Proche-Orient : un accord Israël/Hamas est-il encore possible ?

  • il y a 4 mois
Avec Patrick Martin Genier, spécialiste des questions européennes et internationales, enseignant à Sciences Po.

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00:0012h20 en direct sur Sud Radio, mettez-vous d'accord, on se retrouve et on parle de l'actualité au Proche-Orient,
00:14est-ce qu'un accord est toujours possible ? L'accord de cesser le feu peut-il toujours être mis en oeuvre ?
00:19Est-ce qu'on est dans l'impasse ? Pour la première fois Washington menace de cesser les transferts d'armement à Israël en cas d'offensive majeure à Rafale.
00:28On en parle tout de suite avec Patrick Martin-Genier, spécialiste des questions européennes et internationales, enseignant à Sciences Po.
00:35Bonjour Patrick Martin-Genier, merci d'être avec nous en direct sur Sud Radio. Est-ce que vous y croyez encore à la mise en oeuvre de cet accord de cesser le feu ?
00:47Écoutez, c'est vrai que c'est très très difficile, en ce moment les négociations continuent au Caire en Égypte, tout le monde a fait part de son scepticisme à ce sujet.
00:57Le Hamas, cette organisation terroriste, avait fait, semble-t-il, un pas. Il y a cette volonté de libérer les otages,
01:05d'autant, si vous voulez, qu'une grande pression est mise sur le Premier ministre Benyamin Netanyahou à Tel Aviv.
01:12Les familles des otages manifestent tous les soirs, donc on peut encore y croire si tout le monde a cette volonté
01:20et surtout s'il y a une pression des États-Unis dans ce sens, parce qu'il est vrai aussi que le Premier ministre israélien doit faire face à des problèmes au sein même de sa coalition.
01:31Au final, c'est très compliqué pour tout le monde, mais on n'a toujours pas abandonné l'espoir d'une négociation qui puisse aboutir rapidement.
01:38Effectivement, Patrick Martin-Genier, vous venez de parler des États-Unis. On le disait, Washington menace pour la première fois de cesser des transferts d'armement à Israël.
01:47C'est un tournant dans ce conflit pour vous ?
01:51C'est toute la question, parce que la question qui se pose aujourd'hui en Israël est de savoir si c'est un simple repli tactique, une position tactique,
01:59ou alors si c'est véritablement un changement stratégique dans la politique des États-Unis.
02:05Mais la position américaine a été très claire. Hier, j'ai écouté Lloyd Austin, ministre de la Défense, dire qu'effectivement,
02:13les États-Unis cesseraient tout envoi de munitions, et beaucoup de munitions, des bombes notamment,
02:18pour, si jamais Israël et le Premier ministre souhaitaient faire une offensive sur Rafa, ce que les États-Unis ne veulent pas.
02:26Donc on est aujourd'hui, c'est vrai, à une sorte de point de rupture.
02:30Après que les États-Unis aient dit qu'ils apportaient un soutien sans faille à Israël, cette fois-ci, il semblerait qu'il y ait une fracture pour différentes raisons.
02:39Les États-Unis, notamment en campagne électorale, sous la pression des démocrates, le président des États-Unis, effectivement, semble reculer sur cette question stratégique.
02:48Il y a aussi cette offensive de Rafa qui fait très peur. On le sait, en Europe, c'est extrêmement critiqué.
02:56Les États-Unis, comme vous dites, pour la première fois, menacent.
03:00C'est vrai qu'on se demande parfois quel est l'objectif clair d'Israël.
03:05Évidemment, éradiquer le Hamas, victoire totale, dit Benjamin Netanyahou.
03:10Il n'empêche, on ne sait pas où ça va, à part peut-être dans l'impasse aujourd'hui.
03:17Oui, il semblerait qu'il y ait effectivement une impasse, mais je dirais plus politique que militaire.
03:23Benjamin Netanyahou est prisonnier de sa coalition gouvernementale.
03:27Il est, comme vous le savez, prisonnier de ses partis extrémistes ultra-religieux, dont il dépend à quelques voix à la Knesset au Parlement.
03:36Ces partis ne veulent absolument pas qu'il recule.
