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Le 19 juin 2011, dans l'émission Vivement Dimanche sur France 2, l'acteur Fabrice Luchini a rendu un hommage vibrant à Bernard Pivot, figure emblématique du journalisme et de la littérature française.

Une déclaration pleine de reconnaissance

Avec des mots choisis et une sincérité touchante, Fabrice Luchini a exprimé toute son admiration pour Bernard Pivot. Il a salué son rôle crucial dans la promotion de la lecture et de la langue française, soulignant sa passion contagieuse et sa capacité à rendre accessible la littérature à tous.

Luchini a évoqué ses souvenirs d'enfance, marqué par l'émission Apostrophes, animée par Pivot. Il a décrit comment cette émission lui a permis de découvrir de grands auteurs et de développer son amour pour la lecture.

Un hommage à un passeur de culture

Fabrice Luchini a également souligné l'importance du travail de Bernard Pivot dans la préservation de la langue française. Il a salué sa rigueur et son exigence, tout en reconnaissant son talent pour rendre la grammaire et l'orthographe amusantes et accessibles.

Un moment fort de l'émission

La déclaration de Fabrice Luchini a été un moment fort de l'émission Vivement Dimanche. Elle a ému Bernard Pivot, visiblement touché par l'hommage de cet acteur talentueux et reconnu.

Cet échange a mis en lumière le lien profond qui unit les amoureux de la langue française et de la littérature. Il a également rendu hommage à Bernard Pivot, un homme qui a consacré sa vie à la promotion de la culture et du savoir.

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Transcription
00:00 (Applaudissements)
00:02 - Alors Fabrice, un petit mot sur ce que tu viens de voir et d'entendre de Laurent Gérard.
00:08 C'est vertigineux, c'est pas la première fois que tu l'entends bien sûr.
00:11 - Michel, c'est la chaleur, c'est l'accueil, c'est toujours...
00:14 Quand on est chez Drucker, on est accueilli.
00:16 Et quand en plus on dit que c'est pour Pivot, est-ce qu'on s'interroge 2 secondes ?
00:21 Jamais !
00:22 Bernard Pivot, on te dit "tu es invité parmi des gens, tu as cet espace-là,
00:29 tu te poses aucune question, il met le bon magnéto avant que tu viennes
00:33 pour situer des gens timides."
00:36 Je sors du théâtre de l'Atelier, où je reprends en septembre La Fontaine,
00:40 et je suis toujours très heureux de venir pour Pivot,
00:43 car je n'aurais pas le parcours que j'ai eu la chance d'avoir
00:47 si j'avais pas rentré Bernard Pivot.
00:49 - Non, non, ça c'est exagéré. - Bah non.
00:51 - Non, c'est exagéré, ça. - Bah oui, bah...
00:53 Non, pas... J'ai pas dit que Pivot a fait que j'ai eu la chance de...
00:57 Non, mais toi, toujours l'humilité absolue, c'est pas mal.
01:00 - Oui. - C'est très bon, même.
01:01 - Non, non, c'est pas... - Non, mais c'est très bon.
01:02 Visuellement, t'es très bon, parce que tu fais "non, mais je ne suis rien",
01:06 c'est très bon.
01:07 - Je suis content de t'avoir invité, mais...
01:09 - C'est très bon, Bernard. C'est très bon de le dire.
01:11 Mais non, mais non, tu exagères. Donc on se dit que t'as...
01:13 - Je peux pas parler avec lui. - Alors, vas-y.
01:15 Non, je dis que... J'ai fait des émissions chez toi,
01:20 on va parler comme ça, naturellement.
01:22 J'ai fait des émissions chez toi.
01:24 C'est pas n'importe quelle émission,
01:26 elles s'inscrivent sur la manière dont le public vient au théâtre,
01:29 pas de la même manière que les autres.
01:31 C'est pas une question d'hierarchie.
01:33 Et la manière dont, sans le faire exprès,
01:36 j'ai tellement été passionné des grands auteurs
01:39 et que tu as fait l'écho le plus proche de cet amour de La Fontaine,
01:43 c'est pas rien, c'est tout. Ça, c'est pas...
01:45 - Mais c'est vrai qu'il y a eu une émission de La Fontaine
01:47 où il était, qui était extraordinaire.
01:49 C'était une émission fabuleuse.
01:50 - Le corbeau et le renard en mélange.
