Baptiste Liger, directeur de la rédaction du magazine Lire, réagit à la mort de Bernard Pivot. Bernard Pivot, journaliste et écrivain français, est mort ce lundi 6 mai à l’âge de 89 ans, au lendemain de son anniversaire.
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00:00Absolument, il y avait même son cher ami Pierre Perret qui avait tiré une chanson de ce constat.
00:06J'allais dire, oui, voilà quelqu'un qui était un grand, très grand vulgarisateur.
00:11Comment réussir à faire passer des messages, le contenu de certains livres, encore une fois,
00:17comment parler de cette chose qui est en fait assez abstraite qu'est la littérature ?
00:20Eh bien voilà, lui il a réussi, et ce auprès d'un très très large public, donc chapeau l'artiste.
00:26Et il a réussi, en même temps, tout en interviewant les plus grands, et la littérature assez complexe parfois évidemment.
00:32Il a eu sur son plateau, beaucoup ont reparlé de cette interview mythique avec Solzhenitsyn,
00:37mais il a eu Yursenar, Bukowski, il a eu tous les plus grands sur son plateau.
00:42Et il arrivait pourtant à rendre ça accessible. Quel était ce pouvoir magique qu'il avait ?
00:47Sa technique c'est d'être faussement naïf. Encore une fois, vous pratiquez la pratique de l'interview,
00:54vous connaissez cet art, il faut savoir être un petit peu candide au moment de poser certaines questions.
00:59Lui avait toujours un petit temps d'avance pour amener l'auteur, son interlocuteur, à dire certaines choses.
01:06Et il se mettait donc à la place du spectateur qui ne connaissait pas forcément tous ces éléments.
01:10C'était ça sa grande force d'interviewer, c'est comme ça justement que le message en question réussissait à passer.
01:15Il avait parfaitement intégré cet élément.