03:39Le Premier ministre a dit qu'il voulait continuer son offensive sur Gaza.
03:44C'est légitime, en ce sens, qu'il s'agit toujours officiellement d'éliminer les terroristes du Hamas.
03:49Mais le fait est que ce sont essentiellement des victimes civiles qui sont touchées.
03:55Et ça, naturellement, les États-Unis et la communauté internationale ne peuvent plus l'accepter.
04:00On l'a bien vu avec tout ce qui se passe en Occident, notamment sur les campus universitaires à Paris et aux États-Unis.
04:07Mais en effet, aujourd'hui, cette initiative sur AFA, c'est ce que veut le Premier ministre.
04:14Parce qu'en réalité, il joue ici sa survie politique.
04:17Alors oui, très bien. Bon, il joue sa survie politique.
04:20Les otages, eux, Israéliens, jouent leur vie à Gaza.
04:23Vous l'avez dit, il y a des morts civiles.
04:26Effectivement, qu'est-ce qui peut faire plier Benjamin Netanyahou ?
04:31Et pour quels résultats ?
04:33Parce qu'aujourd'hui, vous venez de le décrire, on va dans une impasse.
04:37À commencer peut-être par l'opinion publique israélienne et notamment les proches des otages qui craignent pour leur vie.
04:44Je crois qu'un seul pays est en capacité de faire une énorme pression sur Israël, c'est bien évidemment les États-Unis.
04:52Parce qu'attention, les États-Unis ne remettent pas en cause leur soutien à Israël,
04:57dans le cas d'un ensemble régional qui lui est hostile, mais ne veut pas de cette offensive sur AFA.
05:03L'autre point sensible, ce sont, comme vous l'avez dit, les familles israéliennes.
05:07Voilà plusieurs semaines qu'elles manifestent devant le bureau du Premier ministre à Tel Aviv.
05:13Et véritablement, ce sont ces familles qui font pression.
05:18Et enfin, un autre élément très important, c'est qu'une majorité d'électeurs israéliens ne font plus confiance politiquement à Benyamin Netanyahou.
05:28Un récent sondage a été fait dans la presse, au terme duquel 56-57% des Israéliens souhaitent le départ de Netanyahou.
05:39Et donc, il est dans une situation, une impasse politique.
05:42Et l'ensemble de ces facteurs peut effectivement contribuer à ce que les négociations continuent.
05:47Et je comprends d'ailleurs qu'il avait commencé à faire un pas dans ce sens.
05:51Patrick Partingenier, justement, sur quoi pourrait concrètement déboucher ce cessez-le-feu ?
05:58Puisque les négociations, on le rappelle, se poursuivent activement au Caire, via le Qatar, l'Egypte.
06:07Je pense qu'il faut négocier la libération des otages en vie.
06:13Parce qu'il y en a malheureusement qui sont décédés.
06:16Et vous savez qu'Israël souhaite récupérer les Corses, ce qui est tout à fait légitime.
06:20Donc effectivement, cela pourrait d'abord constituer dans la libération des otages,
06:27mais aussi ce cessez-le-feu avec une perspective post-Hamas.
06:32C'est-à-dire qu'il y a des pistes qui pourraient être envisagées,
06:37au terme duquel ce seraient des États du Moyen-Orient, des États arabes,
06:41qui pourraient continuer à constituer des forces d'interposition,
06:46gérer ensuite la Gaza avec l'autorité palestinienne,
06:51mais avec la garantie de pays arabes du Moyen-Orient qui pourraient...
06:56Oui, mais les partis négocient avec le Hamas actuellement, tout de même.
07:00Oui, mais le Hamas pourrait accepter un contrôle plus large de cette bande de territoire.
07:05Parce que quand même, le Hamas est affaibli.
07:08Il est quand même considérablement affaibli, il le sait.
07:11Et donc il a tout intérêt à continuer à négocier,
07:14bien que cela ne remette pas en cause la priorité d'Israël d'éliminer les terroristes du Hamas.
07:19Merci beaucoup Patrick Martin-Jeunier, spécialiste des questions européennes et internationales,
07:23enseignant à Sciences Po, d'avoir été avec nous pour nous éclairer sur la situation au Proche-Orient.
07:30Merci à vous et on se retrouve dans quelques instants.
07:32On va parler d'intelligence artificielle avec Laurent-Alexandre.

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