Le 7 mai 2024, Emmanuel Macron célèbrera son 7e anniversaire à la tête de l'Etat. BFMTV s'est intéressé à l'exercice du pouvoir de ce président arrivé à l'Élysée par surprise, sans jamais avoir été élu auparavant, et qui a été confronté à une succession accélérée de grandes crises. "7 ans au pouvoir, les maux de Macron", une série Ligne Rouge.
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00:00 T'as commencé ce jour-là.
00:02 Emmanuel Macron qui arrive en fait avec 5 points.
00:08 La dernière, il est à 5% en débrouille.
00:10 Les gens qui réussissent, c'est les gens qui ne font rien.
00:21 Tension !
00:23 Je vous protégerai !
00:25 Face aux menaces !
00:27 Macron, démission ! Macron, démission !
00:39 Le 4 décembre 2018, Emmanuel Macron se rend à la préfecture de Montréal
00:48 pour faire un débat sur la réduction du nombre de personnes
00:51 qui ont été victimes de la crise sanitaire.
00:53 Emmanuel Macron se rend à la préfecture du Puy-en-Velay.
00:56 Il sait que se sont passés des actes qui auraient pu très mal tourner.
01:01 Le feu a été mis à la préfecture et des fonctionnaires ont failli y laisser leur vie.
01:05 Il part et sa voiture est coursée par des gilets jaunes.
01:13 Il va falloir payer ! Ça va vous coûter cher les gars !
01:17 Ça va vous coûter très cher les gars !
01:19 Il est dans la voiture, celle-là !
01:21 Cette violence physique de vouloir sortir le président de sa voiture,
01:28 de vouloir s'en prendre physiquement à lui, voire de le tuer,
01:32 donc on était dans un climat de violence jamais vu.
01:35 Démission ! Démission !
01:38 Démission !
01:41 Il est revenu absolument effrayé.
01:46 Il y a vraiment eu une grande trouille,
01:49 à tel point qu'ensuite des mesures de sécurité supplémentaires ont été prises.
01:54 Le préfet Lallement a sur-bunkérisé le palais de l'Elysée.
01:59 Il y a quelque chose qui relève d'Emmanuel Macron
02:03 et qui irrite particulièrement les gilets jaunes.
02:06 Macron, démission ! Macron, démission !
02:10 Qui le considère comme un président insincère, coupé des réalités,
02:15 c'est parce que sont les fins de mois difficiles,
02:17 qu'il ne connaît pas leurs difficultés, qu'il les méprise.
02:20 Le président ne pouvait plus sortir.
02:23 À un moment, la meilleure défense, c'est l'attaque,
02:25 et il est repassé à l'offensive.
02:27 Il sait que de toute façon il va prendre les coups,
02:31 autant les assumer et essayer de s'en défendre.
02:33 Il organise le grand débat.
02:36 Moi je ne vais pas parler longtemps,
02:39 parce que l'objectif c'est surtout de vous entendre,
02:41 et de manière très libre.
02:42 S'il y a des questions, j'y répondrai.
02:44 Commencez par les campagnes,
02:46 et le quart où il faut forcément être 40 pour le rentabiliser.
02:49 Et ensuite, pour moi, vous êtes des acteurs de ce débat.
02:53 Non mais ça, j'ai enlevé ma veste, j'ai chaud.
02:56 Il est en bras de chemise, c'est son bleu de travail,
03:01 manches retroussées,
03:02 et là il fait œuvre de virtuosité technique,
03:05 parce qu'il est capable de répondre à tout,
03:07 il sait tout sur tout, il a bien révisé avant.
03:09 Quand il ne connaît pas la réponse,
03:11 ses conseillers qui sont au fond de la salle
03:13 envoient des messages aux conseillers restés à l'Elysée
03:16 qui donnent la réponse en temps réel.
03:18 Il bluffe.
03:19 Il va au contact des gens pour les entendre,
03:23 mais c'est lui qui parle.
03:25 Donc c'est un grand débat avec lui-même.
03:27 On a beaucoup de gens qui, au fond,
03:29 arrivent à la campagne,
03:30 parfois parce qu'ils ne peuvent plus aller vivre en ville,
03:32 ou l'ont choisi,
03:34 et voudraient vivre exactement comme en ville à la campagne.
03:37 C'est ça le sujet.
03:41 Ça apaise les esprits,
03:43 dans la mesure où ça s'accompagnait d'annonces.
03:45 Il ne faut pas oublier le grand débat,
03:51 c'est quand même 11 milliards de subventions
03:53 qui ont été distribuées.
03:54 Les baisses de cotisations,
03:56 la défiscalisation des heures supplémentaires,
03:58 la prime d'activité largement augmentée.
04:08 C'est l'annonce qui va plus au contact direct
04:11 que quiconque d'autre,
04:13 sinon Jacques Chirac.
04:15 La différence, c'est qu'Emmanuel Macron,
04:21 dès qu'il voit physiquement une opposition,
04:24 il court vers elle.
04:25 Il est prêt à discuter,
04:29 à argumenter pendant des heures.
04:36 Quand on prend des risques au point où il le prend,
04:38 n'importe quoi peut arriver, bien entendu.
04:40 C'est toujours la même chose,
04:43 c'est l'homme seul face à la foule.
04:46 La foule m'interpelle,
04:50 l'invective, le conspue,
04:52 au lieu de dire "bon ben je vais me planquer",
04:54 il va au contact,
04:56 et il va discuter.
05:05 Il se fait engueuler, mais il discute.
05:07 Et comme il a une certaine capacité rhétorique,
05:11 ça fonctionne pas mal.
05:12 Macron, démission !
05:34 Tout le monde n'a qu'une seule question,
05:35 c'est est-ce qu'il va pouvoir ou non
05:37 faire cette déambulation
05:39 comme il a l'habitude de la faire.
05:41 Et en fait, il ne sait pas, à ce moment-là précis,
05:43 comment il va s'en sortir.
05:45 C'est impossible pour le président de la République
05:47 de rebrousser chemin,
05:48 ce serait une énorme défaite
05:49 qui serait commentée pendant des semaines.
05:51 Et donc, il décide,
05:53 et c'est lui qui prend cette décision,
05:55 c'est ce qu'on nous a raconté ensuite,
05:57 d'organiser un débat
05:59 de briques et de brocs.
06:02 C'est pas bon le son.
06:04 On trouve une estrade
06:07 pour que la caméra puisse filmer d'en haut.
06:10 Cet échange, c'est pas très beau.
06:13 Ça, ça n'est pas tolérable pour les agriculteurs.
06:15 C'est pour ça qu'on n'est pas contents.
06:17 Je vais revenir, tout le monde va s'exprimer,
06:19 moi je n'esquiverai aucune des questions.
06:22 Mais ça fonctionne,
06:24 parce que d'un coup, ce qui semblait impossible,
06:27 c'est-à-dire le dialogue avec les agriculteurs,
06:30 ce dialogue s'installe
06:32 et dans un style assez franc et direct
06:35 qui réussit plutôt bien Emmanuel Macron.
06:37 Moi, je trouve que c'est sans doute la meilleure partie d'Emmanuel Macron.
06:40 Je pense que c'est là où il est le meilleur.
06:42 Personne ne discute le fait
06:45 qu'il sait incroyablement de choses
06:47 et qu'il ne se démonte pas.
06:49 Bon, il n'empêche qu'il est très impopulaire,
06:52 l'un n'empêche pas l'autre.
06:53 On sait qu'il est comme ça.
06:55 ♪ ♪ ♪