• il y a 7 mois
Le 7 mai 2024, Emmanuel Macron célèbrera son 7e anniversaire de à la tête de l'Etat. BFMTV s'est intéressée à l'exercice du pouvoir de ce président arrivé à l'Elysée par surprise, sans jamais avoir été élu, et qui a été confronté à une succession accélérée de grandes crises.
Dans cette série inédite, chaque jour de la semaine, Caroline Mier et Sandra Boulanger reviennent sur des moments forts qui ont marqué ce "septennat", de sa relation tendue avec les Français à sa confrontation avec Vladimir Poutine.
7 ans au pouvoir, les maux de Macron, une série Ligne Rouge.

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Transcription
00:00C'est ce jour-là.
00:05Emmanuel Macron qui arrive en fait avec 5,6 millions de voix.
00:18Les gens qui réussissent, c'est les gens qui ne sont rien.
00:21Attention !
00:22Attention !
00:29Je vous protégerai !
00:43Le 16 janvier dernier, Emmanuel Macron organise cette conférence de presse à l'Elysée.
00:48Monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les ministres, mesdames et messieurs, bienvenue.
00:53On sent un Emmanuel Macron survolant un peu ses sujets,
00:58donnant presque le sentiment de se plier à un exercice convenu.
01:03Et puis vient la question de Benjamin Duhamel.
01:07Bonsoir Monsieur le Président.
01:09Elle vient jeter un pavé dans la marre, tout le monde l'avait en tête.
01:12La liste menée par Jordan Bardella est en tête de tous les sondages pour les élections européennes.
01:15Marine Le Pen et Jordan Bardella s'imaginent carrément déjà se partageant les rôles.
01:20L'une à votre place à l'Elysée, l'autre à Matignon.
01:25Quelle part de responsabilité prenez-vous dans cette progression ?
01:28N'est-ce pas un aveu d'échec ?
01:30Il m'a semblé que lors des deux dernières campagnes présidentielles,
01:33l'intéressé se voyait au même endroit.
01:35Je le félicite d'avoir pu empêcher cette opération et je ferai tout pour le continuer.
01:39Dès le début de son élection, il met en scène cet affrontement.
01:42Son obsession, et je pense qu'il est sincère,
01:45c'est que la personne qui va leur accompagner sur le perron de l'Elysée
01:49quelque part autour du mois d'avril ou de mai 2027,
01:52ne soit pas Marine Le Pen.
01:54Si c'est Marine Le Pen, ce sera pour lui un véritable échec.
01:57Il y a une expression qui revient en permanence dans les discours d'Emmanuel Macron,
02:01en particulier ceux sur l'histoire, la mémoire, c'est l'expression « vent mauvais ».
02:06Il n'est pas vrai qu'on répond « vent mauvais » en ayant de la complaisance.
02:09Construit face au vent mauvais de l'histoire, le CD n'a aucun vent mauvais.
02:15Un vent mauvais.
02:17Et ces vents mauvais nous ramènent aux heures les plus sombres de l'histoire,
02:20la collaboration, l'antisémitisme, l'Holocauste,
02:24et c'est une façon pour lui d'associer l'histoire au présent
02:29et de dire aux Français finalement « méfiez-vous de ce qui pourrait revenir ».
02:34Et donc cet esprit du temps et ce vent mauvais sont toujours là à travers Laurent.
02:37Et existent toujours encore dans notre pays.
02:42Au fond, on a longtemps utilisé contre le RN, sous les septennats et les quinquennats précédents,
02:49un argument historique et moral.
02:52Il est clair qu'il ne marche plus.
02:54C'est le parti qui continue de vous expliquer des choses impossibles
02:58sur le plan économique et social pour affaiblir.
03:01Donc il faut aller au réel sur ce qu'il propose.
03:02L'hypothèse maintenant, c'est de dire qu'on doit les attaquer pour leur incapacité
03:09et pour la catastrophe que constituerait leur arrivée au pouvoir.
03:12Ça n'est pas plus aimable, mais c'est complètement différent.
03:27C'est en 2022 que se fait la bascule.
03:29Les législatives sont un échec pour le camp d'Emmanuel Macron.