01:51 - En plus, c'est l'un de mes auteurs préférés,
01:53 donc évidemment, j'étais ravi de faire cette émission et de l'inviter,
01:56 parce que c'était inouï quand il parlait...
01:58 - Mais tu le refais sur scène, le corbeau et le renard en verlan ?
02:01 - Oui, toujours. - En verlan ?
02:02 - Toujours, toujours.
02:03 Et 2e chose, c'était pour la sortie d'un film qui s'appelait "L'année Juliette",
02:07 avec Philippe Leguet et je viens de sortir "Les femmes du 6e étage".
02:12 - Oui.
02:13 - Succès qui a dépassé l'entendement.
02:15 Et Bernard a aidé "L'année Juliette".
02:18 Parce que...
02:19 On va faire un peu de lèche-botte très consensuel.
02:22 - Oui.
02:23 - Normal, on va pas faire de l'intempestif canal + de rebelles mensualisés.
02:28 On va...
02:29 On sait qu'ici, on est bien reçus,
02:31 et on n'est pas obligés de dire "T'as un ras, je vais t'enculer, toi.
02:34 La société est immonde, les médias sont...
02:37 On est mieux que les autres."
02:38 Non, ici, on est dans... On est bien reçus.
02:40 - Oui.
02:41 - Bon. Donc, on va dire que...
02:43 Voilà, la télé, c'est rare qu'une émission a de l'effet sur le théâtre.
02:48 C'est très concret, le théâtre.
02:50 Michel Drucker, il y a des Drucker, tu les fais,
02:53 il y a une conséquence concrète le lendemain.
02:55 Faire un pivot, c'est pas rien.
02:58 On va pas... Je peux pas...
02:59 La seule raison qui fait que je suis là,
03:02 c'est que je peux pas m'interroger sur...
03:04 Est-ce que je vais ?
03:05 Non, j'y vais. Il y a un pivot, j'y vais.
03:07 Je sais pas pourquoi.
03:08 Parce que c'est comme ça.
03:09 - On va te rappeler un bon souvenir.
03:10 C'était à l'occasion du...
03:12 La sortie du film du Molinaro "Beau Marche et l'Insolent"
03:14 avec Sandrine Kiberlin.
03:16 Bernard t'avait reçue dans "Bouillon de culture".
03:19 Et puis tu es venue à la dernière.
03:21 Car Bernard voulait que tu sois à la dernière.
03:22 - Oui, bien sûr. - Regardez ça.
03:23 - Un homme est dépossédé de tous ses biens.
03:27 Après ce procès qui décide qu'on le mette complètement de côté,
03:32 il est seul dans sa pièce, il est seul et guérit.
03:36 Imagine une scène complètement érotique,
03:40 complètement chaude, complètement...
03:43 Qui est le fruit de tous les fantasmes que nous pouvons avoir.
03:46 T'es déprimé.
03:47 On t'annonce que t'as plus d'émission.
03:49 T'es viré d'antenne 2.
03:51 Y a plus rien.
03:52 Votre femme se bat.
03:53 Y a plus de pognon.
03:54 Vous ouais.
03:55 Et vous restez seul.
03:56 Oh, Kiberlin, elle se jette pas des fleurs.
03:58 Et tout seul, déprimé dans votre studio.
04:00 Plus de projet, plus de...
04:02 On vous envoie plus rien.
04:03 Vous êtes plus rien.
04:04 Plus rien.
04:05 Et tout d'un coup...
04:06 Tu ouvres la porte.
04:08 Une bombe, merveilleuse, super sexe, ouvre et dit...
04:13 "Voilà, ça fait quelques années que je vous observe, Bernard.
04:17 "J'étais persuadé que je vous admirais,
04:20 "mais à partir de ce soir..."
04:21 Et elle ouvre la robe.
04:22 Une énorme...
04:23 Et elle dit...
04:24 "Maintenant, je suis sûre que je vous aime."
04:26 Et quand même, ça, dans tous les hommes, y a une belle idée.
04:30 Il est mort de rire.
04:31 En même temps, il est inquiet.
04:32 Il se dit, si ça m'arrive, c'est quand même déprimant.
04:34 Il se dit, est-ce que je préférerais pas garder l'émission
04:37 et pas avoir de gonzesses ?
04:38 Il est en train de s'interroger.
04:40 En même temps, il cracherait pas sur Kiberlin.
04:42 On voit la relation.
04:43 Parce qu'il a tout de suite repéré.
04:45 J'ai regardé l'oeil pendant le maquillage.
