Le politologue Arnaud Benedetti était l’invité de Punchline Week-End ce samedi 11 mai sur CNEWS. Il s’est exprimé au sujet des manifestations pro-Gaza en Suède en marge du concours de l'Eurovision : «Je ne suis pas sur que ce soit la première fois que la politique s'invite dans un concours de l'Eurovision»
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00:00 Je ne suis pas sûr, il faudrait vérifier, je ne suis pas sûr que ce soit la première fois que la politique s'invite dans un concours de l'Eurovision.
00:06 Il me semble que les serbes en 99 avaient été exclus au moment du conflit au Kosovo.
00:13 Mais si vous voulez, là, ce qui est frappant dans cette affaire, c'est qu'on voit finalement des mobilisations dans la rue.
00:20 Donc, ce n'est pas les États. Ce n'est pas une décision d'État.
00:23 Le boycott avait été celui des serbes en 99 lié à une situation géopolitique. Mais là aussi, là, c'est plutôt des mouvements de foule, militants,
00:33 qui réclament finalement l'exclusion de cette jeune Israélienne d'une compétition qui est une compétition qui devrait,
00:41 comme tout événement compétitif, en sport ou ailleurs, être fédérateur. On revient que ce n'est pas fédérateur.
00:47 En l'occurrence, c'est que les déchirures géopolitiques s'invitent dans cet événement. Ça, c'est un premier point.
00:54 Deuxième point, c'est ce qui est absolument assez glaçant, finalement. C'est qu'il y a une forme d'essentialisation.
01:01 C'est-à-dire que derrière cela, à partir du moment où vous êtes Israélien, vous êtes finalement tout de suite un bouc émissaire.
01:09 Et on l'a vécu à Sciences Po, en effet. Quand des étudiants demandent de remettre en cause des accords avec les universités israéliennes,
01:15 d'abord, ils se mêlent d'une politique de gouvernance qui foncièrement ne les regarde pas, en l'occurrence, et qui est du ressort de la gouvernance de Sciences Po.
01:26 En tout cas, devrait être du ressort de la gouvernance de Sciences Po. C'est des politiques scientifiques, des politiques de partenariat universitaire.
01:32 Mais ensuite, c'est mal connaître, là aussi, le fait que la société israélienne est une société démocratique.
01:37 Et ce n'est pas une société homogène. Ce n'est pas une société totalitaire. C'est une société où il y a évidemment des conflits.
01:42 Il y a des manifestations aujourd'hui en Israël contre Netanyahou. Et je rappelle que les universités israéliennes, beaucoup d'universités israéliennes,
01:50 sont très souvent, dans leur gouvernance, opposées à la politique de Netanyahou. Donc cette essentialisation dit quelque chose quand même sur ce mouvement.
01:59 Mais ce n'est pas la première fois, si vous voulez, dans l'histoire de l'humanité que l'ivresse idéologique finit par faire dériver des mouvements d'opinion.
02:07 Et c'est ce à quoi nous sommes en train d'assister, bien évidemment, à Malmö.
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