• il y a 7 mois

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Transcription
00:00 Je vous dirais, ce n'est jamais amusant de tuer un homme.
00:04 Je voudrais vous demander si tout était recommencé,
00:06 si vous feriez exactement la même chose.
00:08 Oui bien sûr.
00:09 Le premier danger que j'ai surmonté,
00:12 la première fois que j'ai eu peur,
00:13 j'ai surmonté ma peur,
00:14 c'était dans la résistance.
00:16 On me dit, il faut trouver un moyen de battre le suicide.
00:21 Et vu que sur un pont, il y avait un Allemand un peu gradé,
00:25 je vais approcher.
00:26 Je ne voulais pas le tuer dans le dos.
00:28 Devant veille, on avait tué un de mes camarades,
00:31 il n'était pas en dos.
00:32 J'ai attendu que ça tourne.
00:33 C'est tourné, et là, ben, que voyez-vous ?
00:37 Il n'est pas tiré sur un homme,
00:40 mais sur un uniforme.
00:42 Ou bien, vous comprenez ça ?
00:44 Août 1944.
00:46 6 000 personnes sont encore détenues dans les camps,
00:49 les forts, les prisons de la région parisienne.
00:52 Cette jeune fille de 19 ans, en juillet 1944,
00:54 abat un officier allemand.
00:55 Torturée pendant un mois,
00:57 elle est condamnée à mort et incarcérée à Fresnes.
00:59 La baignoire, l'électricité,
01:02 les moyens cheliques, je ne vais pas parler.
01:06 Ils sont passés de la torture en famille.
01:09 Ça veut dire, torture, la fille devant sa mère,
01:13 la mère devant sa fille,
01:14 la petite famille, avec sa petite famille,
01:17 on va lui couper les seins, il ne parle pas.
01:19 Il y en a peu qui résistent.
01:21 Moi, ils m'ont confronté comme ça,
01:23 à des gens que je ne connaissais pas.
01:25 Ils les torturaient devant moi,
01:27 et ça m'a rendu presque folle.
01:29 En voyant ces horreurs devant moi,
01:31 j'entendais toujours, même un homme me disait,
01:35 "Regarde, regarde."
01:38 "Ah, tu veux que je regarde ?"
01:39 Eh bien, j'ai regardé, oui, d'accord.
01:41 Et si jamais je me sens,
01:43 je dirais ce que j'ai vu.
01:46 C'était le début,
01:48 le commencement de la guerre.
01:50 Après, quand je suis revenue dans la vie civile,
01:53 disons, dans la vie courante, dans la paix,
01:55 c'est un peu comme si cette petite fille que j'étais
01:57 avait été tuée par les Allemands,
01:59 avait été tuée sous la torture.
02:02 Je ne pourrais plus vivre de la même façon qu'avant.
02:05 Je n'ai pas de la haine,
02:06 je l'ai de la peine, ce n'est pas pareil.
02:08 Cet été, il y avait des visions d'Astral Zem,
02:11 qui partaient de l'Immédiat,
02:14 qui s'efforçaient de rejoindre la Londre.
02:17 Sur un passage, ils ont été reçus
02:20 pour tuer les Mecs.
02:21 Ça n'aurait pas pu.
02:22 Ils ont brûlé et tué tous les habitants
02:25 de Rennes-aux-Succsès.
02:27 Les femmes et les entrants,
02:29 on les a rassemblés dans l'église
02:31 et on les y a mitraillés et brûlés vifs.
02:34 Je pense à ça en me disant,
02:37 où est-ce que je vais trouver
02:38 aux Succsès ?
02:40 Ce matin du 22 août 44,
02:42 Renners et ses hommes de la compagnie Sajuste
02:44 bloquent dans ce tunnel un train allemand
02:46 qui s'apprêtait à attaquer le quartier des Butchomont.
02:49 80 Allemands sont faits prisonniers.
02:51 Pour Renners, c'est la reprise du combat.
02:53 Elle vient de passer un mois aux mains de la Gestapo.
02:55 Je ne savais plus très bien où j'en étais.
02:57 C'est-à-dire que je faisais la guerre.
02:59 Pour moi, c'était un rêve.
03:01 Nous étions passés de la victoire des skins
03:03 à la lutte ouverte.
03:04 Tout Paris était avec nous.
03:06 Les Américains,
03:07 on n'avait pas entendu des barques.
03:09 Seulement, maintenant,
03:10 ils rappellent à leurs étudiants.
03:11 Ils ont libéré Paris.
03:13 Ça, c'est pas vrai, c'est nous.
03:14 Paris sent que quelque chose se prépare.
03:17 Et soudain, claquent les premiers coups de feu.
03:19 J'ai dit les profondeurs de la résistance,
03:23 des affiches sortent des murs.
03:25 Je dois dire, avoir eu 20 ans sur les barricades en 1944,
03:29 c'est un cadeau.
03:30 Je dis merci la vie.
03:32 Je continuais.
03:33 C'était la 11 matin.
03:35 J'étais correspondante de guerre.
03:37 Il n'y avait pas beaucoup de sang à l'époque.
03:39 Je se maintiens.
03:40 J'ai continué sous une autre forme.
03:43 Avec une caméra et avec un manétophone et un stylo.
03:46 Ce que j'avais fait peut-être avec une mitraillette Sten.
03:49 Le temps où les Allemands avaient envahi la France.
03:52 En tout cas, quand je suis sortie de la résistance,
03:55 je savais que je ne pourrais pas mener une vie toute bête
04:00 sans m'engager.
04:02 Parce que sinon, je n'aurais pas eu la paix,
04:05 la seule paix qui compte, c'est-à-dire la paix intérieure.
04:07 Vous irez où si vous étiez correspondante en ce moment ?
04:10 J'irais un petit peu en Israël.
04:12 Et après, j'irais en France voir les Palestiniens.
04:16 Et je mettrais tous les bons mots que je pouvais sur la frontière.
04:20 Je dis que correspondant de guerre,
04:23 je n'hésite pas depuis 40 ans au quelque part 50.
04:27 Voilà, pas toujours.
04:28 ♪ ♪ ♪

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