04:46 Il faisait semblant, mais il battait.
04:48 Mais y a une chose qui est étonnante,
04:50 c'est que c'est très lié à la dépression.
04:53 - On est loin de vos marchés, là.
04:54 - A mon avis, on n'est pas très loin.
04:55 - On n'est pas loin.
04:56 - Mais Bernard, très grande forme, ce soir.
04:58 - Mais alors ?
04:59 - Mais bonne humeur !
05:00 Vous pourriez être nostalgique.
05:01 Pas du tout.
05:02 Dynamique, vivant, physique, comme il est, quoi.
05:05 Eh bien, vous finissez par être assez beau.
05:07 - A mon avis, y a eu un insu.
05:09 - Le pivot, il est beau.
05:11 Alors, parlons aux gens passionnants.
05:13 - Non, mais alors...
05:14 - Je suis très humble.
05:15 - Votre présentation n'a pas marché, ce soir.
05:17 - Je ne dis pas que je suis humble.
05:18 Je dis que sur l'art de l'acteur, on va faire un texte sur Jouvet.
05:21 - Quelques mots, justement, sur le théâtre,
05:23 parce que Jouvet, c'est quand même le théâtre,
05:24 plus que le cinéma, à mon avis.
05:25 Quelques mots sur le théâtre, d'autant que la présente...
05:28 - C'est intéressant, ce que j'ai dit sur la télévision.
05:30 - Bien sûr.
05:31 - C'est pas fait pour être intéressant et passionnant du tout,
05:34 contrairement à ce que disent les gens.
05:35 C'est réducteur, l'image, toujours.
05:37 Allez-y, Bernard.
05:38 - C'est impossible.
05:44 C'est impossible.
05:46 - Non, mais je devrais pas dire ça devant lui,
05:51 mais c'est un compagnon formidable de plateau.
05:54 On peut faire 2 heures avec Fabrice.
05:56 Si je l'ai invité souvent, c'est parce qu'il était très bon, évidemment.
05:59 - C'est un bonheur absolu.
06:00 - Il est prodigieux.
06:01 Mais ce que je voulais dire, c'est que...
06:03 Je suis allé voir plusieurs fois ses spectacles, évidemment.
06:06 Et pour moi, Luquini, c'est le meilleur professeur de français qu'il y a en France.
06:12 C'est-à-dire qu'il donne envie aux gens, non seulement de lire,
06:15 mais il donne même envie d'écrire.
06:18 C'est ça qui...
06:19 Ça, c'est même un peu dangereux.
06:20 - Un peu dangereux.
06:21 - C'est un peu dangereux.
06:22 Il donne envie d'écrire.
06:23 Les gens sortent de ses spectacles
06:24 et ils ont une folle envie de lire comme lui.
06:27 Ils se disent que c'est formidable de lire comme ça.
06:29 Et en même temps, ils se disent
06:31 "Mais je pourrais peut-être écrire aussi, voilà.
06:33 "Je pourrais peut-être écrire et peut-être qu'un jour, Luquini me lira."
06:36 Voilà.
06:37 Et c'est formidable, ça, de donner ce...
06:40 - C'est alors avec une trajectoire quand même pas banale,
06:43 parce qu'il n'a pas fait l'agrégation de lettres.
06:46 Il n'a pas fait "cagne, hipocagne".
06:48 - C'est en quoi on se ressemble.
06:49 - Vous avez mis ça en commun.
06:50 Nous avons tous les 3 ça en commun, d'ailleurs.
06:52 C'est un autodidacte.
06:53 - Oui.
06:54 - Tu devrais enseigner.
06:55 T'as enseigné déjà, non ?
06:56 - Mais il enseigne !
06:57 Il suffit d'aller au théâtre.
06:58 - Oui, c'est vrai, au théâtre de l'atelier.
06:59 - Je suis le meilleur professeur de français.
07:01 - Alors vous irez au théâtre le 19 septembre,
07:03 au théâtre de l'atelier.
07:04 Dépêchez-vous, c'est toujours complet.
07:06 Même l'après-midi et le dimanche à 13h.
07:08 C'est incroyable.
07:09 Le corbeau et le renard ont vers longs.
07:10 - Tu aimerais 2 vers ?
07:12 Tu aimerais ?
07:13 - Plus.
07:14 - Alors je vais...
07:15 Un petit cadeau à Pivot, parce que mon côté excessif...
07:17 - C'est son 1er vivant dimanche.
