur des îles mieux protégées.
45:01 - "Safe islands" concept.
45:05 Mais il ne le cache pas. Sa mission est des plus difficiles.
45:08 - La politique que nous préconisons est le déplacement volontaire.
45:14 Plutôt que de demander aux gens de bouger,
45:19 nous préférons créer des conditions plus intéressantes dans des îles plus grandes.
45:26 Nous croyons qu'ils peuvent se déplacer dans ces îles.
45:34 Nous croyons qu'ils peuvent être plus attirés vers des îles à fort potentiel.
45:38 Voilà ce que nous faisons. Nous créons de nouvelles infrastructures.
45:43 Élément phare de cette politique, Oulou Malé, c'est juste en face de la capitale.
45:55 Une île artificielle.
46:00 Pour en faire sa promotion, les Maldives parlent d'un rêve devenu réalité.
46:04 740 hectares de terre, soit 3 fois la superficie de Malé.
46:13 Ce projet a été lancé il y a 10 ans.
46:18 Des tonnes et des tonnes de sable, des norias de camions, de grues, de machines en tout genre.
46:24 Un travail de titan qui a déjà coûté 65 millions d'euros.
46:30 Il ne s'agit là que de la première phase.
46:32 Sur place, c'est Ahmed Souhaï, le directeur adjoint du projet, qui nous accompagne.
46:42 Il est très fier de nous montrer cette ville modèle.
46:46 En 2004, les premières personnes sont venues habiter ici.
46:53 Nous avons alors créé un hôpital de 50 lits.
46:58 48 commerces et une école.
47:00 Avant de poursuivre la visite de la ville, ils nous entraînent sur la plage.
47:09 C'est l'un des points forts d'Oulou Malé.
47:13 Du haut de l'île au niveau de la mer, il y a un mètre de plus que dans n'importe quelle autre île des Maldives.
47:22 Avec le réchauffement climatique et la montée des eaux, nous avons pensé que Oulou Malé devait être une île protégée.
47:29 Pour nous, c'est une bonne idée d'avoir réalisé une île haute de 2 mètres, soit un mètre de plus qu'ailleurs.
47:37 Ici, nous sommes au niveau de la mer. Où est le point le plus haut ?
47:50 Le point le plus haut ?
47:52 Même si vous ne le remarquez pas, il y a une réelle différence de 2 mètres entre le haut de l'île et le bas de la plage.
48:04 Ça veut dire que l'île est protégée ?
48:07 Oui, maintenant nous avons une protection de 2 mètres.
48:12 Nous l'avons créée de manière artificielle.
48:18 Et comme vous pouvez le voir, désormais il y a du sable qui arrive naturellement.
48:24 Les gens peuvent profiter de cette plage.
48:27 Une île pour s'amuser, vivre et travailler.
48:34 Nous sommes au centre, une petite ville avec de grandes artères.
48:39 Des immeubles, encore des immeubles et des magasins.
48:46 Plus loin, une mosquée.
48:48 Et tout autour, des chantiers.
48:51 Des centaines d'ouvriers sont à pied d'oeuvre.
48:57 Il ne s'agit là que de la première phase, prévue pour abriter 53 000 personnes.
49:03 Seules 4 000 personnes ont déjà emménagé.
49:12 Ici, il y aura également des industries, des hôtels, des villas.
49:17 C'est un peu comme Singapour.
49:23 Oui, c'est vrai, Singapour nous a inspirés.
49:26 On prend Singapour comme un exemple à suivre.
49:32 Cette île au large de la Malaisie ne les a pas seulement inspirées.
49:38 Elle a aussi financé ce collège.
49:41 Au total, il y a 750 élèves, de la 6e à la terminale.
49:46 Ici, contrairement à Malais, la capitale, les classes ne sont pas surpeuplées.
49:52 Un vrai bonheur pour le directeur adjoint de l'école.
49:56 Mohamed Soujou, lui, n'a pas hésité un seul instant
50:02 lorsqu'on lui a proposé de quitter Malais et sa pollution pour ce havre de paix.
50:06 Marié et père de 3 enfants, il habite cet appartement depuis 3 ans.
50:11 Venez voir.
50:12 Mon appartement à Malais était de la taille de cette chambre.
50:21 C'était une chambre de 7 mètres.
50:23 C'était une chambre de 7 mètres.
50:25 C'était une chambre de 7 mètres.
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