Le festival de Cannes a annoncé qu'un court-métrage de Judith Godrèche mettant en lumière les récits de victimes de violences sexuelles, intitulé "Moi aussi" sera projeté le 15 mai sur la Croisette.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Parmi les films très attendus, le court métrage de Judith Godrej sur les violences sexuelles.
00:05 Et tu nous en dévoiles un extrait donc ce matin.
00:08 Oui parce qu'après "Les Césars" où elle a fait un discours très marquant,
00:10 quel meilleur endroit que Cannes pour faire entendre sa voix ?
00:13 Son film "Moi aussi" sera donc présenté mercredi soir en ouverture de la section "Un certain regard"
00:19 "Moi aussi" la traduction littérale de "Me too".
00:22 Judith Godrej elle est devenue l'une des figures de la lutte contre les violences sexuelles dans le cinéma français.
00:28 Plus que ça même, une activiste Judith Godrej, elle s'exprime à nouveau avec son moyen d'expression,
00:33 c'est le cinéma extrait.
00:36 "De mes 7 ans à mes 14-15 ans"
00:40 "A 7 ans, j'avais 25 ans, j'avais 11 ans et demi, j'avais 19 ans"
00:46 "J'avais 13 ans, j'avais 15 ans, j'avais 19 ans"
00:51 "A 20 ans, à 6 ans, j'avais 19 ans"
00:58 "A 21 ans, j'avais 22 ans, j'avais 23 ans"
01:04 "De mes 4 ans à 13 ans, à mes 15 ans"
01:09 On est beaucoup dans la symbolique.
01:13 On est beaucoup dans la symbolique, vous avez vu la jeune danseuse c'est Tess Barthélémy,
01:17 la fille de Judith Godrej et du réalisateur et acteur Maurice Barthélémy.
01:22 C'est une chorégraphie, tu as raison, c'est dans l'image, sur le thème de la parole libérée,
01:27 c'est assez conceptuel et le court métrage dure 17 minutes justement.
01:31 Un film qui est né après son discours coup de poing au César,
01:34 c'est vraiment quelque chose qu'elle a créé dans l'urgence.
01:37 Tout à fait, c'est ça. Mais rappelez-vous, elle était face fin février au César,
01:42 elle était face aux acteurs et actrices, aux réalisateurs et réalisatrices,
01:44 aux producteurs et aux productrices, elle avait dénoncé avec des mots très forts
01:47 le niveau d'impunité, de déni, de privilège du milieu du cinéma.
01:51 Je rappelle que Judith Godrej a porté plainte en début d'année
01:54 contre les réalisateurs Benoît Jacot et Jacques Doyon
01:56 pour des viols et violences sexuelles et physiques
01:58 qui remontraient à son adolescence, des faits que les intéressés nient.
02:02 C'est une prise de parole qui avait été applaudie.
02:05 Juste après ce discours, vous avez raison Adeline,
02:07 elle avait lancé un appel à témoignages sur son compte Instagram.
02:10 Je suis là, derrière cette adresse email, prête à vous lire et à réfléchir
02:14 à un projet qui vous rend hommage.
02:17 Elle disait avoir reçu des milliers et des milliers de témoignages.
02:20 En marge de la présentation de ce court métrage,
02:24 elle dit "tout à coup, devant moi, une foule de victimes,
02:28 une réalité qui représente la France aussi,
02:30 tant ces récits surgissent de toutes les origines sociales,
02:32 de toutes les générations.
02:34 C'est alors poser la question de ce que j'allais en faire".
02:36 Et bien voilà ce film de 17 minutes, moi aussi,
02:39 une oeuvre chorale composée de récits personnels.
02:42 Il y a un millier de personnes qui ont participé au projet.
02:44 Alors court métrage qui a effectivement une résonance particulière
02:47 au seuil, à la veille ou l'avant-veille du début de Cannes,
02:50 avec ces rumeurs, il faut se méfier beaucoup,
02:53 des rumeurs en lien avec MeToo qui circulent depuis des semaines.
02:56 C'est ça, depuis quelques jours, il y a des réseaux sociaux
02:58 sur lesquels circule une liste de personnalités de premier plan.
03:01 Et il y a des rumeurs d'accusations qui pourraient jaillir
03:04 lors du festival. Il n'y a aucune enquête journalistique
03:07 qui a été publiée jusqu'ici confirmant ou infirmant ces rumeurs.
03:10 C'est impossible, évidemment, de dire plus.
03:13 En tout cas, ce matin, Julie Guedrèche sera aussi présente sur le terrain.
03:16 Je vous disais que c'était une activiste,
03:18 elle a passé 9 heures devant le CNC pour exiger le retrait
03:20 de Dominique Boutonnat, la présidence du CNC,
03:23 qui a été mise en cause pour violences sexuelles
03:25 après deux articles publiés dans Libération.