07:18 - C'est un jeu l'histoire.
07:19 Parce que quand je regarde la manière dont je travaille avec lui,
07:22 c'est totalement pas naturel, ce que je fais.
07:24 En ayant l'air de te couper, c'était pas du tout ça.
07:27 C'était une manière de désaxer le ronron habituel.
07:32 - Oui, bien sûr.
07:33 - Comme toi, t'es exceptionnel.
07:35 Tu sais quand on peut faire le désaxement.
07:38 Très bonne qualité d'écoute du public, là.
07:40 Y a rien à dire.
07:41 On est très heureux.
07:42 On est très heureux.
07:43 - Tu as vu la qualité d'écoute, hein ?
07:45 - Juste pour Bernard et Michel, puisque c'est le cadeau.
07:48 - On peut le public aussi.
07:49 - Le public, évidemment.
07:51 Alors, ça a une femme un peu compliquée.
07:53 - Et les téléspectateurs aussi.
07:54 - Bien sûr, on est constamment...
07:56 - TV5 monte, 87 pays.
07:57 - Tais-toi.
07:58 - La moitié de la planète te regarde, Fabrice.
08:00 - On y est.
08:01 - Ne mollie pas.
08:02 - Mais non, je ne mollie pas.
08:03 Mais on va taper très haut.
08:04 On va faire Jean-Philippe Le Fay déprimé à 2h du mat.
08:07 Tu te rappelles ?
08:08 Le Fay, le seul qui tient, qui résiste.
08:10 - Les mots de minuit.
08:11 - 20 000 spectateurs au grand max
08:13 quand il y a une grosse déglingue.
08:15 Tiens, je vais te le faire 2 secondes.
08:17 [ Rires ]
08:20 Ce poème albanais,
08:22 qui est véritablement la traduction la plus étonnante
08:25 de ce qu'on peut appeler la cosmogonie de l'altruisme,
08:28 est-ce que ça résonne par rapport à vous,
08:30 qui êtes donc une responsable sénégalaise
08:33 sur le travail de Sjöran Rummen ?
08:36 Qu'est-ce que ça...
08:38 Est-ce qu'il y a un retentissement dans...
08:41 Les clients de Le Fay, c'est 2h30 du matin,
08:44 tout le monde est en aurée de fatigue,
08:46 et il invite toujours des gens très étranges.
08:49 - C'est dans un homme du mercredi au jeudi.
08:51 - Et il demande toujours...
08:52 Maintenant que l'Albanaise a dit cette chose intéressante,
08:54 qu'est-ce que ça évoque ?
08:55 Moi, j'y ai jamais été, mais je me disais...
08:57 Qu'est-ce que je pourrais dire après l'Albanaise
09:00 qui a évoqué rien du tout, à part qu'elle était bien gaulée ?
09:04 Mais...
09:05 Je vais te dire...
09:06 - Ton mot est le renard en or.
09:08 - Elle rit tellement merveilleusement.
09:10 C'est merveilleux de vous voir rire.
09:12 C'est une récompense.
09:13 Vous savez, nous, on n'essaie pas d'avoir l'esprit grave.
09:16 Le génie de Guitry a toujours été de dire
09:18 "Ils ont confondu la profondeur avec l'ennui.
09:21 "C'est pas parce que tu es très léger..."
09:23 Et la dernière phrase pour attaquer la fontaine...
09:27 - "Comme on est renard en verlan."
09:29 - "En verlan et une fable", sur l'amitié.
09:31 Elle est très importante.
09:32 Elle est un peu complexe.
09:33 On va la dire dans 3 lignes.
09:35 - C'est le jour, l'amitié.
09:36 - À l'amitié.
09:37 - Socrate, un jour, faisant bâtir,
09:41 chacun censurait son ouvrage.
09:44 L'un trouvant les 2 dents, pour ne lui point mentir,
09:47 indigne d'un tel personnage.
09:50 L'autre blâmait la face.
09:52 Et tous étaient d'avis que les appartements n'étaient trop petits.
09:56 Quelle maison pour lui, l'on y tournait à peine.
09:59 Plutôt ciel que de vrais amis, tel qu'elle est, dit-il,
10:03 elle put être pleine.
10:05 Le bon Socrate avait raison de trouver pour cela
10:08 trop grande sa maison.
10:10 Chacun se dit ami, mais folle qui s'y repose.
10:15 Rien n'est plus commun que le nom.
