Xerfi Canal a reçu Aline Scouarnec, co-fondatrice et co-rédactrice en chef de la revue management et avenir, pour parler de l'importance de la prospective pour le management.
Une interview menée Par Jean-Philippe Denis.
Une interview menée Par Jean-Philippe Denis.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour Aline Skornek, vous êtes professeure agrégée des universités, vous êtes en poste à l'IAE
00:14Caen-Normandie. Aline, vous êtes cofondatrice en 2004 avec Luc Boyer de la revue Management et
00:22avenir, donc revue scientifique, une des revues scientifiques qui compose le paysage des sciences
00:28de gestion et du management et j'ai envie de vous poser la question, vous êtes choré d'accès sans
00:31chef aujourd'hui, poser la question finalement pourquoi avoir créé cette revue, quel est son
00:39ADN, quelle est son identité, pourquoi elle est importante dans le paysage ? Alors je vais faire
00:43un peu d'histoire et revenir à la création de cette revue en 2004. Finalement c'est l'histoire
00:53d'une aventure prospective cette revue, une aventure prospective qui a commencé au lendemain de ma
00:58thèse où avec Luc Boyer on a réinventé la prospective appliquée au management. Alors Luc
01:06avait forcément beaucoup d'attaches avec l'IAE Caen-Normandie et en particulier avec ce groupe
01:10Vision Paris-Caen qui avait été créé par professeurs Patrick Joffe, Sylvain Wickam, Luc Boyer, etc.
01:17Donc il y avait une tradition prospective entre Paris et Caen et puis à la fin de ma thèse,
01:23moi j'ai fait une thèse sur les effets sociaux des pratiques de gestion par les compétences et
01:26on s'est rendu compte que la gestion prévisionnelle arrivait à ses fins et qu'il fallait certainement
01:31avoir une autre vision de l'anticipation, une vision beaucoup plus prospective. Et donc Luc a
01:36eu cette idée géniale de vouloir créer cette revue qui allait finalement ouvrir ou consacrer
01:44finalement le champ de la prospective à l'intérieur des sciences de gestion, mais une prospective
01:49appliquée, une prospective à la Gaston Bergé, c'est-à-dire une prospective appliquée utile
01:55aux praticiens. Je rappelle la pensée de Gaston Bergé, « voir loin, voir large, prendre des risques,
02:02analyser en profondeur et surtout penser à l'homme ». C'est finalement ça qui nous a
02:07« drivés » pendant ces 20 ans. Aujourd'hui, on fête les 20 ans de la revue et c'est de se dire
02:12mais finalement est-ce qu'aujourd'hui, 20 ans après, la mission est réussie ? Alors, en tant que
02:21co-fondatrice, pas totalement. Mon souhait serait que la prospective soit encore plus
02:29reconnue dans les disciplines de sciences de gestion et que nous ayons justement des papiers
02:34dans cette revue qui donnent une tonalité encore plus prospective à la recherche. Alors c'est vrai,
02:39nous avons cette ligne de conduite pour essayer de pousser au maximum les travaux
02:47prospectifs et de valoriser au maximum ces travaux prospectifs. Mais à mon sens,
02:51encore trop peu de chercheurs s'intéressent à la prospective aujourd'hui en sciences de gestion.
02:55Bien sûr, pour finir cet entretien quand même, on a tous en tête l'IA, on a tous en tête les
03:01transformations à venir absolument radicales. Beaucoup n'en ont pas conscience. Plus que jamais,
03:06il faut faire des prospectives. Je pense que c'est indispensable. On voit
03:11aujourd'hui dans les entreprises et en particulier dans les grands groupes,
03:13voire en tout cas des groupes de réflexion prospective se remettre en ordre de marche
03:19sous le concept de visionning. Je pense que c'est un signal. En prospective, on travaille sur les
03:23signaux faibles, les tendances lourdes et les ruptures. Je pense que c'est un signal qui,
03:27j'espère, n'est pas un signal faible, mais qui est vraiment l'amorce d'une tendance lourde,
03:31c'est-à-dire que les managers s'intéressent encore plus à la prospective, s'intéressent
03:36encore plus à la recherche en prospective pour éclairer l'action au quotidien.
03:41Et puis j'aurais pu citer la transition écologique, notamment. Autant de sujets
03:46qui appellent de la prospective. Merci Aline. Merci Jean-Philippe.