03:33La composition de l'Assemblée fait qu'il n'a pas de majorité absolue.
03:39Quand vous avez un parti qui réunit près d'un tiers des Français,
03:43c'est quand même difficile de dire qu'il n'a pas voix au chapitre.
03:46Ils sont élus, ils jouent le jeu républicain.
03:49L'entourage d'Emmanuel Macron parle d'une initiative politique d'ampleur.
03:53C'est censé révolutionner la façon dont il s'adresse à ses opposants.
03:57Il déroule en quelque sorte le tapis-roule à Jordan Bardella.
04:00Moi, je suis à ma place, à la tête d'un parti
04:03qui a le premier groupe d'opposition à l'Assemblée nationale.
04:06Et à chaque fois que la République nous convoque, nous répondons présents.
04:08Il espérait qu'en soulignant les qualités de Jordan Bardella,
04:12il révélerait en contraste ou il mettrait en lumière
04:16la faiblesse d'une Marine Le Pen.
04:19Donc, on voit bien qu'il y a une tentation de jouer aux apprentis sorciers
04:23avec le Rassemblement national.
04:25Et c'est ce qu'on voit dans les médias.
04:28C'est ce qu'on voit dans les médias.
04:30C'est ce qu'on voit dans les médias.
04:32C'est ce qu'on voit dans les médias.
04:34C'est ce qu'on voit dans les médias.
04:35C'est une tentation de jouer aux apprentis sorciers
04:37avec le Rassemblement national,
04:39d'espérer réussir à manipuler son principal adversaire politique.
04:44Ce faisant, ça renforce le Rassemblement national,
04:48ça renforce Jordan Bardella,
04:50mais ça renforce aussi Marine Le Pen.
04:52Il légitime encore un peu plus Jordan Bardella,
04:5528 ans, président du Rassemblement national,
04:57qui n'a jamais rien géré de sa vie,
04:59qui doit faire preuve de compétence,
05:01alors que là, finalement, il l'installe comme un interlocuteur quasi numéro 1.
05:05Entre le président de la République et le Rassemblement national,
05:08il n'y a sûrement que lui qui le comprend,
05:10parce que même dans son entourage, même ses plus proches,
05:12ont parfois du mal à décrypter.
05:18Par la suite, on découvre à l'Assemblée
05:20que les ministres négocient par moments sur certains textes
05:23des amendements avec le Rassemblement national,
05:25ce qui d'ailleurs ne manque pas de déclencher à chaque fois une bronca
05:28entre des députés qui considèrent qu'il faut absolument s'opposer
05:32aux idées du Rassemblement national.
05:34Je vous confirme la démission du ministre chargé de la Santé et de la Prévention,
05:38Aurélien Rousseau.
05:40Pour la loi immigration, c'est encore une fois avec la droite
05:44que le texte va être négocié, qu'il va être voté avec les voix DLR,
05:49mais aussi avec celles du Rassemblement national.
05:56Pour 349, contre 186, l'Assemblée nationale a adopté.
06:01Un jour tu as été de gauche et tu votes avec les voix du Rassemblement national,
06:05tu fais passer ce texte avec eux, j'ai honte pour vous.
06:07Sur le principe, je crois que c'est une grande victoire idéologique de notre mouvement.
06:12C'est une victoire tactique de Marine Le Pen,
06:14c'est-à-dire que dans un premier temps,
06:16Marine Le Pen n'a pas du tout adhéré aux dispositions de cette loi.
06:19Elle s'est ralliée tactiquement à la fin
06:22pour donner un peu le baiser de la mort à Emmanuel Macron
06:25et pouvoir effectivement revendiquer une victoire idéologique.
06:27Comme un boxeur qui n'arrive plus à trouver la bonne allonge,
06:31trouver le moyen de toucher l'adversaire du Rassemblement national.
06:37Pendant ce temps-là, le Rassemblement national n'a cessé d'augmenter,
06:42d'enfler et de devenir un vainqueur,
06:46d'abord imaginable, puis vraiment possible,
06:49puis tout à fait probable, et pour certains aujourd'hui, quasi certains.

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