10:18 Rien n'est plus rare que la chose.
10:21 Est-ce que t'as suivi ou ça a été compliqué ?
10:23 - Non, c'est compliqué, mais c'est bien.
10:25 - T'as compris ? Je te le fais en langage moderne.
10:27 - Ah, vas-y.
10:28 - Écoute, en langage moderne.
10:29 - Vas-y, vas-y.
10:30 - Socrate, un jour, est allé à la Société Générale.
10:32 Il a dit, je veux un petit emprunt, 180 000 euros à 3,5.
10:36 L'emprunteur a dit, ça va, c'est bon.
10:38 Il construit sa maison en banlieue.
10:40 - Quelle surface ?
10:41 - Un petit 90 m2.
10:43 Là, Socrate, on l'a imaginé à la Société Générale,
10:46 dit, je veux un 80 m2.
10:48 Il y a quelques stars du showbiz,
10:50 BHL, Alain Finkielkraut, du très haut de gamme,
10:54 qui arrivent et qui disent, mais comment tu peux vivre
10:57 dans une toute petite maison comme ça, Socrate ?
10:59 C'est scandaleux quand l'autre dit, chacun blamait la...
11:02 L'un blamait la face, ça veut dire blamait la façade.
11:05 Sublime.
11:06 Mais on peut même pas faire une...
11:08 J'allais dire une tousse, c'est pas le moment,
11:10 mais on peut même pas faire une chose même, tu vois.
11:12 Non, c'est pas le moment de parler de tousse, mais...
11:14 Mais non, mais on peut pas faire deux...
11:16 On peut pas faire un éclat, toi.
11:18 Est-ce que tu comprends ce que je veux dire ?
11:20 Est-ce que tu comprends ?
11:21 Socrate, un jour, faisant bâtir, chacun censurait son ouvrage.
11:23 Ça veut dire que tout le monde disait, hé, c'est pas terrible.
11:25 L'un trouvant les deux dents pour ne lui point mentir,
11:27 indigne d'un tel personnage.
11:29 L'autre blamait la face.
11:31 L'autre disait du mal de la façade.
11:33 Et tous étaient d'avis que les appartements n'étaient trop petits.
11:35 Quelle maison pour lui !
11:37 On y tournait à peine.
11:39 Et Socrate répond, plutôt ciel
11:41 que de vraies amies,
11:43 telles qu'elles aient, dit-il,
11:45 elles puent être pleines.
11:47 Le bon Socrate avait raison
11:49 de trouver pour cela trop grande sa maison.
11:52 Chacun se dit ami,
11:54 mais folle qui s'y repose.
11:56 Rien n'est plus commun que le nom.
11:58 Rien n'est plus rare que la chose.
12:00 Tremets beau corps
12:02 sur un breu à
12:04 Narbé,
12:06 Schéper,
12:08 mettez dans son lugbé
12:10 un mâche froid au Narbé.
12:12 Tremets narreux par l'odeur
12:14 à le lécher, Kerdrug.
12:16 Tremets beau corps
12:18 sur un breu à Schéper,
12:20 mettez dans son lugbé un mâche froid au Tremé.
12:22 Après, le public, il vient que pour celle-là,
12:24 il y en a au moins pour une heure et demie de somptueuse.
12:26 Mais on y va quand même, on est dans une émission
12:28 de grosse écoute.
12:30 On me donne l'envie.
12:32 - Non, non, mais tu as vu comment il a expliqué,
12:34 le professeur, comment il a expliqué
12:36 la fable, qui est effectivement un peu compliquée,
12:38 qui est très ramassée sur la raterne,
12:40 qui est très ramassée,
12:42 et comment il l'a expliqué en langage moderne.
12:44 Et effectivement, tout s'éclaire.
12:46 C'est pour ça que je dis que c'est un formidable professeur.
12:48 - Tremets beau corps sur un breu à Schéper,
12:50 mettez dans son lugbé un mâche froid au Narbé.
12:52 Tremets narreux par l'odeur à lécher.
12:54 Et Shelmy, qui est redrut, lui tâte à peu près ce gageant.
12:56 Et j'ai un bon summeur du beau corps,
12:58 que vous êtes ligeaux,
13:00 que vous me blessant le même sentirement.
13:02 C'est votre mâchera.
13:04 Ce rapport à votre mâche,
13:06 vous êtes le mix fait
13:08 des taux de ces lois mêmes.
13:10 Le beau corps, à ces mots, ne se sent pas de joie.
