Gisèle Rollus raconte l'Offensive des Ardennes dans son village, Sainlez, lorsqu'elle avait 7 ans
Comment l’Offensive des Ardennes, qui a fait plus de 2 500 victimes, fut vécue par les enfants ? Gisèle Rollus, de Sainlez et 7 ans à l’époque, a partagé son histoire.
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00:00 [Bruits de la foule]
00:16 Au matin, les givres décoraient les villages, les ruelles et les toits des maisons.
00:22 J'étais fâchée de les voir s'éloigner aussi vite vers le nord.
00:26 Nous aurions dû partir, mais papa hésitait.
00:30 C'est dur, très dur.
00:33 Je ne peux pas regarder tout ça.
00:35 Et qu'est-ce que ça vous a fait de voir ça ici sur scène, devant 200 personnes ?
00:40 Je me changeais, c'est vrai.
00:43 Je ne voyais pas tout ça.
00:46 C'est important de témoigner, en plus à l'heure actuelle, ou dans le monde actuel,
00:50 c'est encore plus important de témoigner ou pas ?
00:52 Oui, c'est très important pour que ça continue à avoir des souvenirs de la guerre.
00:58 Sinon, on le raconte, mais ceux qui n'ont pas passé ça ne le savent pas.
01:03 Moi, je le raconte, c'est un matin.
01:06 Tout ce que je dis, je le vois.
01:08 De base, je me suis dit que ça allait lui faire plaisir.
01:11 Et que s'il y avait une personne qui devait le faire,
01:13 quelqu'un de la famille, c'est toujours plus touchant.
01:17 Et d'un autre côté, c'est toujours aussi important de pouvoir se mettre vraiment dans la peau du personnage,
01:23 à travers le texte, et d'autant plus de pouvoir percevoir tout ce qu'elle a pu vivre pendant cet hiver 1944.
01:30 Est-ce qu'il y a un passage qui vous a plus marqué qu'un autre ?
01:33 Je dirais le passage où on entend qu'ils doivent s'enfuir,
01:37 parce qu'il n'y a plus d'autre solution.
01:39 Ils ont fait toutes les maisons du village qui restaient, et il ne reste plus rien.
01:43 La seule solution, c'est de partir, et on part dans une direction,
01:47 on ne sait pas laquelle prendre, il n'y en a pas une qui est meilleure que l'autre.
01:49 Malheureusement, ils foncent tout droit, et ils vont vraiment dans la gueule du loup, comme on dit.
01:54 Ils se jettent, et ils sont un peu massacrés de tous les côtés.
01:59 Il y en a qui sont tués, on doit les laisser sur place.
02:02 Il n'y a pas le choix, c'est chacun pour sa peau.
02:04 Je pense que c'est vraiment le passage qui est le plus marquant de l'histoire.
02:08 Merci d'avoir regardé cette vidéo !
02:13 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs !
02:18 Merci à tous !
02:20 [SILENCE]