13:12 Et pour Trémont,
13:14 ça l'aime, mais vois, v'ra où un jeu
13:16 de l'arlugbé. Laisse, mettons,
13:18 la loi preuve, le narreux.
13:20 Sans y cècher, Shelmy.
13:22 Il téma ses chevilles en chevaux.
13:24 Et dit mon bon summeur,
13:26 apprenez que tout teuf là, vit au pendet
13:28 de celui qui l'écoute, cède son love
13:30 au bien d'un mâche froid, sans doute, le beau corps.
13:32 T'es fou con.
13:34 Raju.
13:36 Mon Narbé que j'adore.
13:38 Raju. Mais ça peut tard,
13:40 qu'on ne le prendrait plus.
13:42 Et le début de cette fable,
13:44 dans mon spectacle, c'est une phrase de Nietzsche
13:46 qui est vraiment pour montrer qu'on n'est pas que des
13:48 phénomènes anecdotiques qu'ils ont marrés.
13:50 Y a une phrase magnifique
13:52 de Nietzsche qui dit "Ah, ces Grecs,
13:54 ils étaient superficiels
13:56 par profondeur."
13:58 Tu aimes ?
14:00 - Félices, Lucky.
14:02 - A bientôt, Bernard.
14:04 - A bientôt.
14:06 Les fables de la fontaine,
14:08 à partir du 19 septembre
14:10 à l'atelier. D'ici là, tu vas te reposer,
14:12 j'espère. - Là, je pars
14:14 dans une île très marxiste, l'île de Ré.
14:16 - Oui.
14:18 - Où y a pas une maison à moins de 6 millions d'euros,
14:20 mais on est de gauche tellement organiquement.
14:22 Après, je commence
14:24 le film de François Ozon.
14:26 Et puis après, je vais en Hongrie
14:28 en mois de juin pour terminer "César"
14:30 d'Astérix, tu sais. - Oui, t'as déjà commencé.
14:32 - J'ai tourné une dizaine de jours.
14:34 Je joue César. - Ah, tu joues César.
14:36 - Je remplace Alain Delon.
14:38 (applaudissements)
14:40 Et puis...
14:42 Après, je fais une grande tournée
14:44 aux Etats-Unis, au Québec,
14:46 et je m'arrête à Paris et dans toutes les grandes villes de France
14:48 pour jouer ce génie,
14:50 ce miracle,
14:52 ce miracle de notre vie
14:54 qui a donné un sens à la mienne,
14:56 c'est-à-dire la fontaine. - Ah oui.
14:58 - C'est la phrase de Gide, magnifique, dans son journal.
15:00 Je vous dirais au revoir comme ça.
15:02 "On ne saurait rêver d'art
15:04 plus discret", disait Gide en parlant
15:06 de la fontaine. "Rien n'est
15:08 plus loin de la fontaine que l'insistance
15:10 romantique." Il n'y a aucune
15:12 insistance romantique dans le génie de la fontaine.
15:14 Si vous ne comprenez pas, tant pis.
15:16 On ne saurait rêver d'art
15:18 plus discret et d'apparence
15:20 moins volontaire. - C'est très juste.
15:22 - Et la phrase de Céline, "C'est fin, c'est ça
15:24 et c'est tout." C'est final, la fontaine.
15:26 C'est le plus grand styliste de la langue française.
15:28 Bernard, j'aimerais t'inviter à déjeuner.
15:30 - Oui. Dis donc,
15:32 mais tu parles, là. - Non, mais je reviendrai
15:34 financièrement. Je suis capable de
15:36 t'assumer parce que tu n'as plus le même salaire
15:38 qu'avant. Je veux le savoir.
15:40 (applaudissements)
15:42 - Tu sais, si je devais y croire de toi, je ne l'aimerais pas.
15:44 (rires)
15:46 - Il est très beau.
15:48 - Merci, merci.
15:50 (applaudissements)
15:52 - C'est bien.
15:54 - Je me fais plaisir.
15:56 - Je me bats.
15:58 - Fabrice Loukis!
16:00 (applaudissements)
16:02 (sifflet)
16:04 (applaudissements)
16:06 (sifflet)
16:08 (applaudissements)
16:10 - A bientôt! A bientôt!
16:12 Merci beaucoup!
16:14 A bientôt, Bernard!
16:16 (applaudissements)
16:18 (applaudissements)
16:20 (applaudissements)
16:22 (rires)

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